Anjou

eglise actuelle AnjouPrésentation de l’église

L’église Saint-Sauveur d’Anjou, avant sa reconstruction au XIXème siècle, comportait des chapelles dont certaines étaient des tombeaux (1). De l’édifice, on connaît peu de choses, sinon ce qui est écrit en 1875 par A. Allmer et A. de Terrebasse dans « Inscriptions antiques et du M-A de Vienne en Dauphiné: « C’était un édifice d’assez chétive apparence et qui n’avait de remarquable qu’un clocher couronné par une balustrade dont les pierres découpées en lettres formaient une légende. Tout cela tombait en ruines et en poussière. Il n’y avait rien à sauver… ».

Elle menaçait ruine quand, le 20 février 1822 à 8h30 pendant la messe, elle fut ébranlée par une secousse sismique. L’assistance a craint d’être ensevelie sous les décombres de la tribune fortement secouée. En 1833, le conseil municipal évoque la réparation ou la reconstruction d’une église neuve. Plusieurs projets et devis sont établis…

Un projet est présenté à l’accord du sous-préfet ; il est retourné pour corrections. Le sous-préfet relance alors le maire de la commune qui éprouve des difficultés pour trouver un financement, ayant déjà à subvenir aux dépenses liées à la modification de la route principale (actuelle RD 51) et à l’acquisition d’une école-maison commune. L’adjudication est finalement signée le 26 avril 1839 pour un montant de 21 210 francs. Le Père Girard est alors curé d’Anjou, et l’architecte est Monsieur Haour de Vienne. Au cours des travaux, des pluies diluviennes font écrouler un tiers de la maçonnerie et imposent la construction de contreforts.

L’église est enfin consacrée le 28 avril 1842 par Mgr Philibert de Bruillard, évêque de Grenoble. Mais la commune a des difficultés pour régler la totalité du coût de cette construction. En litige avec l’architecte, elle doit s’acquitter des suppléments demandés. Elle le fait grâce à un emprunt et à l’aide de dons de particuliers. La dernière somme demandée sera payée sur le budget additionnel de 1858… Pendant toute la période d’indisponibilité, la plupart des services religieux ont eu lieu à la chapelle du village.

Par la suite, l’église subira quelques modifications, notamment lors des grandes réparations de 1970 :

  • La chaire initialement en bois a été remplacée par une chaire en pierre blanche, mais rendue inutile par l’usage du micro, elle est supprimée. Des tableaux accrochés dans le chœur ont été remplacés par d’autres plus grands représentant les quatre évangélistes. Ceux-ci déposés en 1970 ont été laissés à l’abandon.
  • La « table de communion » (barrière marquant la séparation du choeur de la nef principale) comme de nombreuses statues ont été également supprimées, et le « maître-autel », rendu inutile par la réforme de la liturgie fut démoli. Il en a été de même des stalles disposées dans les chapelles latérales.Un vestige important des églises précédentes a été replacé au fond de l’église actuelle lors de sa construction : il s’agit d’une plaque obituaire avec une inscription en lettres gothiques datée de 1274 et qui avait été traduite par A. de Terrebasse : « L’an du Seigneur 1274, le 10 mai, maître Bertrand d’Anjou, clerc de l’église de Vienne, donna à Dieu et à l’église Saint-Sauveur, quinze sous de rente, afin que celui qui sera pour lors curé de ladite église, traite six prêtres de ses voisins, chaque année, le lendemain de l’Epiphanie, pour l’âme dudit Bertrand.De plus, il a donné à la confrérie dudit lieu dix sous de rente, et son père quatre, à raison desquels seront traités quatre pauvres par ladite confrérie … »Les clochesIl y avait initialement deux cloches dans le clocher, auxquelles a été rajoutée, en 2000, une plus petite récupérée par l‘association « Anjou a une histoire ». Les deux cloches installées après la construction de l’église sont décrites par Gustave Vallier (2) en 1886 :
    • Celle de 1849 pèse 800 kg, pour un diamètre de 108 cm, son fabricant est Burdin aîné de Lyon. Elle sonne un fa dièse. Elle porte l’inscription « J’ai été décorée par les honorables Antoine Hours et son épouse Joséphine Robert » et en latin : « Louez Dieu toutes les nations ».
    • Celle de 1861 pèse 522 kg, pour un diamètre de 92 cm, son fabricant est Burdin fils. Elle sonne un la. Son parrain fut Clément Jourdan, membre du conseil général de l’Isère, et sa marraine Sabine de Montchenu, comtesse de Bectoz. Elle porte l’inscription « Sauveur du monde, ayez pitié de nous ».
      • La petite cloche provenant du château de Bectoz, a été coulée en 1666, par Huard, un fondeur régional célèbre. D’une centaine de kilos seulement, elle donne un mi un peu frêle, face à la majesté des deux premières. Elle porte l’identification « caelestinorum lugdunensium » accompagnée d’une croix qu’enlace un S et de deux fleurs de lis. Le couvent des Célestins de Lyon ayant été sécularisé et vendu entre 1777 et 1784, cette cloche a sans doute été acquise par la famille de Bectoz qui l’avait installée sur la toiture de son nouveau château pour compléter son horloge.

      Le fonctionnement des cloches était soumis à un règlement strict.

      Un arrêté municipal du 10 juillet 1909 précise les sonneries religieuses et les sonneries civiles.

      Jusqu’à leur électrification en février 1955, elles étaient actionnées par un sonneur de cloches agréé.

      Le dernier a été Pierre Didier, maréchal-ferrant aux Granges, qui pratiqua scrupuleusement son office.

      Les vitraux

       Anjou peut s’enorgueillir de posséder en son église des vitraux parmi les plus beaux de la région. La richesse des motifs (personnages y compris dans les vitraux de la nef, ce qui est rare), le soin apporté tant au dessin qu’au détail, et surtout, la qualité des couleurs (le bleu est digne de Chartres !) en font, on peut le dire, l’un des joyaux du patrimoine artistique régional. A cet égard, il serait opportun que des visites à destination de touristes intéressés, comme des scolaires, puissent y être organisés ; trop peu de nos concitoyens profitent de ce véritable trésor…

      L’église possède treize vitraux .Nommons-les en partant du vitrail à gauche du chœur et en tournant

      dans l’église.

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