Homélie : 15 août 2018

Assomption 2018

Chers frères et sœurs, en ce jour de l’Assomption de la Vierge Marie, peut être avez-vous trouvé un peu obscur ce qui vient d’être lu. Pourtant, dans ces lectures entendues, c’est bien nos conditions d’homme et de femme qui sont décrites, en nous rappelant que les vérités ultimes ne sont pas ici bas.

La première lecture, sous des apparences de film fantastique comme il a été dit en introduction, montre le combat incessant entre le bien et le mal. Et nous sommes tous soumis notre vie durant, au combat entre le bien et le mal, et nous luttons tous, pour tenter d’avoir une vie digne, sans le soupçon du regard de l’autre.

La deuxième lecture nous dit que le Christ a lutté avant nous, et qu’il a vaincu notre ennemi le plus dur à tous : la mort. Depuis la résurrection du Christ dont nous parle l’apôtre Paul, toute chose est inversée, et notre vie ne peut rester sans frémir, face à cet événement qui a retourné à jamais l’histoire des hommes. L’histoire des hommes…, oui, Dieu parle aux hommes, car l’homme est le projet de Dieu. Est-il aujourd’hui encore le projet de nos sociétés, en phase avec le Créateur ?

Le souci de l’Homme doit rester le centre de nos soucis. C’est une préoccupation essentielle dans un monde qui, masquée par une aisance matérielle inconnue dans l’histoire des sociétés, tend à se déshumaniser, tant nous sommes exposés aujourd’hui, à des évolutions fondamentales : accélération du temps, avec l’instantanéité des moyens de communication ; rétrécissement de l’espace, avec la mondialisation ; choc des cultures par la porosité des aires culturelles, homogènes il y a encore peu ; dérèglement climatique dont on se sait apporter un début de réponse, risque de déshumanisation de la science avec l’arrivée de l’intelligence artificielle ; et comme si cela ne suffisait pas, dans nos maisons, les relations éprouvées par le stress au travail qui appuie de plus en plus fort, et, ce qui nous est le plus cher, l’éclatement de nos cellules familiales.

Il ne s’agit pas de verser dans un pessimisme à tout crin qui nous paralyserait, mais de retrouver le sens de l’humain ; car personne aujourd’hui ne sait écrire sur quel socle universel notre modernité, notre modernité liquide par son instabilité, pourrait s’appuyer, sinon sur l’humain, seule valeur centrale qui peut nous montrer à nouveau, un avenir sans peur. Or celui-ci ne peut venir que d’en haut…

Le sens des lectures du jour est là et pas ailleurs. Alors, dans l’évangile, la Vierge est là, et elle a dit oui, sans peur de l’avenir, au projet de Dieu. Cette Vierge Marie, dont nous fêtons aujourd’hui la montée au Ciel, elle est là, pour nous montrer le chemin. C’est même la première en chemin, comme nous l’avons chanté au début de cette célébration ; alors on peut lui faire confiance…

Vous qui croyez ; vous qui croyez, n’hésitez pas à demander l’intercession de la Vierge ; on ne prie pas la Vierge Marie, mais on lui demande de prier pour nous, pour qu’elle nous montre mieux son Fils, car elle en est toute proche.

Vous qui doutez ; vous qui doutez parce que le monde et la rationalité vous séduisent ; vous ne croyez souvent que ce que vous voyez… et pourtant, vous pensez et ce n’est en rien rationnel. Et quand vous pensez seuls, tout au fond de votre être, alors êtes-vous peut être déjà en prière. Demandez à la Vierge de vous entendre, et de porter vers son fils ce qui vous étreint ; vous pourrez voir votre vie un peu autrement, et cela sera une première réponse.

Vous qui ne croyez plus et qui êtes quand même venus, vous qui ne croyez plus parce que les difficultés voire les malheurs ont été trop lourds à porter, et que le Dieu des croyants ne correspond pas à ce que vous avez vécu… N’ayez pas peur, malgré tout, de faire vivre cette petite flamme d’espérance qui brille au fond de vous ; la Vierge Marie pourra probablement vous montrer que vous avez eu une ressource en vous pour passer les difficultés de votre vie. Un merci, même si il vous paraît aller nulle part, pourra vous apaiser.

Alors en ce lieu d’Espérance, où tant d’hommes et de femmes sont venues pour déposer une demande, pour crier peut être leur souffrance, mais souvent aussi pour dire merci, demandons à la Vierge Marie, aidés par nos pasteurs, ceux qui ont créé ce lieu, le Père André qui a décidé d’y venir tous les 15 août, et aujourd’hui avec le Père Jean Claude qui va nous quitter,

demandons à la Vierge Marie de s’approcher de nous pour mieux nous montrer son fils. C’est le cadeau de cette fête.

Thierry Merle Diacre

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