PROFESSION DE FOI

Le Dimanche 05 juin 2022 à l’occasion de la messe de pentecôte 9 jeunes de nos deux Paroisses (Saint Pierre en Pays Roussillonnais et Notre Dame des Sources en Sanne Dolon) : Leticia, Lisa, Thomas, Romane ont communié pour la première fois. Et tous les quatre avec César, Devon, Eden, Jules, Maxime, ont prononcé solennellement leur profession de foi, le renouvellement des engagements de leurs baptêmes à Anjou.

Tous revêtu d’une aube blanche avec pour ceinture un cordon blanc symbolisant le vêtement blanc qu’ils portaient le jour de leur Baptême, ils ont renouvelé eux-mêmes les engagements baptismaux par la renonciation au mal et la profession de foi. En signe de leur promesse de fidélité au Seigneur, ils ont porté les crucifix et exécuté le chant d’engagement : Je crois en toi mon Dieu.

César, Devon, Eden, Jules, Leticia, Lisa, Maxime, Romane, Thomas entourés du Père Davy et de Gilles se sont préparés toute cette année avec attention et pertinence à vivre cet engagement devant Dieu et devant l’Église rassemblée, en toute conscience et pureté d’esprit. “Que le Seigneur les bénisse et les garde !
Qu’il fasse briller sur eux son visage, qu’il les prenne en grâce !


Ste Trinité 2022

Frères et sœurs, vous voudrez bien me pardonner, si cette homélie est un peu technique…
Le Concile Vatican II nous rappelle avec force que les Écritures sont l’âme de la foi. Une vérité qui a commandé la vie de l’Église au cours des premiers siècles, et qui, après un millénaire plutôt creux, revient en force aujourd’hui. Ces Écritures qui ouvrent d’ailleurs une dimension supplémentaire à nos débats sociétaux actuels, mais aussi aux problèmes anthropologiques que nous nous posons.
Et c’est peut être l’occasion pour nous, de mesurer l’ampleur et le poids du terme « révélation », que nous autres croyants réservons à la révélation de Dieu, mais qui se double en fait d’une révélation en la vérité de l’homme est de l’humanité. En effet, dans notre conjoncture incertaine, où l’ordre ancien a été déstabilisé par des nouveautés qui agressent les représentations traditionnelles, et banalisent les manipulations en tout genre, l’Ancien Testament vient déchiffrer l’histoire d’un peuple, éclairé par la lumière de Dieu qui l’accompagne, qui le guide, et qui le sauve.
Ainsi, la lecture du livre des proverbes, où la Sagesse de Dieu s’exprime, nous a dit : « Avant les siècles j’ai été formée, dès le commencement, avant l’apparition de la terre. Quand les abîmes n’existaient pas encore, je fus enfantée » Cela répond de manière affirmée que le monde n’existe pas par hasard ; que l’homme n’est pas là par hasard, mais que la création vient de Dieu, et que l’homme est son projet. « Qu’est ce que l’homme pour que tu penses à lui ? » avons-nous entendu dans le psaume. L’univers a une finalité, et toutes les lois de la physique et de la biologie convergent vers cette finalité qui est l’homme. Et nous seuls avons droit de connaître qui est à l’origine du monde et de la vie ; c’est là notre foi, et nous le redirons dans le Credo.
L’évangile nous ramène à la Sainte Trinité, ce Dieu trinitaire qui pose tant de questions -ou d’oppositions- aux adeptes des autres religions, et que nous avons souvent un peu de mal à définir. Il y aurait paraît-il plus de 1 000 livres écrits sur la Trinité, mais peut être est-il utile de revenir à l’occasion de cette fête, aux définitions les plus basiques. La Sainte Trinité existe pour nous, les hommes de passage sur cette terre, et pour nous seuls. Dieu, c’est le Dieu créateur, cause ultime de toutes les causes qui se sont enchaînées. Jésus Christ est venu sur terre il y a 2000 ans, donc, il y a 3000 ans, il n‘était pas là. Pas ici bas, mais comme dit dans le Credo, né du Père avant tous les siècles. Il est donc dans le sein de Dieu, dès l’origine, même si ce terme d’origine est peu adéquat. Le Christ est venu pour nous montrer son Père, et par là même, nous racheter et nous emmener vers lui lors de notre mort. L’Esprit Saint c’est Dieu qui parle par notre conscience ; il parle à tout le genre humain, à tous les hommes, croyants ou non ; mais pour le reconnaître et essayer de lui être docile, il faut questionner notre être.
Et auprès de Dieu, à notre mort, comment est-ce que les 3 s’articulent ? Et bien, auprès de Dieu, il y a Dieu seul, même si le Christ est en lui, et l’Esprit Saint aussi. Le Christ accompagne les hommes sur la route de la vie ; mais il a mis lui-même un terme : « Je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps ». La fin des temps n’est pas une expression au hasard dite par le Christ, elle est une réalité, que nous éclaire d’ailleurs la science : avec la fin de l’univers, arrivera de façon concomitante la fin du temps. Tout le genre humain sera alors avec le créateur, et quelque part, à ce moment là, toutes les religions reconnaîtront le même Dieu.
Remercions l’Église d’avoir donné une fête pour célébrer la Sainte Trinité, et réfléchir à ce mystère qui nous rapproche un peu plus de la réalité de Dieu.
Thierry Merle Diacre

MÉDITATION DU DIMANCHE 5 JUIN 2022. pentecôte. « C »

Actes des Apôtres (2, 1-11) ; Psaume 103 (104) ; Romains (8, 8-17) ; Jean (14, 15-16. 23b-26)
Pentecôte : l’aujourd’hui de Dieu…

Pentecôte : l’aujourd’hui de Dieu sur nous. Le feu d’en haut vient consumer avec puissance tout mal au fond de nos cœurs. Comme les disciples au terme des cinquante jours après Pâques… furent remplis d’Esprit Saint, sur nous aussi l’Esprit repose, avec les sept dons sacrés : l’intelligence (pour bien orienter notre esprit), la sagesse (pour savoir puiser ce qu’il faut à la source inépuisable de notre cœur), la connaissance ou la science (pour vivre dans la vérité et l’humilité que Dieu Seul détient le véritable avoir, savoir et pouvoir), la force (pour toujours tenir dans les combats de la vie), le conseil (pour avancer et marcher à la lumière de la sainteté de Dieu), la piété ou la prière (pour ne jamais se séparer de Dieu, lui rester profondément attaché et fidèle), la crainte (pour ne jamais se dérober du bon droit et de la justice).
Pentecôte : l’aujourd’hui de Dieu sur l’Église. Par le Souffle éternel et imprévisible de l’Esprit, l’Église est portée au large. Pour proclamer l’Évangile du salut et de la grâce. Avec cette force créatrice, elle dépasse les frontières de l’entendement, pour rejoindre chaque humanité : tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. L’Église, par le don de l’Esprit Saint, signe en l’occasion son acte officiel de naissance. Sa nature c’est d’annoncer le Seigneur, d’évangéliser les cultures et de faire réaliser, dans toutes les langues, peuples et nations, la présence éternelle de Dieu, Trinité Sainte. Aujourd’hui pour l’Église s’accomplit la Parole-Promesse du Seigneur : le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. Dieu vient établir sa demeure parmi les hommes, son Église.
Pentecôte : l’aujourd’hui de Dieu sur le monde. Avec l’effusion du don de l’Esprit, la face de la terre est renouvelée et notre monde s’emplit des biens du Ciel. Bien de la Paix, bien de la Vérité, bien de la Justice, bien de la sainteté. Et celui-ci peut alors crier : Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !Gloire au Seigneur à tout jamais ! Avec Marie, femme de la Pentecôte, prions : Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière. (Père Davy B.B.).

7ème dimanche de Pâques, année C


Entre l’Ascension et la Pentecôte, les textes de ce dimanche nous invitent à
la prière. C’est l’attitude des disciples qui sont dans l’attente la venue de
l’Esprit Saint que Jésus a promis de leur envoyer et qu’ils recevront à la
Pentecôte.
Les apôtres ont vu le Christ vivant, ressuscité monter vers le Père dans la
gloire, nous l’avons fêté jeudi. Il envoie les apôtres en mission pour annoncer
la Bonne Nouvelle partout dans le monde, pour convertir et baptiser, c’est à
dire faire entrer dans la Vie éternelle dont Jésus a ouvert à tous les portes
par sa résurrection. Et il leur promet d’envoyer l’Esprit Saint
Après l’Ascension du Seigneur, la jeune Église qui s’était constituée autour
de lui s’est trouvée désemparée, en difficulté, seuls, dans l’attente de la
venue de l’Esprit Saint pour les guider, leur donner la force d’accomplir cette
mission.
Tant qu’il était au milieu des apôtres et des disciples, Jésus était
naturellement celui qui les conduisait, qui les enseignait, qui leur indiquait
comment il fallait vivre avec lui, comment prier pour être en relation intime
avec le Père.
C’est dans la prière, l’union intime avec Dieu qu’ils trouveront la force
nécessaire.
Ainsi la prière d’Étienne, le premier martyr dans le passage des Actes des
apôtres entendue dans la 1ère lecture. Étienne a suivi Jésus jusqu’au bout
sans renoncer à sa foi, même devant la menace. Il n’a pas renié le Christ
ressuscité.
Pendant qu’on le lapide, Étienne est tourné vers Dieu dans la prière, il voit le
Christ dans sa gloire auprès de Dieu. Sa foi ne vacille pas et il reste jusqu’au
bout dans cette prière, en union avec Dieu, lui demandant de l’accueillir
« Seigneur Jésus reçois mon esprit » Avant de mourir, il demande au Père
plein de miséricorde de pardonner à ses bourreaux, comme le Christ l’avait
fait sur la croix.
« Seigneur ne leur compte pas ce péché. Et après cette parole Étienne
s’endormit dans la paix. » Il ne juge pas et ne condamne pas ses bourreaux
mais les confie à la miséricorde de Dieu.
Sa prière pendant son martyre est un modèle de confiance. Il meurt en
contemplant la gloire du Christ au ciel, en pleine communion avec Dieu, dans
une absolue fidélité.
Avec l’Évangile, nous avons une autre prière, la grande prière sacerdotale de
Jésus au coeur de l’évangile de Jean. C’est une prière qui nous fait entrer
dans l’intimité de Jésus avec son Père. Tout au long des Évangiles, nous
voyons que le Christ a régulièrement éprouvé le besoin de se retirer pour
prier son Père.
Jésus prie pour l’unité de l’humanité, pour tous les hommes qu’il est venu
sauver. « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. »
Cette insistance de Jésus sur l’unité avec Dieu et entre les hommes qu’il
aime est un appel à faire grandir en ce monde la fraternité, le partage, la
solidarité. C’est un appel à vivre pleinement la communion d’amour qui règne
entre le Père, le Fils et l’Esprit-Saint. Cette unité n’est pas simplement de la
sympathie ou de l’amitié mutuelle. Elle devient un signe de la communion de
Dieu.
Nous reconnaissons la présence de Dieu à la manière dont nous nous
aimons les uns les autres.
Pour entrer dans cette intimité avec Dieu il nous faut suivre le Christ c’est à
dire savoir écouter cette Parole de l’Évangile de Jean :
“Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole, mon Père l’aimera, nous
viendrons vers lui, pour y faire notre demeure.” C’est ce qui se passe chaque
fois que nous nous tournons vers Dieu, que nous allons communier : Dieu
vient habiter en nous, nous devenons le temple de Dieu.
Communier, c’est recevoir un don de Dieu et y consentir. Je reçois Jésus lui même
qui se donne, par amour, en nourriture afin que ma vie soit fortifiée ;
afin que je devienne un peu plus semblable à Celui que je reçois, afin que je
devienne un peu plus corps du Christ !
La communion n’est pas qu’une affaire personnelle, elle m’unit davantage
aux autres chrétiens, elle me fait devenir le corps du Christ, c’est à dire
membre de l’Église.
Ainsi, en approchant de l’autel pour communier, je m’offre aussi au Seigneur.
Je me donne à lui pour que la vie qu’il me donne puisse se déployer dans ma
propre vie, mon propre corps.
Si je communie, c’est parce que j’aime Jésus et donc que je désire garder sa
parole, vivre de sa parole, la mettre en œuvre dans ma vie, vivre de
l’Évangile. Alors, il se produira quelque chose de formidable : Jésus et son
Père vont faire de moi une demeure, un lieu où ils vont rester, ils vont habiter.
Ainsi j’aime Jésus, et pas uniquement par de simples mots mais en le
manifestant de façon concrète dans ma vie : là où je vis.
Père Jean-Hugues Malraison

MÉDITATION DU 6E DIMANCHE DE PÂQUES. ANNÉE « C »

Actes des Ap. (15, 1-2. 22-29) ; Ps 66 (67) ; Apocalypse (21, 10-14. 22-23) ; Jean (14, 23-29)« Quand l’amour nous porte… »

Quand l’amour nous porte, notre cœur, humble demeure de Dieu (Père, Fils et Esprit Saint) et toujours en désir, cherche dans la ferveur de la grâce à s’établir là où se trouvent les éternelles joies. La liturgie de ce 6E dimanche de Pâques ouvre, (à nous, pour nous et en nous), le chemin ainsi providentiel pour réaliser cette quête et atteindre cette espérance. Et seul bien l’amour, rien d’autre que l’amour ne peut nous faire avancer vers cette félicité.
Quand l’amour nous porte, nous sommes rendus capables de réaliser par toute notre vie la sainte volonté de Dieu. Celle qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Comme pour la Première Église, la Communauté Apostolique. Et c’est seulement dans un esprit de collégialité, de communion et de dialogue que la synodalité (le marcher, prier et servir ensemble) peut être une réalité aujourd’hui. A la lumière de la grande assemblée de Jérusalem, puissions-nous être à l’écoute de l’Esprit Saint.
Quand l’amour nous porte, comme l’aigle qui vole si haut ainsi notre esprit peut s’élever pour atteindre les hauteurs de la Ville sainte, la Jérusalem céleste. Et voir de nos yeux, le sanctuaire, le cœur de la Ville même : le Seigneur Dieu, Souverain de l’univers, et l’Agneau. Vivre aujourd’hui, au milieu de tant de bouleversements et dans un monde dévoré par la mondanité, c’est savoir élever l’esprit et s’illuminer de la gloire de Dieu. C’est pouvoir s’accorder au Ressuscité, sacrement de l’amour infini du Père. C’est avoir l’Agneau pour Seul Maître et Seigneur.
Quand l’amour nous porte, la fidélité à la Parole de Dieu est vivante. L’Esprit Saint nous est alors donné pour actualiser et féconder en nous ce que Jésus à dit à ses premiers disciples : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière de ce monde que je vous la donne ». La Paix de Jésus, « Je vous laisse la paix », un héritage à fructifier, puis à partager. La Paix de Jésus, « Je vous donne ma paix », un don à accueillir, puis à vivre.
Quand l’amour nous porte, Dieu, notre Dieu, nous bénitque son visage s’illumine pour nouset que la terre tout entière l’adore ! (Père Davy B. B)

MÉDITATION du 5èmedimanche de Pâques C

Actes 11,21-27 Ap 21,1-5 Jean 13,31-35

Je vous avoue avoir été pris de vertige à la lecture des textes de ce jour pour préparer ce commentaire. En effet comment avoir l’audace d’ajouter quoi que ce soit à l ’Évangile, et en particulier, aux deux dernières phrases -testament prononcées par Jésus à l’endroit de ces disciples : «  Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez vous les uns les autres. »
Et encore :  «  A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples ; si vous avez de l’amour les uns pour les autres »
C’est une montagne à gravir que ces deux phrases, car c’est l’essentiel du message chrétien, une spécificité chrétienne sans doute, mais une exigence hors d’atteinte de nos capacités humaines.
Alors, comme le cheval dans le manège qui refuse l’obstacle, je l’ai contourné, en empruntant des chemins détournés avant d’aborder la montagne.
Voici le récit de cette dérobade
:Depuis Pâques nous baignons, heureusement, dans les récits de la Résurrection : le retour du Christ, dans un local aux portes verrouillées, où Thomas deviendra le parangon du doute; la pêche abondante et la gêne de Simon-Pierre, nu devant le Ressuscité, ou encore la peine de ce même Simon-Pierre face au triple questionnement de Jésus : « Simon, fils de jean m’aimes tu vraiment ? »
Et alors que les Actes des apôtres nous plongent dans l’univers des Douze, devenus orphelins, qui s’organisent pour porter seuls la mission et poser les bases de l’Église Universelle que nous connaissons ,
Voici qu’aujourd’hui, l’Évangile nous ramène au dernier repas de Jésus, avant sa passion et sa mort.
Les spécialistes nous expliqueront qu’il n’y a pas de contradiction dans cet anachronisme.
A savoir : l’Évangile de Jean a été écrit à la fin du premier siècle. A cette époque, la filiation de Jésus, a mort, sa résurrection sont communément admises.
Jean et les rédacteurs associés se sont attachés à établir la véritable identité de Jésus avec des scènes imagées, précises, habitées, où chacun peut se reconnaître. Ce qui nous vaut : les Noces de Cana, la Samaritaine, la multiplication des pains, la marche sur les eaux, la résurrection de Lazare, le lavement des pieds, la Maison du Père, la Vigne et les sarments, …Mais, il faut gravir la montagne.
Dans ce passage de l’Évangile de St jean, le discours d’adieu, Jésus qui sait sa mort prochaine, livre à ses disciples un testament comminatoire.
« Je vous laisse un commandement nouveau  C’est de vous aimer les uns les autres » .
Quel est donc ce commandement nouveau ? Pas si nouveau, en fait !
Dans le livre du Lévitique (un des livres de la Loi(LV19,18), nous lisons :  « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », complément du DT 6,5, Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme…)
Pourtant ce commandement est bien nouveau puisqu’il est apporté par le Christ en signe de la Nouvelle Alliance faite par Dieu avec l’Humanité. Cette Nouvelle Alliance indestructible, inscrite au plus profond de l’être : C’est Jésus-Christ
Le fils de Dieu, Dieu lui-même.
Lisons le prophète Jérémie(JR 31,33) «  Cette Nouvelle Alliance est différente de celle que j’ai conclue avec vos pères. Eux l’ont rompue, dit le Seigneur, je déposerai mes directives au fond d’eux-mêmes, Les inscrivant dans leur être. Je deviendrai Dieu pour eux , et eux deviendront u n Peuple pour moi. »
L’alliance avec Moïse est une alliance de Promesse. La Nouvelle alliance en Jésus-Christ est une alliance de Communion.
« Comme je vous aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres »
Que pouvons savoir du « Comme je vous ai aimés »?
Nos mots humains ne sont pas à la hauteur de l’amour divin qui est sans limite, sans condition, total, parfait, extrême (St Paul). Un amour qui pardonne même aux ennemis. Un amour qui va jusqu’au don de sa vie. Dieu donne son fils par amour.
Jésus donne sa vie par amour pour nous
Comme le Père m’a aimé, moi-aussi je vous ai aimés (Jean15,9)
Il s’agit d’un amour théologal ; comme Dieu seul sait aimer
Même la belle envolée de Saint Paul aux Corinthiens, que nous lisons si souvent pour les mariages est impuissante à traduire l’amour de Dieu, sauf dans sa conclusion : L’amour ne passera jamais. Maurice Zundel a cette belle formule pour traduire cette éternité de l’amour, qui nous fait naître de Dieu, vivre par Dieu, ressusciter en Dieu :
« l’anneau d’or des fiançailles éternelles »
Encore faut-il donner son vrai sens au mot amour, quand nous n’en possédons qu’un seul pour parler de l’amour oblatif, de l’amour possessif, de l’amitié, voir des préférences sensorielles. On n’aime pas de la même façon, Dieu, ses parents, son conjoint, ses enfants, ses amis, un dessert au chocolat ou une toile de maître. Alors ! difficile d’aimer comme Dieu nous aime ?
Très difficile ! Mais nous pouvons suivre le conseil que nous donne le philosophe, prêtre, Maurice Bellet : « Vous commencerez par le respect »
Si nous respectons l’autre, différent, nous commencerons à suivre le Christ, à notre mesure et en vérité. Nous commencerons à vivre ce que disait Mgr De Roubaix, évêque : «Je rêve d’une Église de laquelle on dira, non pas : «  voyez comme ils sont organisés, mais Voyez comme ils s’aiment »
Peut-être nous reconnaitra-t-on comme les disciples du Christ ?
Amen
Bernard Buisson, Diacre
15.05.2022

IVe DIMANCHE DE PÂQUES

En ce 4e dimanche de Pâques dit Dimanche du Bon Pasteur, nous lisons un extrait de l’évangile de saint Jean où Jésus se présente comme le Bon Pasteur. Cela a dû surprendre son auditoire. Comment pouvait-il en effet s’attribuer un titre réservé à Dieu lui-même ? Certes, déjà les rois et les princes de l’Orient ancien s’attribuaient de temps à autres ce qualificatif digne des plus grands guides : ils se considéraient comme les pasteurs des nations. Mais c’est Dieu lui-même qui s’est montré digne d’être appelé Bon Pasteur au moment de la Pâque du peuple hébreu, au temps de la libération du joug égyptien. Le pasteur est un libérateur, et ce libérateur, c’est Dieu, comme en témoignent les prophètes (cf. Ez 34, 15 sq) et les Psaumes (cf. Ps 77, 52), dont celui du jour, où nous lisons : « Nous sommes à lui, nous, son peuple, son troupeau » (Ps 99, 3).
Pour les Juifs, c’est une prétention de la part de Jésus que de déclarer qu’il se tient à la place de Dieu, dans son rôle et sa fonction libératrice. Mais si ces Juifs qui l’interrogeaient ne pouvaient pas comprendre les propos de Jésus, nous, nous le pouvons à la lumière de la célébration de Pâques : sa résurrection nous a manifesté sa puissance libératrice ; Jésus est bien le maître de la vie, il est le guide, le Bon Pasteur. Tout comme son Père, car « Le Père et moi, nous sommes UN », dit-il dans l’évangile de ce dimanche.
Oui, Jésus est le Bon Pasteur, parce qu’il donne la vie éternelle à ses brebis que nous sommes. C’est quoi ‘‘ la vie éternelle’’ ? Eh bien, c’est être dans la main de Dieu. Une main paternelle et tendre qui essuie toute larme de nos yeux, ainsi que nous l’avons entendu dans la seconde lecture. Et comment obtenir cette vie qui ne finit pas ? La réponse, Jésus nous la donne dans l’Évangile : il faut être de ceux qui écoutent la voix du Berger, c’est-à-dire de ceux qui accueillent sa Parole avec joie. Ceux qui, d’une attention aimante et humble, écoutent le ‘‘point de vue’’ de Dieu sur toutes choses. L’écoute devient ainsi obéissance aux commandements qui nous sont donnés par le Bon Pasteur, et finalement suite du Christ qui dit : « Mes brebis me suivent ». Il s’agit de laisser la Parole de Jésus transformer nos vies, de mettre nos pas dans ses pas, de nous attacher de toute notre vie à Celui qui nous aime et que nous aimons. Je crois que cela devrait nous interroger : Quelles brebis sommes-nous ? Nous laissons-nous entraîner avec joie et docilité par le Bon Berger vers les pâturages de la vie éternelle ?
Tout en cherchant à répondre à ces questions fondamentales qui engagent notre vie de chrétiens, n’oublions pas qu’en ce dimanche du ‘‘Bon Pasteur’’, nous sommes appelés à prier particulièrement pour la vocation sacerdotale, pour les pasteurs de l’Église. Ils ont besoin de la prière des brebis de Dieu qui sont à leur charge, ils ont besoin d’être bénis et éclairés par le Pasteur par excellence pour remplir leur mission avec passion et générosité. Mais n’oublions pas non plus que l’appel à s’occuper du peuple de Dieu est adressé personnellement à chacun. Il s’agit de la « vocation divine », laquelle se veut universelle. C’est « un appel que tout baptisé doit s’efforcer de discerner et de rejoindre par une bonne disposition. Le service de Dieu nous concerne tous. L’Église a besoin des bénévoles qui consacrent leur temps aux différents services. Des chrétiens qui prêtent l’oreille à la voix du Seigneur et répondent à son appel. Une paroisse ne peut tenir que grâce à des personnes dévouées qui la rendent dynamique. Il y a mille et une façon de le faire, c’est à nous de trouver notre propre vocation, notre propre voie. À chacun sa vocation ! Dieu nous invite à nous engager pour une cause en y investissant le meilleur de nous-mêmes, selon nos capacités, pour que la foi soit vivante. […] ». Certains d’entre nous le font déjà comme animateurs de tel ou tel groupe, comme bénévoles à l’EHPAD, au Secours Catholique, comme membres de l’équipe funérailles, etc. C’est là déjà une manière de participer à la charge pastorale pour le salut des âmes.
Que le Seigneur nous aide à nous lancer avec courage sur ce chemin de service. Qu’il nous aide à bien discerner son appel et à y répondre avec l’énergie du cœur.

3ème dimanche de Pâques C

Frères et sœurs, nous voici, en ce temps pascal, à pèleriner, dimanche après dimanche à la rencontre du ressuscité. Aujourd’hui, c’est au bord d’un lac qu’il nous donne rendez-vous avec ses disciples. Hier c’était sur un chemin, ou dans une maison verrouillée… Mais c’est toujours lui, que les disciples ont pourtant tant de mal à reconnaitre…
Deux enseignements de premier ordre sont donc à retenir en compagnie du Christ ressuscité : le premier vaut aussi -et je dirai surtout !- pour notre vie qui nous attend après le départ de ce monde. Nous allons proclamer dans le Credo, « Je crois en la résurrection de la chair » Nous pouvons avoir du mal à imaginer cette résurrection, tant cela nous paraît éloigné de la réalité de la mort. Alors la rencontre des apôtres avec leur maître dans les jours et semaines qui suivent la résurrection sont à lire avec attention, d’autant que Jean, aujourd’hui, mais aussi Mattieu, Luc et Marc, disent tous quatre la même chose : Les apôtres ne reconnaissent pas le Christ avec lequel ils ont vécu pendant 3 ans, son physique n’était donc plus le même. Et en même temps, il se laisse toucher, et il mange même avec eux. Il apparait et disparait d’une façon incompréhensible pour un vivant.
Ce corps de ressuscité n’est donc plus de ce monde ; il n’obéit plus aux règles de la vie sur terre, qui sont inséparablement liées -et la science nous le dit- au temps, à l’espace et à la matière. Toute réalité dans ce monde est en effet prisonnière du temps et de l’espace, et n’existe que par la matière. Ce corps du ressuscité est donc en dehors de cette réalité. Comme Dieu, qui a une réalité non spatiale, non temporelle et non matérielle. Et comme nos défunts. Il revient donc au Christ de donner des preuves après sa résurrection ; il est fils de Dieu, à lui les miracles et les preuves pour solidifier la foi, pour la « coller » à ses apôtres.
Mais, -et c’est le deuxième enseignement-, toute preuve qu’apporte le Christ à ses apôtres n’est pourtant pas suffisante pour donner la foi. Car la foi n’est pas de l’ordre de la démonstration ou de la logique. Elle ne vient pas par la preuve. Non, elle est une rencontre, une rencontre avec le Christ, comme l’expérimentent les apôtres dans l’évangile ; et une rencontre qui se fait, dans le don, et dans l’amour. Et c’est ainsi que le Christ, dans ce même évangile, après avoir pris quantité de poissons leur donne du pain. Donner, quel beau verbe ! Et peu après, il questionne Pierre, en lui demandant si il l‘aime. Et il faudra que la question lui soit posée trois fois, pour qu’il prenne conscience que la foi, c’est l’amour et le don de la personne.
Ainsi, le Christ va-t-il bâtir son Église sur celui qui l’avait renié trois fois. Et même si, dans l’histoire qui se déroule jusqu’à nos jours, certains de ses membres vont le renier encore et encore, l’épreuve de vérité devant la face du Christ qui demande l’amour et le don est inévitable. D’ailleurs, l’amour et le don dépassent ce que l’on peut attendre des normes établies dans ce monde pour ceux qui font autorité. Si Pierre est choisi par le Christ pour devenir le roc sur lequel celui-ci veut édifier son Église, ce n’est pas en raison de ses qualités d’organisateur, de visionnaire ou de tribun. Il est établi Berger des brebis parce qu’il est capable de répondre à Jésus, qu’il a pourtant trahi au moment de la passion : « …Tu sais bien Seigneur que je t’aime ». Là est le secret de la foi. Et au-delà de nos péchés, là est notre véritable force ; là est la sève qui nous nourrit.
Frères et sœurs, aujourd’hui comme il y a 2000 ans, le Christ nous propose l’amour et le don. Ne nous privons pas de les donner au monde. La foi n’est que jeunesse !
Thierry Merle Diacre