20 Mars 2022
Ex. 3, 1CO10 LUC 13,1-9
Les textes de ce jour, malgré leur diversité, nous invitent tous à la conversion pour ne pas mourir à la vie divine.
Dans la première lecture : Dieu dit à Moïse parlant à travers un buisson qui ne se consume pas :« J’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte », et il lui confie la mission de faire sortir d’Égypte le peuple Hébreux pour le conduire en Canaan.
Malgré les récriminations de certains, malgré les infidélités d’autres, le Seigneur conduit les hébreux dans ce pays de lait et de miel.
Car, dit le psaume : « Dieu pardonne toutes les offenses, Dieu fait justice aux opprimés »
Saint Paul (2ème lecture) ne manque pas de rappeler aux Corinthiens que pendant les tribulations de cet exode, sous la conduite de Moïse, les hébreux ont franchi la mer, reçu un même baptême sous la nuée, tous ont mangé la même nourriture spirituelle, bu la même boisson spirituelle au rocher qui le suivait. Ce rocher c’était LE CHRIST
Malgré cette bénédiction, certains n’ont pas su plaire à Dieu : Ils sont morts.
Certains ont récriminés : ils ont été exterminés.
Mais dit encore le psaume :« Dieu est tendresse et pitié ; il réclame ta vie à la tombe »
Et Saint Paul d’ajouter : « Pour éviter de tomber dans le désir du mal,( nous qui sommes à la fin des temps) il faut suivre cet exemple et changer, faire attention pour ne pas tomber. »
Ce que nous traduisons par : Nous devons nous convertir.
Quant à Luc qui rapporte les paroles du Christ à ses disciples lors de sa première étape vers Jérusalem, il se sert de deux paraboles pour marteler la nécessité de se convertir.
– Celle des Galiléens massacrés par Pilate alors qu’ils priaient et offraient des sacrifices.
– Celle de la chute de la tour de Siloé qui écrase dix huit personnes innocentes.
Sans vouloir faire une catéchèse sur les causes du mal, Jésus entend montrer que ces personnes n’étaient pas plus coupables que d’ autres, mais qu’innocentes ou coupables, elles devaient mourir, elles aussi, comme devaient mourir les hébreux qui se sont détournés de Dieu pendant l’Exode, comme nous devrons tous mourir.
La mort est la fin inéluctable du processus biologique pour les créatures que nous sommes.
La mort n’est pas une punition mais un passage obligé vers la vie éternelle, elle est plutôt une récompense, puisqu’elle nous permet de voir Dieu face à face.
«Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même » dit Jésus,qui ne parle pas de notre mort à la vie humaine, mais de la mort que Maurice Zundel appelle la deuxième mort, la mort spirituelle, celle qui nous sépare définitivement de la vie de Dieu.
D’où la nécessité de se convertir, de revenir à Dieu.
Car dit le psaume :
« Dieu est lent à la colère. Fort est son amour pour qui le craint » (pour qui le respecte)
Psaume que Jésus exprime dan une troisième parabole : celle du figuier :
Malgré trois ans de stérilité le vigneron( Jésus) va implorer le maître(Dieu) de laisser au figuier, encore une occasion de se racheter et de porter enfin du fruit Pour éviter le cahot Dieu nous appelle au changement (à la conversion).
Le carême n’est pas seulement une courte période pour prier, jeûner, partager, c’est aussi l’occasion de faire un effort pour se convertir, c’est-à-dire changer, se tourner, se retourner vers Dieu, suivre le Christ de près, disait le cardinal Barbarin. Et ainsi, passer la mort, et vivre dans l’Esprit.
Notre temps a besoin de cette conversion.
A force de subir les influences extérieures, une laïcité mal comprise, la doxa du « tout tout de suite » ; à force de prétendre nous passer de Dieu parce que nous avons la science, Internet, la protection sociale, nous construisons un monde sans spiritualité, donc un monde sans âme. Or l’âme c’est ce qui reste de nous après notre mort
Sans nier l’existence heureuse de la générosité dans le monde, celle-ci s’exerce sans référence à Dieu et son seul ancrage humain la rend naturellement périssable.
A force de vivre sans Dieu, nous risquons fort de vivre sans amour, et de nous nous trouver face à la mort spirituelle, celle dont on ne revient pas.Heureusement, nous croyons qu’un jour, le figuier va fleurir.
Bernard Buisson , diacre
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