Homélie 14è Dimanche T.O. C 03/07/22

Dès le début de son ministère Jésus a eu le souci d’appeler des disciples, pour qu’ils
vivent avec lui, qu’ils écoutent sa Parole et se forment eux aussi à annoncer l’Évangile et
le Royaume de Dieu. Il en a d’abord choisis 12 appelés apôtres, c’est à dire envoyés.
Au fil de sa mission « Jésus en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par
deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. »
Ce nombre 72 symbolise l’ensemble des nations connues à l’époque de Jésus.
Ceci pour nous dire que la bonne nouvelle de l’Évangile doit être proclamée dans le
monde entier, partout, à ceux qui viennent à l’Église comme à ceux qui sont plus loin, aux
portes ou même loin dehors. L’Église est ainsi catholique c’est à dire universelle.
Les 72 que le Christ appelle représentent tous ceux qui ont reconnu Jésus, qui écoutent sa
Parole et qui le suivent.
les 72 disciples d’aujourd’hui c’est chacun de nous, c’est l’ensemble des baptisés.
On ne peut pas dire : annoncer, répandre le message de Jésus c’est l’affaire uniquement du
pape, des évêques, des prêtres, des religieux, des laïcs en pastorale, ou de quelques
bénévoles.
Non on doit se dire, c’est mon affaire, à moi aussi. C’est la mission de tout baptisé, prêtre,
prophète et roi à la suite du Christ.
Jésus prend soin de préparer les disciples à cette mission. Il leur donne tous les conseils
nécessaires pour affronter le monde et toutes les tentations : il les envoie comme lui-même
a été envoyé par le Père
— « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le
maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
Jésus commence par demander de prier pour que Dieu envoie des ouvriers à sa moisson
parce que ce ne sont pas les personnes envoyées qui ont l’initiative. C’est Dieu. Il nous
faut demander au Seigneur de susciter des vocations spécifiques mais aussi de donner à
chacun la force et l’envie d’être des prophètes du XXIè siècle
— « Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups »
Jésus prévient les disciples que la tâche de l’annonce de la Bonne Nouvelle ne sera pas
toujours facile. ils doivent se préparer à essuyer des refus ; mais que cela ne les arrête
pas.
Eux aussi connaîtront l’insécurité, l’adversité, la peur, la prison et le martyre., mais cela
ne doit pas les empêcher. Dans ce monde qui ne connaît plus son Dieu, dans ce monde
souvent hostile gardons la force de la foi pour annoncer le Dieu tout Amour.
— « Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales. »
Jésus nous demande de nous dépouiller du superflu, de ne pas nous embarrasser de trop de
choses, d’aller simplement avec notre être, avec ce que nous sommes, avec ce que nous
avons reçu dans notre rencontre personnelle avec Dieu.
— « Dans toute maison où vous entrerez,dites d’abord :‘Paix à cette maison »
Jésus nous invite à semer la paix autour de nous. Cette paix que le Seigneur veut nous
donner, ce n’est pas seulement l’absence de conflit. C’est le pardon, la miséricorde pour
tous. C’est la chance offerte à tous de se relever et de retrouver une vie nouvelle remplie
de la présence et de l’amour du Christ. C’est la paix intérieure.
— « Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est
présenté. Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : ‘Le règne de Dieu s’est
approché de vous. »
En cinquième et dernier conseil, Jésus donne la clé de toutes ces initiatives sur le
chemin de l’annonce de la Bonne Nouvelle : « le règne de Dieu est tout proche de vous »
Le Règne que le Fils de Dieu vient apporter est celui d’une relation renouée avec le Père.
C’est pour établir un Royaume de communion et d’amour qu’il a été envoyé, dans un
monde souvent hostile à Dieu.
Ce Royaume est proche dans le temps car nous le bâtissons chaque jour, il est proche dans
l’espace puisque Jésus qui l’incarne se fait proche de chacun de nous.
Alors à la suite des 12 et des 72 soyons nous aussi des semeurs de cette Bonne Nouvelle.
Nous pouvons être sûrs que des fruits nombreux viendront. Nous pouvons semer dans la
confiance et dans la paix parce que l’action de Dieu n’a pas de limites ni de murs qu’elle
ne peut franchir.
Que cette Eucharistie nous permette de raviver nos forces en puisant à la source, Jésus-
Christ, pain de vie nourriture pour notre âme. Que sa Parole renouvelle notre foi notre
espérance et notre charité. Ce n’est pas sur nous-mêmes, mais c’est sur son Amour et sur
sa grâce que nous comptons.
P Jean-Hugues Malraison

Edito Juillet

Croisière d’été
Après une année pastorale bien chargée, riche entre autres ces derniers mois de
nombreux baptêmes et mariages, voici le temps d’embarquer et de lever l’ancre pour
voguer sur les flots des vacances.
Temps de repos nécessaire pour refaire nos forces avant la rentrée. Mais aussi
changement par rapport au quotidien de l’année, pour découvrir d’autres lieux,
rencontrer de nouvelles personnes ou se retrouver en famille. L’occasion aussi d’être un
peu plus proche du Seigneur par la prière, la lecture de la Parole. N’oublions pas de
prendre Dieu avec nous dans nos vacances. Laissons Jésus monter dans notre barque, il
sera toujours à nos côtés pour nous guider et calmer la tempête si d’aventure le vent se
lève. (Matthieu 8, 23-27)
Ainsi revivifiés par ces vacances nous pourrons accoster sur les rives de la rentrée avec
force prêts à aborder une nouvelle année pastorale pour continuer à grandir dans la foi.
Ce sera l’occasion aussi de découvrir deux nouveaux prêtres, les pères Aimé Fulbert et
Paul, qui nous accompagneront à la rentrée pour quelques années.
Bon été à tous et bon repos, que Dieu vous bénisse.
P Jean-Hugues Malraison

XIIIe DIMANCHE DU T.O / C

Frères et sœurs, être libre, se faire libre pour servir le Christ, tel est le message qui ressort des lectures bibliques de ce 13e dimanche du Temps Ordinaire.
Dans la deuxième lecture, c’est cette liberté que saint Paul nous rappelle quand il nous dit aujourd’hui comme jadis aux Galates : « Vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme ; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres ». Pour l’apôtre, la liberté est essentielle et fondamentale à la vie de tous. Elle est un bien remarquable à condition d’être ouverte à tous, sans restriction, ni privilège, ni renfermement sur soi. Nous nous disons souvent libres. Ce n’est pas faux. Mais comme Paul, il convient de ne pas oublier que, si au nom de sa liberté on n’en fait qu’à sa tête, on tombe dans l’égoïsme et on crée du désordre autour de soi. En nous demandant de nous mettre, par amour, au service les uns des autres, Paul sait que, pour être efficace, la liberté doit prendre appui sur la charité ; elle doit nous tourner vers les autres. Nous ne sommes pas libres pour faire tout ce que nous voudrions, mais pour aimer. Si bien que, être libre vraiment, c’est entrer dans une relation d’amour les uns pour les autres. C’est cela avoir la foi, attitude que nous réussissons à adopter si nous marchons « sous la conduite de l’Esprit Saint », pour ne pas risquer de « satisfaire les convoitises de la chair », ainsi que nous dit saint Paul pour nous inviter à être libres de la vraie liberté, celle qui oriente vers le bien.
C’est cette liberté que se donne Jésus dans l’Évangile, quand il « prend avec courage » la route de Jérusalem, ville sainte où il sait bien qu’il subira sa Passion. Il se décide donc librement d’aller au bout de sa mission malgré les souffrances et la mort. Aujourd’hui, nous qui sommes croyants, nous voulons mettre nos pas dans ses pas, à l’instar de celui qui lui a déclaré : « Je te suivrai partout où tu iras ». C’est la promesse du jour de notre baptême et de nos multiples « ainsi soit-il ». Mais écoutons sa réponse aux requêtes de ceux qui veulent le suivre : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le Royaume de Dieu ». Ce qui veut dire : « n’est pas fait pour vivre en amitié avec Dieu ». En disant cela, Jésus est conscient de l’importance radicale et absolue de sa mission. Il ne peut donc admettre aucun atermoiement, aucun retard. De plus, ce qu’il attend de nous ses disciples qui voulons le servir, ce n’est pas peu de choses ni même beaucoup de choses, mais … tout ; ce n’est pas un engagement pour un temps, c’est un engagement pour toujours, sans regarder en arrière, pour aller jusqu’au bout.
Aujourd’hui dans la société et dans l’Église, il y a un terme qui émerge ; on l’utilise beaucoup : c’est ‘‘démission’’. Pour peu de choses, il faut démissionner : soit on est forcé à démissionner, soit on est tout le temps prêt à le faire, si les choses ne marchent pas comme on le souhaite. Devant les difficultés, Jésus, notre Maître, n’a pas démissionné, mais il est resté fidèle à son Père et ‘‘il a aimé les siens jusqu’au bout’’. A son exemple, quand nous sommes au service du Royaume de Dieu, il nous faut du courage pour aller jusqu’au bout. Pas à moitié en disant à la fois oui et non, en se laissant guider par ses intérêts égoïstes… Bien souvent, en matière de service à rendre, on reste hélas au niveau des bonnes intentions : on voudrait visiter un voisin malade, on voudrait faire du bénévolat dans son clocher, on voudrait participer à une action sociale, on voudrait consacrer un peu de temps chaque jour à la prière, au partage biblique et à la réflexion, mais on n’a jamais eu le temps de réaliser un seul de ces projets. Parce qu’il faut d’abord mes affaires personnelles, ensuite, les affaires de Dieu, auxquelles nous ne pensons que s’il nous en reste encore un peu de temps. Et finalement, au bout de la journée, on se rend compte qu’aucune minute n’a été réservée au Seigneur, par qui nous avons pourtant non seulement tout notre temps, mais la vie, le mouvement et l’être. A ce titre, notre façon de vivre, d’élaborer notre emploi de temps, de tenir nos agenda devrait être une action de grâce à Dieu, à qui nous devons tout.
Frères et sœurs, ce que Jésus nous demande aujourd’hui, c’est la liberté, une liberté tout imprégnée de l’esprit de charité. Il nous appelle à le suivre totalement et sans attendre, car le Règne de Dieu passe avant tout. N’oublions pas que son Royaume n’attend pas, et que si nous devons aider à le bâtir, quels que soient notre état de vie (laïc ou consacré), nos possibilités et notre rang social, c’est aujourd’hui. Pensons-y.
Père Basile

Dimanche 19 Juin Première communion

Le dimanche 19 juin, Jour de la fête du très saint Sacrement lors de la messe célébrée par le Père Basile, les paroissiens d’Anjou ont accueilli, accompagné, entouré les 5 enfants qui ont reçu pour la première fois le Sacrement de l’Eucharistie, au cours d’une belle célébration recueillie accompagnée de beaux chants, de l’homélie du diacre,Thierry, et de toute leur famille .

Méditation sur les textes du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ

Dimanche 19 juin 2022
Gn 14, 18-21 ; 1Co 11,23-26 ; Luc 9,11-17

Les textes de ce dimanche nous apprennent, que depuis la nuit des temps, les Hommes, ont compris que la nourriture du corps était indispensable, mais pas suffisante.
Nous dirions, aujourd’hui, qu’il leur manquait la dimension spirituelle qui caractérise l’être humain.
Tout naturellement ils se sont tournés vers leur Dieu pour lui offrir les fruits de leur travail : le pain, le vin, le premier né du bétail, afin qu’il nourrisse leur âme.
Cette pratique oblative trouve son aboutissement dans le sacrifice du Christ qui rend grâce à Dieu son Père, pour la création toute entière. Offrande de sa vie de fils, pour tous les fils.
Dans la première lecture. Melkisédek dont on sait peu de chose, sinon qu’il était Grand Prêtre de l’ Ancien testament et roi de Salem (Jérusalem) chargé d’offrir des sacrifices pour son peuple.
Dans ce récit Melkisédek bénit Abraham et offre le pain et le vin en action de grâce pour les victoires remportées par Abraham sur ses ennemis.
C’est le signe de la première Alliance scellée entre Dieu et son peuple en la personne d’Abraham.
C’est ainsi, qu’au retour de l’Exil, s’introduit au temple de Jérusalem, la coutume d’accompagner par une action de grâce, les offrandes présentées à Dieu pour l’œuvre de création et de salut du monde (Lev. 3,11).
Cette action devint un rituel, reprit par le Christ élevé par l’Église en sacrement: l’Eucharistie.*

C’est le récit de l’institution de ce sacrement que Saint Paul livre aux Corinthiens en signe de la Nouvelle Alliance faite par Dieu en jésus Christ : « Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe , vous proclamez la mort su Seigneur , jusqu’à ce qu’il vienne. » (2ème lecture )
Enfin dans l’Évangile, Luc s’emploie à expliquer aux nouveaux chrétiens, qui est ce jésus, que le roi Hérode ne connait pas, mais que des rumeurs lui rapportent comme un nouveau prophète encore plus puissant que Jean Baptiste qu’il vient de faire décapiter.
Alors Luc Rapporte cette scène surprenante où Jésus après avoir guéri beaucoup de malades, enseigné sur le Règne de Dieu, se trouve devant une foule de cinq mille personnes, alors que le jour commence à baisser. Les disciples demandent à jésus de renvoyer la foule pour qu’elle puisse se nourrir et se loger dans les villages voisins.
Jésus au lieu de les écouter leur conseille : « Donnez leur vous-mêmes à manger ». Le disciple n’est pas inerte, il est appelé à l’action.
Or en rassemblant toutes les provisions individuelles ils ne récupèrent que cinq pains et deux poissons.
Jésus cependant ne se désintéresse pas du sort des hommes, des femmes et des enfants présents
.Il demande de les faire asseoir. Puis ayant prié son Père, il bénit la foule, rompt les pains et les poissons, et les fait distribuer.
Tout le monde mangea à sa fin et les restes remplirent douze corbeilles.

Quel sens a pour nous ce récit ?
« L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (Dt8,3)
L’homme créé par Dieu par amour, a aussi besoin d’une nourriture spirituelle, immatérielle, indispensable à sa construction d’être habité par l’esprit.
Il nous parait évident que le Christ ait manifesté cette nécessité vitale en la comparant au pain et au vin de la nourriture terrestre.
Jésus en multipliant les pains et les poissons, a certes, voulu exprimer sa puissance de Messie de Dieu. Il a aussi montré aux foules que la Parole de Dieu c’est-à-dire son amour, était inépuisable, d’où les douze corbeilles de restes alors que la foule est rassasiée.( 12 chiffre symbole de l’ensemble du peuple de Dieu)

Vecteur de l’amour de Dieu, sa parole indispensable est pourtant délaissée, méconnue.
Le monde, occidental au moins, anesthésié par le confort drogué par le consumérisme, rassuré par les protections sociales, naïvement confiant dans le progrès scientifique, n’ a plus besoin de Dieu.
Ou plus précisément pense pouvoir se passer de Dieu.

Ce manque de spiritualité engendre la morosité quand ce n’est pas un égoïste malsain.
Quand surviennent des évènements hors de notre portée, règne le désespoir.
En tenant ce propos je n’apporte pas de l’au au moulin des pessimistes et des grincheux
« Je sais en qui j’ai mis ma foi) (2Ti 1,12) et je sais que mon Dieu est un Dieu d’amour qui veut le bonheur des ses enfants malgré, eux et je sais que la marche du monde, qu’on l’estime bonne ou mauvaise , est orientée vers le Salut.
Le pain eucharistique et tous les sacrements qui y sont attachés sont porteurs de cette Pentecôte où l’Esprit nous guide et nous rassure.
Mais encore faut-il rencontrer ces signes de la présence de de Dieu. !Dieu de bonté. Dieu de liberté qui laisse le libre choix entre :
«  J’ai mis devant toi  la vie, et la mort, dit le Seigneur. Choisis donc la vie (Dt 30.19) »
Bernard Buisson diacre

PROFESSION DE FOI

Le Dimanche 05 juin 2022 à l’occasion de la messe de pentecôte 9 jeunes de nos deux Paroisses (Saint Pierre en Pays Roussillonnais et Notre Dame des Sources en Sanne Dolon) : Leticia, Lisa, Thomas, Romane ont communié pour la première fois. Et tous les quatre avec César, Devon, Eden, Jules, Maxime, ont prononcé solennellement leur profession de foi, le renouvellement des engagements de leurs baptêmes à Anjou.

Tous revêtu d’une aube blanche avec pour ceinture un cordon blanc symbolisant le vêtement blanc qu’ils portaient le jour de leur Baptême, ils ont renouvelé eux-mêmes les engagements baptismaux par la renonciation au mal et la profession de foi. En signe de leur promesse de fidélité au Seigneur, ils ont porté les crucifix et exécuté le chant d’engagement : Je crois en toi mon Dieu.

César, Devon, Eden, Jules, Leticia, Lisa, Maxime, Romane, Thomas entourés du Père Davy et de Gilles se sont préparés toute cette année avec attention et pertinence à vivre cet engagement devant Dieu et devant l’Église rassemblée, en toute conscience et pureté d’esprit. “Que le Seigneur les bénisse et les garde !
Qu’il fasse briller sur eux son visage, qu’il les prenne en grâce !


Ste Trinité 2022

Frères et sœurs, vous voudrez bien me pardonner, si cette homélie est un peu technique…
Le Concile Vatican II nous rappelle avec force que les Écritures sont l’âme de la foi. Une vérité qui a commandé la vie de l’Église au cours des premiers siècles, et qui, après un millénaire plutôt creux, revient en force aujourd’hui. Ces Écritures qui ouvrent d’ailleurs une dimension supplémentaire à nos débats sociétaux actuels, mais aussi aux problèmes anthropologiques que nous nous posons.
Et c’est peut être l’occasion pour nous, de mesurer l’ampleur et le poids du terme « révélation », que nous autres croyants réservons à la révélation de Dieu, mais qui se double en fait d’une révélation en la vérité de l’homme est de l’humanité. En effet, dans notre conjoncture incertaine, où l’ordre ancien a été déstabilisé par des nouveautés qui agressent les représentations traditionnelles, et banalisent les manipulations en tout genre, l’Ancien Testament vient déchiffrer l’histoire d’un peuple, éclairé par la lumière de Dieu qui l’accompagne, qui le guide, et qui le sauve.
Ainsi, la lecture du livre des proverbes, où la Sagesse de Dieu s’exprime, nous a dit : « Avant les siècles j’ai été formée, dès le commencement, avant l’apparition de la terre. Quand les abîmes n’existaient pas encore, je fus enfantée » Cela répond de manière affirmée que le monde n’existe pas par hasard ; que l’homme n’est pas là par hasard, mais que la création vient de Dieu, et que l’homme est son projet. « Qu’est ce que l’homme pour que tu penses à lui ? » avons-nous entendu dans le psaume. L’univers a une finalité, et toutes les lois de la physique et de la biologie convergent vers cette finalité qui est l’homme. Et nous seuls avons droit de connaître qui est à l’origine du monde et de la vie ; c’est là notre foi, et nous le redirons dans le Credo.
L’évangile nous ramène à la Sainte Trinité, ce Dieu trinitaire qui pose tant de questions -ou d’oppositions- aux adeptes des autres religions, et que nous avons souvent un peu de mal à définir. Il y aurait paraît-il plus de 1 000 livres écrits sur la Trinité, mais peut être est-il utile de revenir à l’occasion de cette fête, aux définitions les plus basiques. La Sainte Trinité existe pour nous, les hommes de passage sur cette terre, et pour nous seuls. Dieu, c’est le Dieu créateur, cause ultime de toutes les causes qui se sont enchaînées. Jésus Christ est venu sur terre il y a 2000 ans, donc, il y a 3000 ans, il n‘était pas là. Pas ici bas, mais comme dit dans le Credo, né du Père avant tous les siècles. Il est donc dans le sein de Dieu, dès l’origine, même si ce terme d’origine est peu adéquat. Le Christ est venu pour nous montrer son Père, et par là même, nous racheter et nous emmener vers lui lors de notre mort. L’Esprit Saint c’est Dieu qui parle par notre conscience ; il parle à tout le genre humain, à tous les hommes, croyants ou non ; mais pour le reconnaître et essayer de lui être docile, il faut questionner notre être.
Et auprès de Dieu, à notre mort, comment est-ce que les 3 s’articulent ? Et bien, auprès de Dieu, il y a Dieu seul, même si le Christ est en lui, et l’Esprit Saint aussi. Le Christ accompagne les hommes sur la route de la vie ; mais il a mis lui-même un terme : « Je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps ». La fin des temps n’est pas une expression au hasard dite par le Christ, elle est une réalité, que nous éclaire d’ailleurs la science : avec la fin de l’univers, arrivera de façon concomitante la fin du temps. Tout le genre humain sera alors avec le créateur, et quelque part, à ce moment là, toutes les religions reconnaîtront le même Dieu.
Remercions l’Église d’avoir donné une fête pour célébrer la Sainte Trinité, et réfléchir à ce mystère qui nous rapproche un peu plus de la réalité de Dieu.
Thierry Merle Diacre

MÉDITATION DU DIMANCHE 5 JUIN 2022. pentecôte. « C »

Actes des Apôtres (2, 1-11) ; Psaume 103 (104) ; Romains (8, 8-17) ; Jean (14, 15-16. 23b-26)
Pentecôte : l’aujourd’hui de Dieu…

Pentecôte : l’aujourd’hui de Dieu sur nous. Le feu d’en haut vient consumer avec puissance tout mal au fond de nos cœurs. Comme les disciples au terme des cinquante jours après Pâques… furent remplis d’Esprit Saint, sur nous aussi l’Esprit repose, avec les sept dons sacrés : l’intelligence (pour bien orienter notre esprit), la sagesse (pour savoir puiser ce qu’il faut à la source inépuisable de notre cœur), la connaissance ou la science (pour vivre dans la vérité et l’humilité que Dieu Seul détient le véritable avoir, savoir et pouvoir), la force (pour toujours tenir dans les combats de la vie), le conseil (pour avancer et marcher à la lumière de la sainteté de Dieu), la piété ou la prière (pour ne jamais se séparer de Dieu, lui rester profondément attaché et fidèle), la crainte (pour ne jamais se dérober du bon droit et de la justice).
Pentecôte : l’aujourd’hui de Dieu sur l’Église. Par le Souffle éternel et imprévisible de l’Esprit, l’Église est portée au large. Pour proclamer l’Évangile du salut et de la grâce. Avec cette force créatrice, elle dépasse les frontières de l’entendement, pour rejoindre chaque humanité : tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. L’Église, par le don de l’Esprit Saint, signe en l’occasion son acte officiel de naissance. Sa nature c’est d’annoncer le Seigneur, d’évangéliser les cultures et de faire réaliser, dans toutes les langues, peuples et nations, la présence éternelle de Dieu, Trinité Sainte. Aujourd’hui pour l’Église s’accomplit la Parole-Promesse du Seigneur : le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. Dieu vient établir sa demeure parmi les hommes, son Église.
Pentecôte : l’aujourd’hui de Dieu sur le monde. Avec l’effusion du don de l’Esprit, la face de la terre est renouvelée et notre monde s’emplit des biens du Ciel. Bien de la Paix, bien de la Vérité, bien de la Justice, bien de la sainteté. Et celui-ci peut alors crier : Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !Gloire au Seigneur à tout jamais ! Avec Marie, femme de la Pentecôte, prions : Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière. (Père Davy B.B.).