Nous vivons dans un monde où compte ce qui se voit, un monde à la recherche du sensationnel, un monde où l’information en continue peut laisser penser que nous connaissons tout, comprenons tout et maîtrisons tout…
Et voilà que dans ce monde où le paraître à beaucoup d’importance, l’évangile de Marc va nous inviter à regarder le geste très humble et discret d’une pauvre veuve qui jette deux petites pièces de monnaie dans le trésor du Temple. Personnellement, je l’ai un peu vécu hier lors de funérailles que je présidais, quand une petite fille est venue déposer un petit bouquet dans la tasse de son arrière grand-mère décédée, et qui l’a posée sur le cercueil… Des gestes simples, qui ne s’achètent pas, et heureusement, car elles ont un prix que personne ne peut payer.
Le geste timide de la veuve de l’évangile n’a pas échappé au regard du Christ car il était là tout proche ; il avait même choisi un bon poste d’observation, assis en face de la salle du trésor. Il regarde la foule, foule de pèlerins, foule de donateurs puisqu’il est d’usage de verser une offrande pour l’entretien du Temple. Mais le regard de Jésus va plus loin et plus profond : il ne regarde pas les sommes versées, mais la profondeur et la vérité du geste. Or, celui de cette femme veuve retient toute son attention, tant elle paraît perdue au milieu de ces riches pharisiens qui claironnent un peu partout leurs offrandes.
Elle se croyait seule, inconnue, plus ou moins méprisée, et voici qu’elle est regardée, et aimée par le Fils de Dieu lui-même. Si les pharisiens ont reçu leur récompense dans l’admiration des hommes, la veuve elle, vient de recevoir la sienne du regard aimant de Jésus. Et pourtant, elle ne s’en est peut-être pas rendu compte… car le Christ ne force jamais une entrée, mais il est attentif aux pauvres, à ceux qui triment, à ceux qui ont besoin de réconfort…
Cette pauvre femme, a donc donné ce qu’elle avait, et elle a fait déborder le cœur du Christ. Cela nous renvoie au projet de Dieu : lorsqu’il envoie son Fils dans le monde, Dieu ne donne pas de son superflu. Il n’offre pas quelque chose ou quelqu’un qu’il possède, mais il se donne lui-même. Ce Christ comme il est dit en première lecture, qui reviendra une deuxième fois sur terre pour racheter tout le genre humain.
Oui, le Christ reviendra, comme il est dit dans la lettre aux hébreux. Et le retour du Christ, nous mène, en ce jour où nous célébrons nos défunts, dans ce monde de Dieu que nous essayons tous d’entre-apercevoir, mais que nous imaginons bien mal avec nos intelligence, Peut être le discernons-nous mieux avec notre cœur…
Thierry Merle Diacre
32ème Ordinaire B
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