IVe DIMANCHE DE CARÊME C

IVe DIMANCHE DE CARÊME C

En ce quatrième dimanche de Carême,temps de renouvellement spirituel et de conversion,c’est un passage susceptible d’éclairer notre réflexion sur la réconciliation, que nous venons d’écouter. Un merveilleux récit évangélique qui nous parle au cœur. Dans cette parabole, l’attitude du père patient nous rassure ; quant à celles des deux fils, elles sont un peu les nôtres.
Regardons d’abord l’attitude du Père. Jésus y dépeint le visage de Dieu, un Dieu passionné d’amour. Vis-à-vis du fils perdu, aucun reproche, aucune question. Simplement, tout naturellement des gestes d’accueil et de joie : embrassade, beau vêtement, bague aux doigts, repas de fête … Autant de gestes de sollicitude et de bonté de la part de Dieu à l’égard de ceux qui sont éloignés. Il ne peut y avoir d’accueil plus affectueux et plus chaleureux. Envers le fils aîné, même démarche de tendresse de la part du père : il sort à sa rencontre, il lui rappelle ses privilèges de fils aîné et l’invite à venir festoyer avec les autres, car l’enfant qui était perdu est revenu.
Dieu est vraiment ce père de tendresse qui aime, accueille, pardonne. Sa bonté est pleine de délicatesse. En ce temps de Carême, cette parabole nous invite à faire un pas de plus dans la découverte de sa miséricorde, une miséricorde qui rend la dignité au pécheur et l’honore. Son amour bienveillant qui nous accueille tel que nous sommes. Il nous a créés libres de mener notre vie selon nos choix personnels, mais, si éloignés de Lui que nous soyons, il nous porte toujours dans son cœur et attend notre retour. Ce que Jésus nous recommande en dressant ce portrait du père patient, c’est en même temps qu’une immense confiance en la miséricorde de Dieu, l’accueil de l’autre quel qu’il soit, quoi qu’il doive assumer comme poids de passé et de souffrance, de peine ou de péché. Et c’est ici que les attitudes des deux fils ont, chacune, une dimension qui nous concerne.
Ces deux fils, l’un parti mais revenu, et l’autre resté à la maison mais refusant d’entrer, nous représentent. Nous sommes tantôt en ordre, tantôt en désordre, ou les deux à la fois. Nous sommes tous plus ou moins des fils perdus. Des erreurs commises dans le passé, soit par inadvertance soit par choix délibéré, parsèment notre chemin. Nous avons besoin d’être réconciliés avec Dieu, comme saint Paul nous y exhorte aujourd’hui. Nous ressemblons aussi au fils aîné chaque fois que nous refusons de pardonner, quand nous enfermons les autres dans leurs erreurs, par réduction, par manque de charité, quand nous portons sur eux des jugements négatifs de façon définitive et que, à la manière des pharisiens, c’est-à-dire des « séparés », nous nous coupons d’eux. Comme le fils aîné de l’évangile, qui n’appelle plus son frère « mon frère », mais « ton fils » (« ton fils que voilà »), nous oublions qu’il est difficile d’être fils sans être frères, difficile d’aimer Dieu sans aimer son frère.
Puisse le Seigneur nous faire découvrir davantage, à la mi-temps de ce Carême, son visage de père miséricordieux pour que nous soyons nous-mêmes plus miséricordieux envers nos frères et sœurs. Qu’il nous touche par son regard plein d’amour et nous fasse revenir à Lui de tout notre cœur pour célébrer la fête de Pâques dans la joie de lui appartenir.
Père Basile Mulewa

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