Chers frères et sœurs, nous venons d’entendre un ensemble de lectures qui sont une vraie catéchèse, pour ne pas dire un résumé de notre foi chrétienne.
Selon Saint Paul, le Christ « est l’image du Dieu invisible, le premier-né avant toute créature. Il est avant toute chose, et tout subsiste en lui ». Traduit par nos mots, cela veut dire que le Christ est partie intégrante du Dieu éternel, (Né du Père avant tous les siècles disons-nous dans le Credo)… et il a pris chair dans notre monde il y a 2000 ans. Il existait donc avant la fondation du monde, et il est antérieur à tout ce qui existe. C’est ainsi qu’il se fera homme, quand celui-ci sera capable de l’accueillir : l’homme n’est pas là par hasard, mais il est le projet de Dieu
.Saint Paul ajoute « Il est le premier-né d’entre les morts ». Cette phrase est importante, et elle rejoint l’affirmation que nous disons également dans le Credo : Il est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité. Nous ressuscitons avec le Christ, notre accès à la Vie éternelle se fait par lui, mais le Christ n’est venu il n’y a que 2000 ans. Il lui fallait donc, à sa mort, aller chercher tous les hommes qui avait quitté cette terre avant lui. Ce genre humain qui croupissait dans le shéol, cette sorte de purgatoire pour les Hébreux. Le Christ est donc bien le premier né d’entre les morts ; nous entrons, et tout le genre humain est entré et entrera dans la Vie éternelle à la suite du Christ vainqueur de la mort.
« Il est aussi la tête de l’Église » ajoute Saint Paul, cela veut dire que l’Église ne peut fonctionner, exister même, que si elle suit le Fils de Dieu, venu pour tous. Ainsi allons-nous pourvoir mieux mettre en perspective l’évangile du bon Samaritain que nous connaissons bien. Si le Christ prend l’exemple d’un prêtre qui se détourne de l’homme blessé, ce n’est pas par hasard : c’est parce le Seigneur donne à son Église le soin de répandre la foi, qu’elle doit, avant tous les autres, faire œuvre de charité. Quand un membre de l’Église pèche, est-il encore dans l’Église du Christ ?
Et si le Christ prend l’exemple d’un lévite, ce n’est pas par hasard non plus : Devant Dieu, pas de riches, pas d’instruits, pas de castes, pas de gens de pouvoir, mais des hommes, tout homme, et c’est ainsi que le Samaritain est pris pour exemple. Pas de parole, pas de discours, mais des actes, et en vérité.
La première lecture clôt finalement l’ensemble, où Moïse dit au peuple : « Cette loi que je vous prescris aujourd’hui n’est pas au-dessus de tes forces » Cette loi est pour aujourd’hui ; cette loi est calibrée pour l’homme, tel qu’il est, avec ses forces comme avec ses doutes ; cette loi l’attend, elle l’interpelle, lui fait signe au cours des siècles, le travaille aussi. Elle travaille toutes les sociétés, tous les pouvoirs et toutes les sensibilités politiques et sociales. Il peut s’en détourner, l’ignorer, s’en cacher, mais la loi de Dieu se dresse sur chacun des horizons de notre conscience.Frères et sœurs, à nous de montrer la cohérence de notre foi. Si telle est son visage, nous retrouverons, auprès de nos contemporains, l’écoute que mérite la Parole de Dieu, c’est-à-dire le livre de la Vie d’aujourd’hui et de demain.
Thierry Merle Diacre