Homélie 5ème dimanche C

Voici un évangile que nous avons maintes fois entendu, et pourtant, à chaque fois que nous le lisons, nous avons le sentiment que Dieu vient nous apprendre quelque chose…De cet évangile, il est question tout d’abord de s’éloigner du rivage. S’éloigner du rivage de nos soucis de tous les jours, de nos occupations, de nos préoccupations même, qui encombrent autant notre esprit que notre agenda. C’est la première leçon : pour être en phase avec Dieu, il faut être soi-même, prendre le temps de se poser, comme nous le faisons ce matin. Cela permet une petite vérification de notre adhésion à l’évangile.
Le Christ nous demande ensuite d’avancer au large, et cela sans se décourager. C’est une vraie question pour aujourd’hui, bien plus qu’hier, tant la société est devenue complexe, multiforme, et face à laquelle aucune recette miracle d’évangélisation ne marche. Le primat de l’individu, au détriment d’un espace commun dont les normes régulaient la société rend l’annonce de la Bonne Nouvelle souvent inopérante…
Comment rejoindre aujourd’hui le monde médical qui veut suivre sa conscience ? Comment rejoindre les enseignants apeurés par l’éducatif, domaine dans lequel ils ne sont pas formés, et alors même qu’’ils sont contredits dans leur savoir par la pseudo science qui fait nombre d’adeptes ? Comment rejoindre l’entreprise, pressée, pour tenir debout, de sacrifier le mode de relation respectueux des personnes ? Comment se faire entendre des décideurs désemparés face aux défis majeurs qui nous attendent, et dont seuls quelques épiphénomènes confisquent le débat pour l’élection présidentielle ? Comment montrer aux parents que les Saintes Écritures sont peut être le meilleur moyen de retrouver le sens de l’éducation de leurs enfants ? Comment rejoindre les jeunes en quête de sens, et… comment rejoindre la masse qui ne cesse de grossir de ceux qui ne nous demandent plus rien…
Un petit tour en plongée dans le lac nous montre pourtant que depuis 15 siècles, il n’y a jamais eu autant de poissons ! Et c’est sur cette mer agitée que le Christ nous envoie en mission. C’est aujourd’hui qu’il nous appelle à lancer nos filets, alors que nos barques semblent vides…
Mais ne sommes nous pas aussi des poissons ? Cette eau du lac, c’est aussi l’eau de notre baptême, celle qui doit nous purifier, et dont nous attendons son achèvement le jour où nous quitterons ce monde. Cette eau, c’est aussi l’eau du péché, dans laquelle nous sommes, et dont nous demandons, à chaque instant de vérité, que Dieu nous en sorte, qu’il vienne nous repêcher…
Pas de pêche miraculeuse pour l’Église, si elle ne se purifie pas dans l’eau de son baptême ; pas de pêche miraculeuse pour nous personnellement, si nous ne regardons les préceptes de l’évangile que pour les autres. Le Christ, dans l’évangile de ce jour comme dans tout son évangile, nous demande une attitude active. C’est à nous maintenant de répondre, en sautant dans la barque, en nous éloignant du rivage des peurs et de l’immobilisme, et en jetant inlassablement les filets que nous puissions répondre aux promesses de notre baptême !

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