Comme chaque année, nous fêtons, en ce dimanche, la miséricorde divine. Cette fête a été instituée par le Pape Jean Paul II à l’occasion de la béatification de Sœur Faustine le 30 avril 2000. Depuis ce jour, on célèbre la miséricorde divine, le deuxième dimanche de Pâques. » Notre Seigneur, écrit sœur Faustine, ne veut pas châtier l’humanité, il désire la guérir en la serrant contre son cœur miséricordieux. »
Dieu est miséricordieux. Telle est une vérité primordiale que l’Eglise nous invite à méditer en ce dimanche de la miséricorde. Ainsi, j’aimerais vous partager comment, à quel point, Jésus ressuscité exprime cette miséricorde de Dieu. Comme point de repère, je vous invite à revenir sur les évènements avant et après Pâques, entre Jésus et ses disciples. Souvenons-nous, quand Jésus annonçait sa passion et sa mort, ses disciples ne le croyaient pas. Certains d’entre eux osaient faire serment que, bon gré, mal gré, ils seraient toujours avec Lui. Or, quand le moment difficile est arrivé, l’arrestation de Jésus et sa mise en croix, ils l’ont abandonné sauf quelques-unes. Pierre, qui lui a promis de rester avec lui, même au prix de sa vie, l’a renié trois fois. Judas l’a trahi. Ses disciples n’ont même pas pris soin de son corps, de son ensevelissement. Heureusement, Nicodème et Josèphe d’Arimathie étaient là. Ce comportement des apôtres est vraiment répréhensible. Face à cela, normalement, Jésus ressuscité aurait pu leur faire de vifs reproches. Pourtant, il ne l’a pas fait. Au contraire, quand les disciples s’étaient enfermés par peur des Juifs, Jésus lui -même vint au milieu d’eux. Il les saluait en leur donnant la paix, l’Esprit Saint et le pouvoir de pardonner les péchés. Voilà le grand cadeau qui n’a pas de prix, le premier don que Jésus a fait aux apôtres après Pâques. Par le cœur pauvre, « miséricordieux » de Jésus, nous découvrons ce qu’est la miséricorde de Dieu, qui outrepasse notre intelligence, et ne correspond pas à la logique humaine. C’est difficile à comprendre. Elle requiert la foi. C’est difficile, mais c’est à cela que Jésus nous appelle à faire l’expérience avec nos enfants, nos parents, nos frères et avec nos sœurs en Christ et en humanité. Il nous dit « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. »
Vraiment, cette miséricorde de Dieu nous échappe, car même à la dernière minute avant la mort, celui et celle qui demande pardon à Dieu, obtiendra sa miséricorde. Souvenons-nous : l’un des bandits crucifié avec Jésus, le bon larron, disait : » Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Jésus lui déclara: « Amen, je te le dis: aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » (Luc 23, 42-43). C’est lui le premier Sauvé, le premier Saint au paradis.
Nous voyons aussi, dans cette page d’Évangile de Saint Jean, l’attitude de l’apôtre Thomas. Peut-être ça nous étonne, et nous choque, qu’en étant apôtre, il croit difficilement la résurrection du Christ. La parole de ses amis ne lui suffit pas, il lui faut une preuve, perceptible et tangible : « si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, je n’y croirai pas ». Et voilà, il trouve ce qu’il veut. Jésus lui est apparu en chair et en os.
Chers amis, l’apôtre Thomas représente ici celui qui doute et qui a du mal à croire en Dieu. Il n’a pas tort. Ce n’est pas évident de croire au témoignage des autres. Surtout de nos jours, la parole n’est pas suffisante, il faut des preuves, et des actes. Mais quelle preuve pourrions-nous donner s’il s’agit de la foi en la résurrection du Christ? Notre foi repose sur le témoignage et la foi des apôtres. » Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Heureux sommes-nous, même si c’est difficile de le dire en ce temps de trouble et de la pandémie, car nous croyons sans avoir vu. La joie du Ressuscité ne nous laisse pas mourir, à petit feu, de peur, d’isolement et du souci de l’avenir. Elle nous invite à l’Espérance.
En ce dimanche, nous contemplons la miséricorde, l’amour infini que Jésus porte à chacun et à chacune. Il a signé cette preuve d’amour par sa mort, par son sang versé pour notre salut
Avant sa résurrection, Jésus est descendu aux enfers, et aussi au fond de notre cœur pour nous extirper de la mort éternelle (la mort de l’âme), du doute et de la tiédeur dans la foi. « Cesse d’être incrédule, sois croyant » dit-il à Thomas. Oui, croyons tout simplement, et disons « Jésus, j’ai confiance en Toi » (sœur Faustine) et Jésus s’occupe du reste.
Dans cet Évangile, le souci de l’apôtre Jean ne consiste pas à fournir une preuve sur la résurrection du Christ. Il veut simplement transmettre la foi, et mettre par écrit tout ce qu’il a vu de Jésus, pour que nous aussi, nous croyions que Jésus est le Fils de Dieu et que par notre foi, nous ayons la vie en son nom. Frères et sœurs, Dieu nous manifeste toujours sa miséricorde même si souvent nous doutons, même si nous croyons difficilement à ce qu’il nous a fait. En ce dimanche de la miséricorde, tournons-nous vers le Ressuscité. En ce moment de confinement, notre porte ne semble-t-elle pas aussi verrouillée, cette fois ce n’est pas par crainte des personnes, mais du virus ? Mais si effrayant qu’il soit, il n’empêche pas Jésus ressuscité de nous rejoindre là où nous sommes, si bien qu’en confinement, il nous dit » La paix soit avec vous. » La paix qu’Il nous donne n’a pas de prix. Puisse cette Paix du Christ Ressuscité augmenter en nous la foi, l’espérance et la charité. Ainsi soit-il.
Joachin Ms