HOMÉLIE DU IIe DIMANCHE DE CARÊME / ANNÉE B (Père Basile)

En ce deuxième dimanche de Carême, la liturgie nous propose de gravir deux montagnes pour nous préparer au mystère pascal de Jésus : la montagne où Abraham offre à Dieu son fils unique en sacrifice et celle où Dieu offre son Fils transfiguré au monde. Par la mention de la mort des fils, ces deux épisodes nous indiquent le chemin de la résurrection, de la Vie.
Dans le récit de la Genèse, il semble que Dieu exige de la part de l’homme quelque chose d’impossible, voire d’inhumain ! Comment un Dieu d’amour et de miséricorde peut-il demander le sacrifice d’un fils ? N’est-ce pas une incohérence de sa part que de demander la mort du fils de la promesse ? De quoi est-il réellement question dans ce texte ? Abraham ne sacrifiera pas son fils, car l’Ange du Seigneur ne le lui permettra pas. Cet Ange, c’est le Seigneur lui-même, c’est le Dieu de l’Alliance et de la vie… Dieu n’est pas comparable aux fausses divinités qui exigent la mort du fils, il est le Seigneur de la promesse. Le vrai culte rendu à Dieu, c’est une célébration de la vie et des promesses d’avenir que Dieu nous fait. C’est parce que nous sommes ainsi promis non pas à la mort, mais à la vie que, pleins d’espérance, nous chantons aujourd’hui avec le psalmiste : «Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants» (Ps 115). 
Jésus transfiguré entouré des plus grands représentants de l’Histoire sainte, les témoins par excellence de l’Alliance que Dieu a promise à son peuple, est le fils offert sur la seconde montagne. La Transfiguration de Jésus sur le mont Thabor en présence de Pierre, Jacques et Jean, marque un tournant décisif dans le mystère de la Rédemption. La Passion en ligne de mire, cette manifestation du Christ préfigure sa Résurrection. Ses souffrances et sa mort ne mettront pas un point final à sa mission mais révéleront sa divinité. En définitive, l’Amour va triompher de la mort. Et ce sera à ses disciples d’en témoigner ! Pour les trois disciples témoins de la Transfiguration, Jésus a voulu faire le lien entre sa gloire et sa souffrance. Le message était clair : Jésus leur dévoile une petite lueur de sa divinité. Car malgré tout ce qui va Lui arriver, Il est toujours le Messie, l’Envoyé du Père. «Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le» (Mc 9, 7)
Pour chacun de nous, le chemin de foi n’est jamais linéaire. Il y a toujours des hauts et des bas suivant les événements de la vie ! Il est facile d’avoir la foi lorsque tout va bien dans notre famille, au travail et que nous sommes en bonne santé. C’est plus difficile lorsque nous traversons une période de crise et d’incertitude. Jésus nous invite à ne pas nous laisser arrêter par les épreuves, à aborder avec courage le chemin escarpé et difficile pour aller à sa rencontre
Quand nous avons envie de rester en haut, de nous installer et de planter notre tente comme Pierre émerveillé, Jésus nous invite à redescendre, à nous replonger dans la réalité de la vie et à l’affronter avec courage. Cette réalité est le lieu de notre témoignage, de la manifestation de notre foi, de l’attestation de l’amour du Christ dont la résurrection aura le dernier mot sur la mort, car Lui qui est venu pour nous donner la vie, et la vie en abondance, nous veut vivants.
En ce temps de Carême, notre montagne de la Transfiguration est celle de cette victoire de la vie sur la mort ; elle est le signe de l’espérance qui nous habite et dont nous devons témoigner en prenant parti pour le Dieu de la vie, et cela, en luttant contre toutes les forces mortifères comme la haine, la discorde, la malveillance, etc. ; bref, tout ce qui ne favorise pas la vie. Les disciples l’ont fait après la résurrection, il convient que nous le fassions dans notre vie de tous les jours dans la fidélité à l’écoute et à l’obéissance aux paroles du Fils bien-aimé du Père.

LE CARÊME

– Le carême espace temps : 40 jours pour nous préparer aux fêtes de Pâques, à la victoire du Christ sur le péché et la mort par sa résurrection. Un peu plus de cinq semaines c’est tout à la fois long et donne l’illusion d’avoir du temps, mais c’est aussi très court même sur l’espace d’une vie.
Les semaines s’égrènent très vite et l’on passe sans s’en apercevoir des Cendres aux Rameaux. Ne perdons pas ce temps précieux.
– Le carême espace géographique : Le désert, celui des tentations où le Christ, poussé par l’Esprit a vaincu le diable par la force de la Parole qu’il incarne, où il a porté nos combats et pris sur lui nos péchés. Le désert préfiguration du paradis perdu restauré où le Christ vainqueur vit parmi les bêtes sauvages en harmonie avec la création originelle. Il peut alors nous annoncer que le Royaume de Dieu est proche dans le temps et l’espace. Trouvons le chemin de nos déserts.
– Le carême espace de rencontre : où nous nous retrouvons face à Dieu en vérité, dans le silence de la prière et de l’adoration, dans la solitude intérieure de nos déserts que le Seigneur vient habiter.
40 jours pour apprendre à faire silence en nous, si difficile dans le brouhaha de la vie, pour résister aux tentations de ce monde et nous laisser pénétrer par la Parole de Dieu.
Laissons nous convertir par la Parole.
– Le carême espace de conversion et de réconciliation : pour lutter contre toutes nos tentations de pouvoir, d’avoir, de domination… pour prendre conscience de notre péché face auquel nous sommes impuissants tout seuls et nous en remettre à la miséricorde infinie du Père toujours là pour nous relever. Laissons la Parole nous réconcilier avec Dieu, nous mettre en vérité devant Lui.
–Le carême espace de l’Amour infini : Amour miséricordieux du Père, Amour salvifique du Fils, Amour souffle dynamique de l’Esprit.
Entrons avec foi et joie dans tous ces espaces pour vivre intensément notre carême.
Père Jean-Hugues Malraison


HOMÉLIE DU 1ER DIMANCHE DE CARÊME B

21 février 2021
Genèse(9,8-15 ) ;1Pierre (3,18-22) ; Marc (1,12-15)

« En ce temps là, Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit le pousse au désert et, dans ce désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. » Chaque fois que je lis ce texte de Saint Marc, tous les trois ans, j’ai l’impression d’avoir sauté une page

En effet, notre mémoire collective retient un récit des tentations de Jésus
beaucoup plus coloré, à l’instar des noces de Cana, de la résurrection de Lazare ou de la multiplication des pains.
Dans les évangiles de Matthieu et de Luc le démon est montré, comme on le
redoute, rusé, provocateur, agressif.
« Si tu es le fils de Dieu, ordonne à ces pierres de devenir du pain »
« Si tu te prosternes devant moi, tu auras tous les royaumes de la terre »
« Si tu es le fils de Dieu jette toi en bas de ce temple »
Pourquoi cette discrétion chez Saint Marc ?
Marc a été le premier des quatre évangélistes, à recueillir des témoignages de la vie de Jésus, à les mettre en formes pour témoigner et éduquer les peuples. L’Évangile de Marc est court, il se lit en moins d’une heure, il va à l’essentiel : Jésus est le fils de Dieu. Sans perdre sa condition divine, il a vécu pleinement sa vie d’homme. Il est mort. Il est ressuscité. Il est le Sauveur du Monde.
Jésus est maintenant baptisé. Les cieux se sont ouverts, signe de la présence
divine dont la voix annonce : « Tu es mon fils bien-aimé, en toi j’ai mis tout mon amour » Il est adulte. Sa mission chez les hommes peut commencer. Mais chez les hommes, il va danger. La liberté qui leur est donnée se paie d’efforts pour résister aux tentations du monde.
L’esprit de Dieu pousse alors Jésus au désert. Probablement, pour le mettre à l’épreuve, comme on met les jeunes soldats à l’épreuve du feu avant de monter au front.
Le désert est, certes, le lieu de la méditation où se sont rendus les prophètes Elie et Jean-Baptiste, où se rendront par la suite, Saint Antoine et les pères du désert, mais c’est aussi un lieu de solitude, où le silence même est agressif, où les organismes, affaiblis par la faim et la soif, sont à la merci des tentations du monde.
Jésus y vivra pendant quarante jours au milieu des bêtes sauvages. Il triomphera de toutes les tentations grâce à Dieu et à « ses anges qui le servaient. » Il vivra l’itinéraire spirituel du peuple de Dieu, quarante ans à travers le désert, la mer rouge, les dix plaies d’Égypte, le veau d’or, etc.
Le carême commence. Le carême, temps de conversion, de prières et de partage pour vivre pleinement cette fête du renouveau : la Résurrection du Christ Pour les catéchumènes des premiers siècles, ce sont quarante jours pour se préparer au baptême à Pâques.
Pour les pénitents, c’est la dernière étape de conversion avant de réintégrer la communauté dont ils avaient été exclus.
Que sera notre désert ?
Nous avons quarante jours pour regarder dans le rétroviseur, faire que, dans notre futur, naisse un autre « nous », pour nous convertir, retrouver le chemin que le Christ nous a tracé.
Oh ! ne nous berçons pas d’illusions ! Nous devrons nous contenter de petits pas. Dans la mesure de nos moyens, avec nos charismes, ce sera le temps de modifier notre comportement pour participer à la construction du Règne de Dieu : « Les temps sont accomplis » dit Jésus.
« N’attendez pas le jugement dernier, dit Albert Camus, il a lieu tous les jours »
Pour être concret, je me risque à citer quelques attitudes du quotidien : -Veiller à ce que nos relations avec nos semblables soient franches, sans arrières pensées.
-Veiller à ce que notre rapport à l’argent se limite au nécessaire.
-Être assidus aux rassemblements dominicaux, là, on y rencontre le Christ mais aussi nos frères.
-Revoir notre comportement vis-à-vis de la nature qui est création de Dieu ;
particulièrement pendant cette année « Laudato Si » voulue par le pape François.
-Faire un effort spécial pendant cette période de Pandémie, pour nous informer sérieusement et vivre cette épreuve dans l’Espérance.
Le carême n’est pas seulement un temps de petites privations pour nous préparer à Pâques,
c’est aussi le prolongement de l’Alliance que Dieu a faite avec Noé : quarante jours à travers l’eau,
renouvelée avec Moïse, 40 ans dans le désert, confirmée par Jésus-Christ,
quarante jours au désert, à l’épreuve du Mal.
Par excellence le carême est le renouvellement de notre Alliance avec Dieu :
notre BAPTÊME.
Saint Pierre nous le rappelle dans la deuxième lecture :« Le baptême ne purifie pas de souillures extérieures mais il est l’engagement envers Dieu d’une conscience droite. »


« Les temps sont accomplis, Convertissez vous et croyez à l’Évangile »


Bon carême. Amen

Bernard Buisson , diacre


Bouquet de Carême

Le carême nous entraîne au désert avec Jésus, qui a voulu tout assumer de notre condition humaine ;
Le carême nous attire aussi vers la montagne, celle où prière et silence nous aide à rencontrer Dieu avec les apôtres, qui découvrent Jésus transfiguré.

La structure de base du bouquet évoque ces 2 thèmes du désert (les pierres et le sable) et la montagne (bois dressé).

Ce bouquet va évoluer au fil des semaines et s’enrichir de nouveaux éléments correspondant aux textes des dimanches.

1er dimanche : Dieu promet son Alliance à Abraham.

Trois cercles de rotin figurent cette Alliance.

2ème dimanche: la transfiguration.    

Fleurs blanches pour la gloire de Dieu

3ème dimanche: les marchands du temple       

Quelques branches de « monnaie du pape » pour l’argent et branche de pyracantha rouge pour Dieu Amour

Ce dimanche à Anjou : appel décisif pour catéchumène. L’évangile était celui de la samaritaine.
Une cruche avec des tiges ont été rajoutées pour figurer l’eau qui coule.

4ème dimanche: la lumière est venue dans le monde .

branches jaune ( forsythias ou autre )

5ème dimanche: le grain de blé porte beaucoup de fruits

des épis de blé et des fruits rouge

Homélie Mercredi des Cendres

Frères et sœurs,
Au début de ce carême, entendons l’Église, notre mère, reprendre les paroles de saint Paul aux Corinthiens : « Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous vous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. » (2 Co 5,20) Comment pouvons-nous nous laisser réconcilier avec Dieu ? Jésus lui-même nous l’enseigne dans l’évangile proclamé ce jour : l’aumône, la prière et le jeûne. Ces trois axes, Jésus nous invite à les vivre comme une attitude intérieure qui doit transfigurer notre vie extérieure. Ils ne sont pas un poids qui vient peser sur nos épaules. Ils sont un chemin qui nous ouvre à la joie car ils sont le dynamisme même de la réconciliation voulue par Dieu.
L’invitation à la prière, au jeûne et au partage nous est proposée pour avancer sur ce chemin de plus grande authenticité humaine. Ce n’est pas un hasard si Jésus demande à ses disciples de vivre ces dimensions à l’insu du regard des autres et sans doute aussi à l’insu de notre propre regard. C’est pour faire en sorte que la dimension intérieure de notre être prenne plus de place et de consistance.
Sur cet itinéraire spirituel, nous ne sommes pas seuls, car l’Église nous accompagne et nous soutient dès ce premier jour à la lumière de la Parole de Dieu qui contient un programme de vie spirituelle et d’engagement pénitentiel. Les paroles de l’Apôtre Paul nous offrent une consigne précise : « Nous vous invitons à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu … Le voici le moment favorable, le voici le jour du Salut … »
Si les cendres, qui vont être répandues sur notre front dans quelques instants, manifestent la tristesse qui envahit notre cœur par notre péché, elles sont aussi le signe de l’espérance. Elles marquent notre désir de conversion, d’un changement profond de notre cœur, de notre vie. C’est ainsi que les paroles du prophète Joël sont un formidable cri d’espérance : « Revenez à moi de tout votre cœur » (Joël 2,12). Lorsqu’on crie à quelqu’un « reviens », il y a toujours un ton de supplication, c’est-à-dire le ton de la personne qui est attachée à celui qui part et qui le supplie de revenir à elle. C’est un véritable cri d’amour que Dieu exprime à travers la bouche du prophète. Si Dieu me semble loin, ce n’est pas parce qu’il s’est éloigné de moi mais parce que mon péché m’a éloigné de Lui !
Que ce Carême nous donne, à tous et à chacun, de renaître de nos cendres et de vivre du feu de Dieu !  Amen
Père Thomas Mesidor

MÉDITATION DU 6E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE. ANNÉE « B »

La Parole de Dieu de ce dimanche, avec toute la force de sa mobilisation et la richesse de son contenu aux multiples implications, pourrait s’entendre à nous aujourd’hui comme un appel à la foi en Dieu ; qui dans son amour éternel et profond nous traite avec grande humanité. Ainsi le traduit, le psalmiste dans un réel vécu : « Tu es un refuge pour moi ; de chants de délivrance, tu m’as entouré » cf. Psaume 31 (32).
Avoir foi en Dieu c’est écouter sa Parole. Une Parole qui donne sens et fait sens. Une Parole qui éclaire la vie et « organise » l’être et le vivre ensemble dans une tension de grâce et de bénédiction. Sans en occulter toute la part du mystère de la vie quand elle nous heurte et nous interroge en permanence. C’est sous cet éclairage que peut se lire le passage du livre des lévites (13, 1-2. 45-46).
Avoir foi en Dieu c’est travailler, avec le secours de l’Esprit Saint, à rendre lisible le poids de sa présence au monde et audible son amour au quotidien. C’est révéler, à travers le naturel de notre humanité, les signes par milliers de la tendresse du Père : « tout ce que vous faites : manger, boire, ou toute autre action, faites-le pour la gloire de Dieu » (cf. 1Co. 10, 31 – 11, 1).
Avoir foi en Dieu c’est savoir, en temps d’épreuves et de grands tourments, comme le cas du lépreux, s’approcher du Seigneur, le prier à genoux et lui parler de son désir : « …un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit» (cf. Marc 1, 40-45).
« Si tu le veux, tu peux me purifier». Tel peut être le cri de notre foi, en ces temps de crise sanitaire. Une crise qui comme la lèpre nous enlève de notre humanité, diminue notre liberté d’être, brise notre élan de vivre et plonge notre cœur dans la tristesse et la détresse.
« Je le veux, sois purifié ». Avec Jésus, présence aimante du Père et du Saint Esprit, nous avons la santé que nous désirons de tous nos vœux et la paix que nous espérons de toutes nos forces. Comme il le fait pour le lépreux, Jésus nous restaure et nous redonne notre dignité perdue par l’épreuve du mal et de la maladie. Pour nous et pour notre salut, Jésus ne cesse de venir au rendez-vous de nos appels. Chaque geste de son humanité raconte l’histoire de son cœur divin. C’est-à-dire la grandeur de l’amour de Dieu.Pour aller plus loin : Quelle lèpre intérieure ronge en nous non seulement notre santé mais notre sainteté ?  (P. Davy B. B.)

5ème dimanche Ordinaire B

« Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile » nous dit St Paul dans la 1ère lettre aux Corinthiens. Voilà une affirmation qui nous presse, mais en même temps qui peut nous rendre si craintifs, tant la tâche dans ce monde actuel peut s’avérer ardue, difficile, voire décourageante. Nos contemporains  paraissaient il y a peu, bien plus intéressés par le progrès issu des 30 glorieuses… qui a pourtant bien tardé à les sauver. Aujourd’hui, tous sont largement désorientés par cette pandémie qui ruine tous les faux-semblants du matérialisme dont les hauts parleurs sont devenus d’ailleurs bien inopérants… Mais si on parle de Dieu ce n’est que pour dire sa non intervention, signe de son éloignement, voir de son absence…
Alors comment annoncer aujourd’hui l’évangile, si ce n’est d’être attentif à ce que nous demande le Christ. Prenons l’évangile d’aujourd’hui pour voir comment le rendre audible auprès de nos contemporains.
Premier tableau : Jésus est dans la maison d’un disciple nommé Simon dont la belle mère est très malade. Jésus la saisie par la main et la voilà guérie ! Incontestablement, Jésus fait beaucoup mieux que le plus doué des médecins, au point que nombreux puissent douter d’un tel miracle. Jésus la saisie par la main… A notre niveau, le rôle de la main n’est-il pas magnifique ? Le futur baptisé à qui l’on impose la main pour entrer sur ce chemin qui mène au Royaume ; les futurs époux qui joignent leur main en vue de recevoir le sacrement de mariage pour toute la vie ; le malade à qui l’on prend la main… Comme le Christ a saisi la main de la belle mère de Simon, oui, avec notre main nous pouvons apporter quiétude, sentiment de confiance, voire paix intérieure. Comme le geste du Christ, nous pouvons faire un miracle presque aussi élevé…
Deuxième tableau : le soleil est couché et on amène au Christ des gens possédés par le démon. Et le Christ les guéris. Alors vous les grands parents, si vous évoquez le diable à vos petits enfants qui sont lycéens ou étudiants en parlant de celui qui a des cornes et une grande fourche, vous risquez d’être rapidement à court d’arguments sérieux… Et pourtant, vous les jeunes, vous les parents, vous les grands parents, nous tous ici dans l’église et tous ceux qui n’y sont pas, ne sommes nous pas possédés par les sentiments de jalousie, d’orgueil, de moquerie, de colère et de tout ce qui un jour peut faire mal à l’autre ? Avec le Christ nous pouvons combattre tous ces maux ; avec le Christ et lui seul, -je dis bien et lui seul, car aucune autre religion, ni aucune doctrine, ni aucun courant de pensée ne va aussi loin dans le pardon- Oui, avec le Christ donc, nous pouvons guérir, et nous guérir nous-mêmes des démons de la jalousie et autre avarice ; car sa parole libère, voit l’autre de façon positive parce qu’il est, comme nous, un être sacré.
Troisième tableau : Jésus se lève avant l’aube et se retire dans un endroit désert et il prie. Toute définition de l’homme qui retire de la personne sa réalité métaphysique fait une erreur dommageable. Nous avons la pensée et la conscience, et nous savons, nous croyants, d’où cela nous vient. Prier est un exercice à la fois noble et d’une grande humilité, où le mensonge ne passe pas, où la réalité de tout notre être est mis à nu devant celui qui est plus grand que nous.
Malheur à moi si je n’annonce pas l’évangile… Alors, bonheur pour moi si je prends la main de celui qui souffre ; bonheur pour moi si je combats les démons qui m’habitent ; bonheur pour moi si je me conforte dans ma relation avec celui qui est le plus grand.