Homélie du 1ère dimanche de l’Avent, le 29 novembre 2020

En ce premier dimanche de l’Avent, nous entrons dans une nouvelle année liturgique en prenant le chemin qui mène à Noël, 1er avènement du Fils de l’homme, où Dieu vient s’incarner, se faire l’un d’entre nous. Dieu vient en Jésus visiter son peuple et lui apporter le salut pour la vie éternelle.
L’Avent est le temps où nous redécouvrons toutes les dimensions de l’Attente chrétienne, où nous nous remettons dans la perspective de l’A-Venir que Dieu nous promet.
L’Avent est d’abord le Temps de préparation à Noël où nous sommes invités à commémorer un événement historique, la venue du Christ dans l’histoire des hommes, et aussi à entrer résolument dans une perspective eschatologique, le retour du Christ, lorsqu’il viendra dans sa gloire pour établir définitivement le Royaume d’Amour du Père.
Les chrétiens ne sont pas tournés vers le passé mais vers l’avenir, nous l’avons entendu dans la 2ème lecture. « Ainsi aucun don de grâce ne vous manque,à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus-Christ ».1 Co,1, 7
L’Avent est le signe de ce que nous vivons aujourd’hui, le Seigneur est venu, nous le savons, il reviendra dans sa gloire, c’est notre espérance.
Entre le 1er et le 2è avènement de Jésus il y a notre temps où nous participons à la construction du Royaume.
Mgr Aupetit, Archevêque de Paris, et médecin lui aussi, a comparé, dans son homélie de ce jour, le temps que nous vivons à celui d’une gestation, en précisant : Noël est la fécondation, c’est à dire le premier moment de la Vie, le début de la vie éternelle puisque le verbe s’est fait chair. […]
Le temps actuel est comme celui de la grossesse, le bébé est là, on le sait, mais on ne le voit pas encore, puisqu’il est toujours dans la matrice maternelle. On note sa présence dans des signes indirects. Nous savons que Jésus est là mais nous ne le voyons pas encore tel qu’il est dans la gloire de la résurrection. Cependant nous pouvons entendre les battements du cœur de Dieu dans sa Parole.
Pendant ce temps de l’Avent chacun est appelé à la vigilance et au changement de vie. La parole qui retentit en chaque liturgie dominicale de l’Avent, à travers les Prophètes et l’Évangile, redit la nécessité de la conversion et de la préparation du cœur dans l’espérance.
Dans l’Évangile de ce jour Jésus mets en garde ses disciples et donc nous aussi « Prenez garde, restez éveillés car vous ne savez pas quand ce sera le moment » Veiller veut dire prier, afin d’être remplis de l’Esprit-Saint qui nous fera entrer dans le projet de Dieu, dans la perspective de l’A-Venir qu’Il nous promet, dans l’attente du dernier avènement du Christ, lorsque les temps seront accomplis. C’est là notre espérance chrétienne. Veille et espérance sont liées, sachons en découvrir les signes quotidiens.
Celui qui veille ne dort pas. Nous le savons, quand le téléphone ou l’ordinateur sont en veille il suffit d’un simple clic pour qu’il soit à nouveau prêt et opérationnel, alors que s’ils sont éteints c’est plus long et compliqué. Pour le chrétien c’est pareil, ne soyons pas éteints, sans espérance, restons vigilants.
Alors pour ne pas s’endormir dans la veille, le meilleur moyen est de resté « connecté » à Dieu par la prière. C’est ce que Jésus demandera à Pierre,Jacques et Jean au jardin des Oliviers quand il ira prier avant son arrestation : « Veillez et priez afin de ne pas entrer au pouvoir de la tentation ». Nous connaissons la réponse des apôtres…
Pour être plus vigilant, le pape François a insisté sur l’importance de la prière : « le premier pas dans la prière c’est de reconnaître que Dieu est proche de nous pour ensuite lui demander de se faire plus proche. [..] Invoquons-le, viens Seigneur Jésus, nous avons besoin de toi. Viens proche de nous, Tu es la lumière. Éveille-nous du sommeil de la médiocrité, éloigne de nous les ténèbres de l’indifférence, viens Seigneur Jésus. Rends vigilants nos cœurs, fais-nous sentir le désir de prier et le besoin d’aimer. »
Au long des dimanches de l’Avent nous allumerons les quatre bougies, symboles de paix, joie, amour et espérance, qui viennent éclairer nos ténèbres.
Entrons donc avec joie et avec foi dans cette perspective, en nous préparant à accueillir le Seigneur dans l’enfant de la crèche, en redécouvrant ce chemin de prière, d’intimité avec le Seigneur qui nous ouvre à l’amour et au service de nos frères.
Père Jean-Hugues Malraison, curé



Message du Père Jean-Hugues

Avent : tournés vers l’à-venir de Dieu.

Avec la solennité du Christ Roi de l’univers que nous avons fêté dimanche dernier s’achève l’année liturgique. Une année bien différente, éprouvante avec les deux épisodes de confinement et la menace permanente du virus. Une année qui aura peut être permis de se recentrer sur l’essentiel de notre foi, le Christ, de prier autrement, de retrouver par le jeûne le goût de l’eucharistie, de nous tourner vers nos frères isolés, pauvres, malades.
En célébrant la fête du Christ-Roi l’Église honore la royauté spirituelle de Jésus et proclame que tout est transformé par sa mort, sa résurrection et son ascension. Tout est récapitulé et prend fin.
Le Christ est Roi, non pas avec fastes et richesses mais c’est un Roi Serviteur, un Roi qui aime et sauve. Oui, le Christ est Roi, en Lui la vie a vaincu la mort, l’amour a vaincu l’indifférence et la haine.
Son Royaume sera pleinement réalisé lorsque l’amour sera roi en chacun de nous.
« Il est la tête du corps, la tête de l’Église :
c’est lui le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin qu’il ait en tout la primauté.
Car Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude
et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié,
faisant la paix par le sang de sa Croix,
la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel. » (Col 1, 18-20)
Ce dimanche 29 novembre, 1er dimanche de l’Avent, nous entrons dans une année nouvelle, l’année liturgique B, qui commence par un chemin de 26 jours ponctués par quatre dimanches, le temps de l’Avent, qui nous mène à la fête de la Nativité du Seigneur. L’Avent est un temps d’attente, de préparation à Noël, premier avènement du Christ, Dieu fait homme qui vient visiter son peuple, qui se fait l’un d’entre nous, pour rencontrer
chacun de nous et nous sauver de la mort.
Pendant l’Avent chacun est appelé à la vigilance et au changement de vie. La parole qui retentit en chaque liturgie dominicale de l’Avent, à travers les Prophètes et l’Évangile, redit la nécessité de la conversion et de la préparation du cœur.
« Veillez et priez afin de ne pas entrer au pouvoir de la tentation »
Veiller veut dire prier, afin d’être remplis de l’Esprit-Saint qui nous fera entrer dans le projet de Dieu, dans la perspective de l’A-Venir qu’Il nous promet, dans l’attente du dernier avènement du Christ, lorsque les temps seront accomplis et qu’il viendra dans sa gloire pour nous ouvrir définitivement les portes du Royaume d’Amour de son Père.
Veille et espérance sont liées, sachons en découvrir les signes quotidiens.
Au travers de la crise sanitaire que nous vivons cette année quelques lueurs d’espoir se font jour dans la perspective d’un avenir moins tragique. Cela est du au personnel soignant, aux chercheurs et à l’effort de chacun pour se préserver et protéger les autres, effort qu’il ne faut pas relâcher.
C’est aussi et surtout le fruit de toutes les prières adressées à Dieu, confiées à l’intercession de Marie, prières qu’il nous faut continuer.
En ce premier dimanche le confinement s’assouplit, les célébration peuvent à nouveau être célébrées dans les églises, certes en nombre restreint pour l’instant, mais en attendant un élargissement vraisemblablement dès le début de la semaine prochaine. Cela permettra à chacun de vivre pleinement ce temps de l’Avent dans la prière, la méditation de la Parole et le service du frère.
Sur ce chemin nous fêterons Marie Immaculée Conception le 8 décembre prochain, nous pouvons nous y préparer par le chapelet quotidien et en prenant part à « la neuvaine de prière par l’intercession de Marie Immaculée pour demander la fin de la pandémie » proposée par notre évêque du lundi 30 novembre au mardi 8 décembre, dont le texte se
trouve ci-dessous.
Entrons donc avec joie et avec foi dans cette perspective, en nous préparant à accueillir le Seigneur dans l’enfant de la crèche, en redécouvrant ce chemin de prière, d’intimité avec le Seigneur qui nous ouvre à l’amour et au service de nos frères.
Bonne entrée en Avent à toutes et à tous, unis par la prière.
Père Jean-Hugues Malraison

Ô Marie,
Mère Immaculée,
Toi dont la pureté est le fruit de la grâce
et de ta confiance inébranlable en Dieu,
Toi qui t’es établie dans sa sainte volonté,
Toi qui as triomphé du péché, du mal et de la mort
Par ta foi, intercède auprès de ton Fils
pour qu’Il écarte
La pandémie répandue dans le monde,
Et nous délivre de ses conséquences néfastes.
Apprends-nous à mettre notre confiance en Dieu
Et à collaborer de manière féconde à son œuvre,
pour sa gloire et le salut du monde. Amen ! »
« O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ! »




MÉDITATION DE L’AVENT

Pour cultiver l’Espérance

Introduction 
La pandémie du Coronavirus, fait souffler un vent de terreur sur la planète toute entière. Notre santé, notre économie, et aussi notre moral sont mis à mal.
A force de vivre sans Dieu, notre société en arrive à nier les aléas de la vie et l’inéluctabilité de la mort. Sevré de spiritualité, le monde est sans espérance. Ce temps de l’Avent est  favorable pour cultiver l’ESPERANCE, vertu théologale avec la foi et la charité.

L’avent, temps de l’Espérance
L’Avent  est le temps  de l’Espérance par définition.
-Attente dans la chair, du fils de Dieu pour dire aux hommes  des paroles divines :  l’amour inconditionnel du Père, et la joie du Salut. C’est NOËL.
-Attente dans l’Espérance du retour du Christ en gloire pour juger l’humanité et lui donner la joie de voir Dieu face à face. C’est la PAROUSIE. LE JUGEMENT DERNIER.  LA VIE ÉTERNELLE.

Espoir et Espérance
L’espoir est l’attente résignée d’un évènement désiré. (Dictionnaire Larousse) L’espoir repose sur l’analyse, il est nécessaire, mais peut se tromper.
L’Espérance est don de Dieu. L’Espérance est force confiante de Dieu. Elle est action. Elle nous invite à prendre part à la construction du Royaume . L’Espérance repose sur la promesse de Dieu, la certitude d’avoir été choisi par Lui.
L’espoir est attente. L’espérance est chemin.
L’espoir est statique. L’Espérance est dynamique.
L’espoir est humain. L’espérance est CHRÉTIENNE

L’Espérance chrétienne
« La Foi et l’Espérance Chrétienne ont un seul objet. « La vie commune avec le ressuscité » (Jurgen Moltmann)
Dans la Bible :
« Ainsi donc, justifiés par la Foi, nous sommes en paix avec Dieu par Notre Seigneur Jésus-Christ.
Par lui nous avons accès par la foi , à la grâce en laquelle nous sommes établis et nous mettons notre orgueil dans l’Espérance de la gloire de Dieu.
Bien plus, nous mettons notre orgueil dans nos détresses mêmes, sachant que la détresse produit la persévérance,  la persévérance la fidélité  éprouvée, la fidélité éprouvée l’Espérance et l’Espérance ne trompe pas car l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné »(Ro  5,1-5)

«  Nous avons été sauvés  mais c’est en Espérance. Espérer ce que nous ne voyons pas c’est l’attendre avec Espérance » ( Ro8, 24-25)
Dans l’Église :
« L’espérance est la vertu théologale (qui s’enracine dans Dieu) par laquelle nous désirons comme notre bonheur le Royaume des Cieux et la vie Éternelle, en mettant notre confiance dans les promesses du Christ et en prenant appui, non sur nos forces, mais sur le secours de la grâce du Saint-Esprit. »(Catéchisme de l’Église Universelle n°1817)

Espérance et foi
la  foi est constitutive de L’Espérance.
« Si le Christ n’est pas ressuscité  notre foi est vaine et vaine est  notre espérance  (1,CO14,15)
Foi en la vie éternelle « Mes bien aimés, dès à présent nous sommes enfants de Dieu. Ce sue nous serons n’est  pas encore manifesté. Lorsque le fils de l’Homme paraitra nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est «  1Jean 3,2)

Selon le pape Benoit XVI
« Le mot Espérance est un mot central de la foi biblique ; au point que  dans certains passages les mots foi et espérance semblent interchangeables.  La première épitre de Pierre exhorte les chrétiens à être toujours  prêts à rendre compte de l’Espérance qui est en eux, espérance est équivalent de foi »

Les fruits de l’espérance
Bonheur : «  L’espérance procure la joie dans l’épreuve »( Ro 12)
La vertu Espérance  répond à l’aspiration du bonheur placé en Dieu dans le cœur de tout homme, elle assume les espoirs qui inspirent les activités des hommes, elle les purifie pour les ordonner au Royaume des cieux, elle protège du découragement.  
L’élan de l’espérance préserve de l’égoïsme et conduit au bonheur de la charité.
Force de vie :    Entre la promesse d’amour de Dieu et la vie ordinaire il y a apparemment un fossé.
-On peut regarder tellement la promesse  que l’on n’éprouve plus d’angoisse  ni de peur,  et que la souffrance et la mort ne sont plus  regardées comme  un mal.
-On peut regarder tellement les difficultés de la vie  que l’on ne sache plus quel est le sens de la Promesse.
L’Espérance permet de regarder les deux à la fois.
Le regard de l’Espérance se forme en regardant le Crucifix, il  proclame la mort et la rend signe de  résurrection. Il accepte l’angoisse mais dans la paix

QUESTIONS POUR ALLER PLUS LOIN
1 –  Qu’est  ce qui  différencie Espoir et Espérance ?
2.- L’Espérance chrétienne peut –elle être individualiste ?
3.- Pourquoi l’Espérance est –elle un chemin, ?
4.-  Pour nous, qu’est ce que  la vie Éternelle. ?
5.- Marie chemin d’Espérance ?

Texte préparé par Bernard Buisson, diacre
Première semaine de l’Avent 2020



HOMÉLIE du 22 Novembre 2020

                Le Christ Roi de l’univers année A
Ez. 34 ,  1 Co 15, Mat 25, 31.46

La fête du  Christ Roi a été instaurée en 1925 par le Pape PieXI pour contrecarrer le laïcisme ambiant qui avait conduit au début du XIX ème siècle à la suppression des états pontificaux. (Congrès de Vienne) L’Église a  créé cette fête pour annoncer  un Christ roi d’une société humaine égale en droits sociaux, en justice, et combattre les totalitarismes  en Europe,  qui allaient conduire aux agissements que l’on sait : la guerre, la Shoah

Fêter le Christ Roi de l’Univers est à la foi un pléonasme et une incongruité.
Un pléonasme, parce que dans la tradition juive : « Le Christ est celui qui a reçu l’onction de Dieu, et il est  le chef du peuple »  donc le roi ou encore le Berger.
Une incongruité, parce qu’il n’est pas imaginable qu’on puisse réduire Dieu à nos contingences humaines, fussent-elles de le mettre à la première place. Dieu est le Tout –Autre, l’indéfinissable. Une incongruité  de vouloir donner au fils de Dieu  une autorité temporelle,  alors que toute sa vie humaine a été marquée par son humilité et son service des plus pauvres.
Il est né dans une étable,  il a travaillé de ses mains, vécu  avec les pauvres, prêché l’amour  de ses ennemis, le pardon, le partage, et il est mort sur une croix comme un brigand.
Bien entendu la liturgie s’appuie sur l’ Évangile et sur lui seul  pour célébrer cette fête. Et si le titre de roi est donné au Christ Jésus c’est plus par analogie avec le berger qui donne  sa vie pour ses brebis,  que pour marquer une domination. « Lui qui était de condition divine, s’est fait le serviteur de tous »( Ph 2) La liturgie de cette année A  nous offre le chapitre 25 de l’Évangile de Matthieu  qu’on appelle aussi du Jugement dernier. Matthieu nous parle d’un roi qui, comme le berger sépare  les brebis des chèvres le soir venu au retour des troupeaux.
Mais il n’y a pas d’ambigüité.  Dès le début du chapitre nous sommes fixés : « Quand le fils de l’homme viendra dans sa gloire,  Il siègera sur son trône de gloire, toutes les nations seront réunies ; il séparera les hommes les uns des autres  comme le berger sépare les brebis des boucs. »     
Le roi de la parabole est donc Dieu, le juge universel qui interviendra à la fin des temps . Car il y aura bien un jugement. Mais y aura-t-il une condamnation ? Notre  foi en la miséricorde divine nous fait espérer que non. Car personne n’est tout bon ni tout mauvais et le feu éternel ne peut pas détruire  ce qui constitue la partie vertueuse d’une créature du Père.
  A la requête d’Abraham pour sauver Sodome, « Le seigneur dit : Si je trouve dix justes dans la ville de Sodome, je ne la détruirai pas à cause de ces dix » (genèse 18-32)
Ainsi, ce roi (Dieu) sépare les hommes les uns des autres, et place à sa droite les élus: « Venez les bénis de mon Père… »
« Car vous m’avez donné à manger, donné à boire, vous m’avez accueilli, vous m’avez habillé, vous m’avez visité….etc »
Rien d’extraordinaire, rien qui  soit hors de notre portée, rien que nous n’accomplissions déjà, à notre insu même. !
A tel point, que comme les justes, étonnés de la réponse de Jésus  nous pouvons  lui poser la  question : « Quand est ce que nous t’avons vu ?. Quand sommes nous venus jusqu’à toi ? »
La réponse surprend : «  Chaque fois que vous l’avez fait à un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait 
Elle nous étonne aussi,  et elle nous chagrine. Comment se fait il que nous n’ayons  jamais vu le Christ dans le visage d’un frère ?… Notre égocentrisme sans doute ? Mais nous pouvons nous consoler,  parce que l’essentiel a été fait. Au nom de notre humanisme, certes,  mais n’est-ce-pas aussi l’humanité du Christ ?
Car ceux qui, sciemment, ne l’ont pas fait, seront jugés sévèrement, maudits et jetés dan le feu éternel. Certes, le trait est forcé, car nous ne pouvons pas imaginer que Dieu puisse condamner,  sans rémission, ses propres enfants .
Dans son livre « La peste » Camus fait dire par le docteur Rieux au Père Paneloux : « Je me fais une autre idée de l’amour d’un Dieu créateur d’un monde où meurent des enfants»
Eh bien moi, je me fais une autre idée  du Dieu dont la miséricorde  dépasse toutes nos défaillances  !  « Là où le péché abonde, la grâce surabonde. » (Romains 5,20)
Dimanche prochain, nous  entrons dans le temps de l’Avent, la préparation à la naissance de Dieu chez les Hommes, et aussi, le temps  où le Christ reviendra dans sa gloire. Le temps  du Jugement dernier ou Dieu(Roi) fera toute chose nouvelle.
 « Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé  pour vous depuis le commencement du monde. »

Amen

Bernard Buisson, Diacre

DIMANCHE 15 NOVEMBRE 2020. 33ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Proverbes (31, 10-13. 19-20. 30-31) ; Psaume 127 (128) ; Thessaloniciens (5, 1-6) ; Matthieu (25, 14-30)
La fidélité : manifestation de la vigilance active dans le temps présent

Les textes de ce dimanche, l’ultime de l’année liturgique avant la Solennité du Christ Roi de l’Univers, nous convoquent à une interrogation sur l’exigence d’être chrétien au cœur de ce monde qui passe.
Chacun et chacune, comme ses serviteurs à qui cet homme qui part en voyage remet des talents, reçoit ainsi de Dieu, notre Père, les dons de sa grâce : des talents à faire fructifier, des richesses de ses bénédictions pour rendre le monde meilleur.
Alors, comment aujourd’hui, moi, dans ma situation et dans le contexte réel de cette époque, je vis la gestion des biens confiés et exerce la part de mes responsabilités accordées ? De quelle manière, dans ma vie comme dans mes engagements, je témoigne des qualités que Dieu m’a dotées ? Suis-je prompt, en ces temps troublés et criblés de crises, à rendre compte sinon raison de notre espérance ?
La femme vaillante, précieuse plus que les perles et dont ses œuvres disent sa louange, en est la puissante mobilisation pour travailler à nos responsabilités. Elle en est la parfaite métaphore, l’image ressource pour vivre et agir selon Dieu. (cf. Première lecture)
L’administration de nos jours, tout comme la gestion de notre vie sont à conduire dans la clairvoyance et la sagesse reconnues aux fils de la lumière, les fils du jour qui n’appartiennent pas à la nuit et aux ténèbres. Toujours vigilants et toujours prêts pour la venue du Seigneur afin de répondre de ses actes, sans ombre ni trouble au visage. (cf. Deuxième lecture)
Nous avons tous à rendre compte au Seigneur, Maître des temps et de l’histoire. A lui, toute vie doit se tourner pour témoigner du fruit de son travail.
« Très bien, serviteur bon et fidèle,… » (cf. Évangile). Toi mon frère, toi ma sœur, vas-tu t’entendre dire cette parole pleine de reconnaissance ? Serais-tu celui-là à qui le Maître fait résonner la joie de son cœur ? Avec quelles dispositions reçois-tu cette Bonne Nouvelle : Très bien, serviteur bon et fidèle ?
En ces jours de confinement, jours où l’expression de notre liberté est mise à dure épreuve pour des raisons que personne n’ignore, de quelle manière je demeure fidèle aux engagements de mon baptême ?
La vie aujourd’hui sollicite notre capacité de résistance et notre qualité d’alerte. Le moindre relâchement se révèle régressif. La moindre peur-panique ébranle et désoriente. Au point de se placer dans une sorte d’acédie (état spirituel de mélancolie dû à l’indifférence, au découragement ou au dégoût). N’est-ce-pas dans le temps que se décide son éternité ? Réveilles-toi, toi qui dors ! Vis et engages-toi ! Sois consolé des consolations du Seigneur. Ainsi ces paroles du Psalmiste trouveront sens dans ta vie :
« Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies !…Heureux es-tu ! A toi le bonheur !que le Seigneur te bénisse ! »

Père Davy

HOMÉLIE DU 32e DIMANCHE DU T.O. / ANNÉE A (Père Basile)

Le thème des lectures de ce trente-deuxième dimanche est celui des aguets, de l’attente du Seigneur. L’évangile nous parle de la condition dans laquelle nous devons nous trouver pour entrer, avec Jésus, dans la gloire céleste. Il répond à la question de savoir comment nous devons nous préparer pour que la fin de notre vie et l’avènement du retour du Christ ne nous surprennent pas comme un voleur.
Mais nous avons d’abord la seconde lecture, qui nous parle des défunts. Elle cadre bien avec cette période de l’année au cours de laquelle nous pensons spécialement à ceux qui nous ont précédés dans la mort – il était prévu de faire, ce dimanche, des messes à l’intention de tous les défunts de nos deux paroisses depuis la Toussaint 2019. Ne les oublions pas !
C’est un message d’espérance que saint Paul livrait aux chrétiens de la ville de Thessalonique et qu’il nous livre aujourd’hui. Les Thessaloniciens croyaient déjà en Jésus, mais devant la mort, ils éprouvaient un chagrin que l’espérance de la résurrection ne parvenait pas à dissiper. Comme nous encore aujourd’hui, ils se demandaient : où vont nos morts ? Continuent-ils à vivre sous une autre forme ou bien ils sont partis pour toujours ? Saint Paul leur répond et nous répond en nous éclairant sur ce qui se passe après la mort. Parce qu’il a ressuscité Jésus, nous enseigne-t-il, Dieu ne peut pas abandonner à la mort ceux et celles pour qui son Fils a donné sa vie ; il les réunira à Lui ; ils vivront dans sa communion ; nous serons toujours avec Lui… Nous avons bien là un message d’espérance.
Mais l’évangile nous montre que, si la vie qui nous vient de Dieu est un don gratuit, nous devons nous ouvrir à ce don, nous préparer à l’accueillir pour ne pas en être privés. Dans notre parabole, « l’époux qui se fait attendre mais qui finit par venir, c’est le Christ. Son retour n’est inscrit dans aucun calendrier. Chacun se doit d’être prêt pour le grand jour, sous peine d’exclusion ». Et les 10 jeunes filles qui attendent, c’est nous. Or, comme dit le texte de la parabole, 5 d’entre elles sont prévoyantes et les 5 autres ne le sont pas. Et moi ? De quel groupe suis-je ? De celui des prévoyantes ou de celui des non prévoyantes ? Et c’est quoi, être « prévoyant » ? Le texte nous dit que « c’est être vigilant et guetter le retour du Christ sans connaître le jour ni l’heure de son arrivée ». Quand Jésus nous demande de veiller, il nous invite à nous préparer à sa rencontre, ou, selon la 1ère lecture, à passer nos veilles à chercher la sagesse.
La certitude du retour du Christ qui reviendra en gloire nous engage dans une recherche de la sagesse qui n’est autre que la fidélité constante à la mission que le Seigneur donne à son Église et à chacun de ses membres, ici et maintenant. L’huile qui ne doit pas manquer dans nos lampes, c’est la Parole de Dieu et les sacrements qui nourrissent notre vie, en particulier l’Eucharistie. En ce temps de confinement, celle-ci va certes nous manquer, mais, à part l’écoute de la Parole, nous avons la recherche et la mise en œuvre de la volonté de Dieu, et la charité fraternelle comme moyens efficaces de communier au Christ vivant, pour nous aider à garder notre lampe allumée. Cette lampe, c’est la foi, qui « doit toujours être animée d’une flamme chaude et continue car la torpeur risque de nous faire rater le rendez-vous décisif avec le Seigneur. Il ne suffit pas d’être ‘tout feu tout flamme’, il faut encore que cet enthousiasme perdure. Jésus nous appelle à ne pas nous assoupir, à rester vigilants et lucides […]. À quoi ressemble en ce moment notre ‘provision d’huile’ ? » Sommes-nous prêts pour la Rencontre ?

Remerciement


Lors de la messe de la rentrée pastorale, le dimanche 10 octobre à Saint
Maurice, c’était aussi une messe d’adieu et d’action grâce pour moi, certains
d’entre vous m’ont dit : « alors, Père, vous nous laissez tomber en ce moment de crise sanitaire ? » Je leur dis gentiment « j’aimerais bien rester, mais le Seigneur décide autrement et je respecte sa volonté ».
Chers confrères Prêtres et diacres, à vous les deux équipes paroissiales et les Catéchistes, à vous Chers paroissiens, c’est avec émotion et beaucoup d’action de grâce que j’exprime ma profonde reconnaissance envers vous, durant ces quatre années où j’étais avec vous. Votre foi active comme votre prière soutenue, votre témoignage de vie, m’ont beaucoup aidé à vivre ma vocation religieuse des missionnaires de la Salette et mon ministère de prêtre.
Grand merci pour votre accueil chaleureux, grâce à vous je me suis senti utile au service de nos deux paroisses Notre Dame des Sources en Sanne Dolon et Saint Pierre en Pays Roussillonnais. J’étais content et heureux d’avoir vécu avec vous ces quelques années. Vous m’avez beaucoup apporté. Et malgré la crise sanitaire, vous ne voulez pas que je parte en douce, vous m’avez invité à la messe de la rentrée ; franchement, je ne m’attendais pas à ça. Merci pour le panier garni, pour le don collecté, cela m’a fait chaud au cœur.
Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. Que Dieu vous le rende au
centuple. Vous pouvez compter sur ma prière, et je demande aussi la vôtre, qui n’a pas de prix, j’en ai besoin, la route sera longue pour moi, pour ma mission.
Depuis le 1er septembre, je suis prêtre vicaire au service de la paroisse Sanctus en Viennois et de la paroisse Mère Teresa en Viennois ; j’habite toujours à Pipet, Vienne, n’hésitez pas à nous visiter, après le confinement, Notre Dame de la Salette vous accueille. Petit à petit, j’essaie de trouver mes marques.
Frères et sœurs, soyons remerciés pour les bons moments que nous avons vécus ensemble, j’avais bien de la chance de vous rencontrer ; nous restons unis dans la prière et en communion dans le Seigneur

P. Joachin RATELOMANANTSOA

Toussaint 2020

Frères et sœurs, la fête de la Toussaint nous renvoie à ceux qui nous ont précédés et que nous avons aimés. Cette fête vient en effet raviver nos racines, car nous sommes enracinés, dans la vie, dans l’amour et dans le labeur de tous ceux qui nous ont précédés. Ce recueillement et ce retour à nos racines, nous oblige immanquablement à nous poser la question du sens de notre vie : où allons-nous, vers quoi allons-nous, et vers qui allons-nous. Cette une question qui se pose à tout le genre humain. Même le pire des athées se la pose. Cette question à elle seule permet de définir l’homme…

Et c’est la Parole de Dieu, et j’oserai dire elle seule, qui nous aide à avancer dans les réponses. Mais curieusement, les lectures de ce jour ne nous parlent pas de mort et ne mentionne pas les défunts. Elle nous parle au contraire de vie, de joie et de bonheur pour nous aider à répondre à nos questions. Elle veut aussi nous indiquer à quel avenir nous sommes invités, et quels chemins il nous faut prendre pour y parvenir.

« Heureux les pauvres de cœur ! » Ne nous y trompons pas. Cette pauvreté dont parle Jésus n’est pas la misère. La misère est toujours un fléau contre lequel il nous faut lutter en lien avec les organismes de solidarité. Le bonheur des pauvres de cœur dont parle Jésus, c’est tout autre chose, et il ne concerne pas que la vie future ; il est surtout pour la vie présente : Jésus promet le bonheur immédiat à ceux qui ne sont pas pleins d’eux-mêmes, mais qui ont de la place pour autre chose, qu’à l’église on nomme « l’essentiel » et que dans la société civile on nomme solidarité ou fraternité. Quelle place faisons-nous pour cet essentiel ?

Et qui nous montre l’essentiel, sinon le Christ ? Alors c’est vrai que l’on ne le voit jamais très précisément, et cela nous manque à tous. Pourtant, le Christ, nous le voyons, voilé certes, dans l’hostie qui nous est donnée ; nous le voyons, voilé certes, sous la Parole que nous avons entendue de nos oreilles ; nous le voyons, voilé certes, dans l’attitude de telle personne qui crie sa demande dans une prière …

« Heureux les artisans de paix, il seront appelés fils de Dieu ». Voilà un message brûlant d’actualité. Ne connaissons-nous pas aujourd’hui une grande épreuve un peu comme celle dont parle le livre de l’Apocalypse ? Notre vie est à présent confrontée aux divisions, à la haine -un mot prononcé tous les jours maintenant par les médias-, aux oppositions, et à la violence aveugle.   Comment ne pas être ici possédés par cette actualité qui vient heurter nos principes, et raviver les craintes d’un avenir difficile, et pire même, pour certains, un avenir bouché.

Cette pandémie, dont nous ne voyons pas comment nous en défaire, qui répand partout dans le monde le spectre de la mort, et puis les attentats, hier ce prêtre blessé, il y a 10 jours, ce professeur décapité qui travaillait pour l’éducation des jeunes, et jeudi, le massacre de ces personnes qui ne faisaient rien d’autre que prier dans leur église. Elles priaient ce Dieu de Jésus Christ, probablement avec toute la force de leur être ; et malheureusement elles n’ont pas eu le temps de dire à Dieu tout ce qu’elles auraient voulu lui dire…  Alors, que pouvons faire de mieux pour elles, sinon de  terminer leur prière…

Thierry Merle Diacre