14ème Dimanche Ordinaire Année A

Après l’évangile de dimanche dernier qui demandait la radicalité de l’amour, voici notre Seigneur qui nous délivre la beauté du plan de Dieu pour l’homme : « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’a révélé aux tout-petits ». Encore une fois, le Christ prend le contre pied de ce qui fait toujours et encore l’objectif de bien des vies : être instruit pour mieux comprendre : le monde et ses enjeux, les civilisations, le fonctionnement de la société, mais aussi le pourquoi d’une certaine attraction de la spiritualité et des choses qui ne se voient pas. Déjà, l’ensemble de ces questions se posaient à ceux qui avaient pignon sur rue à l’époque du Christ, ceux qui avaient pour eux le savoir, et qui en imposaient aux autres.
Mais là, le Christ vient nous surprendre : la foi n’a rien à voir avec l’intelligence, rien avoir avec le niveau d’études, rien à voir avec le pouvoir. Non, l’amour de Dieu se donne, librement, gratuitement, à tous ceux qui veulent écouter, en tendant l’oreille et plus encore en donnant leur cœur. Il est vrai que depuis plus d’un siècle, le développement de la science et des techniques met à l’honneur la raison, l’expérience, la déduction et l’analyse. Mais depuis un siècle, la condition de l’homme devant son destin n’a guère changé, et la pandémie qui a sévit et qui peut encore sévir montre l’homme prisonnier de son destin, et prisonnier de ses peurs.
Dieu se donne librement et gratuitement par son évangile, par le pain de vie que l’on vient prendre, gratuitement… Avec Dieu rien ne s’achète, rien ne se paye, mais tout se donne. La vie se donne, gratuitement, et encore faut-il pour la donner, un acte d’amour…
Alors il est vrai que nous sommes tous chargés par le fardeau de la vie. Souvent même trop chargés. Et combien de nos contemporains reportent sur Dieu le poids des jours plutôt que de venir à lui ; car c’est bien lui qui peut procurer le repos. Repos des échecs, repos du stress, repos des difficultés, ce repos incompris de tant de régimes politiques au XIXème siècle qui ne voyaient dans l’évangile que le dos à courber, alors qu’il ne fait que relever l’homme. Oui, le fardeau et le joug est, avec Dieu facile à porter, car avec lui, ce n’est ni le fatalisme, ni la propension à la révolte qui permettent de sortir provisoirement d’un cercle infernal, mais bien le soutien d’un Dieu attentif qui sait, nous le savons, répondre à nos attentes les plus secrètes, mais aussi les plus puissantes.
Certes, quand nous prions, et je le dis à Manon et à Océane qui allez être baptisées, avec toutes vos questions sur la foi, mais aussi à vous tous présents dans cette église, oui, quand nous prions, nous n’avons que très rarement ce que l’on demande, il faut l’accepter ; par contre, quand nous prions, nous avons toujours ce que l’on espère.   

Thierry Merle

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