XXXIIIe DIMANCHE T.O / B

Comme à chaque fin d’année liturgique, nous lisons aujourd’hui des textes provenant du discours eschatologique, c’est-à-dire sur les derniers temps. C’est un tel discours que tient Jésus quand il parle du « soleil [qui] s’obscurcira et [de] la lune [qui] ne donnera plus sa clarté », etc. La première lecture tirée du livre de Daniel renforce le côté dévastateur à l’échelle humaine : « Car ce sera un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent, jusqu’à ce temps-ci », dit le prophète.
Dans le contexte des phénomènes dramatiques qui surviennent dans le monde actuellement, beaucoup de chrétiens se demandent si le cataclysme décrit par Jésus nous prévient que la fin des temps sera pour bientôt. Ils évoquent la pandémie, l’inondation, la guerre, etc. qui font des ravages sur la planète. Dans leur crainte, ils pensent aussi à ce fameux scandale, un vrai séisme, qui éclabousse l’Église à l’heure actuelle. Mais ce que nous devons savoir, c’est que voir dans ces dévastations impitoyables un signe de la fin du monde, c’est faire une lecture fondamentaliste des textes, c’est-à-dire se limiter à leur seul sens littéral. Sachons cependant que « ces images ne sont pas à entendre au sens matériel ; elles évoquent peut-être quelque chose qui nous dépasse, mais elles évoquent plus certainement la grâce de la résurgence d’une nouvelle création… C’est donc une manière de nous inviter à accueillir la nouveauté de Dieu. Dieu vient et renouvellera toute chose ».
L’image printanière du figuier dit la proximité de la venue du « Fils de l’homme » (Dn 7), c’est-à-dire de Jésus, dont la mort et la résurrection ont marqué le commencement des derniers temps. Dans son discours sur ces derniers temps, Jésus annonce la fin d’un monde et le début d’un autre. Il annonce la fin du Temple (Mc 13, 2), mais il invite ses disciples à rester sereins au milieu des épreuves à venir. Ce faisant, il s’inscrit dans l’esprit des visions de Daniel, lesquels ont été écrites pour soutenir la foi des Juifs persécutés de 167 à 164 av. J.-C. Qu’est-ce que cela nous dit aujourd’hui, ici et maintenant, dans le contexte des maladies, des conflits, de la mort où nous vivons ?
C’est qu’il est inutile de guetter la fin du monde : il faut reconnaître chaque jour les signes humbles mais réels du printemps pascal, du monde nouveau. « Ce qui nous arrive, des catastrophes survenues dans le monde ou le remous perturbant notre vie chrétienne, est un avertissement pour un changement radical. Un coup de semonce qui réveille nos consciences et nous pousse à agir ! Ne cédons pas au catastrophisme ambiant, mais sachons reconnaître avec sagesse le signe des temps ». Tout passe, mais Jésus demeure. Au-delà de nos morts, de nos désillusions, de nos coups durs, de nos abandons, le soleil de Dieu apparaît, la résurrection du Christ nous relève et nous permet d’entrer dans la sagesse de Dieu. N’oublions pas qu’à chaque moment de notre existence, même aux carrefours de nos morts, Jésus est là qui nous relève. « Loin [donc] de nier l’existence des problèmes, les désastres survenus doivent provoquer en nous les démarches de conversion. Une transformation du cœur. Une foi profonde pour rester connecté avec [le Seigneur], quoi qu’il arrive. Au lieu de se laisser bloquer par les dérèglements, partons à la recherche d’une voie qui nous permet d’harmoniser notre foi avec les défis du temps et les imperfections humaines. Nous allons devoir réviser notre mode de vie, réexaminer notre foi ! Ce sera une réorientation bénéfique, si nous y mettons toute notre bonne volonté. L’occasion de retrouver les bienfaits d’un changement de vie ».
Père Basile

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