Toussaint 2020

Frères et sœurs, la fête de la Toussaint nous renvoie à ceux qui nous ont précédés et que nous avons aimés. Cette fête vient en effet raviver nos racines, car nous sommes enracinés, dans la vie, dans l’amour et dans le labeur de tous ceux qui nous ont précédés. Ce recueillement et ce retour à nos racines, nous oblige immanquablement à nous poser la question du sens de notre vie : où allons-nous, vers quoi allons-nous, et vers qui allons-nous. Cette une question qui se pose à tout le genre humain. Même le pire des athées se la pose. Cette question à elle seule permet de définir l’homme…

Et c’est la Parole de Dieu, et j’oserai dire elle seule, qui nous aide à avancer dans les réponses. Mais curieusement, les lectures de ce jour ne nous parlent pas de mort et ne mentionne pas les défunts. Elle nous parle au contraire de vie, de joie et de bonheur pour nous aider à répondre à nos questions. Elle veut aussi nous indiquer à quel avenir nous sommes invités, et quels chemins il nous faut prendre pour y parvenir.

« Heureux les pauvres de cœur ! » Ne nous y trompons pas. Cette pauvreté dont parle Jésus n’est pas la misère. La misère est toujours un fléau contre lequel il nous faut lutter en lien avec les organismes de solidarité. Le bonheur des pauvres de cœur dont parle Jésus, c’est tout autre chose, et il ne concerne pas que la vie future ; il est surtout pour la vie présente : Jésus promet le bonheur immédiat à ceux qui ne sont pas pleins d’eux-mêmes, mais qui ont de la place pour autre chose, qu’à l’église on nomme « l’essentiel » et que dans la société civile on nomme solidarité ou fraternité. Quelle place faisons-nous pour cet essentiel ?

Et qui nous montre l’essentiel, sinon le Christ ? Alors c’est vrai que l’on ne le voit jamais très précisément, et cela nous manque à tous. Pourtant, le Christ, nous le voyons, voilé certes, dans l’hostie qui nous est donnée ; nous le voyons, voilé certes, sous la Parole que nous avons entendue de nos oreilles ; nous le voyons, voilé certes, dans l’attitude de telle personne qui crie sa demande dans une prière …

« Heureux les artisans de paix, il seront appelés fils de Dieu ». Voilà un message brûlant d’actualité. Ne connaissons-nous pas aujourd’hui une grande épreuve un peu comme celle dont parle le livre de l’Apocalypse ? Notre vie est à présent confrontée aux divisions, à la haine -un mot prononcé tous les jours maintenant par les médias-, aux oppositions, et à la violence aveugle.   Comment ne pas être ici possédés par cette actualité qui vient heurter nos principes, et raviver les craintes d’un avenir difficile, et pire même, pour certains, un avenir bouché.

Cette pandémie, dont nous ne voyons pas comment nous en défaire, qui répand partout dans le monde le spectre de la mort, et puis les attentats, hier ce prêtre blessé, il y a 10 jours, ce professeur décapité qui travaillait pour l’éducation des jeunes, et jeudi, le massacre de ces personnes qui ne faisaient rien d’autre que prier dans leur église. Elles priaient ce Dieu de Jésus Christ, probablement avec toute la force de leur être ; et malheureusement elles n’ont pas eu le temps de dire à Dieu tout ce qu’elles auraient voulu lui dire…  Alors, que pouvons faire de mieux pour elles, sinon de  terminer leur prière…

Thierry Merle Diacre

Pour marque-pages : Permaliens.

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