Marc 16,15-20
Aujourd’hui est un grand jour, pour vous les enfants, qui allez communier pour la première fois.
C’est un beau jour, le plus beau jour de votre vie, disait-on quand j’étais enfant. C’est aussi un grand jour, pour vos parents qui, le jour de votre baptême, vous ont mis sur le chemin de Jésus, et qui vous ont accompagnés, avec les catéchistes pour vous faire connaître Jésus , le fils de Dieu.
C’est un grand jour pour l’Église qui est heureuse que ses enfants (vous : Laly, Mélodie, Juliette, Francis, )s’associent à tous les chrétiens pour le grand repas de la fraternité, par la communion, c’est-à-dire par la participation à la vie de Jésus, donc à la vie de Dieu.
Cette vie de Jésus nous la rappelons tous les dimanches en récitant le « je crois en Dieu » et en particulier cette phrase : « Jésus-Christ…est monté aux cieux, il est assis à la droite de Dieu »
C’est cela que nous fêtons aujourd’hui, l’Ascension, la montée au ciel du Christ, c’est-à dire sont retour à la vie divine, hors de notre vue, mais bien présent dans notre vie.
Dieu étant au-dessus de tout. Dans notre représentation humaine, Il ne peut être qu’au-dessus de nous , c’est-à-dire dans le ciel.
Il est donc normal qu’après son passage sur terre, sa mort, sa résurrection, et quelques apparitions à des privilégiés, Jésus fils de Dieu, regagne sa demeure céleste, celle de Dieu
Mais il ne nous abandonne pas pour autant. Écoutez bien ce que va dire le prêtre dans la Préface, immédiatement après la prière des offrandes : « … Il ne s’évade pas de notre condition humaine, mais en entrant le premier dans le Royaume, il donne aux membres de son corps l’espérance de la rejoindre un jour. ».
Non seulement Jésus ne nous quitte pas, mais en gardant notre condition humaine, il nous invite à poursuivre sa mission : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. Celui qui croit et sera baptisé sera sauvé. »
J’ouvre ici une parenthèse pour vous rappeler que le baptême n’est pas un acte magique, mais l’accueil de l’amour de Dieu et l’engagement de suivre le Christ et son Évangile.
Vous l’avez entendu dans l’Évangile, le Christ est très concret, il précise les prodiges que pourront accomplir les croyants au nom de jésus : « ils chasseront les esprits mauvais, ils prendront des serpents dans leurs mains, ils boiront du poison, ils guériront les malades.
Évidemment, nous devons décrypter ce langage. Nous ne vivrons pas la montée de jésus au ciel, mais nous vivons l’Ascension, c’est-à-dire les temps nouveaux d’après la résurrection : l’ère de la foi , le temps du croire sans voir, le temps de la mise en pratique de la Bonne Nouvelle.
Donc, c’est clair, si Jésus est parti physiquement, il est présent, en nous par son Esprit : « Je ne vous laisserai pas seul. Je vous enverrai mon Esprit Saint »
Jésus est avec nous, mais ce n’est pas pour faire à notre place.
Jésus absent, est tout entier visible dans le frère, présent dans la prière, dans l’Eucharistie, dans le pardon, dans le partage.
Certes les signes qui témoigneront de notre foi, ne sont pas ceux que cite Saint Marc , mais nous devrons chasser les démons de l’égoïsme, du pouvoir, de l’asservissement.
Nous devrons parler le langage de la vérité, de la justice, tordre le cou aux serpents de la calomnie, rejeter le poison de a violence, de l’intolérance, imposer les mains de la générosité, de la compassion de la douceur. Aujourd’hui, plus que jamais, peut-être, il nous faut avoir le courage de la mission.
Car, comme Dieu, qui s’est retiré le septième jour, Jésus se retire à l’Ascension et nous confie la responsabilité de poursuivre la création. L’Ascension est à comprendre dans la ligne de la création.
Je pense que, maintenant, vous êtes en droit de poser la question : « Concrètement, que devons nous faire pour être nous aussi des artisans de la création ? »
Vous avez raison, il faut traduire les paroles en actes.
Ce sera en appliquant ce commandement du Christ que nous avons développé dimanche dernier : « Aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimés »
Ce commandement les résume tous.
Et pour être encore plus précis, il nous faut, il vous faudra faire votre, la règle d’or valable partout, pour tous :
« Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fasse. » Et plus encore : « faites pour les autres ce que vous voudriez que l’on fasse pour vous »
Mais, rassurez vous vous n’êtes pas seuls. Vous allez recevoir une force. Cette force c’est l’Esprit Saint, c’est l’ amour.
Puisez-la dans l’Eucharistie, dans cette première communion et dans celles qui suivront.
Mes enfant, rappelez vous toujours de ce jour. Rappelez- vous que cette première communion engage votre vie, et pas seulement pour aujourd’hui. Vos parents ne se sont pas engagés pour le seul jour de leur mariage, mais pour toute leur vie. Quand vous aurez obtenu un diplôme à l’issue de vos études, ce ne sera pas la fin mais le début d’une autre aventure : la vie professionnelle.
Je vous le demande, ne faites pas de cette journée la fin, mais le début d’une vie nouvelle, une vie de filles et de garçons sérieux, honnêtes, généreux , justes et tolérants dans la vie de tous les jours, accrochés au Christ.
Accrochez-vous au Christ. Il est le chemin, la vérité, la vie.
Vous ne le regretterez pas. Amen
Bernard Buisson , diacre
13 mai 2021