« Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »
Cette chair que le Christ livre sur la croix ce n’est pas simplement son corps physique mais c’est sa vie, toute sa vie .
Ainsi cette Parole du Christ signifie « c’est ma vie donnée pour que le monde ait la vie ».
Or, ne l’oublions pas, la volonté de Dieu c’est que le monde ait la Vie, une vie qu’Il nous donne par amour, une vie éternelle en pleine communion d’amour avec Lui, Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, plénitude de l’Amour.
Cette vie, Jésus la donne dans le plus grand sacrifice, celui de sa mort sur la croix.
Par sa résurrection, victoire de la Vie sur la mort, Jésus nous ouvre les portes de la Vie éternelle, il nous donne sa vie pour que nous aussi soyons porteurs de cette vie, pour que nous soyons en pleine communion avec lui dans l’amour infini de Dieu.
« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. »
En cette simple Parole, Jésus nous dit tout. Lui qui est la Parole de Dieu, vivant auprès de lui de toute éternité, s’est incarné, est venu dans notre monde pour nous donner cette Vie et nous ouvrir les portes du Royaume éternel par son sacrifice, mort et résurrection.
Jésus vient nourrir notre vie en se donnant à nous comme une nourriture véritable, source de la vie éternelle.
Certes, il existe pour notre corps d’autres nourritures plus temporelles.
Mais elles sont illusion toutes les nourritures terrestres, aliments et biens matériels, toutes les richesses dont nous croyons pouvoir nous rassasier, souvent en excès.
Si elles sont parfois utiles pour donner des forces elles ne remplacent pas le corps et le sang du Christ, véritable nourriture pour notre être, pour notre âme.
Cette nourriture c’est le pain eucharistié, corps du Christ réellement présent dans les espèces ; cette nourriture c’est sa Parole, essence même de son être divin, le Verbe de Dieu.
« Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. »
Mystère de l’eucharistie, paradoxe de la foi : ces paroles sont incompréhensibles humainement et pourtant elles nous font vivre. Il nous faut suivre le chemin que le Christ nous montre, vivre de sa Parole, la laisser nous nourrir et nous pénétrer, sans prétendre tout expliquer, vivre de son corps et de son sang, véritables présence de Jésus-Christ en nous.
Il y a là déjà une grande leçon : ce n’est pas dans les livres qu’il faut chercher l’explication de l’Eucharistie ; mieux vaut y participer, laisser le Christ nous entraîner dans son mystère de vie. Il vient en nous comme de toute éternité il est dans le Père et le Père est en Lui.
L’Eucharistie est un sacrifice de louange et d’action de grâces comme l’étaient les sacrifices de l’Ancienne Alliance, parce qu’elle est un sacrifice de réconciliation dans le sang de l’Agneau offert et immolé, un sacrifice de l’Alliance entre Dieu et son Peuple.
Communier au corps du Christ n’est pas un geste banal, pouvant paraître routinier, c’est une grâce qui nous est offerte et qu’il nous faut savoir accueillir, l’offrande de celui qui se donne totalement à nous pour notre salut et nous racheter de toutes nos fautes.
En ce temps de confinement où beaucoup ont participé à l’eucharistie à travers les ondes, vivant une période de « jeûne eucharistique », la communion de désir a ravivé et renouvelé le désir de communion, permettant ainsi de retrouver le sens profond de cette union intime avec le Christ Vivant.
Puissions nous désirer recevoir ce sacrement et vivre du Christ présent en nous, qui nous envoie porter son amour à tous nos frères.
En cette fête du Saint Sacrement prions avec cette oraison de St Thomas d’Aquin.
« Seigneur Jésus Christ, dans cet admirable sacrement, tu nous as laissé le mémorial de ta passion ; donne-nous de vénérer d’un si grand amour le mystère de ton corps et de ton sang, que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de ta rédemption. » St Thomas d’Aquin
Père Jean-Hugues Malraison