IVe DIMANCHE DE L’AVENT / C

Dans une semaine, nous célébrerons Noël, la fête de la venue de Jésus dans notre monde. Le récit de la Visitation que nous lisons aujourd’hui, constitue l’ultime étape de notre chemin de préparation de l’Avent, commencé depuis trois semaines. Dans la rencontre entre Marie et sa cousine Élisabeth, la liturgie nous fait contempler la manifestation d’une mystérieuse réalité qui n’est visible que par les yeux de la foi : c’est le mystère de la présence secrète du Messie de Dieu, présence révélée par l’Esprit Saint.
Afin de partager avec force et dans la foi la joie et le bonheur de ces deux femmes, suscités par l’heureux événement de la présence de Jésus parmi nous, il convient de nous laisser d’abord éclairer par les autres textes liturgiques de ce dimanche, qui nous en parlent.
La première lecture (Mi 5, 1-4a) nous renvoie au temps de l’invasion, au VIIIe siècle av. J-C. Réfugié à Jérusalem, Michée, le paysan, observe et crie son dégoût en voyant le clergé entretenir une espérance illusoire par la multiplication des sacrifices rituels, parfaitement vains. Un jour, tout ce monde faux sera balayé. Alors surgira le Messie. Venu du plus petit des clans de Juda, ce Messie refera l’unité du peuple. Il introduira dans le monde le règne du Seigneur. Nouveau David, il sera source de paix. En célébrant la naissance de Jésus à Noël, nous serons témoins de la réalisation de cette promesse. Dès maintenant nous participons à l’avènement du Seigneur, dans la mesure où chacun de nous se sent personnellement concerné par sa naissance qui bouleverse notre histoire.
La seconde lecture (He 10, 5-10) souligne la mutation religieuse radicale introduite par le Christ. Alors que les sacrifices rituels par lesquels les religions antérieures à celle inaugurée par ce dernier n’opéraient qu’une purification illusoire, seul Jésus, qui s’est donné lui-même, par amour, répond à la volonté de Dieu d’expulser le mal qui ronge nos cœurs. Tel est le véritable sacrifice, source de vie. Et c’est en vue de ce sacrifice pour notre salut que Jésus a pris chair dans le sein de la Vierge Marie, qu’il est né à Bethléem.
Prêt pour le sacrifice, le Christ dit, selon la Lettre aux Hébreux : « Me voici, je suis venu pour faire ta volonté ». Et Marie, qui communie pleinement au sacrifice d’amour de son fils, dit, dans l’évangile de l’annonciation : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole ». Dans l’évangile d’aujourd’hui, la paix fondée sur l’amour que Marie porte en elle par la force de l’Esprit Saint, la met immédiatement en mouvement vers sa cousine Élisabeth, pour lui apporter son aide. A l’occasion de la rencontre de ces deux femmes, la joie est partagée. « Marie porteuse de Dieu [et allant vers sa sœur], nous montre là un bel exemple à suivre. Ces quelques jours avant Noël nous donnent l’occasion de prendre conscience que nous sommes porteurs, nous aussi, d’une part de Dieu en nous. Avons-nous un cœur assez ouvert, assez disponible, pour transmettre cette grâce de Dieu aux autres ? »
À la suite de Marie, il nous faut ouvrir notre cœur et nos bras au partage. Il nous faut offrir de la chaleur humaine à tous ceux que le Seigneur met sur notre route. Mais aussi, au terme de la célébration de ce dimanche, nous sommes invités à goûter les prémices de la Nativité, car il s’agit d’accueillir la Parole qui vient toucher notre être tout entier. Le tressaillement de Jean dans le sein de sa mère n’est autre que notre éveil à la présence de Dieu qui vient vers nous en brisant toute distance. Saurons-nous reconnaître cette lumière qui vient nous éclairer ?
Père Basile

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