19ème ordinaire C

Quelle belle définition de la foi que celle qui nous qui nous est donnée par Saint Paul dans la 2ème lecture : « la foi, dit-il, c’est posséder ce que l’on espère, et c’est un moyen de connaître les réalités que l’on ne voit pas ».  Tout est dit dans cette affirmation, où l’espérance est un moteur de satisfaction et de bien être toujours plus puissant que la possession ; et il en est de même dans tous les aspects de la vie : vie matérielle comme vie spirituelle : on peut d’ailleurs dire la même chose de la présence de Dieu : quand le Christ était présent en Galilée, les conversions n’étaient pas plus nombreuses que quand, par la suite, les apôtres ont annoncés les promesses du Royaume.
« Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu » ajoute St Paul… Grâce à la foi… cette foi qui fit découvrir à Abraham le Dieu unique, lui, petit berger, sans instruction aucune, alors que tous les savants de l’époque, toutes les nations et tous leurs chefs voyaient des divinités partout. Dans tous les pays et dans toutes les régions du monde, avant la diffusion du christianisme, il y a eu un Dieu pour le soleil, un pour la lune, un pour la mer… alors que les hébreux puis les disciples du Christ on démontré qu’il n’y avait là que des astres pour éclairer, mais qu’il n’y avait qu’un seul Dieu, qui aimait tous les hommes… Il leur a fallu 15 siècles pour convaincre les peuples. Nous faudra t-il 15 siècles pour convaincre tous ceux qui aujourd’hui ont adopté la religion du hasard pour expliquer le monde, la vie et l’homme ?
C’est grâce à la foi également, qu’Abraham affirmera qu’il n’y a qu’une catégorie d’hommes devant Dieu, tous avec la même dignité, alors que dans tous les pays et toutes les cultures, la construction des sociétés se faisait -et se fait encore- sur la loi du plus fort, le plus souvent, intellectuellement le plus fort…
C’est aussi grâce à la foi, qu’Abraham vivant comme un immigré en terre étrangère nous apprend que Dieu est humble, plein d’amour pour les hommes. Terre étrangère oui, mais Terre promise, là où par l’humilité acceptée, nous pouvons construire dès ici bas, un royaume selon nos aspirations les plus justes…
Alors n’ayons pas peur de mettre notre trésor là où la mite ne détruit pas. Le Christ nous l’a rappelé dans l’évangile : là où est notre trésor, là est notre cœur. « Heureux ces serviteurs là que le maître à son arrivée trouvera entrain de veiller ». Oui, il nous faut veiller sur ce monde, veiller sur cette société qui nous est donnée à aimer, veiller sur ceux qui comptent sur nous….
veiller sur nous-mêmes…
Alors quand le maître frappera, ce ne sera pas avec angoisse que l’on ouvrira la porte !
Thierry Merle Diacre

MÉDITATION DU 18E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE « C »

Qohèleth (1, 2 ; 2, 21-23) ; Psaume 89 (90) ; 1 Colossiens (3, 1-5. 9-11) ; Luc (12, 13-21)

« Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse »
Toute vertu est fondée sur la mesure. Dans un monde aujourd’hui ruiné par la vanité : celle de l’avoir (le tout posséder), du savoir (le trop-plein), et du pouvoir (le tout puissant), le Seigneur nous éclaire de sa lumière. Afin de mener notre existence dans la mesure et toujours avec la mesure de nos jours qui passent. C’est-à-dire dans la vérité et non le mensonge et l’hypocrisie. Est vanité tout ce qui manque de consistance, de réalité solide. « En effet que reste-t-il à l’homme de toute la peine et de tous les calculs pour lesquels il se fatigue sous le soleil ?Vanité des vanités, tout est vanité ! ».
« Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse »
Qui se mesure, dure. Vivre dans la mesure, c’est vivre en perpétuelle et permanente ascèse, doublée d’un esprit élevé toujours en alerte constance. Pour bien soigner son intériorité en se débarrassant de tout ce qui nous encombre et en faisant ainsi mourir en nous : débauche, impureté, passion, désir mauvais, et cette soif de posséder, qui est une idolâtrie. C’est aussi cela la vraie mesure de nos jours : rechercher toujours les réalités d’en haut, vivre avec le Christ : il est tout, et en tous.
« Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse »
La mesure est le bien suprême. « Car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède ». Mais plutôt de la grâce qui accorde clairvoyance et intelligence du cœur. Seigneur, Toi qui sais tout, éloigne de nous la tentation de trouver notre bonheur dans tout ce qui passe. Installe nos cœurs là où se portent les vraies joies éternelles. Que ton amour nous accompagne comme notre espérance est en toi.
Toi mon frère, toi ma sœur, « Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu ! » (P. Davy B. B)

XVIIe DIMANCHE DU T.O / C

Frères et sœurs, les lectures de ce dimanche nous invitent à une réflexion sur la prière. Comme nous le savons, la prière est un pilier indispensable dans la vie d’un chrétien. Mais comment prier malgré l’aridité spirituelle pour bien entrer en relation avec Dieu ?
Nous avons d’abord l’exemple de la belle intercession du Patriarche Abraham dans la première lecture. Dans ce dialogue, nous voyons Abraham demander à Dieu de pardonner aux habitants de Sodome et Gomorrhe. Faut-il voir dans cette prière insistante un marchandage, comme on a eu l’habitude de l’intituler ? Il semble que non, selon les spécialistes de la Bible. En effet, c’est Abraham qui nous montre comment prier, comment insister dans la prière, lui le juste qui prie pour que le Seigneur sauve les deux villes de Sodome et Gomorrhe. L’exemple que le Patriarche nous donne par là, c’est celui de la persévérance dans sa foi en Dieu, d’une profonde espérance dans sa bonté quand nous prions. Selon la suite du récit, la prière insistante d’Abraham a été exaucée, car « lorsqu’il détruisit les villes de la Plaine, Dieu s’est souvenu d’Abraham et il a retiré Lot du milieu de la catastrophe » (Gn 19, 29). Mais il convient de signaler que c’est le Seigneur qui met fin à la prière et pas Abraham, car il est écrit à la fin du texte (un verset que nous n’avons pas lu) : « Le Seigneur, ayant achevé de parler, il laissa Abraham s’en aller, et Abraham retourna chez lui » (Gn 18, 33). Abraham a intercédé jusqu’à 10 justes. S’il était allé jusqu’au bout, il aurait dû demander : « Et s’il y a un seul juste, est-ce que tu sauveras Sodome et Gomorrhe ? » Oui, il y a un seul juste qui va sauver non seulement Sodome et Gomorrhe, mais tous les pécheurs que nous sommes, si nous désirons être sauvés, et ce juste, c’est Jésus.
Nous avons ensuite, dans l’Évangile, la parabole de l’ami importun qui éclaire le sens du Notre Père. Peu nombreux parmi nous sont ceux qui accepteraient de se comporter à l’instar de cet ami importun à cause du scrupule que la société actuelle nous a appris à avoir. (N’entendons-nous pas au téléphone des formules comme : ‘‘Est-ce que je ne vous dérange pas ?’’ ou, dans la vie courante : ‘‘C’est comme vous voulez !’’, etc.) Pourtant, c’est son sans-gêne que nous conseille Jésus pour notre prière, quand il dit : « Demandez, … ; cherchez, … ; frappez, … ». C’est essentiellement sur ces trois verbes que je voudrais m’arrêter, pas sur le Notre Père, que, du reste, Jésus ne nous propose pas comme une formule à rabâcher, mais plutôt comme modèle exprimant l’esprit avec lequel nous sommes invités à faire tout ce qui est prière de demande.
Premièrement donc : « Demandez et il vous sera donné ». Il y a un certain nombre de fois où l’on demande et l’on a l’impression que rien ne nous est donné. Mais que demandons-nous souvent à Dieu ? Telle est, je crois, la vraie question. Saint Jean nous dit à ce sujet : « Nous avons en Dieu cette assurance que, si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute » (1Jn 5, 14). Ce qu’il convient de demander à Dieu dans nos prières, c’est donc ceci : non pas de réaliser ce que nous voulons, mais d’accomplir sa volonté, qui est belle et bonne : « Que ta volonté soit faite … », comme Jésus nous apprend à dire. Nous lisons aussi dans un psaume : « Enseigne-moi tes commandements », « apprends-moi tes volontés » (Ps 119). Il est donc question de demander pour qu’il nous soit donné selon la volonté de Dieu qui est ce qui peut nous arriver de meilleur, de faire des prières inspirées par la charité, l’amour des uns pour les autres et l’aide fraternelle. Pas comme cette pieuse vieille dame qui disait, après la guerre : « Le Bon Dieu a été vraiment très bon pour nous. Nous avons prié et prié, et toutes les bombes sont tombées sur l’autre partie de la ville ! » Deuxième conseil que donne Jésus : « Cherchez et vous trouverez ». Qu’est-ce qu’il faut chercher ? Nous lisons chez Matthieu : « Cherchez d’abord le Royaume et sa justice, et tout le reste vous sera donné en plus » (Mt 6, 33). Pour dire que si l’on cherche le Royaume de Dieu, on sera exaucé, même au-delà de ses désirs. Et troisièmement : « Frappez et l’on vous ouvrira ». Frapper à quelle porte ? Cette porte, c’est bien évidemment la porte qui s’ouvre pour les justes, comme il est dit au psaume 18 : « Ouvrez-moi les portes de justice » (v. 19). Cette porte de l’ajustement à Dieu, à laquelle il faut frapper pour avoir le salut, le Christ nous dit que c’est bien Lui (cf. Jn 10, 9). En passant par Jésus, il nous sera révélé ce que le Seigneur veut pour nous. Et puisqu’il s’agit d’adhérer à ce vouloir divin, la vraie prière équivaut finalement à mener une vie conforme à la volonté du Seigneur exprimée par ses commandements.
Frères et sœurs, ce à quoi nous invite la liturgie de la Parole de ce dimanche, c’est en bref la confiance dans le Père du ciel et l’audace, quand nous prions, sûrs, comme Abraham et l’ami importun, que nous serons écoutés de notre ami : Dieu. Pourvu que notre prière soit conforme à sa sainte volonté. Et puisque une telle prière ne peut être que l’œuvre de l’Esprit en nous, que par la force de cette eucharistie le Seigneur nous accorde son Esprit Saint, qui est le don de Dieu par excellence, le don qui inspirera l’initiative et le contenu de nos prières.
Père Basile

HOMÉLIE DU 16ème Dimanche ordinaire C

Décidément, elle est bien déroutante cette Parole de Dieu, qui pourtant nous fait vivre.
Rappelez- vous, dimanche dernier, Jésus, en répondant aux docteurs de le Loi, définit le prochain comme celui qui prend soin d’un nécessiteux, loin donc du sens commun qu’on lui donne actuellement.
Aujourd’hui dans l’Évangile, Luc nous montre un Jésus qui rabroue Marthe alors qu’elle se met en quatre pour l’accueillir, et qui plus est, encense Marie qui pourtant ne fait rien, sinon l’écouter. Jésus, le verbe de Dieu, serait-il injuste envers les Hommes, encouragerait il la paresse ? On a dit beaucoup de sottises à propose de ce passage de l’Évangile. Entre autres, que Marie serait l’archétype des religieux et religieuses dont la contemplation, la prière, et l’adoration, constitueraient la «  meilleure part »puisque totalement consacrée à Dieu. Marthe, elle, serait l’icône de ces sans grade qui besognent, et à qui serait réservée la portion congrue : le labeur les miettes. Gardons nous d’ajouter la sottise à la sottise.
Il est vrai qu’après la lecture de l’accueil généreux fait par Abraham aux trois inconnus de Mambré (première lecture), on est désarçonné par le jugement sévère que porte, ici, Jésus, à l’endroit une Marthe hyper active pour l’accueillir dignement. Abraham, en bon oriental a le sens inné de l’accueil. Sans le savoir, mais dans son intime conviction de croyant, il pressent que ces trois visiteurs ne sont pas des voyageurs ordinaires, mais qu’ils sont des envoyés de son Seigneur et qu’ils ont un message à lui délivrer. Alors il se prosterne, leur lave les pieds, fait cuire le pain, tuer le veau gras.
Une lecture chrétienne de ce passage de l’Écriture donne d’ailleurs à croire que c’est Dieu lui-même ( Père Fils et Esprit) qui apporte à Abraham la nouvelle de sa mission de père de notre race  (si bien illustrée par Roublev dans l’icône de la Trinité.)
Qu’aurait pensé Jésus d’une telle débauche d’énergie ?
Mais Jésus est toujours là où on ne l’attend pas. Sans cesse il nous met face à nos responsabilités de baptisés. Sans cesse il nous ramène à l’essentiel.
Qu’est ce qui est premier ? qu’est ce qui est essentiel ?*
Jésus nous y ramène encore une fois.
Essayons de comprendre pourquoi Marie aurait choisi la « meilleure part ».
Rassurons- nous. Nous sommes tout à la fois Marthe et Marie. Tous, par notre baptême qui nous a fait Prêtre, Prophète, et Roi.
Prêtre, pour célébrer Dieu. Prophète pour annoncer Dieu, Roi pour construire de Royaume de Dieu.
Le Royaume c’est travailler concrètement à plus d’amour de justice de paix. C’est la part Marthe en chacun de nous.
Louer, annoncer, prier Dieu c’est notre part de Marie.
N’opposons pas l’une et l’autre. La meilleure part, la BONNE PART, c’est celle qui nous incorpore au Christ, à la fois Homme et Dieu.
Ce que Jésus semble reprocher à Marthe, ce n’est pas de s’activer pour l’accueillir, mais de s’inquiéter et de manquer de confiance en elle et en Dieu ; de penser que tout dépend d‘elle.
C’est une attitude qui nous guette tous, surtout les plus actifs , qui risquons de croire que tout dépend de nous
.« Ne nous prenons pas pour les sauveurs du monde » disait Mgr de Kérimel
La Bonne Part sera celle que nous prendrons dans le temps et le lieu que l’Esprit nous dictera.
Une fois de plus l’Évangile nous invite à l’humilité et au discernement. L’agitation peut certes, donner bonne conscience à son auteur, mais est-ce pour le bien commun ?
Il faut des « Marthe » pour que se réalisent les œuvres que Dieu nous confie.
Il faut des « Marie » pour nous rappeler l’origine, la source de toutes choses et de tous biens.. C’est Dieu
« Seule la foi sauve( dit St Jacques). Mais, montre- moi ta foi qui n’agit pas »
Cependant, prenons garde de ne pas nous arroger le monopole de la vérité.
Beaucoup se dévouent dans des organismes caritatifs, sans référence à leur foi mais au nom d’une certaine idée de l’Homme. Et c’est très bien ainsi.
Nous ne pouvons pas exiger des autres qu’ils pensent et agissent comme nous.
C’est précisément parce que nous sommes chrétiens, baptisés frères du Christ, fils et filles de Dieu, que nous devons la bonne et juste part à l’Homme et à Dieu
Rappelons- nous de la promesse faite à notre baptême par nos parents, parrain et marraine : « Vous demandez le baptême pour votre enfant. Vous devrez l’éduquer dans la foi et lui apprendre à garder les commandements pour qu’il aime Dieu et son prochain comme le Christ nous l’a enseigné. Êtes –vous conscients de cela ? » le OUI scelle la promesse
Le non croyant agira au nom de l’homme
Le croyant louera Dieu, en servant la créature et le Créateur.
C’est çà la Bonne part, celle de Marthe et celle de Marie ensemble
« La part à Dieu » disaient les mendiants au Moyen âge, en tendant la main
La part de Dieu : voilà la meilleure part
Amen
Bernard Buisson diacre
17.07.2022

15ème Ordinaire C

Chers frères et sœurs, nous venons d’entendre un ensemble de lectures qui sont une vraie catéchèse, pour ne pas dire un résumé de notre foi chrétienne.
Selon Saint Paul, le Christ « est l’image du Dieu invisible, le premier-né avant toute créature. Il est avant toute chose, et tout subsiste en lui ». Traduit par nos mots, cela veut dire que le Christ est partie intégrante du Dieu éternel, (Né du Père avant tous les siècles disons-nous dans le Credo)… et il a pris chair dans notre monde il y a 2000 ans. Il existait donc avant la fondation du monde, et il est antérieur à tout ce qui existe. C’est ainsi qu’il se fera homme, quand celui-ci sera capable de l’accueillir : l’homme n’est pas là par hasard, mais il est le projet de Dieu
.Saint Paul ajoute « Il est le premier-né d’entre les morts ». Cette phrase est importante, et elle rejoint l’affirmation que nous disons également dans le Credo : Il est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité. Nous ressuscitons avec le Christ, notre accès à la Vie éternelle se fait par lui, mais le Christ n’est venu il n’y a que 2000 ans. Il lui fallait donc, à sa mort, aller chercher tous les hommes qui avait quitté cette terre avant lui. Ce genre humain qui croupissait dans le shéol, cette sorte de purgatoire pour les Hébreux. Le Christ est donc bien le premier né d’entre les morts ; nous entrons, et tout le genre humain est entré et entrera dans la Vie éternelle à la suite du Christ vainqueur de la mort.
« Il est aussi la tête de l’Église » ajoute Saint Paul, cela veut dire que l’Église ne peut fonctionner, exister même, que si elle suit le Fils de Dieu, venu pour tous. Ainsi allons-nous pourvoir mieux mettre en perspective l’évangile du bon Samaritain que nous connaissons bien. Si le Christ prend l’exemple d’un prêtre qui se détourne de l’homme blessé, ce n’est pas par hasard : c’est parce le Seigneur donne à son Église le soin de répandre la foi, qu’elle doit, avant tous les autres, faire œuvre de charité. Quand un membre de l’Église pèche, est-il encore dans l’Église du Christ ?
Et si le Christ prend l’exemple d’un lévite, ce n’est pas par hasard non plus : Devant Dieu, pas de riches, pas d’instruits, pas de castes, pas de gens de pouvoir, mais des hommes, tout homme, et c’est ainsi que le Samaritain est pris pour exemple. Pas de parole, pas de discours, mais des actes, et en vérité.
La première lecture clôt finalement l’ensemble, où Moïse dit au peuple : « Cette loi que je vous prescris aujourd’hui n’est pas au-dessus de tes forces » Cette loi est pour aujourd’hui ; cette loi est calibrée pour l’homme, tel qu’il est, avec ses forces comme avec ses doutes ; cette loi l’attend, elle l’interpelle, lui fait signe au cours des siècles, le travaille aussi. Elle travaille toutes les sociétés, tous les pouvoirs et toutes les sensibilités politiques et sociales. Il peut s’en détourner, l’ignorer, s’en cacher, mais la loi de Dieu se dresse sur chacun des horizons de notre conscience.Frères et sœurs, à nous de montrer la cohérence de notre foi. Si telle est son visage, nous retrouverons, auprès de nos contemporains, l’écoute que mérite la Parole de Dieu, c’est-à-dire le livre de la Vie d’aujourd’hui et de demain.
Thierry Merle Diacre

Homélie 14è Dimanche T.O. C 03/07/22

Dès le début de son ministère Jésus a eu le souci d’appeler des disciples, pour qu’ils
vivent avec lui, qu’ils écoutent sa Parole et se forment eux aussi à annoncer l’Évangile et
le Royaume de Dieu. Il en a d’abord choisis 12 appelés apôtres, c’est à dire envoyés.
Au fil de sa mission « Jésus en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par
deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. »
Ce nombre 72 symbolise l’ensemble des nations connues à l’époque de Jésus.
Ceci pour nous dire que la bonne nouvelle de l’Évangile doit être proclamée dans le
monde entier, partout, à ceux qui viennent à l’Église comme à ceux qui sont plus loin, aux
portes ou même loin dehors. L’Église est ainsi catholique c’est à dire universelle.
Les 72 que le Christ appelle représentent tous ceux qui ont reconnu Jésus, qui écoutent sa
Parole et qui le suivent.
les 72 disciples d’aujourd’hui c’est chacun de nous, c’est l’ensemble des baptisés.
On ne peut pas dire : annoncer, répandre le message de Jésus c’est l’affaire uniquement du
pape, des évêques, des prêtres, des religieux, des laïcs en pastorale, ou de quelques
bénévoles.
Non on doit se dire, c’est mon affaire, à moi aussi. C’est la mission de tout baptisé, prêtre,
prophète et roi à la suite du Christ.
Jésus prend soin de préparer les disciples à cette mission. Il leur donne tous les conseils
nécessaires pour affronter le monde et toutes les tentations : il les envoie comme lui-même
a été envoyé par le Père
— « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le
maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
Jésus commence par demander de prier pour que Dieu envoie des ouvriers à sa moisson
parce que ce ne sont pas les personnes envoyées qui ont l’initiative. C’est Dieu. Il nous
faut demander au Seigneur de susciter des vocations spécifiques mais aussi de donner à
chacun la force et l’envie d’être des prophètes du XXIè siècle
— « Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups »
Jésus prévient les disciples que la tâche de l’annonce de la Bonne Nouvelle ne sera pas
toujours facile. ils doivent se préparer à essuyer des refus ; mais que cela ne les arrête
pas.
Eux aussi connaîtront l’insécurité, l’adversité, la peur, la prison et le martyre., mais cela
ne doit pas les empêcher. Dans ce monde qui ne connaît plus son Dieu, dans ce monde
souvent hostile gardons la force de la foi pour annoncer le Dieu tout Amour.
— « Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales. »
Jésus nous demande de nous dépouiller du superflu, de ne pas nous embarrasser de trop de
choses, d’aller simplement avec notre être, avec ce que nous sommes, avec ce que nous
avons reçu dans notre rencontre personnelle avec Dieu.
— « Dans toute maison où vous entrerez,dites d’abord :‘Paix à cette maison »
Jésus nous invite à semer la paix autour de nous. Cette paix que le Seigneur veut nous
donner, ce n’est pas seulement l’absence de conflit. C’est le pardon, la miséricorde pour
tous. C’est la chance offerte à tous de se relever et de retrouver une vie nouvelle remplie
de la présence et de l’amour du Christ. C’est la paix intérieure.
— « Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est
présenté. Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : ‘Le règne de Dieu s’est
approché de vous. »
En cinquième et dernier conseil, Jésus donne la clé de toutes ces initiatives sur le
chemin de l’annonce de la Bonne Nouvelle : « le règne de Dieu est tout proche de vous »
Le Règne que le Fils de Dieu vient apporter est celui d’une relation renouée avec le Père.
C’est pour établir un Royaume de communion et d’amour qu’il a été envoyé, dans un
monde souvent hostile à Dieu.
Ce Royaume est proche dans le temps car nous le bâtissons chaque jour, il est proche dans
l’espace puisque Jésus qui l’incarne se fait proche de chacun de nous.
Alors à la suite des 12 et des 72 soyons nous aussi des semeurs de cette Bonne Nouvelle.
Nous pouvons être sûrs que des fruits nombreux viendront. Nous pouvons semer dans la
confiance et dans la paix parce que l’action de Dieu n’a pas de limites ni de murs qu’elle
ne peut franchir.
Que cette Eucharistie nous permette de raviver nos forces en puisant à la source, Jésus-
Christ, pain de vie nourriture pour notre âme. Que sa Parole renouvelle notre foi notre
espérance et notre charité. Ce n’est pas sur nous-mêmes, mais c’est sur son Amour et sur
sa grâce que nous comptons.
P Jean-Hugues Malraison

XIIIe DIMANCHE DU T.O / C

Frères et sœurs, être libre, se faire libre pour servir le Christ, tel est le message qui ressort des lectures bibliques de ce 13e dimanche du Temps Ordinaire.
Dans la deuxième lecture, c’est cette liberté que saint Paul nous rappelle quand il nous dit aujourd’hui comme jadis aux Galates : « Vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme ; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres ». Pour l’apôtre, la liberté est essentielle et fondamentale à la vie de tous. Elle est un bien remarquable à condition d’être ouverte à tous, sans restriction, ni privilège, ni renfermement sur soi. Nous nous disons souvent libres. Ce n’est pas faux. Mais comme Paul, il convient de ne pas oublier que, si au nom de sa liberté on n’en fait qu’à sa tête, on tombe dans l’égoïsme et on crée du désordre autour de soi. En nous demandant de nous mettre, par amour, au service les uns des autres, Paul sait que, pour être efficace, la liberté doit prendre appui sur la charité ; elle doit nous tourner vers les autres. Nous ne sommes pas libres pour faire tout ce que nous voudrions, mais pour aimer. Si bien que, être libre vraiment, c’est entrer dans une relation d’amour les uns pour les autres. C’est cela avoir la foi, attitude que nous réussissons à adopter si nous marchons « sous la conduite de l’Esprit Saint », pour ne pas risquer de « satisfaire les convoitises de la chair », ainsi que nous dit saint Paul pour nous inviter à être libres de la vraie liberté, celle qui oriente vers le bien.
C’est cette liberté que se donne Jésus dans l’Évangile, quand il « prend avec courage » la route de Jérusalem, ville sainte où il sait bien qu’il subira sa Passion. Il se décide donc librement d’aller au bout de sa mission malgré les souffrances et la mort. Aujourd’hui, nous qui sommes croyants, nous voulons mettre nos pas dans ses pas, à l’instar de celui qui lui a déclaré : « Je te suivrai partout où tu iras ». C’est la promesse du jour de notre baptême et de nos multiples « ainsi soit-il ». Mais écoutons sa réponse aux requêtes de ceux qui veulent le suivre : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le Royaume de Dieu ». Ce qui veut dire : « n’est pas fait pour vivre en amitié avec Dieu ». En disant cela, Jésus est conscient de l’importance radicale et absolue de sa mission. Il ne peut donc admettre aucun atermoiement, aucun retard. De plus, ce qu’il attend de nous ses disciples qui voulons le servir, ce n’est pas peu de choses ni même beaucoup de choses, mais … tout ; ce n’est pas un engagement pour un temps, c’est un engagement pour toujours, sans regarder en arrière, pour aller jusqu’au bout.
Aujourd’hui dans la société et dans l’Église, il y a un terme qui émerge ; on l’utilise beaucoup : c’est ‘‘démission’’. Pour peu de choses, il faut démissionner : soit on est forcé à démissionner, soit on est tout le temps prêt à le faire, si les choses ne marchent pas comme on le souhaite. Devant les difficultés, Jésus, notre Maître, n’a pas démissionné, mais il est resté fidèle à son Père et ‘‘il a aimé les siens jusqu’au bout’’. A son exemple, quand nous sommes au service du Royaume de Dieu, il nous faut du courage pour aller jusqu’au bout. Pas à moitié en disant à la fois oui et non, en se laissant guider par ses intérêts égoïstes… Bien souvent, en matière de service à rendre, on reste hélas au niveau des bonnes intentions : on voudrait visiter un voisin malade, on voudrait faire du bénévolat dans son clocher, on voudrait participer à une action sociale, on voudrait consacrer un peu de temps chaque jour à la prière, au partage biblique et à la réflexion, mais on n’a jamais eu le temps de réaliser un seul de ces projets. Parce qu’il faut d’abord mes affaires personnelles, ensuite, les affaires de Dieu, auxquelles nous ne pensons que s’il nous en reste encore un peu de temps. Et finalement, au bout de la journée, on se rend compte qu’aucune minute n’a été réservée au Seigneur, par qui nous avons pourtant non seulement tout notre temps, mais la vie, le mouvement et l’être. A ce titre, notre façon de vivre, d’élaborer notre emploi de temps, de tenir nos agenda devrait être une action de grâce à Dieu, à qui nous devons tout.
Frères et sœurs, ce que Jésus nous demande aujourd’hui, c’est la liberté, une liberté tout imprégnée de l’esprit de charité. Il nous appelle à le suivre totalement et sans attendre, car le Règne de Dieu passe avant tout. N’oublions pas que son Royaume n’attend pas, et que si nous devons aider à le bâtir, quels que soient notre état de vie (laïc ou consacré), nos possibilités et notre rang social, c’est aujourd’hui. Pensons-y.
Père Basile

Méditation sur les textes du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ

Dimanche 19 juin 2022
Gn 14, 18-21 ; 1Co 11,23-26 ; Luc 9,11-17

Les textes de ce dimanche nous apprennent, que depuis la nuit des temps, les Hommes, ont compris que la nourriture du corps était indispensable, mais pas suffisante.
Nous dirions, aujourd’hui, qu’il leur manquait la dimension spirituelle qui caractérise l’être humain.
Tout naturellement ils se sont tournés vers leur Dieu pour lui offrir les fruits de leur travail : le pain, le vin, le premier né du bétail, afin qu’il nourrisse leur âme.
Cette pratique oblative trouve son aboutissement dans le sacrifice du Christ qui rend grâce à Dieu son Père, pour la création toute entière. Offrande de sa vie de fils, pour tous les fils.
Dans la première lecture. Melkisédek dont on sait peu de chose, sinon qu’il était Grand Prêtre de l’ Ancien testament et roi de Salem (Jérusalem) chargé d’offrir des sacrifices pour son peuple.
Dans ce récit Melkisédek bénit Abraham et offre le pain et le vin en action de grâce pour les victoires remportées par Abraham sur ses ennemis.
C’est le signe de la première Alliance scellée entre Dieu et son peuple en la personne d’Abraham.
C’est ainsi, qu’au retour de l’Exil, s’introduit au temple de Jérusalem, la coutume d’accompagner par une action de grâce, les offrandes présentées à Dieu pour l’œuvre de création et de salut du monde (Lev. 3,11).
Cette action devint un rituel, reprit par le Christ élevé par l’Église en sacrement: l’Eucharistie.*

C’est le récit de l’institution de ce sacrement que Saint Paul livre aux Corinthiens en signe de la Nouvelle Alliance faite par Dieu en jésus Christ : « Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe , vous proclamez la mort su Seigneur , jusqu’à ce qu’il vienne. » (2ème lecture )
Enfin dans l’Évangile, Luc s’emploie à expliquer aux nouveaux chrétiens, qui est ce jésus, que le roi Hérode ne connait pas, mais que des rumeurs lui rapportent comme un nouveau prophète encore plus puissant que Jean Baptiste qu’il vient de faire décapiter.
Alors Luc Rapporte cette scène surprenante où Jésus après avoir guéri beaucoup de malades, enseigné sur le Règne de Dieu, se trouve devant une foule de cinq mille personnes, alors que le jour commence à baisser. Les disciples demandent à jésus de renvoyer la foule pour qu’elle puisse se nourrir et se loger dans les villages voisins.
Jésus au lieu de les écouter leur conseille : « Donnez leur vous-mêmes à manger ». Le disciple n’est pas inerte, il est appelé à l’action.
Or en rassemblant toutes les provisions individuelles ils ne récupèrent que cinq pains et deux poissons.
Jésus cependant ne se désintéresse pas du sort des hommes, des femmes et des enfants présents
.Il demande de les faire asseoir. Puis ayant prié son Père, il bénit la foule, rompt les pains et les poissons, et les fait distribuer.
Tout le monde mangea à sa fin et les restes remplirent douze corbeilles.

Quel sens a pour nous ce récit ?
« L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (Dt8,3)
L’homme créé par Dieu par amour, a aussi besoin d’une nourriture spirituelle, immatérielle, indispensable à sa construction d’être habité par l’esprit.
Il nous parait évident que le Christ ait manifesté cette nécessité vitale en la comparant au pain et au vin de la nourriture terrestre.
Jésus en multipliant les pains et les poissons, a certes, voulu exprimer sa puissance de Messie de Dieu. Il a aussi montré aux foules que la Parole de Dieu c’est-à-dire son amour, était inépuisable, d’où les douze corbeilles de restes alors que la foule est rassasiée.( 12 chiffre symbole de l’ensemble du peuple de Dieu)

Vecteur de l’amour de Dieu, sa parole indispensable est pourtant délaissée, méconnue.
Le monde, occidental au moins, anesthésié par le confort drogué par le consumérisme, rassuré par les protections sociales, naïvement confiant dans le progrès scientifique, n’ a plus besoin de Dieu.
Ou plus précisément pense pouvoir se passer de Dieu.

Ce manque de spiritualité engendre la morosité quand ce n’est pas un égoïste malsain.
Quand surviennent des évènements hors de notre portée, règne le désespoir.
En tenant ce propos je n’apporte pas de l’au au moulin des pessimistes et des grincheux
« Je sais en qui j’ai mis ma foi) (2Ti 1,12) et je sais que mon Dieu est un Dieu d’amour qui veut le bonheur des ses enfants malgré, eux et je sais que la marche du monde, qu’on l’estime bonne ou mauvaise , est orientée vers le Salut.
Le pain eucharistique et tous les sacrements qui y sont attachés sont porteurs de cette Pentecôte où l’Esprit nous guide et nous rassure.
Mais encore faut-il rencontrer ces signes de la présence de de Dieu. !Dieu de bonté. Dieu de liberté qui laisse le libre choix entre :
«  J’ai mis devant toi  la vie, et la mort, dit le Seigneur. Choisis donc la vie (Dt 30.19) »
Bernard Buisson diacre

Ste Trinité 2022

Frères et sœurs, vous voudrez bien me pardonner, si cette homélie est un peu technique…
Le Concile Vatican II nous rappelle avec force que les Écritures sont l’âme de la foi. Une vérité qui a commandé la vie de l’Église au cours des premiers siècles, et qui, après un millénaire plutôt creux, revient en force aujourd’hui. Ces Écritures qui ouvrent d’ailleurs une dimension supplémentaire à nos débats sociétaux actuels, mais aussi aux problèmes anthropologiques que nous nous posons.
Et c’est peut être l’occasion pour nous, de mesurer l’ampleur et le poids du terme « révélation », que nous autres croyants réservons à la révélation de Dieu, mais qui se double en fait d’une révélation en la vérité de l’homme est de l’humanité. En effet, dans notre conjoncture incertaine, où l’ordre ancien a été déstabilisé par des nouveautés qui agressent les représentations traditionnelles, et banalisent les manipulations en tout genre, l’Ancien Testament vient déchiffrer l’histoire d’un peuple, éclairé par la lumière de Dieu qui l’accompagne, qui le guide, et qui le sauve.
Ainsi, la lecture du livre des proverbes, où la Sagesse de Dieu s’exprime, nous a dit : « Avant les siècles j’ai été formée, dès le commencement, avant l’apparition de la terre. Quand les abîmes n’existaient pas encore, je fus enfantée » Cela répond de manière affirmée que le monde n’existe pas par hasard ; que l’homme n’est pas là par hasard, mais que la création vient de Dieu, et que l’homme est son projet. « Qu’est ce que l’homme pour que tu penses à lui ? » avons-nous entendu dans le psaume. L’univers a une finalité, et toutes les lois de la physique et de la biologie convergent vers cette finalité qui est l’homme. Et nous seuls avons droit de connaître qui est à l’origine du monde et de la vie ; c’est là notre foi, et nous le redirons dans le Credo.
L’évangile nous ramène à la Sainte Trinité, ce Dieu trinitaire qui pose tant de questions -ou d’oppositions- aux adeptes des autres religions, et que nous avons souvent un peu de mal à définir. Il y aurait paraît-il plus de 1 000 livres écrits sur la Trinité, mais peut être est-il utile de revenir à l’occasion de cette fête, aux définitions les plus basiques. La Sainte Trinité existe pour nous, les hommes de passage sur cette terre, et pour nous seuls. Dieu, c’est le Dieu créateur, cause ultime de toutes les causes qui se sont enchaînées. Jésus Christ est venu sur terre il y a 2000 ans, donc, il y a 3000 ans, il n‘était pas là. Pas ici bas, mais comme dit dans le Credo, né du Père avant tous les siècles. Il est donc dans le sein de Dieu, dès l’origine, même si ce terme d’origine est peu adéquat. Le Christ est venu pour nous montrer son Père, et par là même, nous racheter et nous emmener vers lui lors de notre mort. L’Esprit Saint c’est Dieu qui parle par notre conscience ; il parle à tout le genre humain, à tous les hommes, croyants ou non ; mais pour le reconnaître et essayer de lui être docile, il faut questionner notre être.
Et auprès de Dieu, à notre mort, comment est-ce que les 3 s’articulent ? Et bien, auprès de Dieu, il y a Dieu seul, même si le Christ est en lui, et l’Esprit Saint aussi. Le Christ accompagne les hommes sur la route de la vie ; mais il a mis lui-même un terme : « Je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps ». La fin des temps n’est pas une expression au hasard dite par le Christ, elle est une réalité, que nous éclaire d’ailleurs la science : avec la fin de l’univers, arrivera de façon concomitante la fin du temps. Tout le genre humain sera alors avec le créateur, et quelque part, à ce moment là, toutes les religions reconnaîtront le même Dieu.
Remercions l’Église d’avoir donné une fête pour célébrer la Sainte Trinité, et réfléchir à ce mystère qui nous rapproche un peu plus de la réalité de Dieu.
Thierry Merle Diacre

MÉDITATION DU DIMANCHE 5 JUIN 2022. pentecôte. « C »

Actes des Apôtres (2, 1-11) ; Psaume 103 (104) ; Romains (8, 8-17) ; Jean (14, 15-16. 23b-26)
Pentecôte : l’aujourd’hui de Dieu…

Pentecôte : l’aujourd’hui de Dieu sur nous. Le feu d’en haut vient consumer avec puissance tout mal au fond de nos cœurs. Comme les disciples au terme des cinquante jours après Pâques… furent remplis d’Esprit Saint, sur nous aussi l’Esprit repose, avec les sept dons sacrés : l’intelligence (pour bien orienter notre esprit), la sagesse (pour savoir puiser ce qu’il faut à la source inépuisable de notre cœur), la connaissance ou la science (pour vivre dans la vérité et l’humilité que Dieu Seul détient le véritable avoir, savoir et pouvoir), la force (pour toujours tenir dans les combats de la vie), le conseil (pour avancer et marcher à la lumière de la sainteté de Dieu), la piété ou la prière (pour ne jamais se séparer de Dieu, lui rester profondément attaché et fidèle), la crainte (pour ne jamais se dérober du bon droit et de la justice).
Pentecôte : l’aujourd’hui de Dieu sur l’Église. Par le Souffle éternel et imprévisible de l’Esprit, l’Église est portée au large. Pour proclamer l’Évangile du salut et de la grâce. Avec cette force créatrice, elle dépasse les frontières de l’entendement, pour rejoindre chaque humanité : tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. L’Église, par le don de l’Esprit Saint, signe en l’occasion son acte officiel de naissance. Sa nature c’est d’annoncer le Seigneur, d’évangéliser les cultures et de faire réaliser, dans toutes les langues, peuples et nations, la présence éternelle de Dieu, Trinité Sainte. Aujourd’hui pour l’Église s’accomplit la Parole-Promesse du Seigneur : le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. Dieu vient établir sa demeure parmi les hommes, son Église.
Pentecôte : l’aujourd’hui de Dieu sur le monde. Avec l’effusion du don de l’Esprit, la face de la terre est renouvelée et notre monde s’emplit des biens du Ciel. Bien de la Paix, bien de la Vérité, bien de la Justice, bien de la sainteté. Et celui-ci peut alors crier : Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !Gloire au Seigneur à tout jamais ! Avec Marie, femme de la Pentecôte, prions : Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière. (Père Davy B.B.).