La liturgie de ce 24e dimanche nous propose des lectures qui nous invitent à prendre notre place de disciples, à professer notre foi au Christ et à la laisser orienter notre vie. Ce qui tombe bien en cette période des rentrées, où il convient de nous préparer à mettre davantage en œuvre la foi qui nous anime.
Selon l’Évangile, témoin de la bonté extraordinaire de Jésus et de sa puissance qui n’a cessé d’impressionner ses contemporains, la foule s’interroge sur son identité véritable : pour certains, il est Jean-Baptiste ressuscité ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes.
En s’adressant aux disciples, Jésus voudrait avoir la réponse de ceux qu’il a envoyés en mission. Il attend qu’ils se prononcent avant de les engager dans une deuxième étape plus dure : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » La réponse de Pierre à cette question de confiance que pose Jésus ne se fait pas attendre : « Tu es le Christ ». Par cette réponse, Pierre confesse, sous la conduite de l’Esprit Saint, que Jésus est le Messie, le roi sorti de la maison de David, le roi annoncé et qui doit être le véritable Fils de Dieu. Et nous baptisés, chrétiens d’aujourd’hui, qui est Jésus pour nous ? Que connaissons-nous vraiment de lui ? Quelle place lui accordons-nous dans notre vie personnelle ? Certes, à l’exemple et à la suite des Apôtres, nous confessons déjà qu’il est le Christ. Mais, comme Pierre, sommes-nous bien conscients de la portée d’une telle affirmation ? N’oublions pas qu’une foi éclairée et exprimée sincèrement est fondamentale. « Elle engage notre vie chrétienne et détermine notre attitude envers Dieu. Cette foi met Jésus au centre de notre vie. Elle nous transformera en profondeur ». D’où la nécessité de nous instruire sans cesse sur Celui en qui nous croyons, pour saisir davantage la teneur de ses enseignements, consolider notre foi et pouvoir vivre dans son intimité, au-delà de tout conformisme, sans reculer devant les épreuves et les difficultés de toutes sortes.
C’est à cette attitude que Jésus invite les disciples dans la suite de l’Évangile. Il était bien conscient d’être le Messie, c’est-à-dire le Libérateur désigné et envoyé par Dieu, mais il refusait de donner à ce terme une connotation politique, voire militaire. Pour accomplir sa mission, il devait beaucoup souffrir, être accusé, maltraité et mis à mort, contrairement aux pensées triomphalistes de Pierre et des autres. Pour Jésus – et pour nous ses disciples –, le chemin reste celui du serviteur, de ce Serviteur souffrant qu’annonçait déjà Isaïe en son temps.
Nous voulons suivre le Christ, être ses disciples ? Eh bien, nous devons nous préparer à passer par le même chemin que lui. Nous devons renoncer à nous-mêmes, prendre nos croix et marcher à sa suite. En demandant à chacun de porter sa croix, Jésus ne veut pas nous imposer le chemin de l’affliction ; il ne veut pas nous inciter à aimer la souffrance pour elle-même. L’objectif qu’il vise, c’est tout simplement de nous préparer à affronter les épreuves liées à notre vie de disciples. Il veut nous faire comprendre que le suivre, c’est s’engager dans la voie de l’amour, sans se laisser abattre par les épreuves rencontrées en chemin. Rester fidèle à sa foi malgré tout, car « je marcherai […] sur la terre des vivants », c’est parfois savoir renoncer à ses désirs ; c’est savoir aller au-delà de ses intérêts égoïstes pour favoriser le royaume de l’amour. Amour agissant, qui « rend service », qui « espère tout », qui « endure tout » (1 Co 13), dans l’espérance d’obtenir, le moment venu, la vraie joie, le bonheur éternel. Tel sera notre boussole tout au long de cette année, pour le bien de tous et de chacun, et pour la gloire de Dieu.
HOMÉLIE DU XXIVe DIMANCHE T.O / B (Père Basile)
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