Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, dimanche 15 août 2021

Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, dimanche 15 août 2021

La liturgie de la solennité de l’Assomption de la Vierge Marie nous propose en première
lecture un passage du livre de l’apocalypse, dans lequel St Jean va employer plusieurs
signes et symboles pour faire comprendre le sens de la vision qu’il a reçue.
« Le sanctuaire de Dieu, qui est dans le ciel, s’ouvrit, et l’Arche de son Alliance apparut
dans le sanctuaire.Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil
pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. »
Celui de l’arche d’alliance d’abord : Pour St Jean, c’est le signe que la fin des temps est
arrivée : l’Alliance éternelle de Dieu avec l’humanité est enfin définitivement accomplie.
Dieu est présent dans l’arche, celle qui précédait le peuple dans le désert, celle qui est
au cœur du Temple.
Le second signe est celui de la femme :
la femme décrite dans l’Apocalypse symbolise le peuple d’Israël, les 12 étoiles
couronnant sa tête représentent les 12 tribus d’Israël de l’Ancien Testament, tout le
peuple précurseur. Avec l’avènement du Christ et les temps messianiques du Nouveau
Testament, nous le savons la révélation s’ouvre au monde entier, à toute l’humanité.
Cette vision nous montre le temps de l’Église naissante. Cette femme qui embrasse
tout le cosmos est L’Église, épouse du Christ, et en elle Marie, que Jésus sur la croix
nous a donnée comme mère en la confiant à St Jean.
« Elle est enceinte, elle crie, dans les douleurs et la torture d’un enfantement. »
Un enfantement douloureux, comme pour la naissance de l’Église, image forte pour les
premiers disciples du Christ affrontés à la persécution ; mais Jean vient leur dire un
message d’espérance : vous êtes en train d’enfanter l’humanité nouvelle, dans le
Christ. Ce symbole de la femme enceinte associé à celui du Temple ouvert et de
l’arche d’alliance est très profond. Il nous dit que le mystère de la maternité, en Marie,
est assumé dans la Gloire, qu’il est porteur de la présence divine. Quel beau signe
d’espérance pour notre époque où l’on cherche à dévaloriser, à instrumentaliser la
maternité. Le Dragon qui se tenait devant la femme afin de dévorer l’enfant dès sa
naissance n’est-il pas à l’œuvre aujourd’hui, cherchant à détruire l’enfant dans le sein
de sa mère ?
« La femme mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les
nations, les conduisant avec un sceptre de fer. L’enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu
et de son trône. »
Cet enfant c’est le Christ, le bon berger, le messie attendu par Israël, le Sauveur que
Dieu envoie à toute l’humanité, Jésus ressuscité, élevé dans la gloire, lui le Roi de
l’univers à travers tous les siècles, qui reviendra dans sa gloire nous ouvrir
définitivement les portes du Royaume.
« Un autre signe apparut dans le ciel : un grand dragon, rouge feu, avec sept têtes et
dix cornes, et, sur chacune des sept têtes, un diadème. » Ce dragon c’est le démon, le
malin qui vient s’emparer du monde et le diviser pour régner à la place de Dieu. La tête
et les cornes disent l’intelligence et la force, le diadème désigne le pouvoir impérial,
c’est dire sa réelle capacité de nuire. Il parvient à balayer le tiers des étoiles du ciel, ce
qui n’est qu’un semblant de victoire et la suite du texte va nous dire que ce pouvoir du
mal n’est que provisoire.
Il se tient devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, allusion à
d’Hérode et au massacre des Saints Innocents après la naissance du Christ. (Mt 2, 13-
18)
Pour conclure sur l’apocalypse quelques mots du cardinal Vingt-Trois, ancien
archevêque de Paris : « La vision de l’Apocalypse nous présente la femme couronnée
d’étoiles qui enfante le Messie : « l’enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les
nations. » Dans le drame qui se joue entre la femme qui enfante et le dragon, symbole
de Satan et de l’esprit du mal, c’est le salut de l’humanité qui est figuré et la victoire de
Dieu qui enlève l’enfant auprès de son trône. Cette vision est une prophétie de la
victoire de la foi sur les forces du mal. Une vision d’espérance et de force : « Voici
maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu et le pouvoir de son Christ
! » L’avenir des hommes n’est pas voué à la fatalité et aux forces du mal. Il y a une
espérance de vie et de bonheur. »
Après la femme en douleurs d’enfantement, Marie enceinte en visitation chez sa
cousine Élisabeth qui elle même attend Jean-Baptiste.
Élisabeth toute remplie d’Esprit Saint, comprend dès la salutation de Marie le mystère
qu’elle porte en elle : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles
est béni. »
Marie porte en elle le Salut, comme Marie Madeleine portera la Joie de la Résurrection.
La Salutation partagé par ces deux femmes et l’enfant qu’elles portent en elles ouvre à
la prière : c’est le Magnificat.
Enfin une troisième figure s’impose aujourd’hui : Marie élevée dans la Gloire. En cette
fête de l’Assomption, c’est la Pâque de l’Église que nous célébrons. Et avec Marie la
création entière anticipe déjà sa glorification. Jésus, Fils de Dieu, né d’une femme
entraîne dans sa gloire toute la création. La première à être ainsi avec lui en son
humanité est Marie immaculée, Marie Mère de Dieu, devenue notre mère à tous.
« L’Assomption de Marie, nous dit le Pape Benoît XVI en 2009, est un événement
unique et extraordinaire destiné à combler d’espérance et de bonheur le cœur de
chaque être humain. Il y a un climat de joie pascale qui émane de la fête de
l’Assomption. Marie est la prémisse de l’humanité nouvelle, la créature dans laquelle le
mystère du Christ a déjà eu un plein effet en la rachetant de la mort. Marie constitue le
signe sûr de l’espérance et de la consolation. »
En cette solennité de l’Assomption tournons notre prière vers Marie notre Mère, qui
marche avec nous sur les chemins de Dieu.
Belle et sainte fête de l’Assomption à tous
Père Jean-Hugues Malraison


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