4ème dimanche de Pâques A

« Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent… »
« Je connais mes brebis, et je les appelle par leur nom… » Que c’est magnifique frères et sœurs, que de se savoir reconnus, tels que nous sommes, sans jugement à priori, par celui qui est plus grand que nous. Lui, le berger, notre berger, celui de tous les hommes, nous demande de le suivre dans ce chemin qui nous mène au cœur de l’humanité souffrante, pécheresse, mais humanité quand même et avant tout.

Le psaume 22, très souvent choisi pour les funérailles -et ce n’est certainement pas un hasard-, nous invite à croire aujourd’hui au Dieu berger de toute humanité. Il y a là une expérience personnelle à espérer, puis à tenter.

« Le Seigneur me conduit par le juste chemin », non pas que je ne puisse pas choisir, car la liberté de choix est constitutive de l’homme. « Je ne manque de rien », non pas que je sois préservé de toute faim, de toute souffrance ou de tout échec, car vous le savez et vous le voyez, les chrétiens souffrent et peinent autant que les autres. Non, ce psaume 22 va bien au delà ; il est le cri de la foi, qui doit monter vers Dieu quand l’épreuve est traversée, et plus encore et surtout, quand nous sommes au creux de la nuit. Oui, il faut savoir dire que malgré tout, Dieu pourvoit. Toujours.

Présence, consolation, force reçue, sens qui s’éclaire, c’est ainsi que le Seigneur nous conduit. Il « prépare la table pour moi », c’est bien le sens de nos eucharisties qui nous manquent tant aujourd’hui… Dieu nous invite, nous devance… Et si, en ces temps si contraignants, notre vraie difficulté était celle de se laisser accueillir par Dieu, pauvrement, simplement, sans avoir rien d’autre à lui offrir que notre cœur, et en mettant toute notre présence en lui ? Croire au Dieu Berger, c’est croire que, malgré les événements, nous ne sommes pas solitaires, mais en relation de cœur et d’esprit, en cordée, parfois porteurs, parfois portés… Faire partie du troupeau c’est consentir humblement d’être en marche avec tous.

C’est ainsi que l’image de la Porte permet de donner sens au « pasteur » / « passeur ». La Porte est, là encore, une image très biblique : porte étroite ; porte sainte ; porte verrouillée… et Jésus qui sera pourtant là. Oui, il nous faut passer par Jésus, c’est-à-dire le rencontrer dans la Parole de Dieu, dans les sacrements, dans nos frères, chez les pauvres, chez les petits, aujourd’hui chez tous les angoissés, et emprunter son chemin. Où que tu ailles, il me faut aller ; où que, tu passes, il me faut passer ; où que tu sois, il me faudra m’y rendre…
La brebis écoute la voix de son berger. Il s’agit là aussi d’une expérience spirituelle : reconnaître la voix du Seigneur, même au milieu de tant de voix parasites qui rendent la voix de l’évangile si peu audible dans notre société massivement plus désorientée que jamais. Le Christ n’a rien écrit, mais il a tout dit, avec la force incroyable des mots : « Marie !» dira-t-il,  « Rabouni !» répondra-t–elle en se retournant, car sa voix appelle une réponse qui ne peut être qu’adhésion. Voilà l’expérience fondatrice du christianisme qui doit se renouveler par chacun de nous :

« Toi, paroissien de Notre Dame ou de Saint Pierre !» nous dit-il ;  « Maître ! » devrions nous lui répondre…

HOMÉLIE DU 3ème dimanche de Pâques A 26.04.2020 Luc 24,13-35 Emmaüs

Chers amis, chers paroissiens confinés,
Par ces temps troublés de pandémie, où nous sommes ébranlés dans nos certitudes, dans notre confiance en la vie, peut être même dans notre foi, alors que nous vivons dans l’angoisse, la peur même,  plutôt que faire un long  commentaire de cet évangile des disciples d’Emmaüs que nous connaissons tous, je souhaite que nous allions à l’essentiel.
Ce texte s’y prête merveilleusement.  Il résume toute l’histoire du Salut :
Dieu présent dans l’homme, même quand l’homme se trompe, pèche, tombe, se relève.  Dieu présent même quand l’homme ne le sait pas, sur ses chemins de douleurs et de peine. Dieu patient, Dieu tendresse,  Dieu miséricorde, et finalement Dieu qui sauve par le don de le la chair et du sang de son fils  Jésus-Christ sur la croix.
Je terminais l’homélie de le veillée pascale par ces mots de Jésus : «  Je suis avec vous  tous les jours jusqu’à la fin des temps ». En voici la confirmation :

Qui sommes – nous ?
Nous sommes des pèlerins chargés de témoigner de la tendresse de Dieu aux Hommes de cette terre, des pèlerins  en marche vers un but qui échappe à notre raison, un but en espérance que seule porte la foi.
Des pèlerins avec le poids de nos limites. Des pèlerins tristes, déçus parce que la vie ne leur a pas donnés tout ce qu’ils attendaient. Des pèlerins saisis par le doute.

C’est alors que jésus  nous rejoint
Car c’est toujours Dieu qui vient au-devant des hommes, qu’Il les rejoint sur leur route.
C’est toujours Dieu qui, le premier,  propose son amour.
Et, comme les disciples d’ Emmaüs, nous ne le reconnaissons pas. Parce que nos yeux sont empêchés de le voir. Parce que nous sommes préoccupés  par nos soucis, notre travail, notre santé, nos loisirs. Parce que nous ne savons pas voir les signes que Dieu nous envoie, anesthésiés que nous sommes par la routine,  aveuglés par notre prétention à  pouvoir  nous sauver tout-seul. Mais, si comme les disciples,  nous acceptons que Jésus fasse route avec nous. Si nous lui faisons une place dans notre vie. Si nous accueillons sa parole, si nous le rencontrons à la table de l’Eucharistie, alors nous percevrons, dans les autres, les signes de sa présence.

Même confinés, sans sortir de chez nous, nous voyons Dieu à l’œuvre dans le dévouement des médecins, des infirmières,  de tous ceux qui se dévouent pour  guérir, panser, apaiser, accompagner, nourrir les malades. Dieu est à l’œuvre  aussi avec tous ceux qu’on n’attendait pas là , et qui ne s’en réclament pas  d’ailleurs,  tous ceux et celles qui donnent  du temps de l’argent de leurs talents pour venir en aide à ceux qui sont affectés par la pandémie dans leur famille, dans leur travail, ou dans leur activité quotidienne.
Lorsque les cœurs des disciples deviennent brûlants sous le feu de la Parole, alors que le jour baisse,  et après que le pain ait été partagé, Jésus est dévoilé. « Reste avec nous Seigneur »
Les disciples ayant reconnu Jésus voudraient bien le retenir.
Sauvés, nous aussi par le pain de  son corps, nous voudrions bien le retenir  pour nous-seuls, alors qu’il nous envoie en mission. Dieu a besoin des Hommes.
Mais Jésus se dérobe,  il se fait discret  il disparait.
Dieu ne nous impose pas sa présence, il nous veut libres, il nous laisse le choix entre le bien et le mal  il nous laisse le choix d’accueillir ou de refuser son amour.
Dans l’épilogue même de cette  scène, nous sommes concernés.
Car, malgré la fatigue de la  journée les disciples se sont empressés de revenir à Jérusalem  pour annoncer aux onze apôtres, « C’est vrai le seigneur est ressuscité »
Voila notre mission confirmée : Nous devons, nous aussi, porter au monde cette nouvelle qui selon
Bergson « est l’axe autour duquel a basculé le sort du monde »

Bernard Buisson, diacre  24.04.2020


Espérance persévérance et patience

« Mais aujourd’hui, Alléluia, notre Espérance a jailli du tombeau, Alléluia, alléluia, Jésus est vivant».
Cette espérance que l’on chante dans l’une des hymnes du temps de Pâques est celle de tous les chrétiens. C’est bien le cœur de notre foi en Dieu, Christ est vivant, il est ressuscité.
Par sa mort et sa résurrection il nous sauve du péché et nous ouvre les portes du Royaume de Dieu, notre espérance. Pour autant il faut un véritable acte de foi pour le comprendre et croire.
Ce n’est pas facile pour nous, cela n’a pas été aisé non plus pour ceux qui ont côtoyé et écouté le Christ pendant de longs mois et l’ont vu mort sur la croix.
C’est pourquoi Jésus ressuscité est apparu à de nombreuses reprises entre Pâques et l’Ascension, continuant avec persévérance et patience d’éclairer les hommes afin qu’ils aient foi en lui.
Pendant toute l’octave de Pâques, la semaine qui suit la résurrection, nous avons entendu, à travers les textes d’Évangile de la messe, comment le Christ vivant s’est manifesté à ses proches, apôtres et disciples, en commençant d’ailleurs par les femmes au tombeau
A chaque fois il a fallu un peu de temps, une parole, un geste, le partage d’un repas, pour que ces premiers témoins soient convaincus.
Nous l’entendrons encore dimanche prochain dans le récit écrit par St Luc sur la rencontre de Jésus avec les disciples d’Emmaüs, où Jésus se fait reconnaître dans la Parole à travers les écritures et le pain partagé de l’Eucharistie.
C’est grâce au témoignage de ces apôtres et disciples, d’abord oral puis par écrit, que cette bonne  nouvelle nous est parvenue à travers les siècles, relayé par la foi de tous ceux qui nous ont précédés.
C’est grâce à notre propre témoignage qu’il continuera à traverser les générations.

C’est grâce au témoignage de ces apôtres et disciples, d’abord oral puis par écrit, que cette bonne  nouvelle nous est parvenue à travers les siècles, relayé par la foi de tous ceux qui nous ont précédés.
C’est grâce à notre propre témoignage qu’il continuera à traverser les générations.

Espérance, persévérance et patience sont aussi au cœur de l’épreuve que toute l’humanité est en train de vivre. Nous sommes entrés dans la 6ème semaine de confinement.
L’espérance c’est d’arriver à la fin de cette pandémie et d’entrevoir la sortie du confinement, c’est qu’il n’y ait plus de malades et de morts à cause du virus. L’espérance c’est croire que Dieu ne nous abandonne pas et viens nous sauver, l’espérance c’est le changement que ce temps peut nous apporter, dans le respect de la nature et de notre corps dans sa fragilité, avec des rapports sociaux différents, plus de solidarité et d’attention à l’autre, le malade le fragile, la personne âgée, isolée.
L’espérance est ce changement qui s’opère dans le cœur de chacun vers plus d’humanité, de solidarité et de paix dans ce monde, un pas en avant dans la construction du Royaume d’Amour de Dieu.

Mais tout reste encore bien flou. Si un début est envisagé, mais pas encore formel, pour le 11 mai, ce ne sera pas pour tous et au même rythme, afin de ne pas relancer l’épidémie.
Il faudra encore beaucoup de persévérance dans nos efforts, beaucoup de patience pour tenir bon sans désespérer, sans relâcher nos efforts.
Depuis hier nous savons que les églises ne rouvriront pas tout de suite, sans doute pas avant la mi-juin sans savoir encore quelle sera la taille des assemblées autorisées. Il faudra beaucoup de force et de courage à chacun pour vivre ce temps de confinement.
Patience et persévérance dans tout ce que ce temps si particulier a permis à chacun de découvrir, de mettre en œuvre avec de nouvelles façons de vivre et pratiquer sa foi, de prier en union avec les autres, lire et méditer régulièrement la Parole, vivre les célébrations à travers la télévision ou internet, de communiquer avec les plus isolés. 


Espérance, persévérance et patience…
Toute épreuve fait grandir l’homme, soyons donc des géants après cette pandémie.
Des géants dans la foi, des géants en humanité, des géants en fraternité.
Que le Seigneur nous bénisse et nous donne la force de son Esprit pour avancer ensemble avec le Christ ressuscité.
Père Jean-Hugues Malraison

DIMANCHE DE LA DIVINE MISERICORDE (Jn 20, 19-31 )

Comme chaque année, nous fêtons, en ce dimanche, la miséricorde divine. Cette fête a été instituée par  le Pape Jean Paul II à l’occasion de la béatification de Sœur Faustine le 30 avril 2000. Depuis ce jour, on célèbre la miséricorde divine, le deuxième  dimanche de Pâques.  » Notre Seigneur, écrit sœur Faustine, ne veut pas châtier l’humanité, il désire la guérir en la serrant contre son cœur miséricordieux. »

Dieu est miséricordieux. Telle est une vérité primordiale que l’Eglise nous invite à méditer en ce dimanche de la miséricorde.  Ainsi, j’aimerais vous partager comment, à quel point, Jésus ressuscité exprime cette miséricorde de Dieu.  Comme point de repère, je vous invite à revenir sur les évènements avant et après Pâques, entre Jésus et ses disciples.  Souvenons-nous, quand Jésus annonçait sa passion et sa mort, ses disciples ne le croyaient pas.  Certains d’entre eux osaient faire serment que, bon gré, mal gré, ils seraient toujours avec Lui.  Or, quand le moment difficile est arrivé, l’arrestation de Jésus et  sa mise en croix, ils l’ont abandonné sauf quelques-unes. Pierre, qui lui a promis de rester avec lui, même au prix de sa vie, l’a renié trois fois.  Judas l’a trahi.   Ses disciples n’ont même pas pris soin de son corps, de son ensevelissement. Heureusement, Nicodème et Josèphe d’Arimathie étaient là. Ce comportement des apôtres est vraiment répréhensible.  Face à cela, normalement, Jésus ressuscité aurait pu leur faire de  vifs reproches. Pourtant, il ne l’a pas fait. Au contraire, quand les disciples s’étaient enfermés par peur des Juifs, Jésus lui -même vint au milieu d’eux. Il les saluait en leur donnant la paix, l’Esprit Saint et le pouvoir de pardonner les péchés.  Voilà le grand cadeau qui n’a pas de prix, le premier don que Jésus a fait aux apôtres après Pâques.  Par le cœur pauvre, « miséricordieux »   de Jésus, nous découvrons ce qu’est la miséricorde de Dieu, qui outrepasse notre intelligence, et ne correspond pas à la logique humaine.   C’est difficile à comprendre.  Elle requiert la foi.   C’est difficile,  mais c’est à cela que Jésus nous appelle à faire l’expérience avec nos enfants, nos parents,  nos frères et avec nos sœurs en Christ et en humanité.  Il nous dit  « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. »

Vraiment, cette miséricorde de Dieu nous échappe, car même à  la dernière minute avant la mort, celui et celle qui demande pardon à Dieu, obtiendra sa miséricorde.  Souvenons-nous : l’un des bandits crucifié avec Jésus, le bon larron,  disait : » Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Jésus lui déclara: « Amen, je te le dis: aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » (Luc 23, 42-43). C’est lui le premier Sauvé, le premier Saint au paradis.  

Nous voyons aussi,  dans cette page d’Évangile de Saint Jean,  l’attitude de l’apôtre Thomas. Peut-être ça nous étonne, et nous choque, qu’en étant apôtre, il croit difficilement la résurrection du Christ. La parole de  ses amis ne lui suffit pas, il lui faut une preuve, perceptible et tangible : « si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, je n’y croirai pas ».  Et voilà, il trouve ce qu’il veut. Jésus lui est apparu en chair et en os.

Chers amis, l’apôtre Thomas représente ici  celui qui doute et qui a du mal à croire en Dieu. Il n’a pas tort. Ce n’est pas évident de croire au témoignage des autres. Surtout de nos jours, la parole n’est pas suffisante, il faut des preuves, et des actes. Mais quelle preuve pourrions-nous donner s’il s’agit de la foi en la résurrection du Christ? Notre foi repose sur le témoignage et la foi des apôtres.  » Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Heureux sommes-nous, même si c’est difficile de le dire en ce temps de trouble et de la pandémie, car nous croyons sans avoir vu. La joie du Ressuscité ne nous laisse pas mourir, à petit feu, de  peur, d’isolement et du souci de l’avenir. Elle nous invite à l’Espérance.

            En ce dimanche, nous contemplons la miséricorde, l’amour infini que Jésus  porte à chacun et à chacune. Il a signé cette preuve d’amour par sa mort, par son sang versé pour notre salut

Avant sa résurrection, Jésus  est descendu aux enfers, et aussi au fond de notre cœur pour  nous extirper de la mort éternelle (la mort de l’âme), du doute et  de la tiédeur dans la foi. «  Cesse d’être incrédule, sois croyant » dit-il  à Thomas. Oui,  croyons tout simplement, et disons « Jésus, j’ai confiance en Toi » (sœur Faustine) et   Jésus s’occupe du reste. 

Dans cet Évangile,  le souci de l’apôtre Jean ne consiste pas à fournir une preuve sur la résurrection du Christ. Il veut simplement transmettre la foi,  et mettre par écrit tout ce qu’il a vu de Jésus, pour que nous aussi, nous croyions que Jésus est le Fils de Dieu et que par notre foi, nous ayons la vie en son nom.  Frères et sœurs, Dieu nous manifeste toujours sa miséricorde même si souvent nous doutons, même si nous croyons difficilement à ce qu’il nous a fait. En ce dimanche de la miséricorde, tournons-nous vers le Ressuscité. En ce moment de confinement,  notre porte ne  semble-t-elle pas aussi  verrouillée, cette fois ce n’est pas par crainte des personnes, mais du virus ? Mais si effrayant qu’il soit, il n’empêche pas Jésus ressuscité de nous rejoindre là où nous sommes, si bien qu’en confinement, il nous dit  » La paix soit avec vous. »  La paix qu’Il nous donne n’a pas de prix.  Puisse cette Paix du Christ Ressuscité  augmenter  en nous la foi, l’espérance et la charité.   Ainsi soit-il.  

Joachin  Ms                                             

   

MESSAGE AUX JEUNES DE L’AUMÔNERIE ÉLARGI A TOUS LES JEUNES DE NOS DEUX PAROISSES, SAINT PIERRE EN PAYS ROUSSILLONNAIS ET NOTRE DAME DES SOURCES EN SANNE DOLON

Chers Jeunes de l’aumônerie et de nos deux paroisses,
Voilà bientôt un mois que nous vivons une situation inédite. Aucun d’entre nous ne pouvait imaginer l’acuité de son actualité ni savoir le réel de sa chronique. Oui, nul ne pouvait anticiper ni conjuguer. Anticiper l’inconnu et conjuguer l’imprévisible.
Cette situation, la première pour nous (loin de l’être pour l’expérience vécue ailleurs dans le monde ainsi que pour l’histoire de l’humanité qui nous éclaire puisque leçon et maîtresse de vie), nous appelle à l’humilité et au devoir de se poser et de s’asseoir. Pour se débarrasser de ce qui nous encombre en vue d’entendre et d’habiter le silence qui peut bien nous éduquer et nous apprendre la vraie mesure de nos jours ici-bas sur terre.
Nous sommes aujourd’hui, par la force des choses, tenus au confinement, aux mesures de précautions indiquées et aux restrictions à respecter. Tout, en réalité, nous place dans un espace limité et dans un temps désoccupé. Combien même nous essayons de vivre autrement avec intelligence et selon les circonstances. Rien n’est comme avant. Tout change. Tout passe. Dieu ne change pas. Il demeure le même hier, aujourd’hui et demain.

Chers Jeunes de l’aumônerie et de nos deux paroisses,
Vous savez quoi ? Le petit Jésus que nous avons accueilli à Noël, lors de sa naissance à Bethléem, aujourd’hui est mort et ressuscité à Jérusalem. C’est Pâques.
En effet, comme tout enfant, le doux Jésus, grandissant en taille, en sagesse, en âge et en intelligence au sein de sa famille de Marie et Joseph à Nazareth, est resté fidèle et obéissant à son Père, Notre Père. C’est-à-dire il a travaillé sur cette terre pour que son Père, Notre Père, soit CONNU, AIME et SERVI. Mais comme son message, bonne nouvelle (Évangile) était cause de dérangement pour le monde enfermé dans son orgueil de se construire sans Dieu, contre Dieu et loin de Dieu, il fut mis à mort. Arrêté, condamné, dépouillé, humilié, il est suspendu sur une croix. Et Dieu l’a ressuscité le troisième jour.

Chers Jeunes de l’aumônerie et de nos deux paroisses,
Toi mon frère, toi ma sœur, dans le respect de ce que tu vis et de comment tu le vis, ose communier à la vie qui jaillit du tombeau et partager la joie de la Résurrection dans la louange de Dieu qui est Père, Fils et Esprit Saint.
Dans le confinement, laisse jaillir de ton cœur, heureusement libre, le cri de la victoire, le cri du triomphe, ce cri du salut qui unit ciel et terre : « Il est Vivant ! Il est Ressuscité ! Qui ? Jésus ! »
Que ce cri soutienne, aujourd’hui, notre foi.
Que ce cri illumine, aujourd’hui, notre espérance.
Oui, Jésus est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité.
C’est Lui notre paix, c’est-à-dire notre santé, notre Alléluia !
C’est Lui notre espérance, c’est-à-dire notre joie, notre certitude !
C’est Lui notre salut, c’est-à-dire notre bonheur, notre avenir !


Chers Jeunes de l’aumônerie et de nos deux paroisses,
Bonne, Heureuse et Sainte fête de Pâques à vous, à vos parents, à vos amis et à tous ceux qui vous sont chers.
Solidarité de prières et communion de l’esprit dans le Christ, le chemin, la vérité et la vie.
Dans l’espérance de la résurrection, à chaque jour qui passe, disons et redisons : Oui Seigneur, je veux te CONNAITRE sur cette terre des vivants, t’AIMER au-dessus de tout, en aimant mon prochain et te SERVIR à jamais, au cœur des événements qui surviennent, pleins de surprises, d’incertitudes et d’inconnus.
Unissons notre vie à la gloire et la louange du Christ, le Ressuscité, le Vivant à jamais.

Père Davy BASSILA BENAZO

Christ est ressuscité, Alléluia, Il est vraiment ressuscité Alléluia !

C’est par cette acclamation que les chrétiens se saluent le matin de Pâques et annoncent au monde la résurrection du Christ.
Cet évènement unique dans l’histoire de l’humanité, aussi incroyable qu’il pourrait paraître est le cœur de notre foi, oui, Jésus mort sur le bois de la croix est bien sorti vivant de la mort.
Nous le savons et le croyons grâce au témoignage des apôtres et des témoins de cette résurrection, transmis dans les Écritures.
Dans le récit de l’Évangile de St Jean, lu le matin de Pâques, nous voyons d’abord que « Marie-Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. » Elle venait s’occuper du corps de Jésus mort et l’embaumer, elle ne peut encore croire en la résurrection, c’est toujours les ténèbres, la lumière du Christ vainqueur de la mort et du péché ne l’a pas encore éclairée. C’est pourquoi elle reste extérieure à l’évènement, elle constate de loin l’ouverture du tombeau et retourne à Jérusalem pour prévenir les apôtres.
Ainsi elle est toute bouleversée, croyant que quelqu’un est venu dans la nuit enlever le corps du tombeau, malgré la grosse pierre roulée devant.
Apprenant cela de Marie-Madeleine, Pierre et le disciple que Jésus aimait, Jean, se précipitent pour voir ce qu’il en est. Eux aussi n’ont pas encore compris.
Pierre arrivé devant le tombeau n’entre pas non plus et regarde par l’ouverture :
« En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. » Pierre constate que le tombeau est vide ne contenant plus que les linges pliés et le suaire roulé. Nul doute qu’il s’est alors posé mille questions, mais il n’a pas encore la réponse, il ne fait pas le lien avec les annonces que Jésus avait faites de sa résurrection.
Sa foi en Jésus, pourtant grande, « mon Seigneur et mon Dieu » ne va pas encore jusque là.
Jean lui, va plus loin. Il entre dans le tombeau. Il ose . « Il vit, et il crut ».
A l’instant où il pénètre Jean comprend la réalité. Il voit la même chose que Pierre, mais il ne doute pas de ce que le Christ avait annoncé, oui pour lui Jésus est vivant, bien vivant. Nul doute que Jean est alors rempli de l’Esprit Saint, pas besoin d’autres preuves matérielles pour étayer sa foi, le tombeau vide l’éclaire.
C’est parce que Jean a cru que l’Écriture s’est éclairée pour lui : parce que, tout d’un coup, il donne sa foi, sans hésiter, alors tout devient clair : il relit l’Écriture autrement et elle lui devient lumineuse
En ce matin de Pâques cet évènement pourrait nous paraître tout aussi incroyable, mais l’Esprit Saint vient nous éclairer nous aussi à l’intelligence des Écriture, et nous donner la foi. Le christ qui a porté sur lui tout le poids du péché de l’humanité, mort sur le bois de la croix, est ressuscité d’entre les morts, il est sorti vainqueur du tombeau.

En ce matin de Pâques ne restons pas extérieurs à la résurrection, comme Marie-Madeleine, ou seulement les yeux entre-ouverts comme Pierre, mais entrons avec foi et avec joie dans la réalité de Pâques. Laissons nous éclairer par l’Esprit-Saint pour affirmer :

Christ est ressuscité, Alléluia, Il est vraiment ressuscité Alléluia

Père Jean-Hugues Malraison

HOMÉLIE DE LA VEILLÉE PASCALE ANNÉE A ( Mat 28,1-10)

« Au matin de Pâques, premier jour de la semaine, Dieu a ressuscité Jésus »  Le fils de Dieu,  Dieu lui-même, après une vraie vie d’homme a été mis à mort. Et, alors qu’il était depuis trois jours au tombeau, voici que deux femmes, celles-là même qui étaient au pied de la croix,  sont les témoins d’une scène incroyable : un grand tremblement de terre, puis un ange roule la lourde pierre qui fermait  le tombeau, s’assoit  dessus, et leur parle : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus, le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. »

Même si les détails varient d’un  évangéliste à l’autre, tout cela nous est bien connu. Comme sont bien connus les récits que nous avons entendus dans les lectures de cette veillée.
C’est précisément parce que nous les connaissons bien,  que nous risquons de banaliser cette histoire du Peuple de Dieu et de la lire comme un  récit historique, une sorte de thriller au dénouement heureux.
Ces récits,  et bien d’autres, que nous livre la Bible disent Dieu à travers l’histoire de son peuple.  Ils disent aussi  notre histoire, à nous hommes et femmes  d’aujourd’hui. Celle de l’humanité avec laquelle Dieu a fait alliance.
Le Dieu qui nous a créés, n’est pas le grand horloger, dixit Voltaire, qui,  une  fois la création achevée le 6ème jour,  la laisse aller à « vau-l’eau »
Dieu est partie prenante, solidaire de la vie des hommes qu’il a créés, Il la poursuit avec eux.
Il se définit comme « je suis ». Celui qui était,  qui est, et qui sera.

Il nous guide, comme Il a guidé Moïse à travers le désert, pour nous conduire à la liberté, nous libérer de l’esclavage du mal. Même si pour nous la route est cahoteuse, c’est toujours  le bien qu’Il fera triompher pour nous.
Le Dieu qui nous crée sans cesse,  veut notre bonheur. II nous comble de biens, à notre insu. « Écoutez ma parole et vous vivrez ». Il nous relève nous remet debout,  nous ressuscite.  
Dieu  a parlé à ce peuple à la nuque raide, mais Il ne s’est pas montré. Alors Il s’est donné à voir en Jésus-Christ.
Par son incarnation, Dieu a  concrètement rejoint notre histoire, l’histoire des Hommes.
Il a fait alliance avec l’humanité. Cette alliance  est scellée en Jésus Christ.
Jésus est fils de Dieu : N Il a fait alliance avec l’humanité. Cette alliance  est scellée en Jésus Christ.
Jésus est mort : nous mourrons
Jésus est ressuscité : Nous ressusciterons au jour que Dieu a choisi à la fin des temps.


Le tombeau  vide n’est pas une preuve de la Résurrection  mais il est un signe, un signe qui suscite la foi, un signe d’espérance  car l’homme  n’est pas voué au néant,  mais à la vie.
La résurrection du Christ annonce la notre : « Si le Christ n’est pas ressuscité dit saint Paul, notre foi est vaine  et vaine est notre espérance. »µ
Le Christ en  passant de la vie à la mort, des ténèbres à la lumière,  a fait de nous des vivants . Il nous a ouvert une voie d’Espérance.
Le risque pour nous,  Hommes de peu de foi, c’est que cet évènement  soit considéré comme parallèle à notre vie , alors qu’il en est l’essence. Il en donne le sens.
L’emploi du passé pour dire la résurrection  accentue encore ce risque. Le Christ n’a pas seulement été ressuscité, IL EST RESSUSCITE ; IL EST VIVANT. Il ressuscite tous les jours, et nous avec lui.
L’emploi du passé pour dire la résurrection  accentue encore ce risque. Le Christ n’a pas seulement été ressuscité, IL EST RESSUSCITE ; IL EST VIVANT. Il ressuscite tous les jours, et nous avec lui.
La résurrection n’est pas un acte isolé. C’est toute l’humanité qui bénéficie de ce don gratuit de Dieu : son amour
A travers  l’épidémie du  Coronavirus  que nous vivons actuellement, Dieu nous fait signe.  Pour porter notre fardeau, certes.  Mais peut être aussi pour nous parler,  et nous dire que nous faisons fausse route : Que  notre science si puissante si nécessaire  doit servir le  bien de l’humanité et non  son dévoiement ;   que la nature,  environnementale et humaine,  si  merveilleuse, si riche,  si forte dans sa résilience ,  ne peut pas être provoquée impunément ,sauf à se rebeller  et à reprendre ses droits originels .
C’est chaque jour, à chaque instant que le tombeau est vide,  que le Christ nous relève en se relevant.
C’est chaque jour, à chaque instant qu’il nous envoie en   Galilée,  là où tout  a commencé, au carrefour des nations,  là où Il nous attend pour nous dire : « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » . Amen

B.Buisson

MÉDITATION DU VENDREDI SAINT. LA PASSION DU SEIGNEUR

Isaïe (52, 13-53,12). Psaume 30 (31). Hébreux 4, 14-16 ; 5, 7-9. Jean 18, 1-19,4
THÈME : La Croix du Christ :
Chemin du Salut révélé, Vérité de l’Amour témoignée, Vie de Dieu livrée.

Pour méditer et élargir l’horizon confiné de notre actualité.
« Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé »
Au pied de la croix, les yeux levés vers le crucifié, entrons tous dans l’infini mystère de notre délivrance. Contemplons Jésus accomplir le dessein du Père. De notre regard, suivons-le dans le passage de son Heure où tout bascule. L’Heure Sainte de la Passion. L’Heure grave qui change le cours des événements. L’Heure H où la parole et le bruit se taisent pour laisser entendre le recueillement et le silence.

Silence qui préside à tout commencement et à toute fin de vie. Silence qui travaille toute nature dans son être, sa croissance et son mouvement. Silence qui octroie à notre âme la force de désirer dans la foi, à notre cœur la grâce de contempler dans l’amour, à notre esprit la sagesse de savourer dans l’espérance les fruits de la rédemption.

En ce jour du Vendredi Saint, « les yeux fixés sur Jésus » le crucifié-transpercé, nous sommes placés dans cette expression vitale et fondamentale de l’Eglise : la Prière. Prière d’adoration, de vénération et de supplication. Prière nourrie de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ selon Saint Jean.

Jésus, Serviteur souffrant, abandonné des hommes, homme des douleurs, défiguréhumiliédépouilléméprisé (1ère lecture), Lui, le Fils de Dieule grand prêtre par excellence qui intercède pour nous, dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu,  (2ème lecture), nous introduit dans la communion avec le Père. C’est-à-dire dans la grande prière avec le Père pour toujours. Il nous fait donc avancer avec assurance vers le trône de la grâce. Sa mort signe ainsi l’offrande de toute l’humanité dans la gloire de Dieu : ô Père, en tes mains, je remets mon esprit (Ps 30).

Voilà qui est à saisir et à ressaisir ! Voilà qui est à méditer et à approfondir dans l’horizon confiné de notre actualité : la mort sur une croix, humiliation infligée, est à la lumière de Jésus, (par Lui, avec Lui et en Lui), signe de gloire et d’élévation ; mieux Chemin du Salut révélé, Vérité de l’Amour témoignée, Vie de Dieu livrée.

La Croix : Chemin du salut révélé. La croix est le passage qui conduit au salut. Sur la croix et par elle, la révélation de Jésus : « Je suis le chemin » trouve tout son sens et sa signification. Car ici, sur la croix… de son côté sortit du sang et de l’eau (Jean 19, 31.34), se donne et se reçoit le salut de Dieu. Par le moyen du sang et de l’eau, sacrement du sacrifice de la croix, l’humanité est sauvée, libérée et délivrée.

La Croix : Vérité de l’Amour témoigné. La croix est le lieu lumineux où l’Amour est dit totalement et pleinement. Sur la croix et par elle, la proclamation de Jésus : « Je suis la vérité » est plus que jamais témoignée, authentifiée. En ce lieu de la croix, nous avons, de manière éloquente, toute l’explication de la réponse de Jésus à Pilate : « Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité » (Jean 18, 37), la Vérité du cœur de Dieu : l’Amour. Puisque Dieu est Amour

La Croix : Vie de Dieu livrée. Avec la croix du Christ, Dieu se donne, Dieu s’offre. C’est la vie de Dieu livrée. Sur la croix et par elle, la déclaration de Jésus : « Je suis la vie » est désormais confirmée et réalisée. C’est bien à la croix que la parole de Pilate : « Voici l’homme ! » (Jean 19, 5) prend toute la mesure de son actualité et l’acuité de sa résonance au-delà des limites du contexte. Jésus, Vie de Dieu livrée pour le monde, hier, aujourd’hui et demain.

  1. Pour prier, entrer en dialogue et aller plus loin.

« Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé »En gardant à l’esprit la méditation qui précède, quel sens ce passage de l’Écriture trouve-t-il dans ma vie présente marquée par les soubresauts d’une pandémie qui affecte les capacités de l’esprit à s’élever et brise tout élan ?
En ces temps d’incertitudes et de grandes surprises, ce passage me donne et me fait-il encore signe, à la manière d’être et d’agir chrétiennement ?
Dans ma situation actuelle de confinement qui génère interrogations pour demain dans un aujourd’hui inquiétant, quelle place je donne à la prière ?
Dans ce contexte où le monde virtuel de l’image remplace le monde réel des corps, quel sens accorder à la contemplation de la croix et à l’adoration de Dieu en esprit et en vérité ?
Ce passage ! Que me dit-il de mon regard ? Ai-je le regard levé au ciel ou baissé contre terre ? (Le regard levé au ciel, j’entends bien, est celui qui se pense et se repense, s’invente et se réinvente, se ressource et prie. Cependant, le regard baissé contre terre est celui qui se fige, se laisse glisser, se lâche et se résigne, se ferme et s’enferme).
Comment je continue dans ce contexte de Covid19 comme une passion qui dure, à garder foi, espérance et amour en Jésus, vrai-Dieu et vrai-homme, Crucifié ? De quelle manière, je peux regarder la Croix de Jésus : Chemin du salut révélé, Vérité de l’Amour témoignée, Vie de Dieu livrée ?
Que notre regard en soit un de silence, un d’appel, un de confiance. Comme le psalmiste : En toi, Seigneur, j’ai mon refuge…Moi je suis sûr de toi…je dis : « tu es mon Dieu ! ». Mes jours sont dans ta main : délivre-moi des mains hostiles qui s’acharnent… (Ps 30).
Père Davy

Message tridum pascal

Chers paroissiens, en ce jeudi Saint, entrant dans le tridium pascal, prenons le temps de la méditation, de la prière et l’adoration, le temps d’avancer avec Jésus vers la joie de Pâques, la résurrection du Christ, cœur de notre foi

Confinement, subir le temps ou choisir de le vivre ?

Ces derniers jours, le temps a comme ralenti. Il se fait pesant. La vie ne s’arrête pas pendant le confinement, c’est les conditions de la vie qui sont changées.  Ce temps peut être mis à disposition pour nous recentrer sur l’essentiel, sur notre relation à Dieu dans la prière et la lecture de la Parole, sur notre relation aux autres, pour découvrir les signes que Dieu nous fait dans cette épidémie pour transformer notre vie.

Le mercredi des Cendres, nous commencions le carême, 40 jours pour se préparer, se purifier, se tourner vers Dieu et vers les autres. Carême qui s’achève le dimanche des rameaux, ou plutôt que de se terminer vient s’accomplir dans la Semaine Sainte qui commence.

Ce temps nous a permis de nous préparer dans la prière, le jeûne et le partage, à vivre avec le Christ sa passion, sa mort et sa résurrection le jour de Pâques. Carême très particulier cette année, vécu dans le confinement qui bouleverse nos habitudes et notre rythme de vie. Quel a été notre parcours pendant ce carême, comment l’avons nous vécu ? Avons nous pris le temps de vivre les engagements pris au début de notre carême ?

dimanche des Rameaux : Jésus acclamé, reconnu comme Seigneur, le messie attendu, fils de David, Emmanuel, Dieu avec nous. La foule acclame celui qui entre solennellement dans Jérusalem vient sauver l’humanité, la libérer de l’esclavage du péché et de la mort.

Mais cette foule est versatile, comme nous le sommes souvent, et retournera sa parole.
Ceux qui acclament Jésus avec leurs rameaux, « Hosanna au Fils de David », crieront « à mort, crucifie-le » le vendredi saint. 
Cela nous place chacun au cœur de notre faiblesse, de la fragilité de notre foi, de notre reniement.

Jeudi saint : Jésus serviteur, le plus petit, le plus humble ; Jésus Eucharistie

Jésus serviteur qui s’abaisse aux pieds de ses apôtres, qui prend soin du corps des apôtres en leur lavant les pieds avant le repas et nous montre ainsi le chemin du service de notre prochain, comment être toujours et partout attentif à tous nos frères, proche du malade, de l’isolé, du plus précaire, comment toujours plus aimer, aimer Dieu et aimer nos frères, les deux plus grands commandements donnés par le Christ.
Jésus eucharistie qui se donne dans le pain et le vin au cours du repas de la Cène, corps livré et sang versé, nourriture pour le salut de toute l’humanité, pour les siècles des siècles.
Jésus médecin des corps, médecin des âmes.

Vendredi saint : Jésus souffrant, Jésus crucifié.

Jésus victime innocente, jugé, condamné à mort qui souffre sa passion sous les coups de ses bourreaux et qui porte sur ses épaules le bois de la croix, poids de tout le péché de l’humanité, poids de mon propre péché.
Jésus crucifié qui meurt sur la croix, abandonné de la plupart des siens, renié par les plus fidèles ; Jésus victime innocente offrant sa vie pour le salut de tous, qui se donne par amour pour toute l’humanité, par amour pour chacun d’entre nous, sublimation de l’Amour

Samedi Saint : Jésus repose dans la mort, l’humanité pleure et prie.

Pâques : Jésus glorieux, Jésus ressuscité sauveur du monde

Jésus ressuscité, Jésus le Vivant, sorti du tombeau vainqueur de la mort et du péché, Jésus sauveur, Jésus glorieux, roi de l’univers. Jésus qui apparaît de nombreuses fois à ses apôtre et ses proches, témoignant de la vérité de sa résurrection.
Jésus qui s’élève dans sa gloire et monte vers son Père, d’où il nous envoie l’Esprit Saint pour nous guider, Jésus qui reviendra dans cette même gloire lorsque les temps seront accomplis pour nous emmener avec Lui dans le Royaume de Dieu.
Jésus qui s’élève dans sa gloire et monte vers son Père, d’où il nous envoie l’Esprit Saint pour nous guider, Jésus qui reviendra dans cette même gloire lorsque les temps seront accomplis pour nous emmener avec Lui dans le Royaume de Dieu.

Père Jean-Hugues Malraison


HOMÉLIE DU JEUDI SAINT 2020

Au cours de la Messe de la Cène du Seigneur, le dernier repas du Christ avec ses Apôtres la veille de sa mort sur la Croix,

« l’Église commémore [trois choses] : l’institution de l’Eucharistie, le sacerdoce ministériel et le commandement nouveau de la charité, laissés par Jésus à ses disciples » (Benoît XVI). Je voudrais axer cette brève méditation essentiellement sur l’institution de l’Eucharistie et sur le don du commandement nouveau de la charité.

L’institution de l’Eucharistie par Jésus souligne un aspect capital de la messe, à savoir qu’elle est un sacrifice. Chaque fois que nous célébrons la sainte messe, chacun de nous est rendu contemporain de la Croix du Christ. L’Eucharistie « rend présent et actualise le sacrifice que le Christ a offert à son Père, une fois pour toutes, sur la Croix, en faveur de l’humanité » (Catéchisme de l’Église Catholique). A ce titre, Jésus est l’Agneau de la Pâque nouvelle, qui rappelle l’agneau dont Dieu s’était servi pour réaliser la libération du peuple juif de l’esclavage. Jésus est la victime pour nous libérer de l’esclavage du péché, il est le « pain rompu pour un monde nouveau ».

En instituant le saint sacrifice de la messe le Jeudi saint, Il a dit : « Faites cela en mémoire de moi ». Par ces paroles, il s’est donné à nous qui sommes son Eglise dans la confiance, par amour, sans distinction aucune. Sous les espèces du pain et du vin, Il se rend présent avec son corps donné et avec son sang versé.

Il nous faut accueillir avec joie et dans l’action de grâce ce don offert par amour pour le salut du monde. Même lorsque nous suivons la messe de loin en cette période particulière de confinement. Au moment de la communion, nous pouvons faire une communion spirituelle en récitant par exemple cette belle prière que le pape François nous a proposée le 21 mars dernier :

« Mon Jésus, je crois que tu es réellement présent dans le Très-Saint Sacrement de l’autel. Je t’aime par-dessus toute chose et mon âme te désire. Puisqu’à présent je ne peux pas te recevoir de façon sacramentelle, viens au moins spirituellement dans mon cœur. Et comme tu es venu, je t’embrasse et je m’unis entièrement à toi. Ne permets pas que je sois jamais séparé de toi ».

L’Évangile du Jeudi saint nous révèle une caractéristique importante du sacrement de l’Eucharistie. Saint Jean, à la différence des autres évangélistes qui relatent l’institution de l’Eucharistie, rapporte, à la place, l’épisode du lavement des pieds par Jésus, qui « aima les siens jusqu’au bout » (Jn 13, 1b). Comme pour dire qu’« On ne peut pas comprendre l’Institution de l’Eucharistie sans entrer dans la logique de l’Amour. L’Amour conduit à se donner. C’est sa caractéristique principale […] L’Eucharistie, autre forme du don de Jésus, est la plus haute manifestation ici-bas sur terre de l’Amour. Par conséquent, tous ceux qui fréquentent ce sacrement, en le recevant physiquement, spirituellement, en l’adorant, ont accès à la plus haute source de l’Amour qui se déverse sur le monde et dans nos vies ». Remplis de l’amour de Jésus, nous devons, nous aussi, comme lui, nous laver mutuellement les pieds, c’est-à-dire nous rendre mutuellement service, car « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous » (Jn 13, 15).

L’épreuve que nous traversons en cette période peut être l’occasion pour nous de percevoir cet appel à la charité. Comme nous l’a récemment rappelé le pape François, à l’occasion de la bénédiction ‘‘à la ville et au monde’’, nous sommes « tous appelés à ramer ensemble, tous ayant besoin de nous réconforter mutuellement […] Le Seigneur nous invite à réveiller puis à activer la solidarité et l’espérance capables de donner stabilité, soutien et sens en ces heures où tout semble faire naufrage. Le Seigneur se réveille pour réveiller et raviver notre foi pascale ».


Père Basile