La bénédiction solennelle pour le temps de l’avent commence ainsi :
« Vous croyez que le fils de Dieu est venu dans ce monde et vous attendez le jour où il
viendra de nouveau… »
Le temps de l’Avent a une double dimension :
— c’est le temps de préparation aux célébrations de Noël où l’on fête le premier avènement du
Fils de Dieu parmi les hommes, c’est le mystère de l’Incarnation.
— C’est aussi le temps où, d’ailleurs comme chaque jour de notre existence, nous nous
préparons au second avènement de Jésus-Christ à la fin des temps, qu’on appelle la parousie.
En effet lors de son Ascension Jésus a promis qu’il reviendrait dans la gloire à la fin des
temps pour établir définitivement le Royaume de Dieu.
Le temps de l’Avent est donc, pour ces deux raisons, un temps de préparation à la rencontre
du Christ dans la prière et l’espérance, un temps de joyeuse attente.
Jésus qui est venu au premier Noël est aussi celui qui continue à venir dans le quotidien
de notre vie, par la prière, sa Parole et l’Eucharistie. Il est celui qui est venu apporter le
salut au monde par sa résurrection et qui reviendra dans sa gloire.
Le temps de l’Avent permet de nous réveiller pour l’accueillir vraiment dans nos vies et
désirer son salut.
« C’est le moment, l’heure est déjà venue de sortir de votre sommeil » Rm 13,11
Le temps de l’avent, tout comme celui du carême avant Pâques, est le moment
favorable pour réorienter notre vie, le temps de sortir de la routine quotidienne en
retrouvant le sens profond de notre vie, aimer Dieu et aimer notre prochain à la suite du
Christ.
La Parole de Dieu, en ce premier dimanche de l’Avent vient donc nous éveiller, sans
faire peur, mais avec force.
Elle nous fait réaliser dans quelle torpeur nous sommes souvent plongés et par quelles
illusions nous nous laissons bercer dans ce monde matérialiste qui a tendance à oublier
son créateur. Cette Parole nous ouvre à la lumière, aux grands enjeux de la charité, de
la justice, de la paix, du partage, de la juste société.
Le pape François le dit dans l’Exhortation apostolique Evangelii Gaudium en 2013 :
« Le grand risque du monde d’aujourd’hui, avec son offre de consommation multiple et
écrasante, est une tristesse individualiste qui vient du cœur bien installé et avare, de la
recherche malade de plaisirs superficiels, de la conscience isolée. »
Nous sommes face à deux choix, suivre le Christ dans sa Parole de Vérité sur un
chemin qui mène à la béatitude, ou écouter les sirènes de ce monde et entrer dans la
désolation. C’est ce que dit St Mathieu dans l’évangile entendu aujourd’hui :
« Deux hommes seront aux champs : l’un est pris, l’autre laissé. Deux femmes seront
au moulin : l’une est prise, l’autre laissée. »
Il nous montre ainsi qu’il y a en nous deux attitudes possibles, celle d’être en éveil ou
celle d’être endormis, que ce soit dans les champs de nos activités et occupations
extérieures, ou au moulin de l’intime de nos pensées et de nos motivations profondes.
Alors voulons-nous être pris ou être laissés? Quel chemin prendre ?
St Paul, dans l’épître aux Romains, en 2è lecture, nous permet d’orienter notre choix :
« Rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière.
Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour, sans orgies ni beuveries,
sans luxure ni débauches, sans rivalité ni jalousie mais revêtez-vous du Seigneur Jésus
Christ. »
St Paul nous invite à être comme au jour de notre baptême, le cierge à la main, lumière
du Christ qui vient éclairer nos ténèbres, revêtus du Christ pur et sans péchés dont le
vêtement blanc est le signe, et ainsi avancer à sa suite, c’est à dire vivre pleinement
notre baptême.
En ce temps de l’Avent il nous faut veiller, en aimant, en pardonnant, en étant attentifs
aux autres, en compatissant aux malheurs et aux peines les uns des autres.
Oui, en faisant ainsi nous pourrons aller vers le Christ en répondant à l’invitation d’Isaïe :
« Venez ! Montons à la montagne du SEIGNEUR, à la maison du Dieu de Jacob !
Marchons à la lumière du SEIGNEUR. » Is 2, 3
« Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le
Fils de l’homme viendra. » Mt 24,44
P Jean-Hugues Malraison