Quelle belle définition de la foi que celle qui nous qui nous est donnée par Saint Paul dans la 2ème lecture : « la foi, dit-il, c’est posséder ce que l’on espère, et c’est un moyen de connaître les réalités que l’on ne voit pas ». Tout est dit dans cette affirmation, où l’espérance est un moteur de satisfaction et de bien être toujours plus puissant que la possession ; et il en est de même dans tous les aspects de la vie : vie matérielle comme vie spirituelle : on peut d’ailleurs dire la même chose de la présence de Dieu : quand le Christ était présent en Galilée, les conversions n’étaient pas plus nombreuses que quand, par la suite, les apôtres ont annoncés les promesses du Royaume.
« Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu » ajoute St Paul… Grâce à la foi… cette foi qui fit découvrir à Abraham le Dieu unique, lui, petit berger, sans instruction aucune, alors que tous les savants de l’époque, toutes les nations et tous leurs chefs voyaient des divinités partout. Dans tous les pays et dans toutes les régions du monde, avant la diffusion du christianisme, il y a eu un Dieu pour le soleil, un pour la lune, un pour la mer… alors que les hébreux puis les disciples du Christ on démontré qu’il n’y avait là que des astres pour éclairer, mais qu’il n’y avait qu’un seul Dieu, qui aimait tous les hommes… Il leur a fallu 15 siècles pour convaincre les peuples. Nous faudra t-il 15 siècles pour convaincre tous ceux qui aujourd’hui ont adopté la religion du hasard pour expliquer le monde, la vie et l’homme ?
C’est grâce à la foi également, qu’Abraham affirmera qu’il n’y a qu’une catégorie d’hommes devant Dieu, tous avec la même dignité, alors que dans tous les pays et toutes les cultures, la construction des sociétés se faisait -et se fait encore- sur la loi du plus fort, le plus souvent, intellectuellement le plus fort…
C’est aussi grâce à la foi, qu’Abraham vivant comme un immigré en terre étrangère nous apprend que Dieu est humble, plein d’amour pour les hommes. Terre étrangère oui, mais Terre promise, là où par l’humilité acceptée, nous pouvons construire dès ici bas, un royaume selon nos aspirations les plus justes…
Alors n’ayons pas peur de mettre notre trésor là où la mite ne détruit pas. Le Christ nous l’a rappelé dans l’évangile : là où est notre trésor, là est notre cœur. « Heureux ces serviteurs là que le maître à son arrivée trouvera entrain de veiller ». Oui, il nous faut veiller sur ce monde, veiller sur cette société qui nous est donnée à aimer, veiller sur ceux qui comptent sur nous….
veiller sur nous-mêmes…
Alors quand le maître frappera, ce ne sera pas avec angoisse que l’on ouvrira la porte !
Thierry Merle Diacre