Partage biblique du 6 décembre 2016 à Anjou

Partage biblique du 6 décembre 2016 à Anjou

Nous sommes toujours sur le thème de la relation à autrui. Nous étudions le chapitre 22 de la Genèse qu’on pourrait titrer « Abraham sacrifiant »

La découverte de ce texte est vécue par certains comme une véritable révélation. Au départ ce texte s’avérait pour certains d’entre nous plutôt âpre : un Dieu qui demande à Abraham quelque chose d’horrible puis qui à la dernière minute se ravise après avoir constaté la soumission d’Abraham. Voilà qui ne nous va pas très bien parce que ne correspondant pas au Dieu de bonté dont Jésus est l’image.

Nous reprécisons tout d’abord le contexte culturel de l’époque où les sacrifices humains étaient courants -rappelons nous d’Iphigénie-.

Nous évoquons l’idée qu’il ne s’agit peut-être pas de soumission mais de confiance : « Dieu va faire quelque chose d’inattendu même si je ne sais pas quoi, il ne va pas laisser filer les choses ainsi » serait alors la conviction d’Abraham.

Allant plus loin dans la réflexion nous constatons que l’interprétation d’Abraham : « Dieu me demande de sacrifier mon fils » est une interprétation possible mais il y en a une autre : « fais un sacrifice accompagné de ton fils, non pas pour le tuer lui, mais en tuant avec lui un animal pour Dieu » Hors cette idée ne vient pas à l’esprit d’Abraham et pas non plus à l’idée du lecteur biblique que nous sommes, du moins en première approche. Cette réaction à la demande de Dieu, la nôtre comme celle d’Abraham, pourrait alors être pour nous le miroir du Dieu que nous avons en tête. Quelle est notre image de Dieu pourrait-on se demander alors.

En poursuivant nous constatons dans le texte les mouvements intérieurs d’Abraham, quelque chose dans son for intérieur, sa conscience , « bouge ».

Dieu en fait va se révéler à lui et à nous, comme profondément différent des dieux assoiffés et implacables qu’avait jusque là imaginés l’humanité. Le Dieu d’Abraham ne demande pas la mort mais veut la vie.

En fait il s’agirait plutôt pour Abraham de se libérer de ses « broussailles intérieures » comme le bélier qui le symbolise et par là de se sacrifier lui comme père possessif, afin de libérer Isaac pour le laisser aller librement vers son Père du ciel. C’est entre Abraham père possessif et Isaac fils possédé que le couteau du sacrifice doit passer, non pour qu’Isaac meure mais pour qu’il vive au contraire et permette la réalisation de la promesse « Abraham, père d’une multitude ».

Nous évoquons donc, au fil de cette étude, l’importance de notre conscience personnelle, lieu ultime de Dieu et de ses mouvements profonds qui nous renseignent sur « ce que Dieu veut »,(difficultés pour être à l’écoute de cela) et bien sûr nos difficultés personnelles en tant que parent notamment pour « laisser aller » nos enfants devenus adolescents vers leur vie propre.

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