Célébration des Rameaux

« C’est avec une grande joie que la catéchèse et l’aumônerie de nos deux paroisses se sont retrouvées le samedi 27 mars 2021 matin en l’église d’Anjou pour la célébration des Rameaux.

Ce ne sont pas moins de 34 jeunes et 40 parents qui ont répondus présents à cette invitation qui leur a été faite. Preuve, s’il en fallait une, que nous sommes tous désireux de poursuivre nos activités ensemble.

Ce rassemblement a été l’occasion de revivre ensemble l’entrée de Jésus-Christ à Jérusalem, notamment grâce aux jeunes de la catéchèse qui ont illustré la lecture par une scène dont ils étaient les acteurs.

Nous avons ensuite vécu le chemin de Croix du Christ.

Cette rencontre, qui se voulait intergénérationnelle, a permis aux parents de partager avec leurs enfants cette entrée dans la Semaine Sainte. »

Samedi Saint 3 Avril – VIGILE PASCALE

Alors que l’an dernier, à la même époque, nous ne pouvions nous rassembler en communauté pour allumer le cierge pascal, c’est dans une grande joie que notre paroisse s’est retrouvée dans l’église de Bougé ce samedi 3 avril à 14h. Une cinquantaine de fidèles étaient présents cierges à la main pour marcher dans cette longue nuit vers Pâques. Après la bénédiction du cierge et de l’eau pascales, le père Davy invitait l’assemblée dans son homélie à contempler les trois attitudes présentes dans l’Évangile. Celui des femmes qui, « de grand matin, le premier jour de la semaine, se rendent au tombeau dès le lever du soleil ». Des femmes qui nous disent la confiance et l’élan du croyant, « elles ne savent pas ce qu’elles vont trouver, elles sont pleines de doute et d’interrogations pratiques pourtant : elles vont au Tombeau, elles font confiance ». Vient ensuite le temps de la  « frayeur, face à ce Mystère qui les dépasse », face à l’incompréhension de cette réalité beaucoup trop grande pour elles. « La réalité de la Résurrection s’impose à elles, elles sont en plein dedans, comme saisies ». Et pourtant, par l’ange, ce « jeune homme vêtu de blanc », elles sont invitées à témoigner. « Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : “Il vous précède en Galilée.” Elles sont rassurées : « Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. » puis envoyées. Le Père compte sur elles, elles font partie de Son projet d’annonce et d’amour.Dieu appelle à lui, Dieu bouleverse nos cœurs, Dieu nous envoie témoigner. Ces femmes de la première heure viennent nous montrer l’itinéraire et le parcours de foi auquel le Père nous invite, chacun et chacune, dans la réalité de vie qui est la nôtre. Cette découverte de Son : Amour Lumineux et Libérateur Envoyé Uniquement dans notre Intérêt Amen ! ALLÉLUIA ! Christ est Ressuscité, il est vraiment Ressuscité .

Émilie Rey

Pâques 2021

Frères et sœurs, le tombeau vide au matin de Pâques, met l’histoire à rude épreuve. Certes, dans les livres des collégiens ou des lycéens, on dit quand même « selon les chrétiens, le Christ ‘serait’ ressuscité ».
Mais la recherche historique comme la recherche scientifique ne se satisfait pas de zones d’ombres dont on ne sait rien de certain. Ainsi admet-on aujourd’hui d’un évènement qui se produit, et qui statistiquement n’avait absolument aucune possibilité d’arriver, d’être un évènement « informé », c’est-à-dire qui avait en lui une information qui a permis à l’impensable de se produire. Une information qui lui vient d’ailleurs, qui écarte le hasard pour y mettre un programme. Ainsi parle t’on aujourd’hui de la vie : que dans les temps les plus reculés, les cellules vivantes aient un jour délégué une partie de leur intelligence à un corps tout entier qui se formait, constitue un évènement informé. Que les cellules puis tous les organes aient choisis de coopérer constitue un autre évènement informé, c’est-à-dire qu’ils avaient en eux une information qui leur a demandé de le faire.
Que le tombeau du Christ soit vide au matin de Pâques répond d’une certaine façon à une information. Car un tombeau vide, ça ne se termine pas autrement qu’un article plus ou moins développé dans un journal, et ne tient pas l’actualité plus de 8 jours. En tous cas, ça ne peut pas donner au fil des siècles et au bas mot, des dizaines de millions de publications et autres travaux de recherches, des constructions de plusieurs centaines de milliers de bâtiments, des millions et des millions de fidèles qui professent leur foi pour se trouver, 2000 ans plus tard, deux milliards qui disent « je crois » et autant qui disent « peut être que »…
Alors cette information, il faut bien arriver à la nommer. Et elle se met à nous parler, lorsque nous méditons les écritures, et lorsque, notre intelligence devenant trop courte, c’est tout notre être qui se met à frémir et entrevoir ce que l’on osait à peine espérer…
Pâques, c’est d’abord la croix qui parle et qui est victorieuse. Cette croix devant laquelle on se voit pécheurs jusqu’au fond de l’être, mais devant laquelle on se sait pardonné par le plus grand amour ; cette croix qui nous dit d’aller apporter le pardon et l’espoir au cœur de ce monde blessé et meurtri… De lui porter la résurrection
Pâques, c’est Marie Madeleine qui nous parle comme dans la belle séquence Pascale que nous venons d’entendre : « Dis-nous, Marie, qu’as-tu vu en chemin ?  J’ai vu le sépulcre du Christ vivant, j’ai vu la gloire du Ressuscité. J’ai vu le suaire et les vêtements. » Ce sont ces mêmes signes qu’a vu l’apôtre Jean, qui court comme il peut. Il vit et il crut, comme Marie, qui conclut ainsi son poème : « Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! » Et maintenant, chacun de nous, toute l’Église, toute la création peut chanter la dernière strophe de la séquence  « Nous le savons : le Christ est vraiment ressuscité des morts. Et toi, Roi victorieux, prends nous tous en pitié ! »
Oui, prends nous en pitié, toi qui a relevé les exclus ; toi qui a touché les lépreux ; toi qui a donné un nom aux anonymes ; toi qui a pris sur tes épaules la brebis perdue ; toi qui a accueilli les enfants ; toi qui a séché les larmes des mères.
Cette pitié, c’est cette miséricorde implorée par le larron sur la croix ; c’est cette miséricorde reçue par le fils prodigue qui revient à la maison ; c’est cette miséricorde invoquée silencieusement par la femme adultère devant Jésus qui ne la condamne pas ; c’est cette miséricorde qui fera de Pierre qui l’a renié, le socle de son Eglise ; c’est cette miséricorde qui aujourd’hui devient victoire et certitude : « Oui, Christ est vraiment ressuscité ! Alléluia !» 
Christ, prends nous avec toi dans ta résurrection…

MESSAGE AUX JEUNES Rameaux 2021

« Hosanna au plus haut des cieux ». Tel est le cri de la foule qui acclame son Seigneur. Avec elle, nous crions nous aussi : « Hosanna au plus haut des cieux »


Chers Jeunes,
Jésus-Christ qui entre à Jérusalem au milieu de nos cris et nos ovations va sortir du tombeau, Lui le Premier-né d’entre les morts. C’est Pâques, le grand passage de notre Seigneur de ce monde vers le Père. Voilà la Bonne Nouvelle, l’heureux message de la Résurrection que je viens vous partager.
Oui, Bonne Nouvelle pour nous aujourd’hui ! La Foi qui est confiance, fidélité, reconnaissance trouve son sens en cette Bonne Nouvelle de la résurrection de Jésus : Vivons dans la confiance en Dieu qui veille sur nous, en ce temps de grande peur.
Oui, Bonne Nouvelle pour nous aujourd’hui ! L’Espérance qui est force de mobilisation et d’activité, certitude en l’avenir, joie de vivre trouve raison en cette Bonne Nouvelle de la résurrection de Jésus : Espérons contre toute espérance au cœur de ce monde qui manque de paix que Dieu Seul donne.
Oui, Bonne Nouvelle pour nous aujourd’hui ! L’Amour qui est vie, bien ultime, vérité suprême trouve source en cette Bonne Nouvelle de la résurrection de Jésus : Avançons sur cette terre, éclairés par cette vérité suprême qui nous rends capables de connaître Dieu, l’aimer et le servir, en nos frères et sœurs en humanité.
Chers Jeunes, « Hosanna au plus haut des cieux ». Crions, crions, crions cette Bonne Nouvelle ! Ne laissons pas nous voler cette liberté de crier cette Bonne Nouvelle ! Ne cédons pas à la peur qui fait douter, à la désespérance qui décourage et à l’indifférence qui méprise ! N’ayons pas honte de témoigner ! Allons ! Osons ! Crions !
Chers Jeunes, « Hosanna au plus haut des cieux ». Crions, crions, crions cette Bonne Nouvelle ! Portons en nous et autour de nous cette merveille de la vie qu’est Jésus-Christ ! Bénissons, acclamons et louons Jésus pour les siècles des siècles ! Allons ! Osons ! Crions !
Bonne Semaine Sainte ! Saint Triduum Pascal ! Joyeuse fête de Pâques ! Père Davy B. B.

Église d’Anjou,
Paroisse Notre Dame des Sources en Sanne-Dolon.

DIMANCHE DES RAMEAUX ET DE LA PASSION « B » Marc (11, 1-10) ; Isaïe (50,4-7) ; Ps 21 (22) ; Philippiens (2, 6-11) ; Marc (14, 1 – 15, 47)

Le contraste est saisissant entre les deux cortèges, celui dit des Rameaux et celui qu’on appelle le cortège du chemin de croix. En ce dimanche, notre regard se porte vers l’un et l’autre de ces deux cortèges, comme deux faces du même mystère pascal : dans l’une, Jésus triomphe sur un tapis de manteaux et de feuillages, au milieu des palmes qui s’agitent et des clameurs qui fusent ; et dans l’autre, il est écrasé sous le poids du bois de la croix et conduit vers Golgotha comme on emmène un agneau à l’abattoir. « Qui donc est cet homme ? ». C’est une invitation à faire de notre écoute des récits de l’entrée à Jérusalem et de la Passion, la même question : « Sur ces acclamations nourries d’Hosanna et sur cette croix, dans ce supplice horrible et immérité, qui es-tu pour le monde ? Qui es-tu pour moi ?
Pour le monde comme pour moi, tu es le « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! », notre salut, notre santé et notre paix. C’est là notre foi et notre espérance, tout l’amour qui nous anime pour ton Saint Nom.
Pour le monde comme pour moi, tu es celui qui est allé au bout de nos propres questions les plus angoissées : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Dieu, alors, nous abandonne-t-il ? Aujourd’hui, pourquoi nous soumet-il à telle épreuve ? (Qui peut être soit la maladie, soit la crise sanitaire, soit les conflits armés, soit les attaques meurtrières, soit les agressions sous toutes les formes, soit la dépression morale et psychique, soit la dictature, soit l’échec quelconque, soit le mensonge, soit le mépris, soit la haine, soit le grand âge, etc…)
Par Jésus, avec Lui et en Lui, tous nos pourquoi sont assumés dans son cri : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Ce n’est pas un total abandon puisque Jésus l’interroge. Tant que nous questionneront Dieu, nous serons avec Dieu. Et si toutes nos questions pouvaient ouvrir la Voie qui mène vers Lui, apporter la Vérité de son cœur et donner la Vie qui sans fin, demeure ! Que cette liturgie nous procure la grâce de vivre cette semaine sainte qui devant nous s’ouvre ; la semaine du grand passage. Père Davy B. B.

HOMÉLIE DU 21 MARS 2021 5ème dimanche de carême B Jérémie 31,31-34 ; Hébreux 5,7-9 ; Jean 12,20-33

« Au commencement était le verbe. Et le verbe s’est fait chair » Jean 1,1.14 Dès le début de son Évangile, l’évangéliste Jean précise sa pensée. C’est de la chair, c.à.d. de l’homme dans sa fragilité dont il va parler. Et c’est dans cet homme que Dieu se donne à voir.
Ainsi nous lisons dons son Évangile, non pas une chronique de la vie de Jésus, (que ferons Matthieu, Marc et Luc) mais des scènes fortes de cette vie d’homme de Jésus qui est Dieu : les noces de Cana, la samaritaine, la multiplication des pains, la marche sur les eaux, la résurrection de Lazare.
Dans le récit que nous venons d’entendre, Jésus est un homme connu, un certain nombre de prodiges lui valent la réputation de prophète, ne vient—t’il pas de ressusciter Lazare. ?
Au milieu de la foule qui se rend à Jérusalem pour la Pâque, il est acclamé comme celui qui va libérer le peuple juif de l’occupant. Il entre donc triomphalement à Jérusalem. On étend des manteaux sous ses pieds, on agite des palmes (c’est notre fête des Rameaux).
Parmi la foule il y a aussi des grecs, qui ne sont pas grecs, mais étrangers, ce sont des païens sympathisants du judaïsme qui n’ont cependant pas franchi le pas de la circoncision.
Ces étrangers veulent voir Jésus. Traduit dans notre langage actuel, cela signifie qu’ils veulent croire en Jésus, le suivre, devenir disciples.
Comme étrangers, ils ont besoin d’interprètes, ils feront appel à Philippe et André, habitants comme eux, de Galilée terre étrangère, cosmopolite et païenne.
Bien sûr, ces étrangers ne sont pas nommés par hasard. Ils attestent que la mission de Jésus est de rassembler juifs et païens en un seul peuple.
« C’est lui, le Christ qui est notre paix, des deux, Israël et les païens, il a fait un seul peuple ; par sa chair crucifiée, il a fait tomber ce qui les séparait, le mur de la haine ». (Ep 2,14)
La réponse de Jésus, interpelé par Philippe et André, surprend ses
interlocuteurs. «
L’heure est venue pour le fils de l’Homme, d’être glorifié »
L’heure est venue : cette formule souvent utilisée par Jean, signifie qu’un moment important de l’histoire du salut est arrivé. En l’occurrence, ici, le moment est venu pour Jésus d’entrer dans sa passion.
L’heure est venue pour le fils de l’homme d’être glorifié : Ici la gloire n’est pas la célébrité humaine aléatoire et fugace, c’est pour Jésus le moment d’entrer dans la vie éternelle en passant par la mort et la résurrection.
Mais comment ses interlocuteurs pourraient-ils comprendre que Jésus annonce sa mort ? Le Messie, le fils de Dieu ne peut pas mourir. « Nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les juifs, folie pour les peuples païens » (1 Co 1,23)
Alors, comme souvent, pour se faire comprendre, Jésus prend un exemple dans la vie ordinaire (encore cette vie des hommes chère à St Jean)
Le grain de blé. II n’est pas nécessaire d’être diplômé d’agronomie pour savoir qu’il doit disparaître en terre pour donner une belle tige portant un épi généreux. S’il reste bien au sec dans le grenier il ne portera pas de grains. C’est sa mort qui sera génératrice de vie.
Chacun peut comprendre maintenant que Jésus doit mourir, non pas pour se sauver, pour s’évader de sa condition d’homme, mais pour sauver la multitude c.à.d. l’humanité entière. Car il ne s’agit pas tant de mourir pour vivre que mourir et porter du fruit.
Ce passage est souvent utilisé pour les funérailles. C’est un moyen simple de faire comprendre qu’à la suite du Christ, la mort si elle est un passage obligé n’est pas la fin de tout mais le début d’une vie nouvelle et éternelle dans la plénitude de l’amour de Dieu. La mort n’est pas une punition, elle est au contraire notre récompense, un tremplin vers la vie éternelle.
En disant cela, me revient à l’esprit cette citation d’A. de Saint Exupéry dans Citadelle. II disait à la mort de son père : « Je compris ce jour-là que ce n’était pas un cadavre qu’on ensevelissait, mais une provision qu’on engrangeait. »
Cependant cette récompense n’entraîne pas à la passivité. Puisque nous sommes rachetés par le Christ, sauvés par le Christ, cela ne signifie pas que nous pouvons attendre, les bras croisés, la mort libératrice. « Celui qui aime sa vie la perd, celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle »
Comme le Christ, à son exemple, nous sommes invités à participer au salut, en donnant nous aussi notre vie.
Donner sa vie, ce n’est pas se donner la mort. Donner sa vie, c’est donner de sa vie, c.à.d. de son temps, de ses compétences pour faire exister l’autre. Donc, donner sa vie, c’est aimer. Nous avons reçu la vie en cadeau, il est somme tout logique, que nous donnions un peu de notre vie en cadeau ; c’est la condition pour que d’autres vivent.
Nous n’aurons jamais fini d’aimer à plein temps. Nous ne pourrons jamais égaler le Christ qui a fait le don parfait de sa vie. Mais nous ne devons pas pour autant nous culpabiliser jusqu’à la paralysie. Tous et chacun nous donnons de notre vie que ce soit comme parents, éducateurs, bénévoles etc.
Imparfaitement bien sûr, mais avec nos moyens, avec nos limites, avec notre souci du lendemain.
Mère Térésa disait : « Nous ne serons pas jugés sur ce que nous avons fait mais sur l’amour que nous avons mis à le faire. »
Peut-être en ce temps de carême pouvons-nous faire le don d’un peu plus de notre vie, avec encore plus d’attention, encore un peu plus d’amour.
Ainsi Dieu sera glorifié car : La Gloire de Dieu c’est l’homme vivant. Et nous serons, nous aussi, glorifiés : car la gloire de l’homme c’est de voir Dieu. (Saint Irénée)
Bernard Buisson 21 Mars 2021

Homélie du 4ème Dimanche de Carême.

« De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle » Jn 3, 14-15
Pour comprendre cette comparaison faite par Jésus il nous faut d’abord regarder le peuple Hébreu dans la traversée du désert.
Depuis l’aube de l’humanité l’homme est marqué par le péché, individuel ou collectif, qui le détourne de l’Amour de Dieu.
« Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées » Jn 3, 20
Nous en voyons un exemple dans la 1ère lecture, à Jérusalem au temps du roi Sédécias, où le peuple et les prêtres se livrent à l’idolâtrie.
« Sous le règne de Sédécias, tous les chefs des prêtres et le peuple multipliaient les infidélités, en imitant toutes les abominations des nations païennes, et ils profanaient la Maison que le SEIGNEUR avait consacrée à Jérusalem. » 2 Chr 36, 14
En remontant de quelques siècles, le peuple Hébreu suivait Moïse qui les avait fait sortir de l’exil en Égypte. La traversée du désert durera 40 ans, le temps de purifier le peuple pour qu’il abandonne les divinités égyptiennes et revienne à Dieu. Les 40 jours du carême que nous vivons actuellement, sont aussi pour nous ce temps de purification, de retour à l’essentiel, la Parole et l’Amour de Dieu.
Dans le désert du Sinaï les Hébreux ont été confrontés à plusieurs difficultés qui les ont amené à récriminer contre Moïse et son Dieu.
La faim, Dieu y pourvoit par la manne, la soif, Dieu permet à Moïse de faire jaillir une source, et l’épisode où ils étaient assaillis par des serpents venimeux qui fait mourir beaucoup d’hommes.
Comme ils n’ont pas la conscience tranquille, les Hébreux sont convaincus que c’est une punition que Dieu leur envoie. Ils se tournent alors vers le prophète :
« Nous avons péché en critiquant le SEIGNEUR et en te critiquant ; intercède auprès du SEIGNEUR pour qu’il éloigne de nous les serpents ! »
La réponse de Dieu à Moïse paraît surprenante .
« Fais faire un serpent brûlant en airin et fixe-le à une hampe : quiconque aura été mordu et le regardera aura la vie sauve. » Nb 21, 7-9
En fait il s’agit d’une croyance païenne répandue dans le peuple, mais dont
l’efficacité semble discutable. (Notons que c’est sans doute de cette coutume qu’est né le caducée, emblème des médecins qui apportent la guérison.)
Moïse fit un serpent d’airain et le fixa à une hampe ; et lorsqu’un serpent mordait un homme, celui-ci regardait le serpent d’airain et il avait la vie sauve. A première vue, cela semble relever de la magie, pourtant Dieu va se servir de cette coutume pour convertir le peuple et transformer ce qui était jusqu’ici un acte magique en acte de foi.
Moïse ne va pas brusquer pas le peuple en s’opposant et lui dit de faire comme ils ont l’habitude de faire, mais de ne pas se tromper de dieu : il n’existe qu’un seul Dieu, celui qui les a libérés d’Égypte. « Faites-vous un serpent, et regardez-le. Croyez cependant que celui qui vous guérit, c’est le Seigneur, ce n’est pas le serpent. »
Ainsi en levant les yeux vers le ciel, vers le serpent élevé sur le bois c’est vers Dieu qu’ils regardent, lui seul pouvant les guérir et les sauver.
Dans le passage de l’Évangile de Jean entendu ce matin Jésus reprend cet exemple à son propre compte.
« De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle » Jn 3, 14-15
De la même manière qu’il suffisait de lever les yeux avec foi vers le Dieu de l’Alliance pour être guéri physiquement, désormais, il suffit de lever les yeux avec foi vers le Christ en croix pour obtenir la guérison spirituelle.
Lever les yeux et regarder la croix c’est croire en Jésus sauveur qui apporte le salut à tous les pécheurs par sa mort et sa résurrection. C’est reconnaître en Lui l’amour infini de Dieu. C’est écouter sa Parole et la mettre en pratique. Lever les yeux vers la croix veut dire croire en Jésus sauveur, reconnaître en lui l’amour même de Dieu. Face à la proposition d’amour de Dieu, notre réponse peut être celle de l’accueil, la foi mais aussi le refus car nous sommes libres.
« Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ » nous dit St Paul dans la 2è lecture Ep 2, 4-5
« Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que
quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » Jn 3, 16-17
Désormais, en Jésus, c’est tout homme, c’est le monde entier, qui est invité à croire pour vivre et accueillir le salut.
Alors chaque fois que nous sentons en nous la morsure mortelle du péché puissions nous lever les yeux vers le Seigneur, vers le Christ rédempteur élevé sur le bois de la croix.
« Tout homme qui croit en lui obtiendra la vie éternelle »
Père Jean-Hugues Malraison
4è dimanche de carême.


Célébration de l’appel décisif pour catéchumène

Les parents de Sandra habitent Assieu. Avec Christopher Da Silva ils ont préparé leur mariage avec Père Jean-Hugues et c’est à cette occasion qu’elle a demandé à recevoir le Baptême.

Son catéchuménat a commencé le 7 décembre 2019, très motivée pour rentrer pleinement dans la maison de Dieu.

Pour mieux connaitre le Dieu de son enfance et répondre à l’appel de Jésus-Christ qui est le chemin, la vérité et la vie.

Évangile de la Samaritaine

Dans l’évangile de ce jour, Jésus ne vient pas en marchant sur l’eau, il ne parle pas à une immense foule de 5000 personnes, il ne participe pas non plus à une fête où il va changer l’eau en vin. Non. Aujourd’hui, Jésus se met dans un comportement humain des plus simples : il fait chaud, il a soif, il voit une femme et il va lui demander à boire… 
Il a donc besoin de cette femme pour qu’elle lui donne de l’eau, et c’est lui qui le premier se fait demandeur, c’est lui le fils de Dieu qui se met à son niveau, qui vient s’asseoir sur la margelle. Les disciples lui reprocheront bien cette attitude, parler à une femme qu’il ne connaît pas, qui plus est une samaritaine… Car pour redonner l’espoir à cette Samaritaine au puits de Jacob, Jésus transgresse tous les tabous : le tabou racial, le tabou sexuel et le tabou religieux. Mais Jésus est un homme libre. Il ne croit pas aux blocages définitifs, ni aux étiquettes blessantes, ni aux rancœurs ancestrales ; mais il sait redonner l’espoir à ceux et celles qui sont abattus par les difficultés de la vie : «Venez à moi vous tous qui souffrez et qui ployez sous le poids du fardeau et moi je vous soulagerai.» nous dira t-il un peu plus loin dans l’évangile.
Et Jésus va écouter cette femme ; il est attentif à ce qu’elle vit, à ce qu’elle est, à son histoire, à ses blessures… et à ses soifs. Il sait quelles sont ses soifs. Il connait son cœur, et il va être respectueux, pédagogue, et partant de ses désirs, il va lui permettre de découvrir des désirs encore plus grands, des désirs qui ne lui paraissaient même pas accessibles…
C’est maintenant la Samaritaine qui est demandeuse « Seigneur donne la moi cette eau ». C’est maintenant elle qui a soif, à travers cette conversation devant le puits, à travers ces paroles bienveillantes, où la femme découvre une autre soif beaucoup plus profonde. Oui, Jésus creuse un puits dans cette nouvelle créature, un puits qui devient source d’eau vive et de fécondité. Il lui révèle qu’elle vaut beaucoup plus que la somme de tous ses échecs. Reconnaissant le Christ, le cœur de cette femme est sauvé. Dans sa vie superficielle, desséchée par une existence trop terre à terre, une source d’eau vive a jailli. Elle n’a plus que faire de ce puits et de sa cruche. Elle court communiquer ce qu’elle vient de découvrir, Celui qu’elle vient de découvrir. Cette Samaritaine qui a cherché son bonheur et sa vérité dans ses amours passagers, et qui n’a connu que des échecs, est consumée d’une autre soif que le Christ lui permet d’étancher. Elle n’aura donc plus jamais «soif» car la source d’eau vive est en elle et elle sait maintenant qu’elle est aimée de Dieu.
Et nous, que sommes-nous venus chercher ou demander dans cette église aujourd’hui ? Nous savons que nos demandes les plus fortes dépassent un verre d’eau pour passer une soif passagère. Nous sommes là, avec nos demandes les plus profondes, pour ceux que nous aimons, pour nous-mêmes peut être aussi. Comme vous Lola et Sandra qui venez chercher le baptême, puissions-nous remplir notre cœur de ce Dieu qui vient nous dire son amour, qui vient constamment nous dire, comme à la Samaritaine, que nous sommes beaucoup plus grands que tous nos échecs cumulés.
Mais Dieu nous laisse libre. Libre de répondre ; libre de le suivre. Dans la table de la Loi que nous avons entendu en première lecture, Dieu commence par nous donner la liberté « Je suis ton Dieu qui t’as donné la liberté » Un telle confiance en l’homme ne sera-t-elle jamais atteinte dans nos sociétés ?
Thierry MERLE, diacre