Chavouot , fête des semaines, cinquante jours après Pessah(la Pâque), les Hébreux célèbrent la naissance d’Israël et le don de la Torah sur le mont Sinaï.
Pentecôte, don de l’Esprit Saint, cinquante jours après Pâques, les chrétiens célèbrent la naissance de l’Église.
Fidèle à sa promesse, Dieu prend soin de son Peuple de siècle en siècle.
On pourrait penser, puisque Dieu est avec nous, et que l’église est en marche, qu’il suffit de nous laisser porter sur la vague tranquille que nous assurerait notre statut privilégié de chrétiens.
Mais ce serait oublier que fils et filles de Dieu, nous avons été mis sur terre pour assurer une mission : bâtir le Royaume de Dieu.
Évidemment, nous savons que seuls nous ne pouvons rien faire. C’est pour cela que Dieu nous donne son Esprit Saint, et nous fait ainsi, coresponsables de la création qui se poursuit à travers les âges. « Je ne vous laisserai pas seul , dit Jésus, je vous enverrai un défenseur qui vous fera connaître mon nom »
Je rapproche cette promesse d’une phrase qui m’a toujours frappée. C’est celle de la première préface de l’ Ascension : « il (Jésus) ne s’évade pas de notre condition humaine, mais en entrant le premier dans le Royaume, il donne aux membres de son corps, l’espérance de le rejoindre un jour ».
(Nous devrions apporter une attention plus grande aux préfaces de la messe qui sont toutes d’une grande qualité tant sur le fond que sur la forme)
« Je ne vous laisserai pas seul »
« Je vous enverrai mon Esprit Saint »
« Je vous enverrai mon défenseur, l’Esprit de vérité. »
Mais qu’est-ce donc que cet Esprit Saint ?
La première lecture, les actes des apôtres nous en donne une définition imagée avec cette manifestation, du vent violent, des langues de feu posées sur chacun d’eux, du parler en langues qui permet à tous ces étrangers de s’entendre dans leur langue maternelle.
Ces manifestations temporelles, souvent décrites dans la Bible, sont le signe de l’intervention divine. Certes, à travers les siècles, les théologiens ont tenté d’expliquer avec des mots ce que pouvait être cet Esprit Saint envoyé par Jésus :
Le Paraclet, le défenseur, le consolateur, le souffle etc… Mais, nos mots sont bien fades pour dire Dieu.
( Peut-on dire Dieu ?)
Troisième personne de la Trinité, l’Esprit Saint nous fait entrer dans la connaissance de Dieu Père par son fils Jésus.
Relisons le Crédo de Nicée. « je crois en l’ Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie. Il procède du Père et du Fils. Il reçoit même adoration et même gloire. »
Pour faire court, on peut dire que l’Esprit Saint est l’amour que Dieu a mis dans nos cœurs. C’est cet amour qui nous permet de lui parler en fils et de l’appeler Abba-Père.
Je ne résiste pas, à la tentation de vous livrer une sorte de parabole qui n’est pas d’une grande portée théologique, mais qui permet de comprendre comment Dieu est à la fois Père, fils et Esprit, tout en étant Unique et indivisible.
Je la tiens d’une catéchiste qui s’en servait pour expliquer la Sainte Trinité aux enfants
.« Vous voyez, disait-elle, ces lignes électriques dans la campagne, les poteaux peuvent figurer Dieu le Père, les fils électriques seraient Jésus ,le fils, et l’énergie transportée, le Saint Esprit.
Ces trois éléments sont indispensables et forment un tout : l’électricité, qu’on peut mettre en parallèle avec le Dieu Unique en trois personnes qu’est Notre DIEU.
Je conçois la légèreté de ce propos qui est bien pâle à coté de la métaphore employée par Saint Paul dans la deuxième lecture où nous voyons l’apôtre comparer les membres qui forment notre corps, à l’humanité qui forme le Corps du Christ dans l’Esprit.
Je n’oublie pas la Mission que nous recevons du Christ à la Pentecôte par le don de l’Esprit. Au baptême nous avons été incorporés au Corps du Christ participant à sa dignité de prêtre, prophète et Roi. Au baptême nous avons été incorporés au Corps du Christ participant à sa dignité de prêtre, prophète et Roi.
« Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez les péchés, ils seront remis. A qui vous les maintiendrez, ils seront maintenus »
Évidemment, nous n’avons pas le pouvoir de pardonner les péchés sacramentellement, mais nous avons le pouvoir et le devoir de pardonner les offenses à ceux qui nous ont offensés. Notre mission : témoigner de la tendresse du Père en toutes occasions, et dire son amour, sa miséricorde , et la joie du Salut.
« C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’on reconnaitra que vous êtes mes disciples. »
Bernard Buisson diacre