Un ambon à Anjou

Dans le chœur d’une église, il y a deux mobiliers indispensables pour la messe : l’autel et l’ambon.

L’autel est le lieu de la célébration eucharistique. C’est là que le prêtre va consacrer le pain et le vin pour en faire le corps et le sang du Christ.

L’ambon est le lieu de la Parole. C’est là que sont lues les lectures, qu’est proclamé l’évangile, et que la prêche est donnée aux paroissiens. Tout ce qui est annonces ou direction des chants se fait sur un pupitre, de l’autre côté du chœur.

Ainsi, l’ambon est il un mobilier hautement symbolique, lieu d’où le Christ se fait connaître par son évangile…

Il importait donc à Anjou, de différencier l’ambon du pupitre. Le choix de l’équipe paroissiale s’est fait sur celui qui est maintenant en place. Il est en bois, pour rappeler les stalles qui sont tout autour du chœur. Il est orné de l’inscription AM, Alpha et Omega.
Alpha et Omega : c’est le Christ qui est début et fin de toutes choses. Début, avant la fondation du monde ; fin, après la fin du monde.
Puisse cet ambon de belle apparence stylistique, nous aider à mieux comprendre que toute notre foi est entièrement tournée vers le Christ et son enseignement…

Une belle célébration pour la veillée de Noël dans notre paroisse…

C’est une église d’Anjou bondée qui a accueillie la veillée de Noël ce samedi soir 24 décembre, suivie de l’eucharistie.

Les catéchistes avec Blandine avaient conviés les enfants pour participer à la réalisation de la crèche : par groupe de 8 ou 10, ils amenèrent chacun des personnages entourés par la lumière de Noël. Les paroissiens ont pu facilement saisir le sens de la crèche, sens profondément humain d’un Dieu qui est venu pour tous, en commençant par les faibles et les exclus. Et l’assemblée à pu elle même participer tout au long de cette réalisation par des chants appropriés, accompagnées par Agnès à l’orgue et Élisabeth à la flûte traversière, tandis que des phrases faisant sens étaient affichées à l’écran.

La veillée a débouché sur la lecture de l’évangile, proclamée par le diacre Thierry, tandis que le Père Paul nous a gratifié d’une belle homélie avant de célébrer l’eucharistie.

C’est un véritable temps fort qui a été vécu par notre paroisse, porté par une assistance jeune et nombreuse et rassemblée dans la ferveur de cette nuit de Noël.

4ème dimanche de l’Avent Année Liturgique A

Avant la dernière étape de préparation à la grande fête de Noël, deux personnages retiennent
aujourd’hui notre attention : Acaz dans la première lecture et Joseph dans l’Évangile. Mais
qui sont ces deux-là? Commençons par le contexte historique de la première lecture pour
comprendre le sens profond de la prophétie qui s’accomplit du mystère qui s’opère, le rêve de
Dieu pour chacun et chacune de nous.
Acaz est le douzième roi de Juda décrit dans la Bible dont le royaume fut conquis par les
syriens et plein de difficultés pour le peuple, entre autres à cause de son idolâtrie effrontée.
Son royaume, par sa situation politique et historique, a des caractéristiques très particulières.
Reniant le Dieu de Israël, il cherche avec une intensité jamais vue des alliances avec d’autres
royaumes dans la corruption et la fausseté. Le roi Acaz se plie devant d’autres dieux et
d’autres spiritualités. Il sacrifie même son propre fils dans le livre de 2Rois 16,3, il expose
son fils au bûcher. Il expose son fils à la mort par le feu pour consolider son pouvoir, pour
assouvir sa folie meurtrière et son idolâtrie qui ne dit pas son nom. Il tue son propre fils à
cause de cette spiritualité pour s’assurer le pouvoir, le prestige et la survie de son règne. Mais
tout ça en vain. Parce que rien ne va satisfaire cette folie.
C’est précisément au cours de ce règne d’Acaz, VIIIème siècle avant Jésus-Christ, que le
prophète Isaïe formule la plus grande inattendue prophétie sur la naissance de Jésus pour
redonner espoir au peuple abattu sous ce règne meurtrier : « Voici que la Vierge est enceinte.
Elle enfantera un fils qu’elle appellera Emmanuel, c’est à dire Dieu avec nous. »
Après tant d’années passées, la prophétie d’Isaïe se réalisera par la conception et la naissance
de Jésus Christ, le messie tant attendu, le fils unique de Dieu, sauveur du monde, né de la
Vierge Marie par l’œuvre de l’Esprit saint. Et l’Évangile de ce jour nous décrit les
circonstances de cette naissance. Il commence par souligner que la naissance de Jésus est le
fruit de l’agir divin par l’œuvre de l’esprit saint. « Avant qu’ils aient habiter ensemble, Marie
fut enceinte par l’action de l’esprit saint. » Un casse-tête pour Joseph qui en est sensiblement
bouleversé. Pourtant, cette œuvre n’arrivera au plein accomplissement que grâce à la
collaboration de Joseph.En effet, malgré ce qu’il considère objectivement comme un scandale, l’adultère supposée de
Marie, Joseph décide de désobéir à la loi pour obéir à l’amour en agissant selon la
miséricorde pour ne pas exposer sa fiancée à l’opprobre. C’est une notion de la justice de
miséricorde dont parle aussi Emmanuel Levinas, qui va au-delà de l’obéissance à la lettre de
la loi qui est un légalisme impitoyable.
Beaucoup de couples se séparent à cause des situations incompréhensibles de ce genre. Tant
d’enfants naissent dans ce monde sans être reconnus par leurs parents légitimes,
innocemment abandonnés dans la rue à cause de l’irresponsabilité de l’un ou des deux
parents. Les familles se divisent, les vies sont sacrifiées et l’avenir de tant d’enfants est
hypothéqué à cause des situations similaires.
Il faut la grandeur d’esprit, prendre de la hauteur, faire l’aigle, faire preuve de patience, de
confiance et sens de responsabilité afin de pouvoir écouter la voix de Dieu qui nous parle.
Joseph y est arrivé après avoir écouté la voix de Dieu en songe par le biais de l’Ange. L’ange
aide Joseph à résoudre le drame qui l’assaille lorsqu’il apprend la grossesse de Marie : « ne
crains pas de prendre chez toi Marie ». Et sa réponse fut immédiate : « Quand il se réveilla, il
fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit ». Souvent la vie nous met face à des
situations que nous ne comprenons pas et qui semblent sans solution. Prier en ces moments là
signifie laisser le Seigneur nous indiquer la chose juste à faire. En fait, très souvent, c’est
la prière qui fait apparaitre l’intuition de la porte de sortie, comment résoudre cette situation.
Chers frères et sœurs, le Seigneur ne permet jamais qu’un problème survienne sans nous
donner également l’aide nécessaire pour y faire face. Il ne nous jette pas dans le four tout
seul. Il ne nous jette pas parmi les bêtes. Non. Le Seigneur, quand il nous montre un
problème ou nous révèle un problème, nous donne toujours la perspicacité, l’aide, sa
présence, pour nous en sortir, pour le résoudre.
En acceptant Marie, Joseph est entré dans le rêve de Dieu, entré dans le rêve de Dieu afin de
pouvoir se réveiller dans sa volonté du salut pour l’humanité, rêver comme Dieu rêve, entrer
dans le rêve de Dieu afin de pouvoir se réveiller et voir les merveilles s’accomplir. Oui
Joseph entre pleinement dans le mystère du salut d’Israël.
Quel est le rêve de Dieu pour ta vie. Quel est le rêve de Dieu dans ce monde? Quel est le
rêve de Dieu qu’il confie à toi? Cette volonté de Dieu se manifeste parfois entre ombres et
lumière, dans les vicissitudes et les difficultés, qui dépassent notre entendement.
Et pourtant, Dieu n’abandonne jamais les siens. Il est toujours avec nous, Emmanuel, Dieu
avec nous. Reconnaître la proximité de l’Emmanuel en ce dimanche, c’est donc accepter que
Dieu soit avec nous, chacun faisant de sa petite vie une vocation, une mission, une occasion
de bénédiction pour les autres. Ce pour quoi nous avons été aimés et appelés par Dieu afin
d’amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes, souligne Saint Paul dans la
deuxième lecture.
Chacun de nous a une mission. Personne n’est ici au hasard. Chacun de nous a une œuvre à
accomplir. La grande œuvre de Dieu s’accomplit à travers nos petites œuvres de chaque jour,
mais que nous faisons avec fidélité et amour.
Chers frères et sœurs, prions les uns pour les autres. Soutenons-nous mutuellement afin que
nous arrivions à accueillir le messie dans notre cœur en faisant de nos cœurs des crèches
ambulantes, des crèches vivantes qui vont présenter Dieu, qui vont présenter Jésus, verbe de
Dieu incarné au monde entier qui en a tant besoin.
Priez pour moi comme je prie pour vous. Que Dieu vous bénisse.
Père Aimé

RECEVOIR LA BONNE NOUVELLE

« Réjouissez-vous ,soyez toujours joyeux, car le Seigneur est proche »

Jésus : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez :

Les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent .



Jean Baptiste est en prison et envoie ses disciples pour demander à Jésus « es tu celui qui doit venir… ? »



–Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose qu’il se couvre de fleurs des champs et qu’il exulte et crie de joie !

HOMÉLIE 3ème DIMANCHE DE L’AVENT A

Isaïe 35,1-10 J Jacques 5,7-10 Matthieu 11,1-11

Dimanche dernier nous avons fait la connaissance de Jean-Baptiste
Aujourd’hui, nous le retrouvons, mais emprisonné, pour avoir, en bon prophète, rappelé au roi
Hérode, ses obligations d’homme et de roi Nous connaissons la suite, le machiavélisme
d’Hérode, la danse de Salomé et la décapitation du baptiste.
Jean-Baptiste, c’est un monument dans l’histoire du salut. Outre qu’il est le cousin de Jésus, il
est celui qui fait le lien, aujourd’hui on dirait l’interface, entre l’ancien et le nouveau
testament, entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance conclue par Dieu avec l’humanité, en
Jésus-Christ.
C’est un ascète, vêtue de peau de bête il se nourrit de sauterelles et de miel sauvage. Il
annonce la venue du Messie, la nécessité de se convertir, de se faire baptiser, et de porter du
fruit, mais il profère aussi des menaces pour ceux qui se déroberaient à cette nécessité.
Par exemple : « Engeances de vipères » à l’adresse des publicains et des pharisiens qui venaient
demander le baptême pour se réclamer de la descendance d’Abraham.
Ou encore : « il vient derrière moi celui qui est plus fort que moi, il tient la pelle à vanner ; il
mettra le bon grain au grenier et brûlera la paille ».
Malgré son emprisonnement Jean Baptiste a conservé des contacts avec l’extérieur On lui
rapporte des faits qui ne sont pas conformes à la prédication qu’il a commencée, et que je viens de citer.
Au lieu de cela on lui dit que l’homme qui prêche, loin du chef de guerre annoncé, est un
homme ordinaire, qui mange avec les publicains, un homme doux, bienveillant, prêchant
l’amour de Dieu et le pardon.
Jean- Baptiste a besoin d’y voir clair, il envoie des émissaires pour demander à Jésus :
« Es-tu celui qui doit venir ou bien devons-nous en attendre un autre » ?
Comme toujours, vous l’avez remarqué, Jésus ne cherche pas à se justifier, il cite des faits
concrets, les écritures, les prophètes. Isaïe : « les aveugles voient les boiteux marchent et le
Bonne Nouvelle, est annoncée aux pauvres »
Ce ne sont pas tous les aveugles, ni tous les boiteux, ni tous les lépreux qui sont guéris, mais de boiteux, des aveugles, des lépreux. Ce sont autant de signes que celui qui vient est bien le
Messie.
C’est le Royaume de Dieu qui vient avec Lui.
Comme Jean-Baptiste, au fond de la prison de notre condition humaine, reconnaissons que nous pouvons parfois nous poser la question : « es-tu celui que nous devons suivre ? ou bien devons nous nous laisser séduire par les dieux de ce temps : l’argent, le pouvoir, le consumérisme ? »
La réponse ne viendra pas du ciel, mais du fond de nous-mêmes, et de notre capacité à
reconnaitre les signes que Dieu nous envoie dans les scènes de la vie courante.
Les saisons succèdent aux saisons sans que nous n’y soyons pour rien. Toutes les minutes,
malgré les guerres, les migrations, la famine, des enfants naissent, même dans des camps de
réfugiés où les conditions d’hygiène et de nourriture sont inexistantes. La vie a toujours le
dernier mot.
Autour de nous des hommes, des femmes abandonnent des situations confortables pour porter assistance à d’autres, hommes, femmes et enfants.
Il y a quelques décennies de cela, au cours d’une séance de formation qu’animait une jeune
théologienne, un assistant posa cette question : « pour vous, qu’est-ce que le Salut ?» Alors que je m’attendais à une définition savante de la part de cette personne érudite, voici sa
réponse ; « Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, la Bonne
Nouvelle est annoncée aux pauvres. C’est l’avènement du Royaume de Dieu »
Aujourd’hui, le troisième dimanche de l’Avent est dit dimanche de gaudete dimanche de la joie.
Joie parce que le Seigneur vient. Il vient prendre notre condition, mais il viendra à la fin des
temps, à la parousie pour nous entrainer dans la vie nouvelle où « le loup habitera avec
l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris
ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront même pâture, le lion,
comme le bœuf mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou
de la vipère l’enfant mettra la main. Il n’y aura plus de mal ni de corruption »
Comme l’a prophétisé Isaïe.
Convenons qu’il y a vraiment de quoi être joyeux.
C’est le paradis retrouvé ! C’est le Royaume achevé !
Nous chrétiens, n’avons pas le droit de baisser les bras. Ne nous laissons pas, influencer par des cassandres qui ne prédisent que cataclysmes, crises, perte de sens, voire la fin de l’humanité.
Nous ne sommes pas les sauveurs du monde. (Mgr de Kérimel)
Ce jour de joie, ouvre le temps de l’Espérance. Car si nous ne savons pas où nous allons, Dieu le sait. Dieu le veut.
Le Seigneur vient pour nous. « Qui serait contre nous ? »
Amen
Bernard Buisson, diacre
11 décembre 2022

Homélie 2ème Avent A

Frères et sœurs, les lectures de ce deuxième dimanche de l’Avent nous mènent
droit à l’annonce du Christ. Saint Paul nous l’a rappelé avec force en disant « Je
vous le déclare : le Christ s’est fait le serviteur des Juifs, en raison de la fidélité
de Dieu pour réaliser les promesses faites à nos pères. « Les » promesses faites
à nos pères » car le Messie est en effet annoncé tout au long de l’Ancien
Testament… et annoncer notre foi aujourd’hui, c’est aussi affirmer dans notre
monde en désarroi et en perte d’Espérance que Dieu est sauveur.
L’attente du Christ est tout d’abord unique au monde. Il faut le dire. Il n’y a
aucune autre religion, aucun courant de pensée philosophique ou politique qui
a annoncé, ou qui attend, 1500 ans avant, l’arrivée de quelqu’un. Çà n’existe
pas ; ça ne peut pas exister…et pourtant pour le Fils de Dieu…
-Cette attente est ensuite historiquement incontestable. Je vais prendre
seulement 4 exemples -pour ne pas être fastidieux- parmi tous ceux qui
abondent dans la Bible :
-Abraham : Dieu lui dit « Ta descendance sera comblée de bénédictions » Jésus
dira « Abraham a été dans la joie quand il a vu mon jour ».
-Isaac, fils unique d’Abraham, est chargé du bois du sacrifice, et part avec un
âne au pied de la montagne du futur temple de Jérusalem, comme Jésus qui y
demandera sur le même lieu, un âne jamais monté…
-Moïse : où Dieu lui dit « Le Seigneur ton Dieu suscitera un prophète que vous
écouterez ». Et toute sa vie sera un parallèle avec le Christ : Il vécu 40 ans dans
le désert, le Christ y passera 40 jours ; il sauve les Israélites des eaux de la mer,
le Christ nous sauve par l’eau du baptême ; il donne la manne du Ciel, le Christ
nous donne l’eucharistie ; Il conclu la première alliance avec son peuple, le
Christ nous scelle la nouvelle alliance ; il conduit son peuple vers la terre
promise, le Christ nous conduit vers le paradis…
-David : Dieu lui dit « Je maintiendrai après toi le lignage de tes entrailles et
j’affirmerai pour toujours son trône royal ; Je serai pour lui un père, il sera
pour moi un fils » L’ange Gabriel dira à Joseph qui est de la maison de David,
« Joseph, fils de David, ne craint pas de prendre Marie chez toi » et après la
mort de Joseph, l’aveugle Bartimée interpellera Jésus en lui disant « Fils de
David, aie pitié de moi »
Oui, cette attente est unique et historiquement incontestable, et tel est bien ce
qui nous est proposé de vivre sur ce chemin de l’Avent. Alors, comme Jean le
Baptiste cité par l’évangile de ce jour et qui proclame que le Royaume de Dieu
est proche, comme Isaïe qui était la voix de celui qui criait dans le désert, il
nous faut aplanir nos montagnes des soucis de la vie, combler les fossés de nos
peurs, et rendre droit les chemins du Seigneur, ceux qui donnent la direction
d’une vie, son fondement, sa raison d’être, par l’attention aux autres et par
l’Espérance qui nous habite.
Profitons à plein de ce temps de l’Avent, car l’attente de Noël préfigure déjà
notre attente du face à face avec notre Dieu, lui qui tient d’une main la pelle à
vanner, et de l’autre, la miséricorde à tous ceux qui demandent à être sauvés.
Oui Seigneur, viens, nous t’attendons !