Le thème des lectures de ce trente-deuxième dimanche est celui des aguets, de l’attente du Seigneur. L’évangile nous parle de la condition dans laquelle nous devons nous trouver pour entrer, avec Jésus, dans la gloire céleste. Il répond à la question de savoir comment nous devons nous préparer pour que la fin de notre vie et l’avènement du retour du Christ ne nous surprennent pas comme un voleur.
Mais nous avons d’abord la seconde lecture, qui nous parle des défunts. Elle cadre bien avec cette période de l’année au cours de laquelle nous pensons spécialement à ceux qui nous ont précédés dans la mort – il était prévu de faire, ce dimanche, des messes à l’intention de tous les défunts de nos deux paroisses depuis la Toussaint 2019. Ne les oublions pas !
C’est un message d’espérance que saint Paul livrait aux chrétiens de la ville de Thessalonique et qu’il nous livre aujourd’hui. Les Thessaloniciens croyaient déjà en Jésus, mais devant la mort, ils éprouvaient un chagrin que l’espérance de la résurrection ne parvenait pas à dissiper. Comme nous encore aujourd’hui, ils se demandaient : où vont nos morts ? Continuent-ils à vivre sous une autre forme ou bien ils sont partis pour toujours ? Saint Paul leur répond et nous répond en nous éclairant sur ce qui se passe après la mort. Parce qu’il a ressuscité Jésus, nous enseigne-t-il, Dieu ne peut pas abandonner à la mort ceux et celles pour qui son Fils a donné sa vie ; il les réunira à Lui ; ils vivront dans sa communion ; nous serons toujours avec Lui… Nous avons bien là un message d’espérance.
Mais l’évangile nous montre que, si la vie qui nous vient de Dieu est un don gratuit, nous devons nous ouvrir à ce don, nous préparer à l’accueillir pour ne pas en être privés. Dans notre parabole, « l’époux qui se fait attendre mais qui finit par venir, c’est le Christ. Son retour n’est inscrit dans aucun calendrier. Chacun se doit d’être prêt pour le grand jour, sous peine d’exclusion ». Et les 10 jeunes filles qui attendent, c’est nous. Or, comme dit le texte de la parabole, 5 d’entre elles sont prévoyantes et les 5 autres ne le sont pas. Et moi ? De quel groupe suis-je ? De celui des prévoyantes ou de celui des non prévoyantes ? Et c’est quoi, être « prévoyant » ? Le texte nous dit que « c’est être vigilant et guetter le retour du Christ sans connaître le jour ni l’heure de son arrivée ». Quand Jésus nous demande de veiller, il nous invite à nous préparer à sa rencontre, ou, selon la 1ère lecture, à passer nos veilles à chercher la sagesse.
La certitude du retour du Christ qui reviendra en gloire nous engage dans une recherche de la sagesse qui n’est autre que la fidélité constante à la mission que le Seigneur donne à son Église et à chacun de ses membres, ici et maintenant. L’huile qui ne doit pas manquer dans nos lampes, c’est la Parole de Dieu et les sacrements qui nourrissent notre vie, en particulier l’Eucharistie. En ce temps de confinement, celle-ci va certes nous manquer, mais, à part l’écoute de la Parole, nous avons la recherche et la mise en œuvre de la volonté de Dieu, et la charité fraternelle comme moyens efficaces de communier au Christ vivant, pour nous aider à garder notre lampe allumée. Cette lampe, c’est la foi, qui « doit toujours être animée d’une flamme chaude et continue car la torpeur risque de nous faire rater le rendez-vous décisif avec le Seigneur. Il ne suffit pas d’être ‘tout feu tout flamme’, il faut encore que cet enthousiasme perdure. Jésus nous appelle à ne pas nous assoupir, à rester vigilants et lucides […]. À quoi ressemble en ce moment notre ‘provision d’huile’ ? » Sommes-nous prêts pour la Rencontre ?
HOMÉLIE DU 32e DIMANCHE DU T.O. / ANNÉE A (Père Basile)
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