15 août 2021

Quelle belle célébration du 15 août cette année encore. Les années se suivent et se ressemblent car cette messe qu’un nombre toujours aussi imposant de fidèle de tous les villages environnants aiment à partager et un beau moment de recueillement et d’amitié.

 Il faut dire aussi que Le Père Davy, Thierry notre Diacre, Agnès et Béatrice, Fred contribuent à la réussite de cette messe par leurs mots toujours remplis d’empathie et de bienveillance, leur belle musique et chants si bien interprétés, et une sono « au top ». Les hospitaliers qui revenaient de leur traditionnel pèlerinage à Lourdes, ou cette année il n’avait pas emmené de malades, étaient bien présents aussi.

Une équipe dynamique se charge d’organiser ce rassemblement dans les meilleures conditions possibles. L’assemblée apprécie ce temps fort de l’année liturgique et le fait de prier aussi nombreux réunis dans le silence, au pied de cette Madone qui surplombe notre belle  région, apporte à tout le monde la force de continuer son chemin. « 

Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, dimanche 15 août 2021

La liturgie de la solennité de l’Assomption de la Vierge Marie nous propose en première
lecture un passage du livre de l’apocalypse, dans lequel St Jean va employer plusieurs
signes et symboles pour faire comprendre le sens de la vision qu’il a reçue.
« Le sanctuaire de Dieu, qui est dans le ciel, s’ouvrit, et l’Arche de son Alliance apparut
dans le sanctuaire.Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil
pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. »
Celui de l’arche d’alliance d’abord : Pour St Jean, c’est le signe que la fin des temps est
arrivée : l’Alliance éternelle de Dieu avec l’humanité est enfin définitivement accomplie.
Dieu est présent dans l’arche, celle qui précédait le peuple dans le désert, celle qui est
au cœur du Temple.
Le second signe est celui de la femme :
la femme décrite dans l’Apocalypse symbolise le peuple d’Israël, les 12 étoiles
couronnant sa tête représentent les 12 tribus d’Israël de l’Ancien Testament, tout le
peuple précurseur. Avec l’avènement du Christ et les temps messianiques du Nouveau
Testament, nous le savons la révélation s’ouvre au monde entier, à toute l’humanité.
Cette vision nous montre le temps de l’Église naissante. Cette femme qui embrasse
tout le cosmos est L’Église, épouse du Christ, et en elle Marie, que Jésus sur la croix
nous a donnée comme mère en la confiant à St Jean.
« Elle est enceinte, elle crie, dans les douleurs et la torture d’un enfantement. »
Un enfantement douloureux, comme pour la naissance de l’Église, image forte pour les
premiers disciples du Christ affrontés à la persécution ; mais Jean vient leur dire un
message d’espérance : vous êtes en train d’enfanter l’humanité nouvelle, dans le
Christ. Ce symbole de la femme enceinte associé à celui du Temple ouvert et de
l’arche d’alliance est très profond. Il nous dit que le mystère de la maternité, en Marie,
est assumé dans la Gloire, qu’il est porteur de la présence divine. Quel beau signe
d’espérance pour notre époque où l’on cherche à dévaloriser, à instrumentaliser la
maternité. Le Dragon qui se tenait devant la femme afin de dévorer l’enfant dès sa
naissance n’est-il pas à l’œuvre aujourd’hui, cherchant à détruire l’enfant dans le sein
de sa mère ?
« La femme mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les
nations, les conduisant avec un sceptre de fer. L’enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu
et de son trône. »
Cet enfant c’est le Christ, le bon berger, le messie attendu par Israël, le Sauveur que
Dieu envoie à toute l’humanité, Jésus ressuscité, élevé dans la gloire, lui le Roi de
l’univers à travers tous les siècles, qui reviendra dans sa gloire nous ouvrir
définitivement les portes du Royaume.
« Un autre signe apparut dans le ciel : un grand dragon, rouge feu, avec sept têtes et
dix cornes, et, sur chacune des sept têtes, un diadème. » Ce dragon c’est le démon, le
malin qui vient s’emparer du monde et le diviser pour régner à la place de Dieu. La tête
et les cornes disent l’intelligence et la force, le diadème désigne le pouvoir impérial,
c’est dire sa réelle capacité de nuire. Il parvient à balayer le tiers des étoiles du ciel, ce
qui n’est qu’un semblant de victoire et la suite du texte va nous dire que ce pouvoir du
mal n’est que provisoire.
Il se tient devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, allusion à
d’Hérode et au massacre des Saints Innocents après la naissance du Christ. (Mt 2, 13-
18)
Pour conclure sur l’apocalypse quelques mots du cardinal Vingt-Trois, ancien
archevêque de Paris : « La vision de l’Apocalypse nous présente la femme couronnée
d’étoiles qui enfante le Messie : « l’enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les
nations. » Dans le drame qui se joue entre la femme qui enfante et le dragon, symbole
de Satan et de l’esprit du mal, c’est le salut de l’humanité qui est figuré et la victoire de
Dieu qui enlève l’enfant auprès de son trône. Cette vision est une prophétie de la
victoire de la foi sur les forces du mal. Une vision d’espérance et de force : « Voici
maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu et le pouvoir de son Christ
! » L’avenir des hommes n’est pas voué à la fatalité et aux forces du mal. Il y a une
espérance de vie et de bonheur. »
Après la femme en douleurs d’enfantement, Marie enceinte en visitation chez sa
cousine Élisabeth qui elle même attend Jean-Baptiste.
Élisabeth toute remplie d’Esprit Saint, comprend dès la salutation de Marie le mystère
qu’elle porte en elle : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles
est béni. »
Marie porte en elle le Salut, comme Marie Madeleine portera la Joie de la Résurrection.
La Salutation partagé par ces deux femmes et l’enfant qu’elles portent en elles ouvre à
la prière : c’est le Magnificat.
Enfin une troisième figure s’impose aujourd’hui : Marie élevée dans la Gloire. En cette
fête de l’Assomption, c’est la Pâque de l’Église que nous célébrons. Et avec Marie la
création entière anticipe déjà sa glorification. Jésus, Fils de Dieu, né d’une femme
entraîne dans sa gloire toute la création. La première à être ainsi avec lui en son
humanité est Marie immaculée, Marie Mère de Dieu, devenue notre mère à tous.
« L’Assomption de Marie, nous dit le Pape Benoît XVI en 2009, est un événement
unique et extraordinaire destiné à combler d’espérance et de bonheur le cœur de
chaque être humain. Il y a un climat de joie pascale qui émane de la fête de
l’Assomption. Marie est la prémisse de l’humanité nouvelle, la créature dans laquelle le
mystère du Christ a déjà eu un plein effet en la rachetant de la mort. Marie constitue le
signe sûr de l’espérance et de la consolation. »
En cette solennité de l’Assomption tournons notre prière vers Marie notre Mère, qui
marche avec nous sur les chemins de Dieu.
Belle et sainte fête de l’Assomption à tous
Père Jean-Hugues Malraison


ARTICLE PROFESSION DE FOI

Le Dimanche 01 août 2021 à l’occasion de la messe 6 jeunes de nos deux Paroisses (Saint Pierre en Pays Roussillonnais et Notre Dame des Sources en Sanne Dolon) : Diana, Hugo, Manon, Maryline, Joao et Miguel ont prononcé solennellement leur profession de foi à Anjou.

Tous revêtu d’une aube blanche avec pour ceinture un cordon blanc symbolisant le vêtement blanc qu’ils portaient le jour de leur Baptême, ils ont renouvelé eux-mêmes les engagements baptismaux par la renonciation au mal et la profession de foi. En signe de leur promesse de fidélité au Seigneur, ils ont porté les crucifix et exécuté le chant d’engagement : Je crois en toi mon Dieu.

Diana, Hugo, Manon, Maryline, Joao et Miguel entourés du Père Davy et de Gilles se sont préparés toute cette année avec attention et pertinence à vivre cet engagement devant Dieu et devant l’Église rassemblée, en toute conscience et pureté d’esprit. “Que le Seigneur les bénisse et les garde !
Qu’il fasse briller sur eux son visage, qu’il les prenne en grâce !


19ème dimanche B

« Je suis le pain vivant descendu du ciel »
Frères et sœurs, ces quelques mots disent tout de notre foi, de la réalité de Dieu, de la réalité du Christ, et de notre vie de chrétiens. Permettez-moi de faire une analyse littérale de cette phrase : « Je suis le pain vivant descendu du ciel »
« Je suis ». Ce je suis, c’est Celui qui est de toute éternité, hors du temps. Il était hier, il est aujourd’hui, il sera demain, pour les siècles des siècles. Parfois quand on tente d’expliquer la création, on nous objecte, mais Dieu, qui l’a créé ? C’est une question qui n’a pas de sens, car l’acte créatif implique une notion de temporalité. Or Dieu n’est pas dans le temps, qui n’est qu’une donnée de sa création.
« Le pain vivant » Le centre de la phrase. Que pouvait faire Dieu pour les hommes, sinon de lui donner la nourriture. Mais le pain vivant n’est pas que le pain. Toute la création -ou la nature si certains préfèrent- se développe harmonieusement en se régulant sur la quantité disponible de nourriture. C’est valable depuis que la vie est sur terre. Mais nous, nous avons besoin d’une autre nourriture. Cette autre nourriture qui est celle des questions fondamentales que ce pose tout homme, croyant ou athée : pourquoi suis-je ici ? Quelle est ma mission ? Que va-t-il rester de moi ? Qu’est-ce qu’il y a après la mort ?… Pour nous les hommes, dernière espèce arrivée sur cette terre, cet ensemble de questions se pose parce que nous avons en nous une force qui nous la pose… et parce qu’il y a en parallèle, une réponse qui nous est donnée. Et c’est le Christ qui vient nous donner ce pain vivant qui nourrit nos questions, et qui nous donnera l’eau vive pour étancher notre soif de savoir.
« Descendu du ciel » Ce ciel qui n’est pas un lieu identifié, mais qui est le monde de Dieu.« Dieu personne ne l’a vu » nous dit le Christ dans l’évangile, « Sauf celui qui vient de Lui ». Il est venu pour nous les hommes, et pour notre salut, comme nous allons le dire dans le Credo.
« Je suis le pain vivant descendu du ciel » doit nous permettre de mettre Dieu dans nos vies réelles, celles de nos questions fondamentales, et pas celles de nos seules questions d’ici bas. Sinon, on nous répondra, comme le physicien Laplace a répondu à Napoléon qui ne voyait pas Dieu dans sa théorie analytique des probabilités : « Mais Sire, je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse »…
Dieu vient assouvir nos vrais soifs et nos vrais faims, quand enfin, nous ne faisons pas semblant dans nos vies, et quand nous n’esquivons pas les vraies questions. Il vient nous donner courage quand nous sommes épuisés, comme à Élie dans la première lecture, et Dieu sait si aujourd’hui, dans ce XXIème angoissant, nous le sommes. Il vient nous dire comme dans le psaume, d’entendre le pauvre qui crie. Il vient lui-même, dans un morceau de pain, tout simple, celui que nous allons prendre tout à l’heure, en simples mendiants de la Vie Éternelle.
Merveilleux Seigneur est ton évangile, qui nous dit tout, qui nous donne tout, et qui nous comble de tout !
Thierry Merle Diacre

MÉDITATION DU 01 AOUT 2021. 18E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE « B »

Exode 16, 2-15 ; Psaume 77 ; Éphésiens 4, 17-24 ; Jean 6, 24-35


« Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? ». A toi qui comme la foule cherche, désir et te demande au fort de ton actualité, que faut-il faire pour traduire la volonté du Seigneur dans ma vie ? Croire en celui qu’il a envoyé, le pain de la vie, le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son empreinte.
Avec Jésus, nous sommes embarqués pour une aventure spirituelle qui n’ignore et ne fait abstraction de la réalité profonde du vécu. Pour toi et pour ton salut, il t’appelle à articuler la foi dans le quotidien. Dans le sens de faire entendre et voir Dieu au travers de tes engagements, de tes passions, de tes centres d’attentions et de tes occupations ordinaires. Dieu est Dieu quand il prend le visage de nos labeurs et besoins, le rythme de nos quêtes et exploits, la gestion de nos ambitions et aspirations, la gouvernance de nos rêves et espoirs.
Rendre audible et visible Dieu au cœur de nos vies et le faire exister en nous. En se laissant « renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée », c’est-à-dire être guidé intérieurement par un esprit renouvelé en adoptant le comportement« de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la sainteté et la justice conformes à la vérité ». Une véritable mise à jour de l’Évangile au quotidien. Le signe même de l’éternité qui entre dans le temps.
« Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? ». A toi qui aujourd’hui ne cesse de t’interroger sur comment rayonner la gloire de Dieu dans la plus simple expression de ton humanité, Jésus te répond : viens vers moi et crois en moi. Laisse ton âme vibrer aux accents du salut que Dieu te révèle par sa Parole faite chair dans l’Esprit Saint. Ne fais pas « comme les païens qui se laissent guider par le néant de leur pensée ». Mais plutôt accorde-toi à la vérité qui est en Jésus.
Toi mon frère, toi ma sœur, le Seigneur pour tes faims et tes soifs, renouvelle la grâce accomplie au désert : « Mann hou ? » (Ce qui veut dire : Qu’est-ce que c’est ?) « C’est le pain que le Seigneur vous donne à manger. » Il te donne, chaque jour, la grâce de son soutien toujours offert et de son accompagnement toujours fidèle. Sans fin, il commande aux nuées là-haut, il ouvre les écluses du ciel : pour te nourrir et te combler. Tel un berger, il te conduit. Il te fait entrer dans son domaine sacré. C’est-à-dire te place sous sa sainte et divine protection. Du ciel, il met sa main sur toi pour vivre en paix et en santé. Père Davy B. B.

Homélie 17è Di TO B


Élisée est le successeur du prophète Élie, il est son fils spirituel, il a des
pouvoirs semblables à ceux du grand prophète.
Comme les prophètes il annonce la Parole de Dieu il est l’intermédiaire entre
Dieu et le peuple. Pour attester de cette mission qui lui est confiée il lui est
donné de pouvoir faire quelques signes et miracles au nom du Seigneur.
Ainsi sitôt après avoir été désigné et oint par Élie pour lui succéder, il ouvrit
les eaux du Jourdain en frappant le sol avec son manteau et traversa à pied sec
(2 R 2,14) comme Élie lui-même venait de le faire devant lui (2 R 2,8). Ce qui
n’est pas sans rappeler la traversée de la mer Rouge avec Moïse pour libérer le
peuple Hébreux de l’esclavage en Égypte.
Élisée accomplit aussi de nombreuses guérisons dont celle du général Syrien
Naaman qui était lépreux. (2 R 5)
Dans le récit entendu en 1ère lecture, Élisée va pouvoir nourrir une foule en
multipliant la nourriture.
Élisée agit dans un contexte de pauvreté et de famine, tel que le royaume
d’Israël en a connu plusieurs fois. Grâce à quelques pains prélevés sur la
maigre récolte apportés par un homme, Élisée va pouvoir nourrir une centaine
de personnes.
Élisée a eu confiance en la Parole de Dieu qu’il avait entendue dans sa
prière : « car ainsi parle le SEIGNEUR : On mangera, et il en restera. »
Il sait que le Seigneur n’abandonne jamais son peuple.
Sans doute avait il aussi en mémoire le psaume 144 que nous avons entendu :
« Le SEIGNEUR est proche de ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui
l’invoquent en vérité ».
Il accomplit ainsi pleinement sa mission de prophète en nourrissant le peuple
par la Parole de Dieu qu’il transmet et par le pain multiplié par le Seigneur.
Par ce geste il préfigure et annonce celui que le Christ viendra transcender.
Ainsi les Hébreux peuvent se laisser guider par ce prophète et croire en
l’Amour inépuisable de ce Dieu qui vient toujours au secours de son peuple et
marche avec lui.
2
Quelques siècles plus tard Jésus se trouve dans une situation similaire. Lui qui
est Dieu, le Fils du Père, le messie attendu par Israël, est venu par sa Parole et
par ses actes, annoncer le Royaume de Dieu. Il a longuement enseigné et
nourrit la foule tout au long de la journée par sa Parole, lui qui est le Verbe de
Dieu.
Pour attester de son identité et se faire reconnaître du peuple, et en particulier
des apôtres, il aura besoin lui aussi de signes, guérisons et miracles.
Ainsi le miracle de la multiplication des pains, de la foule nourrie en
abondance, que l’on retrouve dans chacun des évangiles, et même deux fois
chez St Jean. C’est dire son importance et sa signification, Jésus vient nourrir
en abondance les foules de la nourriture essentielle à la vie, sa Parole et le pain,
ce pain qu’il prendra le Jeudi Saint pour le consacrer en son corps, nourriture
pour notre âme.
Jésus se donne totalement à nous par sa Parole de Vie et par son corps, pain de
la Vie éternelle.
Dans ces deux récits de la multiplication des pains entendus aujourd’hui, nous
retrouvons quatre éléments, présents dans tout miracle et guérison :
– un besoin, une demande, souvent exprimés par le peuple : la guérison face
à la maladie, le handicap, la mort, ou encore ici la faim
– un geste libre : ici, quelqu’un a pris du pain sur sa récolte, en temps de
famine, justement ; là les apôtres remarquent un enfant qui a quelques pains et
deux poissons, sans doute sa propre nourriture pour la journée, ailleurs un
aveugle qui crie sa détresse, un paralytique amené par ses proches…
– le recours à celui qui est considéré comme l’envoyé de Dieu :
ici Elisée, les pains lui sont offerts, parce qu’il est reconnu comme l’homme
de Dieu,
là Jésus, celui à qui l’on s’adresse pour guérir, pour être sauvé d’une situation
périlleuse, pour ramener à la vie…
– la foi dans l’intervention du Seigneur : contre l’avis de son serviteur,
Elisée maintient sa décision. La sollicitude de Dieu lui a donné raison, Elisée a
foi en l’amour et la puissance de Dieu.
3
Jésus sait que son Père est toujours avec Lui, et qu’il lui accorde toujours la
force d’accomplir sa volonté. « Moi je suis dans le Père et le Père est en
moi. »
Nous qui sommes prophètes par le baptême, conformés au Christ prêtre,
prophète et roi, avons nous foi dans le Seigneur ? Croyons nous que Dieu
répond toujours à notre prière, à celle que nous allons lui adresser dans
quelque minutes ?
Croyons nous en la force de cette prière quelque soit notre situation et
particulièrement face à cette épidémie ?
Oui, Dieu dans son Amour infini et miséricordieux entend chacun de nous, il
vient à tout instant nous éclairer, nous guider, nous sauver. Sachons le
reconnaître avec foi et marcher avec lui.
Il nous donne sa Parole que nous venons d’entendre, pour nous guider dans le
quotidien de notre vie dans l’amour de Dieu et de nos frères ; il nous donne
son corps, force et nourriture pour la Vie éternelle.
Sachons les demander dans la prière.
Oui, « Le Seigneur est proche de ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité. »Ps 144
Père Jean-Hugues Malraison

HOMÉLIE DU 16èME DIMANCHE ORDINAIRE B 18 juillet 2021

Ces derniers dimanches, la liturgie nous entraîne à la suite des prophètes.Le temps venu de nous poser la question :QUI SONT CES PROPHÈTES QUI ONT MARQUE SI FORT LE PEUPLE JUIF ? Au temps des rois, après David et Salomon, les douze tribus se divisent. Au nord le Royaume d’Israël composé de 10 tribus dont le roi est Jéroboam. Au sud le Royaume de Juda composé des tribus de Juda et de Benjamin ayant pour roi Roboam.
Dominés par l’Égypte et l’Assyrie, l’élite de leur population est déportée à Babylone au 8ème et au 6ème siècle avant Jésus-Christ. C’est la période de l’Exil si douloureuse pour les juifs.
C’est dans cette période trouble que va naître le prophétisme, ce mouvement qui va influencer jusqu’à la culture occidentale, par son humanisme.
Les prophètes ne sont pas des devins. Ce sont des hommes qui interprètent le présent, des hommes des temps de crise, lucides et justes, d’ âpres défenseurs des droits de Dieu et des droits de la personne humaine.
Ils sont à la fois, le soutien des populations en exil et les pourfendeurs de la débauche des puissants en les exhortant à revenir à Dieu et à la Loi.
Les prophètes sont avant tout des « porte-parole » de Dieu. Ils préfigurent ce qu’est l’humanité de Dieu que Jésus manifestera concrètement.
Je vous dis cela aujourd’hui parce que je trouve une certaine similitude entre la période des prophètes et celle que nous vivons actuellement, toute proportion gardée, bien sur.
Certes, actuellement, les lois sociales protègent du dénuement, les progrès de la médecine font que guérissent des maladies réputées incurables, les lois civiques garantissent une justice pour tous, les gouvernants sont contraints par des mesures qui limitent les excès de pouvoir ; Mais le mal est ailleurs.
L’argent est la valeur suprême, tout s’achète, toutes les opinions se valent, la sur-médiatisation crée une désinformation invalidante, les réseaux sociaux diffusent instantanément, sans contrôle des contre-vérités, des insultes voire des calomnies, etc.
Et il y a pire encore. La dissolution des mœurs, le mépris de la dignité de l’homme, la négligence de la nature, le rejet de Dieu, ouvrent sur une perspective de vie encore plus dramatique qu’il y a trois mille ans.
Heureusement, et vous l’aurez remarqué, tous les prophètes, après avoir dénoncé les abus, prononcé des oracles contre les puissants, achèvent leur message sur une note d’espérance.
Amos annonce le redressement et la prospérité d’Israël; Osée, l’amour sans limite de Dieu 
Isaïe, la venue du sauveur, le Messie de Dieu. Ezékiel promet le retour des déportés.
Jérémie, prophétise : «  Je susciterai pour David un germe juste. Il règnera en vrai roi. Il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice. Juda sera sauvé. Israël habitera en sécurité On l’appellera : Le Seigneur est notre justice.
Où sont les prophètes aujourd’hui, qui nous éviteront le cahot et annonceront le salut espéré ?
Ils sont là, et pas seulement dans la chrétienté. Ils sont là, partout dans le monde, croyants et non-croyants, au nom de l’humanité, de l’amour avec ou sans transcendance.
Ils sont là, mais leur parole se fracasse contre l’hédonisme, l’activisme, le souci de l’image, le confort, le « moi possessif ». Leur parole n’est pas entendue parce que Dieu a été bouté hors de nos vies, parce que prévaut l’idée que la créature peut se passer du Créateur.
Alors ? Alors, il nous reste notre foi, et notre espérance.
Il nous reste notre prophète, et plus qu’un prophète : Dieu lui-même en Jésus-Christ, le sauveur.
Saint Marc nous dit dans l’Évangile de ce jour : « Jésus se prit de compassion pour une foule qui arrivait de toutes parts et partait sans même prendre le temps de manger,  car ils étaient comme des brebis sans berger. »
Le voilà, le berger qui prend soin de l’humanité toute entière ; le seul, parce qu’il est Dieu, à pouvoir rassembler, guider, sauver. !
Saint Marc nous dit encore : «  alors il se mit à les enseigner longuement »
.La parole de Dieu, voilà ce qui manque à notre monde saturé, d’informations orientées, haineuses, d’images violentes ou mercantiles. Pourtant elle est bien là cette Parole de vie, à notre portée, disponible, brûlante et vraie. Comment peut-on s’en passer après l’avoir goutée ?.
Comment peut-on se passer des Évangiles, des Béatitudes, du Notre Père, du Bénédictus, des lettres de Saint Paul, de la lettre aux Romains, et aujourd’hui même de ce qu’il nous dit dans la deuxième lecture : « Dieu nous a prédestinés à être pour lui, des fils adoptifs par Jésus-Christ; Par le Christ nous avons, les uns et les autres, accès au Père, dans un seul esprit. » (Ephésiens 2)
Mais, pour la goûter cette Parole, il faut l’entendre. Et pour l’entendre il faut qu’elle ait été dite.
C’est là que commence notre mission de prophète. Puisque par le baptême nous sommes « prêtre, prophète et roi »« Si l’Église ne donne pas la Parole de Dieu, qui la donnera ? » dit le Père Bruckberger
Nous sommes l’Église !
Alors donnons cette Parole du Dieu Amour.
Donnons le témoignage de la tendresse de Dieu.
C’est le moyen, modeste certes, mais efficace, de faire grandir le Royaume de Dieu.
B.Buisson, diacre

MÉDITATION DU 15E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE. ANNÉE « B »

Amos (7, 12-15). Psaume 84 (85). Éphésiens (1, 3-4). Marc (6, 7-13)

Dieu est Amour. Hier comme aujourd’hui et pour l’éternité, par Amour, Il nous appelle : « Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël. ». Par son Fils, Il renouvelle son appel : « Jésus appela les Douze… ». Dans l’Esprit Saint, Il nous fait la grâce de vivre aux horizons de son appel, mystère de son cœur de Père : « Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel dans le Christ. Il nous a choisis…prédestinés…nous dévoile le mystère de sa volonté…il a voulu que nous vivions à la louange de sa gloire… »
Devant ce grand Amour (si profond, si éternel et si riche) que Dieu déverse sur nous, comme un torrent, comment je me laisse toucher, saisir et séduire ? De quelle manière, je témoigne de l’actualité de l’appel de Dieu ? Dans quelle posture je me mets pour accueillir ce que Dieu me dit aujourd’hui ? Suis-je assez humble de cœur et assez simple d’esprit pour écouter, (l’art par excellence d’aimer), ce que Dieu dit à notre monde ? « J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles… ». Accueillons, en ce jour, la paix de Dieu. Il nous veut en paix, nous tient en paix et nous donne la paix.
Dans la complexité des situations réelles et les conflits d’intérêts et de prestiges, comme le prophète Amos, écoute ! Que te dira le Seigneur Dieu ? Ce qu’il dit c’est faire rayonner la vérité qui trouve sa splendeur dans le pouvoir de l’amour et non l’amour du pouvoir.
Dans les circonstances de grande incertitude où le doute nous envahit et laisse place au découragement, comme l’apôtre Paul, écoute ! Que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu’il dit c’est bénir son Nom très Saint, source de salut.
Dans les temps actuels où vivre selon l’Évangile du Christ relèverait d’une folie, comme Jésus qui obéit à son Père, Notre Père, écoute ! Que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu’il dit c’est que tu laisses sa gloire t’habiter. Pour témoigner et accomplir les œuvres de miséricorde (proclamer, célébrer, servir, soulager, consoler, guérir, accompagner, etc…) Afin qu’en toi « Amour et vérité se rencontrent. Justice et paix s’embrassent. » Père Davy B. B.

14ème ordinaire B

L’évangile de ce dimanche vient faire écho, chers frères et sœurs, avec celui entendu dimanche dernier.
Dimanche dernier, dans une foule anonyme, le Christ est touché par une femme qui veut être guérie. Il ne sait pas qui est cette femme ; il ne la connait pas, mais elle sera guérie, par ce qu’elle veut croire en lui. Aujourd’hui, le Christ est chez lui, chez les siens qu’il connait bien, qu’il fréquente tous les jours ; mais là, il ne peut pas faire de miracles. Et il le dit.
Quelle est la portée de cette affirmation qui nous dit que l’on n’est pas prophète en son pays ? En nous mettant dans les pas du Christ, on voit vite où nous en sommes, nous autres pratiquants : nous cherchons la sécurité d’un troupeau égaré et étriqué, en manque de pasteurs, en manque de certitudes surtout. Mais cela ne fait pas beaucoup progresser la foi… Or la foi se déploie chez nos frères, au contact de ceux qui cherchent, de ceux qui attendent un signe. Ils sont au dehors comme la femme de dimanche dernier. Y allons-nous ?
Jésus donne à entendre qu’il se définit lui-même comme prophète. Même si nous savons bien qu’il est beaucoup plus que cela…
Par notre baptême nous sommes, chacun de nous, devenus prophètes (prêtres et rois). Ces trois dons de l’Esprit saint qui doivent être vivifiés, fécondés même par notre baptême : la force qui est de s’occuper du faible, la piété qui est la culture de notre transcendance cachée et qui nous ouvre la voie du prophète, et le respect de Dieu qui nous amène à la pratique, au prêtre.
Concernant le prophète, dont le Christ nous demande d’être, il se vit dans ces trois dimensions qui sont la dénonciation des injustices, l’encouragement de ceux qui sont fatigués et découragés, et l’annonce de la bonne nouvelle.
C’est sur ce triptyque que l’on reconnait le chrétien, c’est sur ce triptyque que les premiers chrétiens ont pu christianiser un Empire romain dont les contours sociétaux ne manquaient pas d’analogie avec le monde d’aujourd’hui : une société ayant délaissé ses anciens repères, brutale face à la vie, intéressée par l’appât du gain, et très rétive vis-à-vis des autres, et en particulier de l’étranger qui pouvait profiter de son niveau de vie, et une jeunesse qui n’était plus éduquée que par la rue. C’est dans ce milieu là que s’est développé le christianisme. Pas dans les campagnes tranquilles…
Annoncer la bonne nouvelle c’est avoir un témoignage authentique et sûr. Il y a de quoi faire aujourd’hui, pour dénoncer ce qui rabaisse tant d’hommes sur le chemin de la vie, où l’injustice et la précarité est partout. Il y a de quoi faire pour relever ceux qui peinent, par une parole, par un regard ou un coup de main. Il y a grand à faire, pour témoigner que la présence de Dieu dans notre vie, change notre regard sur les autres et sur le sens de la marche de ce monde.
Est-ce que quand je prends une décision même petite, je demande à Dieu d’y voir clair ? S’il y a tant de gens qui doutent, qui ne voient pas l’importance de Dieu ni de la foi, c’est peut-être parce que nous ne sommes pas assez prophètes pour ces temps troublés. Autrement dit, nous ne témoignons peut-être pas assez que Dieu agit dans notre quotidien. Et qu’il nous transforme au moins un petit peu. Personnellement, je trouve pourtant qu’il n’y a rien de plus concret que la foi !
Être prophète c’est oser accepter nos propres fragilités et entendre Dieu nous dire cette parole : ta fragilité, ta faiblesse, ne m’empêchent pas de t’aimer et de faire de toi mon disciple. C’est la lettre de St Paul entendue en 2ème lecture : « Ma grâce te suffit. » Être prophète ce n’est pas être le plus fort mais c’est reconnaitre que « lorsque je suis faible c’est alors que je suis fort ». C’est là qu’agit le don de l’Esprit Saint qui se nomme force. C’est par là et pas par ailleurs qu’une société où il fait bon vivre pourra se déployer.
Ne nous dérobons pas à notre devoir de chrétiens !
Thierry Merle Diacre