HOMÉLIE DE LA VEILLÉE PASCALE ANNÉE A ( Mat 28,1-10)

« Au matin de Pâques, premier jour de la semaine, Dieu a ressuscité Jésus »  Le fils de Dieu,  Dieu lui-même, après une vraie vie d’homme a été mis à mort. Et, alors qu’il était depuis trois jours au tombeau, voici que deux femmes, celles-là même qui étaient au pied de la croix,  sont les témoins d’une scène incroyable : un grand tremblement de terre, puis un ange roule la lourde pierre qui fermait  le tombeau, s’assoit  dessus, et leur parle : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus, le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. »

Même si les détails varient d’un  évangéliste à l’autre, tout cela nous est bien connu. Comme sont bien connus les récits que nous avons entendus dans les lectures de cette veillée.
C’est précisément parce que nous les connaissons bien,  que nous risquons de banaliser cette histoire du Peuple de Dieu et de la lire comme un  récit historique, une sorte de thriller au dénouement heureux.
Ces récits,  et bien d’autres, que nous livre la Bible disent Dieu à travers l’histoire de son peuple.  Ils disent aussi  notre histoire, à nous hommes et femmes  d’aujourd’hui. Celle de l’humanité avec laquelle Dieu a fait alliance.
Le Dieu qui nous a créés, n’est pas le grand horloger, dixit Voltaire, qui,  une  fois la création achevée le 6ème jour,  la laisse aller à « vau-l’eau »
Dieu est partie prenante, solidaire de la vie des hommes qu’il a créés, Il la poursuit avec eux.
Il se définit comme « je suis ». Celui qui était,  qui est, et qui sera.

Il nous guide, comme Il a guidé Moïse à travers le désert, pour nous conduire à la liberté, nous libérer de l’esclavage du mal. Même si pour nous la route est cahoteuse, c’est toujours  le bien qu’Il fera triompher pour nous.
Le Dieu qui nous crée sans cesse,  veut notre bonheur. II nous comble de biens, à notre insu. « Écoutez ma parole et vous vivrez ». Il nous relève nous remet debout,  nous ressuscite.  
Dieu  a parlé à ce peuple à la nuque raide, mais Il ne s’est pas montré. Alors Il s’est donné à voir en Jésus-Christ.
Par son incarnation, Dieu a  concrètement rejoint notre histoire, l’histoire des Hommes.
Il a fait alliance avec l’humanité. Cette alliance  est scellée en Jésus Christ.
Jésus est fils de Dieu : N Il a fait alliance avec l’humanité. Cette alliance  est scellée en Jésus Christ.
Jésus est mort : nous mourrons
Jésus est ressuscité : Nous ressusciterons au jour que Dieu a choisi à la fin des temps.


Le tombeau  vide n’est pas une preuve de la Résurrection  mais il est un signe, un signe qui suscite la foi, un signe d’espérance  car l’homme  n’est pas voué au néant,  mais à la vie.
La résurrection du Christ annonce la notre : « Si le Christ n’est pas ressuscité dit saint Paul, notre foi est vaine  et vaine est notre espérance. »µ
Le Christ en  passant de la vie à la mort, des ténèbres à la lumière,  a fait de nous des vivants . Il nous a ouvert une voie d’Espérance.
Le risque pour nous,  Hommes de peu de foi, c’est que cet évènement  soit considéré comme parallèle à notre vie , alors qu’il en est l’essence. Il en donne le sens.
L’emploi du passé pour dire la résurrection  accentue encore ce risque. Le Christ n’a pas seulement été ressuscité, IL EST RESSUSCITE ; IL EST VIVANT. Il ressuscite tous les jours, et nous avec lui.
L’emploi du passé pour dire la résurrection  accentue encore ce risque. Le Christ n’a pas seulement été ressuscité, IL EST RESSUSCITE ; IL EST VIVANT. Il ressuscite tous les jours, et nous avec lui.
La résurrection n’est pas un acte isolé. C’est toute l’humanité qui bénéficie de ce don gratuit de Dieu : son amour
A travers  l’épidémie du  Coronavirus  que nous vivons actuellement, Dieu nous fait signe.  Pour porter notre fardeau, certes.  Mais peut être aussi pour nous parler,  et nous dire que nous faisons fausse route : Que  notre science si puissante si nécessaire  doit servir le  bien de l’humanité et non  son dévoiement ;   que la nature,  environnementale et humaine,  si  merveilleuse, si riche,  si forte dans sa résilience ,  ne peut pas être provoquée impunément ,sauf à se rebeller  et à reprendre ses droits originels .
C’est chaque jour, à chaque instant que le tombeau est vide,  que le Christ nous relève en se relevant.
C’est chaque jour, à chaque instant qu’il nous envoie en   Galilée,  là où tout  a commencé, au carrefour des nations,  là où Il nous attend pour nous dire : « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » . Amen

B.Buisson

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