HOMÉLIE du 3èmè dimanche ordinaire C 23 janvier 2022-

HOMÉLIE du 3èmè dimanche ordinaire C    23 janvier 2022-

Néhémie 8, 1CO 12, Luc 1, 1-14.4, 14-21
« Cette parole de l’écriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit »
Jésus vient d’être baptisé par Jean-Baptiste. Il a reçu l’onction. Pénétré de l’Esprit Saint, il commence sa mission : annoncer la Bonne nouvelle du salut pour toute l’humanité.
Dans la synagogue de Nazareth, celle de son pays, et comme il en a l’habitude, Jésus se lève, monte à la tribune, se revêt du châle de prière, ouvre le livre qu’on lui tend ( plus sûrement, il déroule le rouleau de la Loi ) et s’arrête à ce passage du livre du prophète Isaïe (61,1) : « L’Esprit du Seigneur est sur moi , il m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils seront libres, aux aveugles qu’ils verront la lumière… »
Par ces mots le prophète Isaïe annonçait le serviteur de Dieu, le consolateur d’ Israël ,qui allait combler de joie les déportés de retour de l’exil à Babylone, panser les plaies de ceux qui avaient souffert.
Pas de doute, Jésus se présente comme l’incarnation de cette parole. Il est le Messie. Il est cette parole de Dieu qui se fait vie. Voici venu le temps de la réalisation de la promesse. Le temps où Dieu vit de la vie de ses enfants, le temps où les hommes vivent de la vie de Dieu.
« Le verbe s’est fait chair, il a demeuré parmi nous »  (St Jean1,14)
En ouvrant le Livre de la Loi, Jésus libère la parole de Dieu. En fermant le Livre, jésus scelle le sort de l’Humanité, et transforme ses souffrances en joie éternelle.Car la parole de Dieu n’est pas faite de mots, mais d’amour. Elle transforme de l’intérieur, la tristesse en joie la détresse en espérance. C’est pourquoi dans la première lecture du livre de Néhémie, le prêtre scribe Esdras invite les juifs revenus d’Exil à se réjouir et à festoyer après avoir entendu la lecture du livre de la loi. « Ne vous affligez pas la joie du seigneur est votre rempart »(Ne 8,10)Et le psalmiste chantera :
La loi du seigneur est parfaite, elle donne vie
Les préceptes du Seigneur sont droits, ils réjouissent le cœur
Ainsi Jésus peut dire avec Isaïe : «L’Esprit du Seigneur est sur moi. Le Seigneur a fait de moi un messie. Il m’a envoyé porter la Bonne nouvelle aux pauvres. »
Cette Bonne Nouvelle c’est l’Espérance que Dieu a mise dans nos cœurs. C’est le royaume déjà là
Dieu par le Christ qui nous communique sa condition de fils, fait de nous des héritiers, et nous invite à partager sa vie éternelle dans l’amour. Avec st Paul (Ga 2), nous pouvons dire :« Avec le Christ je suis fixé à la croix, je vis mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi »
La parole de Dieu, cette Bonne nouvelle se vit dès aujourd’hui malgré les apparences, en dépit des guerres, des catastrophes climatiques, malgré la pandémie, les peines et les souffrances.
Car Dieu qui nous a créés par amour, pour le bonheur éternel, ne peut pas abandonner ses enfants « Dieu nous a créés pour le bonheur ; Il nous a appelés pour la grandeur » dit Maurice Zundel. Ainsi notre vie terrestre a un sens. Elle est un passage pendant lequel nous avons une place unique et irremplaçable à tenir : celle de travailler, selon nos moyens, à l’établissement d’un monde plus juste et plus fraternel, dans la paix le refus du mal et de la souffrance.
C’est une inestimable confiance que Dieu nous fait en nous établissant créateurs d’un monde qui nait dans les douleurs de l’enfantement. Ainsi, la mort n’est pas un obstacle mais un tremplin vers la vie avec Dieu. Elle n’est pas une punition mais une récompense grâce à la résurrection du Christ qui précède la notre.
« Cette parole de l’écriture que vous venez d’entendre, , c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit »Et s’il nous arrive d’en douter à cause des turpitudes du monde actuel, à cause d’un monde où Dieu n’a plus sa place ; un monde où le compte en banque tient lieu de Crédo, où «  Supermaché, Télé, Sécurité », sont élevés au rang de vertus théologales, nous savons que nous ne sommes pas seuls, nous avons un recours :« Venez à moi vous qui peinez sous le poids du fardeau et moi je vous procurerai le repos »  (Mat11)
Bernard Buisson diacre

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