Pour notre dernière rencontre avant notre relecture prévue le 12 juin nous étudions le texte de Jean au chapitre 4 , des versets 3 à 30 « la rencontre avec la Samaritaine ».
Ce texte est en plein dans notre thème annuel « la rencontre avec autrui ». Jésus rencontre une personne dont tout devrait l’éloigner : une femme (dont un juif se méfie toujours car elle pourrait être impure) une samaritaine (peuple que les juifs détestent depuis des siècles les accusant de trahison) une épouse peu recommandable puisqu’elle en est à son sixième mari. Et pourtant c’est à cette personne que Dieu va se révéler.
En observant le texte nous voyons bien que l’initiateur de la rencontre c’est Jésus qui « demande ». Être humble jusqu’à consentir à demander voilà ce que Jésus n’hésite pas à faire. Cette position humble ne devrions nous pas plus souvent l’adopter dans nos relations plutôt que de nous situer toujours comme « sachant » ou « aidant » ? Écouter est également un préalable indispensable à la rencontre.
Nous observons aussi que la relation en esprit et en vérité dont il est question ici avec Dieu est aussi celle que nous pourrions tenter d’avoir entre nous. Mais pour cela ne faut-il pas d’abord faire en nous la place pour Dieu ?
Nous notons aussi la difficulté de cette relation dans nos vies : soit que nous noyions l’échange sous un flot de paroles pour tenter de donner de l’espérance à quelqu’un, soit que nous ayons du mal à accepter d’aller jusqu’au bout avec Dieu : jusqu’où cela va-t-il nous mener ? Et l’autre ne va-t-il pas profiter de ma vulnérabilité offerte pour me blesser ? Notre peur est parfois bien là.
Découvrir nos faiblesses , ce que pourtant implique la rencontre en vérité, comme le fait la samaritaine (« je n’ai pas de mari », autre manière de dire « je suis dans le manque »), est également inquiétant. Nous ne sommes pas toujours capables de voir que le corps du Christ c’est aussi chaque personne qui est là, bien présente.
Pour certains le silence et la solitude permette mieux la rencontre en vérité avec le Seigneur.
Pour d’autres le simple partage d’un moment de bonheur peut aussi constituer une belle rencontre en vérité.
Nous découvrons ainsi que le don de Dieu c’est tout simplement la personne de Jésus « qui nous parle », nous écoute et nous accueille dès lors que nous consentons à lui confier notre humble vérité, notre « je n’ai pas de mari ».
Au fond c’est la rencontre de ces deux soifs celle de Dieu pour nous et la nôtre pour un Autre « qui nous parle », qui permet de faire jaillir la vie éternelle.