« La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu’elle soit fêtée
solennellement le premier dimanche après Pâques ».
C’est la demande faite par le Christ à Sœur Faustine Kowalska lorsqu’il lui est
apparu en Pologne en 1931.
Lors de cette apparition le Christ a demandé à Sœur Faustine de faire connaître au
monde la profondeur de la Miséricorde divine, l’immensité du pardon toujours offert
et ce à travers quatre dévotions qu’il lui recommande d’annoncer.
1 – Réciter le chapelet de la Divine Miséricorde.
2 – Honorer l’image de Jésus Miséricordieux, avec l’inscription “Jésus, j’ai
confiance en Toi!”
3 – Célébrer le Dimanche de la divine Miséricorde :
« Je désire que le premier dimanche après Pâques soit la Fête de la Miséricorde. /
Qui s’approchera, ce jour là, de la source de vie, ( l’eucharistie ) obtiendra la
rémission de ses fautes. »
4 – Vénérer l’heure de la miséricorde : « A trois heures (de l’après midi),
implore Ma Miséricorde, tout particulièrement pour les pécheurs. Et ne fût-ce que
pour un bref instant, plonge-toi dans Ma Passion, en particulier au moment où j’ai
été abandonné lors de Mon agonie !
C’est là une heure de grande Miséricorde pour le monde entier. / en cette heure,
Je ne saurais rien refuser à l’âme qui prie par Ma Passion ».
C’est pourquoi, lors de la canonisation de Sœur Faustine le 30 avril 2000, le Pape
St Jean Paul II a institué la fête de la Divine Miséricorde pour l’Église universelle, le
2è dimanche de Pâques, que nous célébrons aujourd’hui.
«Dans la miséricorde de Dieu, le monde trouvera la paix et l’humanité trouvera le
bonheur». déclare le Pape St Jean-Paul II
Et Le Pape François ajoutera « La miséricorde de Dieu n’est pas une idée
abstraite, mais une réalité concrète à travers laquelle Il révèle son amour.comme
celui d’un père et d’une mère qui se laissent émouvoir au plus profond d’eux
mêmes par leur fils. Il est juste de parler d’un amour « viscéral ». Il vient du cœur
comme un sentiment profond, naturel, fait de tendresse et de compassion,
d’indulgence et de pardon ».
Le monde a besoin de miséricorde, nous avons tous besoin de miséricorde.
C’est ce que Jésus va montrer à ses apôtres lors de son apparition le soir de
Pâques. Ainsi par la salutation lorsqu’il leur apparaît, « la paix soit avec vous »,
Jésus ressuscité dit ce qu’il est capable de faire. Il vient apporter la paix non
seulement aux disciples, mais à tous les hommes, cette paix intérieure qui n’est
pas un simple moment de calme, mais la plénitude de l’Amour du Père.
Cette paix que l’on reçoit juste avant la communion avec cette invocation qui en
donne tout le sens « Seigneur Jésus tu as dit à tes apôtres : « je vous laisse la
paix, je vous donne ma paix » ; ne regarde pas nos péchés mais la foi de ton
Église »… Paix et miséricorde vont de pair.
Pour mettre en œuvre cette action de miséricorde, de pardon et de paix, le Christ
vivant institue ses disciples comme ministre de la réconciliation.
En soufflant sur les apôtres pour leur donner l’Esprit-Saint, Jésus leur confie une
mission : remettre les péchés ou les maintenir selon les dispositions du cœur de
ceux auxquels ils s’adressent.
« Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui
vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus » (Jn 20,23).
Cette mission d’être ministre et témoin de la miséricorde de Dieu, éclairée et
fortifiée par le don de l’Esprit Saint, c’est ce que l’Église reçoit pour être mise en
œuvre au milieu des hommes, nous dit le cardinal André Vingt-Trois.
La miséricorde de Dieu n’est pas un simple effacement du mal que nous pouvons
faire. Elle est un signe de puissance, c’est la mise en œuvre de la capacité
d’Amour infini que Dieu a de surmonter notre péché, de l’assumer et de le vaincre,
à condition que nous soyons disposés à nous reconnaître pécheurs et à nous
tourner vers cette infinie miséricorde. Dieu nous ouvre les portes du salut, non pas
en fonction de nos mérites, mais en fonction de son amour toujours premier.
Si la miséricorde conduit de manière privilégiée au sacrement de la réconciliation,
elle ne se réduit pas seulement au pardon, elle est le lieu où l’on peut faire avec
certitude l’expérience de cette action amoureuse de Dieu qui vient guérir le cœur
de l’homme blessé par le mal qu’il est capable de commettre.
Ainsi, cette certitude de la miséricorde de Dieu, donnée en son Fils ressuscité, est
une source de joie, comme nous le dit l’évangile de Jean : « quand les disciples
voient le Seigneur, ils sont remplis de joie » (Jn 20,20).
La vue du Seigneur ressuscité est la garantie de la victoire de l’amour sur la haine,
de la victoire de la vie sur la mort, de la victoire de Dieu sur le mal.
C’est pourquoi, tous ceux qui sont disciples du Christ et qui ont foi en la
résurrection, ne peuvent pas vivre autrement que dans la paix que Jésus leur
donne et dans la joie que leur procure sa présence.
Laissons nous donc toucher par l’infinie miséricorde de Dieu, et revenons à Lui
pleins de joie avec un cœur contrit et converti.
En ce dimanche de la miséricorde, nous débordons de cette joie et nous rendons
grâce à Dieu qui nous relève et qui nous renouvelle.
Confions-nous à sa miséricorde pour qu’à son école, nous apprenions à notre tour
à être miséricordieux.
Père Jean-Hugues Malraison
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