VIIe DIMANCHE DE PÂQUES / ANNÉE B (Père Basile)

VIIe DIMANCHE DE PÂQUES / ANNÉE B    (Père Basile)

Entre l’Ascension et la fête de la Pentecôte, l’Église est encore et toujours une communauté de croyants en mission, suivant la recommandation de Jésus avant d’être enlevé au ciel : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création ». Ce qui est une recommandation adressée non pas aux seuls Apôtres, mais à tous les baptisés. C’est à chacun d’entre nous que Jésus demande d’être témoin de la Bonne Nouvelle.
Dans la prière du Seigneur que l’Évangile de ce dimanche nous propose d’entendre, Jésus communique les maîtres-mots dont ses disciples auront à vivre après l’Ascension, les maîtres-mots de leur mission, de notre mission désormais : fidélité, unité, vérité. L’unité de la communauté est comprise comme l’élément essentiel au bon fonctionnement de la mission. C’est dans ce même esprit que le passage des Actes des Apôtres proposé en première lecture rapporte la nécessaire élection de Matthias pour compléter le collège des Apôtres, témoins de la résurrection du Seigneur Jésus, après la désertion de Judas.
« Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes ». Être gardé dans le nom du Père, c’est être gardé à l’ombre de la miséricorde du Seigneur qui veut nous bénir et nous faire grâce. Être immergé dans le nom de Dieu, c’est être en communion profonde avec Lui et donc en communion les uns avec les autres. Être un, cela veut dire être à l’image du Dieu un, être pacifié intérieurement en communion avec les autres et en communion avec Dieu. Or, ce qui fait l’unité en Dieu, c’est l’amour. Quand Jésus prie pour que nous soyons un comme le Père et le Fils sont un dans l’Esprit, il s’agit donc d’être unis, d’être un entre nous (dans nos familles, nos communautés paroissiales, nos villages et nos quartiers) et avec Dieu, de participer de cet amour trinitaire, d’être embrasés du mystère de l’amour qui est entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Sachons que « toutes ces rivalités et ces rancunes sont un contre-témoignage pour l’Église. Comment croire des chrétiens qui n’arrêtent pas de se critiquer les uns les autres ? Toutes ces paroles méchantes qui détruisent l’autre sont un obstacle à l’annonce de la Bonne Nouvelle ».
« Je leur ai donné ta parole […]. Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité ». Ce que Jésus veut pour nous, c’est d’être mis à part. Il ne s’agit pas avant tout de posséder la vérité, mais d’être consacrés dans la vérité, c’est-à-dire d’être mis complètement du côté de Dieu sur qui on peut s’appuyer parce qu’il est la lumière, le discernement et la vérité au milieu d’un monde qui reste un monde des ténèbres s’il ne se laisse pas éclairer et illuminer par Lui. Si nous sommes consacrés dans la vérité, éclairés par la lumière venant de Dieu, c’est parce que nous sommes choisis pour une mission : celle d’éclairer à notre tour tous ceux et celles qui se trouvent sur notre route. Nous répondons positivement à cette mission lorsque nous sommes, au cœur du monde en proie à la violence, à la haine, à la rancune, « des artisans d’amour, de justice et de paix sans nous laisser dominer ou récupérer par l’esprit du monde qui est, trop souvent, un esprit de domination par la force, l’argent, la violence ou toutes sortes d’injustices … ».
En ce dimanche, nous pouvons unir notre prière pour la réconciliation des membres des familles et des groupes divisés et pour celle des peuples dans les pays déchirés par des conflits. Nous pouvons aussi demander à Jésus pour nous-mêmes la grâce d’être parmi les hommes le reflet fidèle du Père, comme lui-même était le signe de l’amour de Dieu pour les hommes.

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