« Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une grande joie »
Bonne et heureuse année 2025 à chacun de vous. Il nous est bon de commencer cette nouvelle année auprès du Seigneur, de lui confier nos vies et projets. Que chaque jour qui s’ouvre à nous, nous le vivons avec Lui. En lui disant notre joie, que nos cœurs s’ouvrent à sa présence, à son amour, à sa Parole.
Comme nous le savons, tout au long de cette nouvelle année Sainte (2025) l’Église universelle nous invite de vivre une démarche jubilaire.
Après l’année 2024 qu’il a déclaré « l’année de la prière », le Pape François a annoncé l’année jubilaire ordinaire 2025.
Le message central de cette année : « Pèlerins de l’espérance ». Notre diocèse nous propose de vivre en doyenné, en paroisse et chacun d’une manière personnelle un temps de pèlerinage, pour accueillir tous ensemble, l’invitation à la conversion, pour regarder l’avenir avec espérance assurée et une infinie confiance.
Ce temps de Noël nous dit aussi le rôle de l’adoration pour notre foi : passer du temps avec le Seigneur, le fréquenter à travers la méditation de sa parole, des sacrements, etc. Le récit évangélique du dimanche de l’épiphanie du Seigneur précise aussi que les mages ont regagné leur pays « par un autre chemin ». Certes, c’était à cause d’Hérode… Mais cela indique combien la rencontre avec le Seigneur nous transforme.
Que la foi transforme nos vœux. A la suite de Moïse et d’Aaron je bénis les filles et fils de notre territoire en ces termes : « Que le Seigneur vous bénisse et vous garde dans sa paix, en vous donnant l’assurance de sa présence à vos côtés ». Confiance, il est avec nous !
C’est sous le regard de la Vierge Marie que commence l’année, puisque l’Église la fête aujourd’hui sous le vocable « Sainte Marie, Mère de Dieu ». Que Marie, notre Mère du Ciel nous accompagne tout au long de cette nouvelle année.
Sainte et paisible année 2025 !
Père Armand MOUDILOU SILAHO
Curé de la Paroisse
Homélie pour la fête de l’Épiphanie C
Une lumière pour tous les peuples
Chers frères et sœurs, aujourd’hui, l’Église célèbre l’Épiphanie, cette grande fête où la lumière du Christ se révèle au monde entier. Les Mages venus d’Orient symbolisent l’universalité du salut : Jésus n’est pas seulement le Messie d’Israël, mais le Sauveur de toute l’humanité. Dans une société française marquée par la diversité culturelle, les tensions identitaires et la quête de sens, le message de l’Épiphanie résonne avec une intensité particulière. Elle nous invite à réfléchir à ce que signifie suivre une étoile aujourd’hui, dans un monde parfois obscurci par les divisions, les peurs et les incertitudes.
Les Mages, que la tradition présente comme des savants ou des astrologues, sont avant tout des chercheurs de vérité. Ils scrutent les étoiles, les signes du monde visible, pour comprendre les réalités invisibles. Leur quête les pousse à dépasser leurs frontières culturelles et religieuses, à entreprendre un voyage périlleux vers l’inconnu. L’histoire des mages nous montre que cette quête de vérité dépasse les frontières culturelles et religieuses. Dieu se révèle à tous ceux qui cherchent sincèrement. L’étoile qu’ils suivent est un signe universel : une lumière pour guider tous les peuples, quelle que soit leur origine. Pour nous, chrétiens, cette lumière a un nom : Jésus-Christ, le visage de l’amour divin. Mais notre rôle n’est pas de l’imposer, mais de la proposer, comme un témoignage de paix, de justice et de fraternité.
Dans notre société contemporaine, beaucoup sont en quête de sens, parfois désorientés par les promesses non tenues du matérialisme ou par une vie dominée par l’immédiateté et l’individualisme. Comme les Mages, nous sommes invités à scruter les signes de notre époque pour y discerner la lumière de Dieu. Le chemin peut être long et exigeant, mais il est porteur d’une promesse : celle de rencontrer Celui qui est « le chemin, la vérité et la vie ».
Une Étoile qui rassemble au-delà des différences
L’Épiphanie met en lumière un message d’unité. Les Mages viennent d’horizons différents et témoignent que la venue de Jésus est une bonne nouvelle pour tous, quelles que soient les cultures ou les croyances. Dans un monde où les divisions sont parfois exacerbées – entre nations, classes sociales, ou confessions religieuses – l’Épiphanie nous appelle à construire des ponts, et non des murs.
Pour nous, en France, où cohabitent diverses communautés et traditions, cette fête est un appel à accueillir la richesse de nos différences tout en reconnaissant ce qui nous unit. La lumière de l’Étoile est offerte à tous, sans distinction, et elle nous invite à une fraternité authentique, enracinée dans la dignité de chaque être humain.
En suivant l’étoile, les mages nous apprennent à marcher dans la nuit. Leur voyage n’est pas facile. Ils affrontent l’incertitude, les dangers, et même l’hostilité d’Hérode.
En France, les défis ne manquent pas. Beaucoup ressentent une crise de sens :
– Les tensions sociales, les inégalités économiques et les préoccupations écologiques pèsent sur notre quotidien.
– La méfiance entre groupes religieux, politiques ou culturels freine le dialogue.
Pourtant, comme les mages, nous sommes appelés à garder les yeux fixés sur cette étoile d’espérance. Dieu ne nous abandonne pas. Il se manifeste dans nos vies, parfois discrètement, à travers des gestes simples de solidarité, des paroles de réconciliation, et des actes de justice.
Donner le meilleur de nous-mêmes à Dieu et au monde
Les Mages apportent à l’Enfant Jésus des présents : l’or, l’encens et la myrrhe. Ces cadeaux sont symboliques. Ils manifestent que Jésus est roi (or), Dieu (encens) et qu’il donnera sa vie pour le salut du monde (myrrhe). Ces offrandes nous interpellent : qu’avons-nous à offrir à Dieu ? Et à nos frères et sœurs ? Les mages viennent avec des cadeaux : l’or, l’encens et la myrrhe. Ces présents symbolisent ce que nous avons de plus précieux :
– L’or, signe de notre richesse intérieure, nos talents et notre générosité.
– L’encens, symbole de notre prière et de notre relation à Dieu.
– La myrrhe, qui évoque les souffrances et les épreuves que nous offrons avec foi.
Dans une société où la consommation et l’individualisme dominent, l’Épiphanie nous rappelle que la vraie richesse ne réside pas dans ce que nous possédons, mais dans ce que nous donnons. Chacun de nous peut offrir quelque chose : un geste de pardon, un peu de notre temps, une attention aux plus vulnérables. S’engager pour la justice sociale. Soutenir ceux qui sont dans le besoin, notamment les migrants et les exclus. Favoriser le dialogue interreligieux et interculturel. Ces « cadeaux » reflètent notre reconnaissance envers Dieu et participent à illuminer notre monde.
En ce jour de l’Épiphanie, nous sommes invités à marcher à la suite des Mages, à laisser l’Étoile de la foi guider nos pas vers le Christ. Dans une France souvent marquée par le doute et les crises, nous, chrétiens, sommes appelés à être des témoins de cette lumière. Une lumière qui réchauffe, qui rassemble, et qui donne un sens à la vie. Que chacun de nous devienne une étoile, éclairant le chemin vers Celui qui est la Lumière véritable.
Que cette fête nous inspire à devenir des porteurs de lumière dans notre quotidien, témoins joyeux de l’amour universel de Dieu. Amen.
Père Aimé-Fulbert.