Joie et espérance dans la 3ème semaine de l’Avent.

« Réjouissez-vous dans le Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche» L’antienne d’ouverture de la messe du 3è dimanche de l’Avent nous rappelle que c’est le dimanche de la joie, gaudete : le Seigneur est proche, il se fait l’un de nous
« Savoir que Dieu est proche, attentif et plein de compassion, (…), qu’il est un père miséricordieux qui s’intéresse à nous dans le respect de notre liberté, est motif d’une joie profonde » nous dit le Pape saint Jean-Paul II.
Dans la marche vers Noël qui est un temps de conversion et de pénitence nous commençons à voir poindre la lumière de Noël qui vient éclairer nos ténèbres et nous prépare à la joie.
La venue de l’enfant Jésus dans la crèche de Noël est le plus beau et le
premier cadeau que nous recevons. Jésus Sauveur, « Dieu parmi nous », se fait le plus proche, le plus humble, pour venir nous réconforter dans nos détresses et porter avec nous le joug de nos fardeaux. Se savoir accompagné, secouru, aimé est source d’une joie profonde et d’une grande paix intérieure.
Dans ces temps troublés, si difficiles, que nous traversons actuellement, Dieu en Jésus vient nous montrer le chemin qui nous ouvre aux autres, à ceux qui sont plus isolés, souffrants, désespérés, le chemin du don et du service, qui nous pousse à sortir de nous-mêmes, le chemin de l’Amour qui mène à la Vie.
A travers les siècles, nous voyons dans les écritures comment le Seigneur vient rejoindre notre espérance et nous réconforter
Ainsi dans le livre d’Isaïe le prophète s’adresse à un peuple touché par la
pauvreté et l’injustice. Il est envoyé par Dieu pour annoncer la délivrance à son peuple. C’est le Seigneur qui apporte la libération, la justice et le réconfort. Le peuple Hébreu trouve ainsi la joie et son accomplissement, l’Amour du Seigneur triomphera. « Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. / / 11 le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations » Is 61, 10
Marie est aussi dans cette même dynamique, lors de la Visitation, en louant
Dieu par le chant du Magnificat. Elle se réjouit de porter en elle le Seigneur.
Reprenant des paroles des psaumes et des prophètes elle exprime cette joie et rend gloire à Dieu, ce Dieu fidèle en tout ce qu’il dit :
« Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon sauveur…
Le puissant fit pour moi des merveilles, Saint est son nom…
Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël, son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite en faveur d’Abraham et de sa descendance à jamais. »
La joie de la foi, l’émerveillement devant la fidélité de Dieu à ses promesses et à son Alliance, l’action de grâce pour l’oeuvre de Dieu, la découverte de la
prédilection de Dieu pour les pauvres et les petits, tout est dit dans le chant du Magnificat.
Dans la nuit de Noël, le message des anges aux bergers est tout empreint de
cette joie :
« Alors l’ange leur dit : Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une
bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui,
dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. / Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né
emmailloté et couché dans une mangeoire. » (Lc 2, 10-11)
Non seulement l’ange annonce aux bergers cette grande joie, mais il leur en
donne une preuve. Ce n’est pas simplement une bonne Parole, il y a le signe
qui l’accomplit. Parole et signe, comme dans tout sacrement.
St Paul à son tour reprendra ce thème de la joie et de l’action de grâce dans sa lettre aux Thessaloniciens : « Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus. » et lui aussi donnera la preuve que cette Parole s’accomplit : « Il est fidèle, Celui qui vous appelle : tout cela, il le fera. »
Plus récemment, dans son exhortation apostolique Gaudete et exultate, le
pape François nous dit :
« « Soyez dans la joie et l’allégresse » dit Jésus à ceux qui sont persécutés ou
humiliés à cause de lui. Le Seigneur demande tout ; et ce qu’il offre est la
vraie Vie, le bonheur pour lequel nous avons été créés. »
De nos jours, il paraît difficile de se réjouir en voyant toutes les guerres qui
endeuillent trop de pays, face au terrorisme et aux nombreux attentats dans le monde et proches de nous, face à la persécution religieuse dans l’Église d’Orient et même en France, en cette période de crise sanitaire, financière,sociale, morale qui touche chacun de nous, peut on espérer être dans la joie ?
Oui car il s’agit de la joie profonde de l’assemblée croyante ; joie d’accueillir la Bonne Nouvelle de la Parole de Dieu ; joie de lire dans nos vies les signes de l’Esprit ; joie d’une vie fraternelle donnée dans l’amour.
Dans ce temps de joyeuse espérance qu’est l’avent, malgré les épreuves de la crise nous pouvons nous demander :
– Dans ma vie ai-je fait l’expérience personnelle de cette joie profonde qui
conduit à la paix ?
– Quels sont les signes que Dieu nous donne au quotidien pour garder vive
notre espérance ?
– Quelle est ma véritable espérance en tant que chrétien ?
Soyons donc tous ensemble dans cette dynamique d’espérance, croyons que Dieu nous donne sa joie et que ce n’est pas un vain mot mais une promesse qui s’accomplit dès aujourd’hui.
Que Dieu nous bénisse.
Père Jean-Hugues Malraison

Homélie 3ème dimanche de l’Avent, Gaudete

« Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche »
La Parole de ce dimanche nous dit bien avec force et insistance qu’il faut nous réjouir, que nous avons raison d’être joyeux, même en temps de crise. Car la joie est le baromètre de foi, de notre vie dans l’esprit ! Cette joie manifeste l’anticipation de la promesse qui va se réaliser à Noël.
C’est précisément de cette joie dont nous parle le prophète Isaïe. Il s’adresse à un peuple touché par la pauvreté et l’injustice. Il est envoyé par le Seigneur pour annoncer la délivrance à son peuple. C’est le Seigneur qui apporte la libération, la justice et le réconfort.
Le cantique de Marie est aussi tout entier placé sur le signe de la joie et la
reconnaissance. Marie reconnaît en Dieu le Tout puissant, le miséricordieux, celui qui tout au long de l’histoire a honoré l’Alliance avec son peuple. En ce début de l’Évangile selon saint Jean, nous retrouvons Jean-Baptiste, déjà rencontré la semaine dernière avec l’ouverture de l’Évangile selon saint Marc. Jean-Baptiste, dernier prophète de l’Ancien Testament, qui annonce la venue du Messie, premier prophète du Nouveau Testament, qui dévoile qui est Jésus : il est la Lumière, l’Agneau de Dieu, l’Époux qui vient, le Verbe du Père.
Qui es-tu donc, Jean ? « Je suis la voix de celui qui crie à travers le désert ». Il est la voix, il n’est pas la Parole. Il prête sa voix à la Parole. Il est la voix pour que nous recevions la Parole. La voix, nous l’oublions, mais la Parole demeure en nous. Certains ont pris la voix pour la parole, dit saint Augustin, mais la voix de Jean-Baptiste s’efface pour que la parole demeure en nous. « Il faut que Lui grandisse, et que moi je diminue ». La parole, c’est le Logos, c’est le Verbe du Père qu’il annonce, celui qui était au commencement :
« Au commencement était le Verbe ». Noël, c’est le Verbe qui se fait chair pour nous, pour venir en nous, et il y a une béatitude promise à ceux qui l’accueillent : « Bienheureux ceux qui entendent le Verbe de Dieu et qui le gardent ». A chaque vigile de dimanche, nous chantons le psaume 94 : « Aujourd’hui puissiez-vous écouter sa voix, ne fermez pas vos cœurs comme aux jours de discorde ». Les envoyés de Jérusalem ne peuvent rejoindre la vérité du Baptiste. Ils enquêtent, soupèsent les opinions, ils ne reçoivent pas sa parole parce que leurs cœurs sont fermés. Et nous, pendant cet Avent, saurons-nous écouter la voix de Jean-Baptiste ?
Pour l’écouter, il faut le rejoindre au désert. Le désert est au-delà des lieux habités, de la foule, du bruit, du monde. C’est là où l’ordre du monde ne peut prévaloir, où l’homme se retrouve sans fard, sans rôle à jouer dans la comédie humaine, et où il peut rencontrer Dieu. Et c’est le lieu du silence, où l’on peut écouter.
C’est là que la voix du Baptiste retentit. Si nous n’allons pas au désert, nous ne l’entendrons pas, nous ne sortirons pas du bruit du monde, de notre propre bruit. La prière, la prière silencieuse est essentielle, elle nous plonge dans le désert de notre cœur. Partons au fond de notre cœur, avec nos obscurités, nos ténèbres, pour y trouver la lumière. Partons avec notre soif d’amour inassouvie, pour y rencontrer l’Époux de nos âmes. Partons avec nos peines, nos souffrances, pour rejoindre l’Agneau qui porte l’iniquité du monde.
Alors, que nous dit le Baptiste ? « Redressez le chemin du Seigneur. Il nous invite à dégager le chemin, celui de notre cœur, pour que Jésus puisse y accéder. Dans l’Évangile, on voit Jésus passer et repasser en Judée, en Galilée, à Capharnaüm, à Jéricho… et parfois, il passe son chemin, parce qu’il n’est pas accueilli. Si le chemin de nos cœurs n’est pas dégagé, Jésus ne pourra y passer. Comment dégager le chemin ? Jean-Baptiste nous le dit sans équivoque : en allant recevoir ce baptême de pénitence, qu’il a donné à ses disciples. Quel est-il, pour nous, ce baptême de pénitence ? C’est le pardon du Père que nous recevons pour les fautes que nous commettons. Les obstacles au chemin du Seigneur, ce sont nos fautes, nos détournements, nos trahisons et nos lâchetés. Aplanir le chemin du Seigneur, c’est vivre de cet esprit de pénitence, et recevoir le pardon du Père pour nos fautes. Le sacrement n’est pas tout, avec lui il nous faut aussi nous convertir. Convertir ce qu’il y a de mondain en nous, quitter les apparences du monde pour revêtir l’homme nouveau.
Réjouissons-nous, le Seigneur est proche, le Seigneur vient ! Préparons-nous à l’accueillir avec la simplicité et la confiance d’un cœur de pauvre. Si nous suivons ainsi Jean-Baptiste au désert, nous ne serons pas vêtus de poils de chameau, et nous ne mangerons pas des sauterelles. Mais nous partagerons sa joie, nous deviendrons nous aussi des amis de l’Époux, et nous serons dans la joie à la vue de l’Époux, qui vient.
Père Thomas Messidor
Haïti, 13 décembre 2020

Le Chemin et l’Espérance

Ce dimanche, les lectures, et l’évangile en particulier, sont centrées sur le chemin.
« Préparez les chemins du Seigneur et rendez droit ses sentiers… »
Voilà, le programme de toute une vie, pour celui qui cultive la dimension métaphysique qui est en lui, et qui, ayant soif d’une réponse, se tourne vers l’évangile pour emboiter les pas du Seigneur…
Toute sa vie, l’homme cherche un sens à sa vie ; et le sens ne peut être donné que par un chemin à suivre.
« EGO SUM VIA, VERITAS ET VITA »* est-il gravé sur le vitrail du chœur de l’église d’Anjou qui veille sur la table eucharistique.
EGO SUM VIA…
En faisant le pari de suivre les pas du Christ, de s’engager sur son chemin, c’est l’Espérance en un point d’arrivée qui nous motive, puis nous habite, et enfin qui nous transforme…
-Où me conduit ce chemin ? Quelle est ici mon Espérance ?
-Ce chemin est-il droit pour moi ?
-Puis-je vérifier que je suis sur le bon chemin si chacun de mes pas fortifient mon Espérance et incline mon être vers plus d’humanité ?
Bonne marche vers Noël à tous !
Thierry, d+*
 « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie »

2ème dimanche Avent B

Lecture de la deuxième lettre de saint Pierre apôtre : Bien-aimés, il est une chose qui ne doit pas vous échapper : pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans. Cependant le jour du Seigneur viendra, comme un voleur. Alors les cieux disparaîtront avec fracas, les éléments embrasés seront dissous, la terre, avec tout ce qu’on a fait ici-bas, ne pourra y échapper.
Frères et sœurs, combien dans une église aujourd’hui (pas dans cette église bien sûr), croient à la fin du monde ?
Lecture du livre du prophète Isaïe : Une voix proclame : « Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ; tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu ».
En étant attentif à ces deux lectures, on ne peut s’empêcher de relire l’histoire religieuse de notre pays depuis 60 ans, et nous donner des perspectives, pour redresser une situation qui pourrait paraître perdue. Vous le savez, notre pays, comme une partie de l’Europe occidentale, a fait face dès la fin des années 1960 à un effondrement de toutes les courbes concernant la pratique religieuse. La sociologie nous apprend que de véritables nappes de charriage ont déplacé la jeunesse de cette époque, qui d’un coup, a été avide de liberté, ne voulant plus ni autorité, ni contraintes, ni interdits, et où les activités intellectuelles, culturelles, sportives et ludiques devenaient subitement plus attractives que la messe.
Mais cette analyse doit aussi être complétée par une démission de l’Église à l’issue du concile Vatican II, où toutes les contraintes de la religion sont passées subitement à la trappe : louper la messe n’est plus un péché, et les enfants de chœur ne sont plus utiles ;  le jeun devient une pratique désuet, de même que les processions ou la confession ; ajouté à l’abandon de tout un vocabulaire qui pouvait faire peur ou froisser (le purgatoire, l’enfer), ou ne pas entrer dans une science qui devait tout expliquer (la fin du monde)
.Plus de barrières, et au devant de parents désemparés, est arrivé le « catholique non pratiquant ». Celui-ci, vivant dans le souvenir de la vielle matrice a pu encore vivre quelque chose de l’évangile ; mais le non pratiquant est systématiquement remplacé par un non chrétien. Cette évolution vous le savez, elle est massive. Une religion ne survit pas à l’absence de rites ou de barrières, visibles, et qui construisent la personne. Aujourd’hui, nous ne sommes en France qu’une poignée à pratiquer ; 90% sont dehors, et seront bientôt tous, hors de la sphère et de la culture même du catholicisme.
Les conséquences, d’abord sociales, deviennent monumentales. Prenons les resto du cœur, le secours catholique, le secours populaire et les associations pour les migrants… et je ne parle pas de la visite des malades ou des plus âgés dans les Ehpad ou autre maison de retraite… je n’ai même pas besoin de dire que si on enlève les pratiquants, il ne sera plus possible de continuer… Et pire, pire, prenons la personne elle-même : que va-t-elle penser, comment va-t-elle réagir, lorsqu’au moment de sa mort, elle va voir apparaître cette lumière vive qui voudrait l’envelopper ? Qui aurait voulu l’envelopper ?
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc : Il est écrit dans Isaïe, le prophète :
« Voici que j’envoie mon messager en avant de toi,
pour ouvrir ton chemin.
Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ».
Frères et sœurs, nous crions dans le désert, pas de doute, mais il nous faut probablement passer par là. Il nous faut sortir et parler à la périphérie, comme le Christ savait le faire. Sur le chemin du Christ, il n’y a pas que des chrétiens à 95% (on ne l’est jamais à 100%), mais il y en a beaucoup à 5%. Et je dirais même que notre Seigneur a pris davantage soin de ceux qui peinaient à croire, soin de ceux qui peinaient à prier.
Ste Thérèse d’Avila, qui dans sa jeunesse a eu de grandes difficultés à prier, dit un jour au Seigneur : « Seigneur, 7 fois que je viens, 7 fois que je compte les carreaux ». Et le Seigneur lui a répondu : « Ne t’excuse pas : 7 fois que tu viens me voir ! »

Homélie du 1ère dimanche de l’Avent, le 29 novembre 2020

En ce premier dimanche de l’Avent, nous entrons dans une nouvelle année liturgique en prenant le chemin qui mène à Noël, 1er avènement du Fils de l’homme, où Dieu vient s’incarner, se faire l’un d’entre nous. Dieu vient en Jésus visiter son peuple et lui apporter le salut pour la vie éternelle.
L’Avent est le temps où nous redécouvrons toutes les dimensions de l’Attente chrétienne, où nous nous remettons dans la perspective de l’A-Venir que Dieu nous promet.
L’Avent est d’abord le Temps de préparation à Noël où nous sommes invités à commémorer un événement historique, la venue du Christ dans l’histoire des hommes, et aussi à entrer résolument dans une perspective eschatologique, le retour du Christ, lorsqu’il viendra dans sa gloire pour établir définitivement le Royaume d’Amour du Père.
Les chrétiens ne sont pas tournés vers le passé mais vers l’avenir, nous l’avons entendu dans la 2ème lecture. « Ainsi aucun don de grâce ne vous manque,à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus-Christ ».1 Co,1, 7
L’Avent est le signe de ce que nous vivons aujourd’hui, le Seigneur est venu, nous le savons, il reviendra dans sa gloire, c’est notre espérance.
Entre le 1er et le 2è avènement de Jésus il y a notre temps où nous participons à la construction du Royaume.
Mgr Aupetit, Archevêque de Paris, et médecin lui aussi, a comparé, dans son homélie de ce jour, le temps que nous vivons à celui d’une gestation, en précisant : Noël est la fécondation, c’est à dire le premier moment de la Vie, le début de la vie éternelle puisque le verbe s’est fait chair. […]
Le temps actuel est comme celui de la grossesse, le bébé est là, on le sait, mais on ne le voit pas encore, puisqu’il est toujours dans la matrice maternelle. On note sa présence dans des signes indirects. Nous savons que Jésus est là mais nous ne le voyons pas encore tel qu’il est dans la gloire de la résurrection. Cependant nous pouvons entendre les battements du cœur de Dieu dans sa Parole.
Pendant ce temps de l’Avent chacun est appelé à la vigilance et au changement de vie. La parole qui retentit en chaque liturgie dominicale de l’Avent, à travers les Prophètes et l’Évangile, redit la nécessité de la conversion et de la préparation du cœur dans l’espérance.
Dans l’Évangile de ce jour Jésus mets en garde ses disciples et donc nous aussi « Prenez garde, restez éveillés car vous ne savez pas quand ce sera le moment » Veiller veut dire prier, afin d’être remplis de l’Esprit-Saint qui nous fera entrer dans le projet de Dieu, dans la perspective de l’A-Venir qu’Il nous promet, dans l’attente du dernier avènement du Christ, lorsque les temps seront accomplis. C’est là notre espérance chrétienne. Veille et espérance sont liées, sachons en découvrir les signes quotidiens.
Celui qui veille ne dort pas. Nous le savons, quand le téléphone ou l’ordinateur sont en veille il suffit d’un simple clic pour qu’il soit à nouveau prêt et opérationnel, alors que s’ils sont éteints c’est plus long et compliqué. Pour le chrétien c’est pareil, ne soyons pas éteints, sans espérance, restons vigilants.
Alors pour ne pas s’endormir dans la veille, le meilleur moyen est de resté « connecté » à Dieu par la prière. C’est ce que Jésus demandera à Pierre,Jacques et Jean au jardin des Oliviers quand il ira prier avant son arrestation : « Veillez et priez afin de ne pas entrer au pouvoir de la tentation ». Nous connaissons la réponse des apôtres…
Pour être plus vigilant, le pape François a insisté sur l’importance de la prière : « le premier pas dans la prière c’est de reconnaître que Dieu est proche de nous pour ensuite lui demander de se faire plus proche. [..] Invoquons-le, viens Seigneur Jésus, nous avons besoin de toi. Viens proche de nous, Tu es la lumière. Éveille-nous du sommeil de la médiocrité, éloigne de nous les ténèbres de l’indifférence, viens Seigneur Jésus. Rends vigilants nos cœurs, fais-nous sentir le désir de prier et le besoin d’aimer. »
Au long des dimanches de l’Avent nous allumerons les quatre bougies, symboles de paix, joie, amour et espérance, qui viennent éclairer nos ténèbres.
Entrons donc avec joie et avec foi dans cette perspective, en nous préparant à accueillir le Seigneur dans l’enfant de la crèche, en redécouvrant ce chemin de prière, d’intimité avec le Seigneur qui nous ouvre à l’amour et au service de nos frères.
Père Jean-Hugues Malraison, curé



Message du Père Jean-Hugues

Avent : tournés vers l’à-venir de Dieu.

Avec la solennité du Christ Roi de l’univers que nous avons fêté dimanche dernier s’achève l’année liturgique. Une année bien différente, éprouvante avec les deux épisodes de confinement et la menace permanente du virus. Une année qui aura peut être permis de se recentrer sur l’essentiel de notre foi, le Christ, de prier autrement, de retrouver par le jeûne le goût de l’eucharistie, de nous tourner vers nos frères isolés, pauvres, malades.
En célébrant la fête du Christ-Roi l’Église honore la royauté spirituelle de Jésus et proclame que tout est transformé par sa mort, sa résurrection et son ascension. Tout est récapitulé et prend fin.
Le Christ est Roi, non pas avec fastes et richesses mais c’est un Roi Serviteur, un Roi qui aime et sauve. Oui, le Christ est Roi, en Lui la vie a vaincu la mort, l’amour a vaincu l’indifférence et la haine.
Son Royaume sera pleinement réalisé lorsque l’amour sera roi en chacun de nous.
« Il est la tête du corps, la tête de l’Église :
c’est lui le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin qu’il ait en tout la primauté.
Car Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude
et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié,
faisant la paix par le sang de sa Croix,
la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel. » (Col 1, 18-20)
Ce dimanche 29 novembre, 1er dimanche de l’Avent, nous entrons dans une année nouvelle, l’année liturgique B, qui commence par un chemin de 26 jours ponctués par quatre dimanches, le temps de l’Avent, qui nous mène à la fête de la Nativité du Seigneur. L’Avent est un temps d’attente, de préparation à Noël, premier avènement du Christ, Dieu fait homme qui vient visiter son peuple, qui se fait l’un d’entre nous, pour rencontrer
chacun de nous et nous sauver de la mort.
Pendant l’Avent chacun est appelé à la vigilance et au changement de vie. La parole qui retentit en chaque liturgie dominicale de l’Avent, à travers les Prophètes et l’Évangile, redit la nécessité de la conversion et de la préparation du cœur.
« Veillez et priez afin de ne pas entrer au pouvoir de la tentation »
Veiller veut dire prier, afin d’être remplis de l’Esprit-Saint qui nous fera entrer dans le projet de Dieu, dans la perspective de l’A-Venir qu’Il nous promet, dans l’attente du dernier avènement du Christ, lorsque les temps seront accomplis et qu’il viendra dans sa gloire pour nous ouvrir définitivement les portes du Royaume d’Amour de son Père.
Veille et espérance sont liées, sachons en découvrir les signes quotidiens.
Au travers de la crise sanitaire que nous vivons cette année quelques lueurs d’espoir se font jour dans la perspective d’un avenir moins tragique. Cela est du au personnel soignant, aux chercheurs et à l’effort de chacun pour se préserver et protéger les autres, effort qu’il ne faut pas relâcher.
C’est aussi et surtout le fruit de toutes les prières adressées à Dieu, confiées à l’intercession de Marie, prières qu’il nous faut continuer.
En ce premier dimanche le confinement s’assouplit, les célébration peuvent à nouveau être célébrées dans les églises, certes en nombre restreint pour l’instant, mais en attendant un élargissement vraisemblablement dès le début de la semaine prochaine. Cela permettra à chacun de vivre pleinement ce temps de l’Avent dans la prière, la méditation de la Parole et le service du frère.
Sur ce chemin nous fêterons Marie Immaculée Conception le 8 décembre prochain, nous pouvons nous y préparer par le chapelet quotidien et en prenant part à « la neuvaine de prière par l’intercession de Marie Immaculée pour demander la fin de la pandémie » proposée par notre évêque du lundi 30 novembre au mardi 8 décembre, dont le texte se
trouve ci-dessous.
Entrons donc avec joie et avec foi dans cette perspective, en nous préparant à accueillir le Seigneur dans l’enfant de la crèche, en redécouvrant ce chemin de prière, d’intimité avec le Seigneur qui nous ouvre à l’amour et au service de nos frères.
Bonne entrée en Avent à toutes et à tous, unis par la prière.
Père Jean-Hugues Malraison

Ô Marie,
Mère Immaculée,
Toi dont la pureté est le fruit de la grâce
et de ta confiance inébranlable en Dieu,
Toi qui t’es établie dans sa sainte volonté,
Toi qui as triomphé du péché, du mal et de la mort
Par ta foi, intercède auprès de ton Fils
pour qu’Il écarte
La pandémie répandue dans le monde,
Et nous délivre de ses conséquences néfastes.
Apprends-nous à mettre notre confiance en Dieu
Et à collaborer de manière féconde à son œuvre,
pour sa gloire et le salut du monde. Amen ! »
« O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ! »




MÉDITATION DE L’AVENT

Pour cultiver l’Espérance

Introduction 
La pandémie du Coronavirus, fait souffler un vent de terreur sur la planète toute entière. Notre santé, notre économie, et aussi notre moral sont mis à mal.
A force de vivre sans Dieu, notre société en arrive à nier les aléas de la vie et l’inéluctabilité de la mort. Sevré de spiritualité, le monde est sans espérance. Ce temps de l’Avent est  favorable pour cultiver l’ESPERANCE, vertu théologale avec la foi et la charité.

L’avent, temps de l’Espérance
L’Avent  est le temps  de l’Espérance par définition.
-Attente dans la chair, du fils de Dieu pour dire aux hommes  des paroles divines :  l’amour inconditionnel du Père, et la joie du Salut. C’est NOËL.
-Attente dans l’Espérance du retour du Christ en gloire pour juger l’humanité et lui donner la joie de voir Dieu face à face. C’est la PAROUSIE. LE JUGEMENT DERNIER.  LA VIE ÉTERNELLE.

Espoir et Espérance
L’espoir est l’attente résignée d’un évènement désiré. (Dictionnaire Larousse) L’espoir repose sur l’analyse, il est nécessaire, mais peut se tromper.
L’Espérance est don de Dieu. L’Espérance est force confiante de Dieu. Elle est action. Elle nous invite à prendre part à la construction du Royaume . L’Espérance repose sur la promesse de Dieu, la certitude d’avoir été choisi par Lui.
L’espoir est attente. L’espérance est chemin.
L’espoir est statique. L’Espérance est dynamique.
L’espoir est humain. L’espérance est CHRÉTIENNE

L’Espérance chrétienne
« La Foi et l’Espérance Chrétienne ont un seul objet. « La vie commune avec le ressuscité » (Jurgen Moltmann)
Dans la Bible :
« Ainsi donc, justifiés par la Foi, nous sommes en paix avec Dieu par Notre Seigneur Jésus-Christ.
Par lui nous avons accès par la foi , à la grâce en laquelle nous sommes établis et nous mettons notre orgueil dans l’Espérance de la gloire de Dieu.
Bien plus, nous mettons notre orgueil dans nos détresses mêmes, sachant que la détresse produit la persévérance,  la persévérance la fidélité  éprouvée, la fidélité éprouvée l’Espérance et l’Espérance ne trompe pas car l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné »(Ro  5,1-5)

«  Nous avons été sauvés  mais c’est en Espérance. Espérer ce que nous ne voyons pas c’est l’attendre avec Espérance » ( Ro8, 24-25)
Dans l’Église :
« L’espérance est la vertu théologale (qui s’enracine dans Dieu) par laquelle nous désirons comme notre bonheur le Royaume des Cieux et la vie Éternelle, en mettant notre confiance dans les promesses du Christ et en prenant appui, non sur nos forces, mais sur le secours de la grâce du Saint-Esprit. »(Catéchisme de l’Église Universelle n°1817)

Espérance et foi
la  foi est constitutive de L’Espérance.
« Si le Christ n’est pas ressuscité  notre foi est vaine et vaine est  notre espérance  (1,CO14,15)
Foi en la vie éternelle « Mes bien aimés, dès à présent nous sommes enfants de Dieu. Ce sue nous serons n’est  pas encore manifesté. Lorsque le fils de l’Homme paraitra nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est «  1Jean 3,2)

Selon le pape Benoit XVI
« Le mot Espérance est un mot central de la foi biblique ; au point que  dans certains passages les mots foi et espérance semblent interchangeables.  La première épitre de Pierre exhorte les chrétiens à être toujours  prêts à rendre compte de l’Espérance qui est en eux, espérance est équivalent de foi »

Les fruits de l’espérance
Bonheur : «  L’espérance procure la joie dans l’épreuve »( Ro 12)
La vertu Espérance  répond à l’aspiration du bonheur placé en Dieu dans le cœur de tout homme, elle assume les espoirs qui inspirent les activités des hommes, elle les purifie pour les ordonner au Royaume des cieux, elle protège du découragement.  
L’élan de l’espérance préserve de l’égoïsme et conduit au bonheur de la charité.
Force de vie :    Entre la promesse d’amour de Dieu et la vie ordinaire il y a apparemment un fossé.
-On peut regarder tellement la promesse  que l’on n’éprouve plus d’angoisse  ni de peur,  et que la souffrance et la mort ne sont plus  regardées comme  un mal.
-On peut regarder tellement les difficultés de la vie  que l’on ne sache plus quel est le sens de la Promesse.
L’Espérance permet de regarder les deux à la fois.
Le regard de l’Espérance se forme en regardant le Crucifix, il  proclame la mort et la rend signe de  résurrection. Il accepte l’angoisse mais dans la paix

QUESTIONS POUR ALLER PLUS LOIN
1 –  Qu’est  ce qui  différencie Espoir et Espérance ?
2.- L’Espérance chrétienne peut –elle être individualiste ?
3.- Pourquoi l’Espérance est –elle un chemin, ?
4.-  Pour nous, qu’est ce que  la vie Éternelle. ?
5.- Marie chemin d’Espérance ?

Texte préparé par Bernard Buisson, diacre
Première semaine de l’Avent 2020



HOMÉLIE du 22 Novembre 2020

                Le Christ Roi de l’univers année A
Ez. 34 ,  1 Co 15, Mat 25, 31.46

La fête du  Christ Roi a été instaurée en 1925 par le Pape PieXI pour contrecarrer le laïcisme ambiant qui avait conduit au début du XIX ème siècle à la suppression des états pontificaux. (Congrès de Vienne) L’Église a  créé cette fête pour annoncer  un Christ roi d’une société humaine égale en droits sociaux, en justice, et combattre les totalitarismes  en Europe,  qui allaient conduire aux agissements que l’on sait : la guerre, la Shoah

Fêter le Christ Roi de l’Univers est à la foi un pléonasme et une incongruité.
Un pléonasme, parce que dans la tradition juive : « Le Christ est celui qui a reçu l’onction de Dieu, et il est  le chef du peuple »  donc le roi ou encore le Berger.
Une incongruité, parce qu’il n’est pas imaginable qu’on puisse réduire Dieu à nos contingences humaines, fussent-elles de le mettre à la première place. Dieu est le Tout –Autre, l’indéfinissable. Une incongruité  de vouloir donner au fils de Dieu  une autorité temporelle,  alors que toute sa vie humaine a été marquée par son humilité et son service des plus pauvres.
Il est né dans une étable,  il a travaillé de ses mains, vécu  avec les pauvres, prêché l’amour  de ses ennemis, le pardon, le partage, et il est mort sur une croix comme un brigand.
Bien entendu la liturgie s’appuie sur l’ Évangile et sur lui seul  pour célébrer cette fête. Et si le titre de roi est donné au Christ Jésus c’est plus par analogie avec le berger qui donne  sa vie pour ses brebis,  que pour marquer une domination. « Lui qui était de condition divine, s’est fait le serviteur de tous »( Ph 2) La liturgie de cette année A  nous offre le chapitre 25 de l’Évangile de Matthieu  qu’on appelle aussi du Jugement dernier. Matthieu nous parle d’un roi qui, comme le berger sépare  les brebis des chèvres le soir venu au retour des troupeaux.
Mais il n’y a pas d’ambigüité.  Dès le début du chapitre nous sommes fixés : « Quand le fils de l’homme viendra dans sa gloire,  Il siègera sur son trône de gloire, toutes les nations seront réunies ; il séparera les hommes les uns des autres  comme le berger sépare les brebis des boucs. »     
Le roi de la parabole est donc Dieu, le juge universel qui interviendra à la fin des temps . Car il y aura bien un jugement. Mais y aura-t-il une condamnation ? Notre  foi en la miséricorde divine nous fait espérer que non. Car personne n’est tout bon ni tout mauvais et le feu éternel ne peut pas détruire  ce qui constitue la partie vertueuse d’une créature du Père.
  A la requête d’Abraham pour sauver Sodome, « Le seigneur dit : Si je trouve dix justes dans la ville de Sodome, je ne la détruirai pas à cause de ces dix » (genèse 18-32)
Ainsi, ce roi (Dieu) sépare les hommes les uns des autres, et place à sa droite les élus: « Venez les bénis de mon Père… »
« Car vous m’avez donné à manger, donné à boire, vous m’avez accueilli, vous m’avez habillé, vous m’avez visité….etc »
Rien d’extraordinaire, rien qui  soit hors de notre portée, rien que nous n’accomplissions déjà, à notre insu même. !
A tel point, que comme les justes, étonnés de la réponse de Jésus  nous pouvons  lui poser la  question : « Quand est ce que nous t’avons vu ?. Quand sommes nous venus jusqu’à toi ? »
La réponse surprend : «  Chaque fois que vous l’avez fait à un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait 
Elle nous étonne aussi,  et elle nous chagrine. Comment se fait il que nous n’ayons  jamais vu le Christ dans le visage d’un frère ?… Notre égocentrisme sans doute ? Mais nous pouvons nous consoler,  parce que l’essentiel a été fait. Au nom de notre humanisme, certes,  mais n’est-ce-pas aussi l’humanité du Christ ?
Car ceux qui, sciemment, ne l’ont pas fait, seront jugés sévèrement, maudits et jetés dan le feu éternel. Certes, le trait est forcé, car nous ne pouvons pas imaginer que Dieu puisse condamner,  sans rémission, ses propres enfants .
Dans son livre « La peste » Camus fait dire par le docteur Rieux au Père Paneloux : « Je me fais une autre idée de l’amour d’un Dieu créateur d’un monde où meurent des enfants»
Eh bien moi, je me fais une autre idée  du Dieu dont la miséricorde  dépasse toutes nos défaillances  !  « Là où le péché abonde, la grâce surabonde. » (Romains 5,20)
Dimanche prochain, nous  entrons dans le temps de l’Avent, la préparation à la naissance de Dieu chez les Hommes, et aussi, le temps  où le Christ reviendra dans sa gloire. Le temps  du Jugement dernier ou Dieu(Roi) fera toute chose nouvelle.
 « Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé  pour vous depuis le commencement du monde. »

Amen

Bernard Buisson, Diacre