26ème Ordinaire B

« Celui qui donnera simplement un verre d’eau à l’un de vous parce qu’il appartient au Christ, il aura une récompense ». Frères et sœurs, avons-nous vraiment conscience du poids d’humanité qui est dans cette demande du Christ ? Cette phrase, qui peut, à elle seule, résumer 20 siècles de civilisation occidentale, où, face aux méthodes barbares des peuples anciens ou des peuples périphériques, l’Église et les croyants ont développé, partout où ils étaient, l’accueil des enfants pour leur apprendre à lire et à compter, l’accueil des malades pour les soigner, la visite des prisonniers, la prise en charge des handicapés, et surtout, surtout, la volonté d’apporter l’Espérance à tous, en donnant à chacun une perspective qui dépasse les contingences de la vie sur cette terre…
Mais nous avons entendu aussi l’apôtre Jean, heureux d’appartenir au Christ. Or il rencontre une première tentation, celle de se croire arrivé, celle de vouloir se faire « propriétaire » du Christ et de son évangile. Non, nous ne sommes jamais acquis à l’Évangile. Chaque jour, nous devons nous redire notre foi, chaque dimanche, nous devons redire par le Credo, les promesses de notre baptême.
Et le Christ poursuit : « Celui qui est une occasion de chute pour l’un de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache une meule autour du cou et qu’on le jette à la mer …»
C’est vrai, la radicalité de l’Évangile nous pousse au maximum de notre humanité, au-delà et au dessus de toutes nos opinions, de toutes nos organisations et de toutes les contingences matérielles. La république se plait à dire depuis quelque temps que les lois de la république sont au dessus des religions. Ne nous trompons pas de niveau : la religion n’a rien à dire des lois et des organisations décidées et mises en place par le législateur, tant qu’elles ne touchent pas à la personne humaine. Par contre, en ce qui concerne l’attention apportée à tous, en commençant par les petits, et par les perspectives qu’elle donne, comme les dimensions qu’elle ouvre, tout dirigeant tirerait grand profit de venir nous voir le dimanche. Non que nous soyons meilleurs, et nous ne le sommes pas ; mais cet évangile du Christ écouté et accueilli doit peu à peu transformer notre être de l’intérieur et en profondeur.
Enfin, la dernière partie du passage d’évangile peut nous surprendre par une radicalité encore plus brutale : arrache ton œil, coupe ta main, coupe ton pied… mais les exemples ont une vrai signification : l’œil peut amener la tentation, la convoitise. La main et le pied peuvent être synonymes de possession, l’une pour la richesse, l’autre pour les territoires, mais notre esprit, ce don de l’esprit dont parle la première lecture en citant Moïse, c’est ce qui, en vérité, nous élève et nous mène vers l’humanité la plus totale.
C’est le Christ donné pour nous tous, lui qui transforme les 4 éléments basiques pour survivre sur cette terre, en éléments clés pour la vie éternelle :
Nous avons besoin d’air : Je suis le souffle de vie
Nous avons besoin d’eau : Je suis la source d’eau vive
Nous avons besoin de nourriture : Je suis le pain vivant descendu du ciel
Et nous avons besoin de lumière : Je suis la lumière du monde…

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