DIMANCHE 15 NOVEMBRE 2020. 33ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Proverbes (31, 10-13. 19-20. 30-31) ; Psaume 127 (128) ; Thessaloniciens (5, 1-6) ; Matthieu (25, 14-30)
La fidélité : manifestation de la vigilance active dans le temps présent

Les textes de ce dimanche, l’ultime de l’année liturgique avant la Solennité du Christ Roi de l’Univers, nous convoquent à une interrogation sur l’exigence d’être chrétien au cœur de ce monde qui passe.
Chacun et chacune, comme ses serviteurs à qui cet homme qui part en voyage remet des talents, reçoit ainsi de Dieu, notre Père, les dons de sa grâce : des talents à faire fructifier, des richesses de ses bénédictions pour rendre le monde meilleur.
Alors, comment aujourd’hui, moi, dans ma situation et dans le contexte réel de cette époque, je vis la gestion des biens confiés et exerce la part de mes responsabilités accordées ? De quelle manière, dans ma vie comme dans mes engagements, je témoigne des qualités que Dieu m’a dotées ? Suis-je prompt, en ces temps troublés et criblés de crises, à rendre compte sinon raison de notre espérance ?
La femme vaillante, précieuse plus que les perles et dont ses œuvres disent sa louange, en est la puissante mobilisation pour travailler à nos responsabilités. Elle en est la parfaite métaphore, l’image ressource pour vivre et agir selon Dieu. (cf. Première lecture)
L’administration de nos jours, tout comme la gestion de notre vie sont à conduire dans la clairvoyance et la sagesse reconnues aux fils de la lumière, les fils du jour qui n’appartiennent pas à la nuit et aux ténèbres. Toujours vigilants et toujours prêts pour la venue du Seigneur afin de répondre de ses actes, sans ombre ni trouble au visage. (cf. Deuxième lecture)
Nous avons tous à rendre compte au Seigneur, Maître des temps et de l’histoire. A lui, toute vie doit se tourner pour témoigner du fruit de son travail.
« Très bien, serviteur bon et fidèle,… » (cf. Évangile). Toi mon frère, toi ma sœur, vas-tu t’entendre dire cette parole pleine de reconnaissance ? Serais-tu celui-là à qui le Maître fait résonner la joie de son cœur ? Avec quelles dispositions reçois-tu cette Bonne Nouvelle : Très bien, serviteur bon et fidèle ?
En ces jours de confinement, jours où l’expression de notre liberté est mise à dure épreuve pour des raisons que personne n’ignore, de quelle manière je demeure fidèle aux engagements de mon baptême ?
La vie aujourd’hui sollicite notre capacité de résistance et notre qualité d’alerte. Le moindre relâchement se révèle régressif. La moindre peur-panique ébranle et désoriente. Au point de se placer dans une sorte d’acédie (état spirituel de mélancolie dû à l’indifférence, au découragement ou au dégoût). N’est-ce-pas dans le temps que se décide son éternité ? Réveilles-toi, toi qui dors ! Vis et engages-toi ! Sois consolé des consolations du Seigneur. Ainsi ces paroles du Psalmiste trouveront sens dans ta vie :
« Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies !…Heureux es-tu ! A toi le bonheur !que le Seigneur te bénisse ! »

Père Davy

HOMÉLIE DU 32e DIMANCHE DU T.O. / ANNÉE A (Père Basile)

Le thème des lectures de ce trente-deuxième dimanche est celui des aguets, de l’attente du Seigneur. L’évangile nous parle de la condition dans laquelle nous devons nous trouver pour entrer, avec Jésus, dans la gloire céleste. Il répond à la question de savoir comment nous devons nous préparer pour que la fin de notre vie et l’avènement du retour du Christ ne nous surprennent pas comme un voleur.
Mais nous avons d’abord la seconde lecture, qui nous parle des défunts. Elle cadre bien avec cette période de l’année au cours de laquelle nous pensons spécialement à ceux qui nous ont précédés dans la mort – il était prévu de faire, ce dimanche, des messes à l’intention de tous les défunts de nos deux paroisses depuis la Toussaint 2019. Ne les oublions pas !
C’est un message d’espérance que saint Paul livrait aux chrétiens de la ville de Thessalonique et qu’il nous livre aujourd’hui. Les Thessaloniciens croyaient déjà en Jésus, mais devant la mort, ils éprouvaient un chagrin que l’espérance de la résurrection ne parvenait pas à dissiper. Comme nous encore aujourd’hui, ils se demandaient : où vont nos morts ? Continuent-ils à vivre sous une autre forme ou bien ils sont partis pour toujours ? Saint Paul leur répond et nous répond en nous éclairant sur ce qui se passe après la mort. Parce qu’il a ressuscité Jésus, nous enseigne-t-il, Dieu ne peut pas abandonner à la mort ceux et celles pour qui son Fils a donné sa vie ; il les réunira à Lui ; ils vivront dans sa communion ; nous serons toujours avec Lui… Nous avons bien là un message d’espérance.
Mais l’évangile nous montre que, si la vie qui nous vient de Dieu est un don gratuit, nous devons nous ouvrir à ce don, nous préparer à l’accueillir pour ne pas en être privés. Dans notre parabole, « l’époux qui se fait attendre mais qui finit par venir, c’est le Christ. Son retour n’est inscrit dans aucun calendrier. Chacun se doit d’être prêt pour le grand jour, sous peine d’exclusion ». Et les 10 jeunes filles qui attendent, c’est nous. Or, comme dit le texte de la parabole, 5 d’entre elles sont prévoyantes et les 5 autres ne le sont pas. Et moi ? De quel groupe suis-je ? De celui des prévoyantes ou de celui des non prévoyantes ? Et c’est quoi, être « prévoyant » ? Le texte nous dit que « c’est être vigilant et guetter le retour du Christ sans connaître le jour ni l’heure de son arrivée ». Quand Jésus nous demande de veiller, il nous invite à nous préparer à sa rencontre, ou, selon la 1ère lecture, à passer nos veilles à chercher la sagesse.
La certitude du retour du Christ qui reviendra en gloire nous engage dans une recherche de la sagesse qui n’est autre que la fidélité constante à la mission que le Seigneur donne à son Église et à chacun de ses membres, ici et maintenant. L’huile qui ne doit pas manquer dans nos lampes, c’est la Parole de Dieu et les sacrements qui nourrissent notre vie, en particulier l’Eucharistie. En ce temps de confinement, celle-ci va certes nous manquer, mais, à part l’écoute de la Parole, nous avons la recherche et la mise en œuvre de la volonté de Dieu, et la charité fraternelle comme moyens efficaces de communier au Christ vivant, pour nous aider à garder notre lampe allumée. Cette lampe, c’est la foi, qui « doit toujours être animée d’une flamme chaude et continue car la torpeur risque de nous faire rater le rendez-vous décisif avec le Seigneur. Il ne suffit pas d’être ‘tout feu tout flamme’, il faut encore que cet enthousiasme perdure. Jésus nous appelle à ne pas nous assoupir, à rester vigilants et lucides […]. À quoi ressemble en ce moment notre ‘provision d’huile’ ? » Sommes-nous prêts pour la Rencontre ?

Remerciement


Lors de la messe de la rentrée pastorale, le dimanche 10 octobre à Saint
Maurice, c’était aussi une messe d’adieu et d’action grâce pour moi, certains
d’entre vous m’ont dit : « alors, Père, vous nous laissez tomber en ce moment de crise sanitaire ? » Je leur dis gentiment « j’aimerais bien rester, mais le Seigneur décide autrement et je respecte sa volonté ».
Chers confrères Prêtres et diacres, à vous les deux équipes paroissiales et les Catéchistes, à vous Chers paroissiens, c’est avec émotion et beaucoup d’action de grâce que j’exprime ma profonde reconnaissance envers vous, durant ces quatre années où j’étais avec vous. Votre foi active comme votre prière soutenue, votre témoignage de vie, m’ont beaucoup aidé à vivre ma vocation religieuse des missionnaires de la Salette et mon ministère de prêtre.
Grand merci pour votre accueil chaleureux, grâce à vous je me suis senti utile au service de nos deux paroisses Notre Dame des Sources en Sanne Dolon et Saint Pierre en Pays Roussillonnais. J’étais content et heureux d’avoir vécu avec vous ces quelques années. Vous m’avez beaucoup apporté. Et malgré la crise sanitaire, vous ne voulez pas que je parte en douce, vous m’avez invité à la messe de la rentrée ; franchement, je ne m’attendais pas à ça. Merci pour le panier garni, pour le don collecté, cela m’a fait chaud au cœur.
Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. Que Dieu vous le rende au
centuple. Vous pouvez compter sur ma prière, et je demande aussi la vôtre, qui n’a pas de prix, j’en ai besoin, la route sera longue pour moi, pour ma mission.
Depuis le 1er septembre, je suis prêtre vicaire au service de la paroisse Sanctus en Viennois et de la paroisse Mère Teresa en Viennois ; j’habite toujours à Pipet, Vienne, n’hésitez pas à nous visiter, après le confinement, Notre Dame de la Salette vous accueille. Petit à petit, j’essaie de trouver mes marques.
Frères et sœurs, soyons remerciés pour les bons moments que nous avons vécus ensemble, j’avais bien de la chance de vous rencontrer ; nous restons unis dans la prière et en communion dans le Seigneur

P. Joachin RATELOMANANTSOA

Toussaint 2020

Frères et sœurs, la fête de la Toussaint nous renvoie à ceux qui nous ont précédés et que nous avons aimés. Cette fête vient en effet raviver nos racines, car nous sommes enracinés, dans la vie, dans l’amour et dans le labeur de tous ceux qui nous ont précédés. Ce recueillement et ce retour à nos racines, nous oblige immanquablement à nous poser la question du sens de notre vie : où allons-nous, vers quoi allons-nous, et vers qui allons-nous. Cette une question qui se pose à tout le genre humain. Même le pire des athées se la pose. Cette question à elle seule permet de définir l’homme…

Et c’est la Parole de Dieu, et j’oserai dire elle seule, qui nous aide à avancer dans les réponses. Mais curieusement, les lectures de ce jour ne nous parlent pas de mort et ne mentionne pas les défunts. Elle nous parle au contraire de vie, de joie et de bonheur pour nous aider à répondre à nos questions. Elle veut aussi nous indiquer à quel avenir nous sommes invités, et quels chemins il nous faut prendre pour y parvenir.

« Heureux les pauvres de cœur ! » Ne nous y trompons pas. Cette pauvreté dont parle Jésus n’est pas la misère. La misère est toujours un fléau contre lequel il nous faut lutter en lien avec les organismes de solidarité. Le bonheur des pauvres de cœur dont parle Jésus, c’est tout autre chose, et il ne concerne pas que la vie future ; il est surtout pour la vie présente : Jésus promet le bonheur immédiat à ceux qui ne sont pas pleins d’eux-mêmes, mais qui ont de la place pour autre chose, qu’à l’église on nomme « l’essentiel » et que dans la société civile on nomme solidarité ou fraternité. Quelle place faisons-nous pour cet essentiel ?

Et qui nous montre l’essentiel, sinon le Christ ? Alors c’est vrai que l’on ne le voit jamais très précisément, et cela nous manque à tous. Pourtant, le Christ, nous le voyons, voilé certes, dans l’hostie qui nous est donnée ; nous le voyons, voilé certes, sous la Parole que nous avons entendue de nos oreilles ; nous le voyons, voilé certes, dans l’attitude de telle personne qui crie sa demande dans une prière …

« Heureux les artisans de paix, il seront appelés fils de Dieu ». Voilà un message brûlant d’actualité. Ne connaissons-nous pas aujourd’hui une grande épreuve un peu comme celle dont parle le livre de l’Apocalypse ? Notre vie est à présent confrontée aux divisions, à la haine -un mot prononcé tous les jours maintenant par les médias-, aux oppositions, et à la violence aveugle.   Comment ne pas être ici possédés par cette actualité qui vient heurter nos principes, et raviver les craintes d’un avenir difficile, et pire même, pour certains, un avenir bouché.

Cette pandémie, dont nous ne voyons pas comment nous en défaire, qui répand partout dans le monde le spectre de la mort, et puis les attentats, hier ce prêtre blessé, il y a 10 jours, ce professeur décapité qui travaillait pour l’éducation des jeunes, et jeudi, le massacre de ces personnes qui ne faisaient rien d’autre que prier dans leur église. Elles priaient ce Dieu de Jésus Christ, probablement avec toute la force de leur être ; et malheureusement elles n’ont pas eu le temps de dire à Dieu tout ce qu’elles auraient voulu lui dire…  Alors, que pouvons faire de mieux pour elles, sinon de  terminer leur prière…

Thierry Merle Diacre

Information aumônerie

Chers Parents, chers Jeunes.
Au regard de la situation sanitaire qui aujourd’hui nous impose le confinement, la rencontre du samedi 31 octobre à Anjou, donc demain, n’aura pas lieu. J’espère que vous comprenez l’état d’urgence dans lequel la France est placée.
A la maison, dans la mesure du possible, chers Parents encouragez les Jeunes vos enfants à s’imprégner de Jésus-Christ qui nous révèle son Père, notre Dieu, source de vie , de grâce et d’Esprit Saint. Et ce par la Prière, le Partage autour des récits d’évangiles et bien d’autres exercices pour éveiller leur intelligence et leur conscience à la place combien importante de Dieu dans la vie.
D’ici peu, quand j’aurai échangé avec le responsable de l’aumônerie ainsi que les animateurs, je reviendrai vers vous ; afin de vous proposer des modalités de tenir les rencontres autrement. En usant actuellement de l’outil numérique. Tout reste alors en étude et en réflexion. Dans ce sens, vos suggestions sont les bienvenues. MERCI
En vous remerciant, j’implore pour vous tous la bénédiction de Dieu qui est Père, Fils et Esprit Saint pour que, en ces temps agités, notre foi demeure active, notre espérance toujours rayonnante et notre charité davantage inventive.
Père Davy

30ème dimanche du Temps Ordinaire

« Le grand, le premier commandement »

Peuple de Dieu,
Qu’y a-t-il de plus essentiel, de plus désiré, de plus attendu dans le cœur de chaque homme que l’amour. L’amour en christianisme a pour nom charité et la charité est le résumé de tout l’évangile.
Déjà à travers l’Ancien Testament, Dieu se faisait proche de son peuple par son soutien incontournable manifesté à son égard. La Nouvelle Alliance ne fait qu’incarner cette promesse d’amour à l’image du Fils Jésus, Lui l’archétype de la réconciliation et de la miséricorde. Par amour pour nous, Dieu s’est révélé en Jésus incarné pour nous laisser percevoir son mode d’être. Pour Jésus, la première place revient à l’amour de Dieu mais ce dernier ne va pas à sens unique puisqu’il doit se manifester dans l’amour du prochain (Mt 22,36-40).

L’amour, paroxysme de la vie chrétienne

À la question du docteur de la loi : « quel est le plus grand commandement ?» (Mt 22, 36) Jésus répond : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ses deux commandements dépend toutes la Loi,
ainsi que les Prophètes » (Mt 22, 37-40). Ainsi seul l’amour est source et principe de la morale chrétienne. La désignation adéquate du chrétien est : celui qui aime. Toutefois il arrive qu’on se pose la question de savoir qui entre le Christ et la Charité, est la source de la morale chrétienne. Faut-il les identifier, ou faut-il les distinguer, comme deux pôles qui équilibrent un univers ? Le tout est de savoir, que ces deux préceptes sont distincts par leur objet, mais n’en font qu’un dans leur inspiration. Que ce soit l’adoration de Dieu qui exige la fidélité à sa volonté ou la dilection fraternelle qui ordonne la vie au service du prochain, c’est un unique amour qui commande la conduite du disciple, l’emporte sur l’exercice du culte et
assure la possession de la vie éternelle.
Le mystère de l’Eucharistie nous rassemble en un seul corps dans le Christ Jésus. A la lumière de saint Paul, la communion au Corps et au Sang du Christ, ne nous éloigne pas l’un de l’autre mais au contraire nous rapproche en formant une seule famille dans le Christ. Comme chrétien, notre union
au Christ passe également par la relation à autrui, car c’est pour nous tous qu’Il s’est dépouillé. La relation fraternelle dans notre vie quotidienne semble l’une des caractéristiques de l’appartenance au Christ. Celui ou celle qui embrasse la vie du Christ est invité à s’ouvrir de plus en plus envers ses
semblables en qui l’universalité de l’amour de Dieu est inscrite.
Jésus n’a-t-il pas dans ses messages et dans ses actes faire apparaître la figure du prochain que Lui a incarné ? La parabole du bon samaritain nous éclaire mieux. Elle nous montre que le prochain n’est pas uniquement les personnes de notre clan mais celui à qui je dois mon aide dans n’importe quelle circonstance et à travers un lieu donné. C’est en apportant une
réponse directe aux besoins des autres et en s’aidant mutuellement que cet exercice se concrétise.
Aimer le Christ ne se vit pas uniquement de façon verticale mais cela doit se traduire dans nos actes quotidiens, en développant notre capacité d’atteindre l’autre dans sa souffrance et l’aider à se reconstruire. Pour y arriver, cela requiert de chacun une attention particulière à l’égard de nos frères et sœurs.
D’autre part, en restant à la suite de Jean nous pouvons nous demander comment l’amour est-il possible ? Puisque Dieu est invisible. S’il est vrai qu’Il échappe à nos yeux, par quels moyens pouvons-nous manifester notre amour et notre attachement à Lui. La première lettre de Jean semble trouver une bonne formule pour nous éclairer sur ce sujet en nous
disant : « En effet celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas » (1Jn 4,20). Pour le disciple bien aimé, l’amour divin est intimement lié à l’amour du prochain. Autrement dit, c’est dans l’autre que je découvre le vrai visage de Dieu, car il continue encore de se révéler à nous. L’Amour de Dieu ne resplendira pas si chacun de nous se contente de son petit projet personnel jusqu’à exclure l’autre. Nous ne pouvons pas aimer Dieu et oublier les soucis de nos frères et sœurs qui peinent à se reconstruire. L’amour vrai se traduit dans nos actes de tous les jours, il se manifeste dans l’entraide, le partage et la communion fraternelle.
À la suite du Christ le disciple est appelé à vivre dans l’amour, et de Dieu et du prochain, dans le sens où cet amour s’est incarné et est le fondement de la relation de l’homme avec Dieu et de l’homme avec l’autre, ainsi sans lui l’homme ne peut vivre. C’est en cela que Saint Paul dit dans son hymne à l’amour ce qui suit : « j’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. (…) Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité » (1Co 13, 1-13).

Père Thomas MESIDOR


Homélie du 29è dimanche du temps ordinaire, année A

Un chrétien peut-il appartenir à la société civile et obéir à ses lois tout en vivant pleinement sa foi ? Est-il de ce monde ? Est-il dans ce monde ?
C’est en fait la question sous-jacente dans le piège tendu à Jésus par les pharisiens et leurs partisans, replacée dans le contexte juif de l’époque.
Jérusalem est occupée par les romains dont César est l’empereur, vénéré comme un dieu tel Jupiter, et qui impose ses lois dans tous les territoires sur lesquels il règne.
Cette situation ne convient pas au peuple juif qui attend un libérateur, un messie envoyé par Dieu pour délivrer Jérusalem du joug de l’occupant romain et leur rendre ainsi cette terre sainte que Dieu leur a confié.
Et voilà que Jésus prétend être ce messie, lui qui est venu dans la pauvreté de la crèche, qui parcourt les villes et villages avec une bande de disciples qui n’a rien d’une armée conquérante et qui prêche un évangile d’Amour pour libérer le peuple de l’entrave du,péché et de la mort.
Rien à voir avec le messie triomphant espéré et annoncé par les grands prêtres. Exaspérés par l’aura de cet homme qui draine les foules, en particulier les plus petits, les estropiés de la vie et les pécheurs, les pharisiens vont tenter à plusieurs reprise de l’abattre, de l’accuser de blasphème pour le faire taire en le condamnant à mort.Quand on a pas d’arguments solide pour combattre l’adversaire, on le discrédite aux yeux
de tous.
C’est ainsi que les pharisiens vont agir, après avoir pris conseil entre eux.
Et bien sûr sans attaquer de front, mais en commençant par flatter, par endormir la vigilance de l’adversaire pour mieux le vaincre. Notons au passage que ce qui se pratiquait ainsi au temps de Jésus est encore d’une
brûlante actualité 2000 ans après ! ( Cela d’ailleurs nous rappelle une fable apprise à l’école :
« Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois, » où le renard utilise la flatterie pour obtenir le fromage tenu par le corbeau. )
« Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens »
Quelle belle entrée en matière. En appelant Jésus Maître ils reconnaissent en lui celui qui parle avec autorité, pour le moins un grand religieux, voire un envoyé de Dieu, un prophète. Et ils reconnaissent la profondeur et la véracité de son enseignement. Ils poussent même l’ironie en lui disant qu’il ne se laisse influencer par personne, alors que c’est précisément ce qu’ils essayent de faire à son égard. Quels hypocrites.
« Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? »
Le piège est donc tendu et quelque soit sa réponse Jésus ne pourra pas s’en sortir.
– Soit il refuse et incite le peuple à ne pas payer l’impôt prélevé au profit de l’occupant romain et il se place ainsi en révolutionnaire, devenant alors un hors la loi que l’on pourra dénoncer aux autorités,
– soit il approuve et conseille de payer l’impôt et se discrédite aux yeux du peuple et devient pour eux un collaborateur, que les grands prêtres pourront condamner. Une fois de plus Jésus va retourner la situation, avec la pièce à l’effigie de César. Cet enseignement est pour nous totalement d’actualité et peut se comprendre en trois points.
1 – « Rendez à César ce qui est à César », y compris en payant l’impôt.
C’est tout simplement, admettre que nous vivons en ce monde temporel dans une société régie par des lois qui permettent de pouvoir vivre en bonne intelligence et reconnaître l’autorité qui gouverne notre pays (et en ce qui nous concerne que nous avons élue ). Le chrétien est donc un citoyen qui vit selon ces lois temporelles (ce qui ne l’empêche pas de s’offusquer et dénoncer publiquement celles qui sont contraires à sa foi.)
2 – Ne rendez à César que ce qui est à César. Cela n’est pas dit de façon directe par l Christ mais se trouve de façon implicite. En effet quand César, l’empereur, gouverne et perçoit l’impôt, il est dans son droit, mais quand il exige qu’on lui rende un culte en se prenant pour un dieu, il outrepasse ses droits et devoirs et il expose ainsi le peuple à l’idolâtrie. Là il ne faut pas transiger, Jésus rappellera souvent que nous n’avons qu’un seul Dieu et Père.
3 – « Rendez à Dieu ce qui est à Dieu ». La vraie question est là : le temporel ne doit pas occulter le spirituel. Le chrétien est aussi et avant tout « citoyen de Dieu » et doit vivre selon sa foi en rendant un culte à Dieu et en pratiquant sa loi d’Amour que Jésus est venu nous rappeler par sa Parole.
Alors ne nous laissons pas enfermer dans des questions d’avoir ou de pouvoir et leurs querelles. Mais suivons le plus grand des commandements enseigné par le Christ, aimer Dieu notre Père et aimer notre prochain.
Vivons dans cette société en chrétien responsable pour qui tout vient de Dieu et pour qui tout revient à Dieu en action de grâce.
Père Jean-Hugues Malraison



HOMÉLIE DU 28ème dimanche du temps ordinaire A

11 Octobre 2020
Isaïe(25,6.10) PS 22 Ph.( 4,12-14.19-20) Mt (22,1-14)

C’est le quatrième dimanche consécutif, la liturgie nous propose des paraboles de Matthieu.
Que ce soit celle des ouvriers de la dernière heure, celle des deux fils, celle des vignerons homicides, ou aujourd’hui celle des invités au festin des noces, toutes concernent le Royaume de Dieu qui est offert à tous ceux qui font la volonté du Père.
Royaume qui ne figure sur aucun atlas, mais qui est déjà là parce qu’il est dans nos cœurs. On y voit le peuple élu, Israël, se détourner de la promesse et s’intéresser à ses propres affaires.
Mais Dieu est obstiné, Dieu est patient. Il ne se lasse pas d’inviter, il ne se lasse pas de faire confiance.
Dimanche dernier, les vignerons à qui la vigne était confiée tuent les serviteurs venus se faire remettre le produit de la récolte. ils tuèrent même le fils du propriétaire. Alors celui-ci leur retira la vigne pour la confier à d’autres. Ces autres, c’est le peuple de Dieu conduit par Jésus Christ ressuscité. Aujourd’hui, toujours dans le même esprit du Royaume offert à tous, mais à construire par tous, Matthieu nous invite au repas de noces que donne un roi pour son fils. Un repas c’est important, à fortiori pour une noce. Mais à l’époque du Christ, il l’était encore bien davantage puisque les noces, dit-on, duraient une semaine au moins.
Le Roi donc donne un banquet et envoie ses serviteurs avertir les invités. Mais à sa grande déception, certains refusent, préférant s’occuper de leurs affaires, allant même jusqu’à maltraiter voire tuer les serviteurs.
Alors le roi se fâche, punit les coupables et invite largement en dehors du cercle des habitués.
Essayons de voir ce que cela signifie pour nous.
Le projet de Dieu c’est de sauver tous les Hommes. C’est-à-dire les arracher à leur condition terrestre, périssable, pour les amener à la vie éternelle.
Il invite toute l’humanité, sans exclusion, sans condition .Dieu nous invite à ce grand banquet final dont parle Isaïe dans la première lecture. La mort sera détruite. « Il n’y aura plus ni deuil, ni larmes, ni douleur, mais la joie et la paix » (rituel)
Dieu invite à sa table, au banquet offert pour les noces éternelles de son fils Jésus-Christ. Cependant, prenons garde. Invité ne signifie pas automatiquement élu, accepté. Il y a une condition : revêtir le vêtement de noce. C’est-à-dire pour nous, satisfaire aux promesses de notre baptême : Devenir prêtre, prophète, et roi. (prier, annoncer, partager)
Le baptême, c’est notre vêtement de noce. Encore nous faut-il le vivre pour participer au repas.
« Maître que dois-je faire de bon pour gagner la vie éternelle ? » demande le jeune homme riche à Jésus ; et sa réponse : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même » (Luc 10,25)
Notre baptême seul ne nous confère aucun privilège. Le Royaume est à construire tous les jours, avec l’Église, car nous ne sommes pas seuls
Nous avons vu dimanche dernier, qu’après avoir confié sa vigne aux vignerons, le propriétaire est parti en voyage. Dieu nous fait confiance. Il nous a donné tous les moyens de vivre selon sa loi. Un de mes amis diacre aime à dire que « Dieu est un bon patron, il nous donne toujours les bons outils au bon moment. »
Libre à nous de les utiliser ou non. C’est une lourde responsabilité qui nous est laissée. Dieu nous sait capable de l’assurer.
Peut-être faut-il voir dans le mauvais usage de cette liberté, une des causes du mal ?
Certes nous nous reconnaissons aussi bien dans ces invités qui se dérobent, que dans ces indélicats qui n’ont pas revêtu le vêtement de noce.
Mais nous avons plus confiance en la miséricorde de Dieu que dans notre force à résister au mal.
Pour ma part, à la suite de Maurice Zundel, je pense qu’il vaut mieux se tourner vers le Christ et sa lumière que se centrer sur soi-même. L’Église nous demande de croire en Dieu, pas au démon.
Si vous le permettez, au privilège de l’âge, je voudrais vous livrer quelques réflexions sur la situation actuelle qui entraîne l’acédie voire le doute alors que Dieu a mis dans notre cœur l’Espérance qui est le fruit de son amour.
Depuis toujours, le monde a connu des guerres, des épidémies, des catastrophes, des crises de toutes sortes y compris de la foi. Mais toujours, la Nature a montré sa capacité de résilience, et ce qui dans l’heure, paraissait irrémédiable, a repris son cours vers bien, vers mieux.
Car, la nature c’est l’œuvre de Dieu. Or Dieu n’abandonne ni ses créatures ni sa création. Quant à l’Homme, douloureuse victime de ces crises, il sait que sa vie terrestre n’est que passage et qu’il n’est pas appelé seulement à la résilience mais à la résurrection. « Nous savons que lorsque paraîtra le fils de l’Homme, nous serons semblables à Lui puisque nous le verrons tel qu’il est » (1Jean 3,2)
La période actuelle, comme celles des crises précédentes passera, comme toutes ont passées. « le ciel et la terre passeront mais mes paroles ne passeront pas ».(Mt24,35)
Les crises sont, pour l’humanité, les douleurs de l’enfantement qui annoncent le monde nouveau. Et pour nous croyants, la manifestation du Royaume qui avance vers la Lumière « Lorsque le Christ aura réuni tout en tous »(col ,3,11)
Le monde est en crise, l’Église est en crise. La crise n’est pas le signe de l’échec mais au contraire le signe de la transformation vers plus d’humanité.
Puissions nous, appuyés sur le Christ, sur l ‘Église et sur notre baptême, vivre et communiquer cette Espérance, pour participer pleinement au banquet des noces éternelles de l’amour de Dieu pour les Hommes.
Amen
B.Buisson, diacre

PREMIÈRE COMMUNION

Le dimanche 27 septembre 2020  Arthur  Diana, Elena, Hermione ,Manon et  Marilyne ont reçu pour la première fois le sacrement de l’Eucharistie .
Les paroissiens et les familles ont entouré, accompagné et partagé le recueillement et la prière des enfants dans ce grand évènement de leur vie .
Les enfants avaient préparé ce jour par 3 ans de catéchisme et surtout pendant la  retraite qu’ils ont suivi le mercredi précèdent et le sacrement de pénitence qu’ils ont reçu ce jour là.

Au cours de son homélie Le Père Basile a rappelé aux enfants l’importance de la Communion.
En voici un extrait :
Vous autres, après 2 ans au moins de caté, vous êtes censés savoir ce que signifie l’acte de Communier, son importance dans la vie d’un chrétien. C’est pour cela que vous avez été admis à ce sacrement. J’aurais pu vous demander de nous dire l’essentiel de ce que vous avez retenu de vos enseignements, mais je préfère vous le rappeler moi-même, car nous ne sommes pas là pour une séance de caté. Vous savez, pour développer notre corps, avoir la force de travailler et vivre chaque jour, nous devons nous nourrir. Le corps en a besoin. De même pour se maintenir et se fortifier, notre âme a besoin d’un aliment : c’est la communion.
Communier, c’est recevoir Jésus, l’accueillir. Comment accueillons-nous Jésus ? C’est à travers le pain et le vin. Car lorsque le prêtre, qui représente Jésus, dit : ‘‘Ceci est mon Corps’’, ‘‘Ceci est mon Sang’’, Jésus se rend réellement présent dans le pain et le vin, il y descend à l’instant même.
Et que nous procurent ce pain et ce vin devenus Corps et Sang du Christ ? 3 choses : 1° la communion fait grandir notre union au Christ et avec son Église ; 2° Elle maintient et renouvelle la vie de la grâce, c’est-à-dire la vie surnaturelle reçue au baptême ; 3° Elle fortifie notre charité envers Dieu et envers le prochain (nous devenons capables de bons actes, nous sommes portés à ne faire que le bien aux autres). Bref, quand nous recevons Jésus, il vient vivre en nous. Du coup, si vous communiez souvent après une bonne préparation (par la prière, la confession), Jésus vivra en permanence en vous et vous serez capables de plaire toujours aux autres par le bien que vous ferez grâce à la force d’aimer que la communion produira en vous. Nous prierons pour vous afin que votre amitié avec Jésus puisse croitre et vous porte à le recevoir le plus souvent possible pour lui ressembler toujours davantage, agir toujours comme il a agi ici sur Terre.

Père Basile