HOMÉLIE DU 3e DIMANCHE DU T.O. / ANNÉE B (Père Basile)

« Convertissez-vous et croyez à l’Évangile »
Telle est, selon l’évangéliste Marc, l’appel de Jésus au commencement de son ministère public inauguré par son Baptême, que nous avons célébré il y a deux semaines en clôturant le temps de Noël. C’est selon le même élan de demande de conversion que l’appel est lancé aux habitants de Ninive par le prophète Jonas (cf. 1ère lecture).
Seulement, tandis que chez Jonas c’est en des termes menaçants que l’invitation à la conversion est adressée aux Ninivites, la conversion dont il s’agit dans l’évangile est liée à la proximité du règne de Dieu qui est présent en la personne de Jésus. Saint Paul nous rappelle que « le temps est limité ». C’est pour dire à quel point la conversion est urgente. Dieu veut réaliser son projet d’amour, il faut entrer dans la dynamique de ce projet, s’y consacrer totalement. Par la conversion. La conversion, qu’est-ce à dire ?
Dans le contexte où Jésus parlait, se convertir signifiait pour ses contemporains reconnaître le Christ comme l’unique Seigneur, l’Envoyé de Dieu ; reconnaître son autorité et l’écouter comme le Fils par qui Dieu a parlé en ces temps où nous sommes. Pour nous aujourd’hui, c’est aussi recevoir le don de la foi et le rendre opérant par la charité, car « la foi sans les œuvres est morte », comme nous enseigne saint Jacques (Jc 2, 26).
Ce don de la foi devrait nous donner un autre regard sur le monde. C’est dans ce sens que saint Paul nous exhorte dans la seconde lecture : « Dès lors, que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’avaient pas de femme, […], ceux qui font des achats, comme s’ils ne possédaient rien »(1 Co 7, 29). Il ne s’agit pas de faire semblant, mais de faire une conversion de regard pour ne pas s’accrocher aux choses qui passent avec le temps qui est justement limité, de donner la première place aux valeurs spirituelles, aux sacrements, aux œuvres de charité, etc. Sous cet angle, la conversion consiste aussi à découvrir le Christ à travers tous les événements de l’histoire humaine, y compris ceux qui nous paraissent difficiles à supporter – collectivement et/ou individuellement – en nous rappelant que Dieu est l’origine, le centre et la fin de l’histoire, la cause du salut, la plénitude de la Vie.
Se convertir ainsi, c’est aimer Notre Seigneur par-dessus toute chose en cette terre, de tout notre cœur, de toutes nos forces, et être tout à lui. C’est l’exemple que nous donnent les premiers disciples du Christ quand il les appelle. « Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent » (Mc 1,18). Leur réponse aussi rapide que généreuse nous semble à première vue invraisemblable ! On ne lâche pas comme cela son métier, ses outils de travail et même sa famille, sur une simple parole d’un étranger de passage et sans un regard en arrière ! Les disciples, eux, sont fin prêts à suivre Jésus. A la différence de nous autres qui, la plupart du temps, sommes peu réceptifs à tout changement. A l’exemple des disciples, il nous faut être prêts à lâcher prise, comprendre que se convertir, c’est faire en sorte que Dieu soit tout en nous. Ce troisième dimanche du temps ordinaire est, rappelons-le, consacré « à la célébration, à la réflexion et à la proclamation de la parole de Dieu », comme l’a souhaité le pape François. Quelles sont les appels que Dieu m’adresse dans ma vie de famille, dans ma profession, dans mes relations, etc. à travers sa parole ? Quelles sont mes réponses ? 

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