Isaïe 35,1-10 J Jacques 5,7-10 Matthieu 11,1-11
Dimanche dernier nous avons fait la connaissance de Jean-Baptiste
Aujourd’hui, nous le retrouvons, mais emprisonné, pour avoir, en bon prophète, rappelé au roi
Hérode, ses obligations d’homme et de roi Nous connaissons la suite, le machiavélisme
d’Hérode, la danse de Salomé et la décapitation du baptiste.
Jean-Baptiste, c’est un monument dans l’histoire du salut. Outre qu’il est le cousin de Jésus, il
est celui qui fait le lien, aujourd’hui on dirait l’interface, entre l’ancien et le nouveau
testament, entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance conclue par Dieu avec l’humanité, en
Jésus-Christ.
C’est un ascète, vêtue de peau de bête il se nourrit de sauterelles et de miel sauvage. Il
annonce la venue du Messie, la nécessité de se convertir, de se faire baptiser, et de porter du
fruit, mais il profère aussi des menaces pour ceux qui se déroberaient à cette nécessité.
Par exemple : « Engeances de vipères » à l’adresse des publicains et des pharisiens qui venaient
demander le baptême pour se réclamer de la descendance d’Abraham.
Ou encore : « il vient derrière moi celui qui est plus fort que moi, il tient la pelle à vanner ; il
mettra le bon grain au grenier et brûlera la paille ».
Malgré son emprisonnement Jean Baptiste a conservé des contacts avec l’extérieur On lui
rapporte des faits qui ne sont pas conformes à la prédication qu’il a commencée, et que je viens de citer.
Au lieu de cela on lui dit que l’homme qui prêche, loin du chef de guerre annoncé, est un
homme ordinaire, qui mange avec les publicains, un homme doux, bienveillant, prêchant
l’amour de Dieu et le pardon.
Jean- Baptiste a besoin d’y voir clair, il envoie des émissaires pour demander à Jésus :
« Es-tu celui qui doit venir ou bien devons-nous en attendre un autre » ?
Comme toujours, vous l’avez remarqué, Jésus ne cherche pas à se justifier, il cite des faits
concrets, les écritures, les prophètes. Isaïe : « les aveugles voient les boiteux marchent et le
Bonne Nouvelle, est annoncée aux pauvres »
Ce ne sont pas tous les aveugles, ni tous les boiteux, ni tous les lépreux qui sont guéris, mais de boiteux, des aveugles, des lépreux. Ce sont autant de signes que celui qui vient est bien le
Messie.
C’est le Royaume de Dieu qui vient avec Lui.
Comme Jean-Baptiste, au fond de la prison de notre condition humaine, reconnaissons que nous pouvons parfois nous poser la question : « es-tu celui que nous devons suivre ? ou bien devons nous nous laisser séduire par les dieux de ce temps : l’argent, le pouvoir, le consumérisme ? »
La réponse ne viendra pas du ciel, mais du fond de nous-mêmes, et de notre capacité à
reconnaitre les signes que Dieu nous envoie dans les scènes de la vie courante.
Les saisons succèdent aux saisons sans que nous n’y soyons pour rien. Toutes les minutes,
malgré les guerres, les migrations, la famine, des enfants naissent, même dans des camps de
réfugiés où les conditions d’hygiène et de nourriture sont inexistantes. La vie a toujours le
dernier mot.
Autour de nous des hommes, des femmes abandonnent des situations confortables pour porter assistance à d’autres, hommes, femmes et enfants.
Il y a quelques décennies de cela, au cours d’une séance de formation qu’animait une jeune
théologienne, un assistant posa cette question : « pour vous, qu’est-ce que le Salut ?» Alors que je m’attendais à une définition savante de la part de cette personne érudite, voici sa
réponse ; « Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, la Bonne
Nouvelle est annoncée aux pauvres. C’est l’avènement du Royaume de Dieu »
Aujourd’hui, le troisième dimanche de l’Avent est dit dimanche de gaudete dimanche de la joie.
Joie parce que le Seigneur vient. Il vient prendre notre condition, mais il viendra à la fin des
temps, à la parousie pour nous entrainer dans la vie nouvelle où « le loup habitera avec
l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris
ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront même pâture, le lion,
comme le bœuf mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou
de la vipère l’enfant mettra la main. Il n’y aura plus de mal ni de corruption »
Comme l’a prophétisé Isaïe.
Convenons qu’il y a vraiment de quoi être joyeux.
C’est le paradis retrouvé ! C’est le Royaume achevé !
Nous chrétiens, n’avons pas le droit de baisser les bras. Ne nous laissons pas, influencer par des cassandres qui ne prédisent que cataclysmes, crises, perte de sens, voire la fin de l’humanité.
Nous ne sommes pas les sauveurs du monde. (Mgr de Kérimel)
Ce jour de joie, ouvre le temps de l’Espérance. Car si nous ne savons pas où nous allons, Dieu le sait. Dieu le veut.
Le Seigneur vient pour nous. « Qui serait contre nous ? »
Amen
Bernard Buisson, diacre
11 décembre 2022